Suède : en Laponie, au pays du soleil de minuit

Qu’est-ce que la Laponie ?

À cheval (ou plutôt à renne) sur les territoires norvégien, finlandais, russe et suédois, la Laponie est une région dite transnationale qui s’étend sur près de 400 000 km2. Elle se situe dans le nord de la Fennoscandie, ce bout de terre composée de la Finlande, de la péninsule scandinave, de la Carélie et de la péninsule de Kola.

C’est le pays des Samis, unique peuple autochtone de l’Union européenne, à la culture spécifique et parlant des langues sames. D’ailleurs, les Samis appellent la Laponie « Sapmi », le terme Laponie étant péjoratif (il vient de « lapp », qui signifie « porteur de haillons » en suédois).

Appelée « Sameland » ou « Lappland » en suédois, la Laponie (classée patrimoine de l’Unesco) désigne également une province historique de la Suède, qui s’étend au nord-ouest du pays sur 104 000 km2, entre les Alpes scandinaves et un plateau granitique où prédominent forêts de conifères et tourbières.

Dès la fin du mois d’avril et jusqu’à août, le soleil est omniprésent de jour comme de nuit, et plus précisément au début de l'été où il ne disparaît pratiquement jamais. Une présence bienvenue pour crapahuter à n’importe quelle heure de la journée. Phénomène naturel observable dans toute la Laponie, au-delà du cercle polaire, le soleil de minuit est un peu l’équivalent des aurores boréales en hiver. Un phénomène naturel exceptionnel.

En Suède, on peut par exemple se rendre entre Luleå et Jokkmokk pour un voyage de 5 jours et 200 km afin de tester 3 des 4 éléments (on préfère oublier le feu). Nichée dans le comté de Norrbotten, le long de la route européenne 45, la petite bourgade de Jokkmokk permet une rencontre magnifique avec les terres laponnes, les habitants et les Samis, le peuple local. Pour en savoir plus sur l’univers des Samis, on peut d’ailleurs visiter le Ajtte Museet à Jokkmokk.

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Si les visiteurs sont nombreux à chercher les lumières vertes qui ondulent l’hiver dans les cieux, ils semblent moins enclins à venir l’été… Sans doute par crainte de ne pas fermer l’œil de la nuit (qui n’en est pas vraiment une). Il suffit pourtant de se laisser porter par ce nouveau rythme pour vivre une expérience hors du commun. Par ailleurs, de nombreux hôtels ont prévu le coup en équipant leurs fenêtres de rideaux occultants !

La Laponie sur terre

Bonne nouvelle pour les marcheurs : la Laponie est un paradis pour les amateurs de trek et de randonnée. Deuxième bonne nouvelle : nul besoin de se dépêcher pour rentrer avant des dernières lueurs du jour puisque, on vous le rappelle, le soleil a prévu de faire nuit blanche jusqu’à la fin de l’été.

La région lapone dispose d’un réseau de parcs nationaux tous plus beaux les uns que les autres à l’instar de Sarek et Abisko, membres des 30 parcs répartis aux quatre coins du pays. Accessibles librement, ils offrent un décor sauvage à couper le souffle composé de montagnes, ruisseaux impétueux, rivières tranquilles et plateaux montagneux.

Sorte de GR local, la voie royale Kungsleden déploie ses merveilles sur près de 400 km, du parc national d’Abisko à Hemavan. Compter trois semaines pour la parcourir dans son ensemble, mais rien ne vous empêche d’en faire une partie seulement. Meilleure période : mi-juillet à mi-septembre.

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Si vos pieds en ont plein les bottes ou que vous souhaitez faire défiler les paysages un peu plus rapidement, troquez votre bâton de marche pour un vélo classique, électrique, VTT ou un fat bike. Avec ses deux roues rebondies, l’engin vous mènera sur toutes les voies sinueuses de Jokkmokk et de ses environs.

Autre possibilité de prendre le soleil de minuit : une balade en kayak ou en canoé sur les eaux calmes de la région. Mieux vaut avoir de solides biceps pour avancer lorsque le vent décide d’être de la partie mais avec un bon copilote, vous devriez vous en tirer sans difficulté.

À la clef : des cadres sauvages et reculés avec la douce impression d’être seul au monde ou presque. Peut-être croiserez-vous la route d’un castor égaré, d’un renne ou d’un élan assoiffé ? Avec toujours en toile de fond un soleil venu inonder les lieux 24h/24 de ses rayons. Vous aurez ainsi le double de temps pour partir à l’assaut des cours d’eau du coin.

Avec ses rivières coulant à travers les ravins, ses plaines géantes et ses tourbières arctiques, les rives de la Laponie sont à elles seules les meilleures raisons d’attraper vos pagaies. Le plus dur sera sans doute de choisir votre itinéraire entre les grands cours d’eau et les centaines de petits canaux. 

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Du côté de Jokkmokk, la quiétude des rivières Luleå et Jarre, ainsi que le lac de Karrats sauront à coup sûr vous charmer. Si vous préférez les mastodontes, choisissez les fleuves Kalix et la Torne, à l’est de la ville de Luleå.

La Laponie dans les airs

La découverte de la Laponie par les airs débute dès la phase de descente de votre vol à destination de Luleå, la plus grande ville du coin (77 832 habitants). Tâchez de décrocher une place près du hublot pour appréhender la région avant même de poser un premier pied sur son sol.

Quelques deux heures de route plus loin, Jokkmokk et ses chemins grimpants sont nombreux à vous proposer de vivre la Laponie en apesanteur. Partez à l’assaut de la belle montagne Jarre qui expose à son sommet un panorama grandiose sur les lacs environnants. Peut-être croiserez-vous la route de « survivants » de l’hiver passé ? Une poignée de morceaux de neige survivent parfois à l’arrivée des beaux jours. Ce subtil mélange de blanc et de vert fera le bonheur de vos rétines.

A une heure de Jokkmokk, un endroit permet de poursuivre le voyage la tête en l’air : bienvenue au bien nommé Tree Hotel qui vous fera vivre un magnifique tête-à-tête avec les arbres. Installé à leur cime dans l’un des hébergements design de l’hôtel, vous aurez tout le loisir d’observer le soleil de minuit et les variations de couleurs sur la forêt, ou de transpirer dans le sauna installé au cœur de la végétation.

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Si vous séjournez au Tree Hotel, ne manquez pas d’aller rendre une petite visite au lac en contrebas puis d’aller voir le point de vue aménagé par l’hôtel dans ses hauteurs. Le must ? Partir aux alentours de 23h45 pour arriver sur place à minuit pile. Testé et approuvé par l’autrice de ces lignes qui se souviendra pour toujours de cette mini-randonnée enivrante seule dans la forêt.