Côtes d’Armor : l’arrière-pays méconnu du Penthièvre

Côtes d’Armor : l’arrière-pays méconnu du Penthièvre
Lamballe © LianeM - stock.adobe.com

Après le grand bleu, le grand vert ! La très belle et très fréquentée côte d’Émeraude, littoral enchanteur des Côtes d’Armor entre Saint-Cast et Dinard, ne doit pas faire oublier l’arrière-pays, entre Lamballe et Dinan.

Là se déploient les éternels paysages du bocage breton, encore bien préservés, succession de vallons, de sources (source Sassay à Plancoët), de rivières aux eaux vives (l’Arguenon), de ruines romaines (Corseul), de forteresses romantiques (La Hunaudaye), de villages anciens remarquables (Moncontour), de hameaux (Saint-Esprit-des-Bois), de manoirs et de châteaux (Bogard, La Motte-Basse).

Ce modeste territoire, discret et secret, naguère rattaché au puissant duché de Penthièvre, est à découvrir au rythme lent des petites routes tranquilles, avec arrêt sous les frondaisons des chênes, ces arbres tant aimés de Chateaubriand qui vécut les premières années de sa vie à Plancoët.

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Le nouveau musée Mathurin Méheut à Lamballe

Le nouveau musée Mathurin Méheut à Lamballe
Musée Mathurin Méheut à Lamballe © Olivier Page

Direction Lamballe, tout d’abord, à une vingtaine de km à l’est de Saint-Brieuc. Depuis 18 juin 2022, le nouveau musée Mathurin Méheut a ouvert ses portes dans des locaux d’architecture contemporaine, construits dans l’enceinte des haras nationaux (célèbres pour ses chevaux de trait bretons).

Né à Lamballe en 1882, Mathurin Méheut a fait une grande part de sa carrière à Paris. Il fut décorateur, illustrateur, céramiste, sculpteur, voire « ethnographe-philanthrope ». Inquiet de voir disparaître les vieux métiers traditionnels de Bretagne, il fixa par le dessin, la gouache et la peinture (aquarelles, huiles) un monde qui disparaît (les tailleurs de pierre, les cultivateurs, les pêcheurs, les meuniers, les sabotiers, les charbonniers, les goémoniers, les forgerons, les tanneurs, les tisserands…).

Au-delà de la Bretagne et des provinces françaises, il puisa aussi son inspiration au Japon (où il fut envoyé en 1914 grâce à la bourse Albert Kahn), en Grèce, en Crète et aux Etats-Unis. Captivé par le style des estampes japonaises, le Japon lui rappelle curieusement sa Bretagne natale. D’octobre 1914 à 1919, l’artiste est mobilisé. D’un courage exemplaire, il se veut « peintre combattant », et met son talent au service des « poilus », dans un esprit fraternel. Après la guerre, il accumule sur le terrain d’innombrables croquis pour ses travaux en atelier : arts décoratifs, grandes compositions, décors de célèbres restaurants, de paquebots (dont le Normandie) et de pétroliers.

Méheut a illustré les livres des plus grands auteurs du moment : Colette, Pierre Loti (« Pêcheurs d’Islande »), Maurice Genevoix, Roger Vercel (écrivain de Dinan). Ce grand artiste breton, à la fois enraciné et universel, laisse une œuvre considérable, miroir de la vie sociale et culturelle de la Bretagne (et du monde) de la première moitié du XXe s.

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L’une des élèves de Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen (1895-1993), devint sa collaboratrice. Artiste peintre, dessinatrice, graveuse et céramiste, elle travailla avec la faïencerie Henriot de Quimper, décora de grands paquebots, illustra des livres d’art dont plusieurs sur la Bretagne. Sa maison de La Grande Vigne à Dinan se visite. Une grande partie de son œuvre y est exposée.

Moncontour, un des plus beaux villages de Bretagne

Moncontour, un des plus beaux villages de Bretagne
Église Saint-Mathurin de Moncontour © Olivier Page

À 16 km au sud-est de Lamballe, l’arrière-pays du Penthièvre se découvre au fil des petites routes tranquilles. Soudain, au sommet d’une colline dominant une vallée aux pentes boisées, surgit le village de Moncontour, qui fut un des bourgs les plus importants du Moyen Âge breton. Ce village d’à peine 900 habitants bénéficie aujourd’hui de 3 labels prestigieux : « Petite Cité de Caractère », « Plus beau village de France » et « Cité d’Europe ». Rien ne défigure aujourd’hui son patrimoine urbain remarquable, et si bien conservé.

Naguère, sa position géographique à la croisée des routes poussa des grands seigneurs comme les Rohan, les Beaumanoir et les Clisson à en faire une place forte dominée par un château fort. En grande partie épargnée par les affronts de l’histoire, Moncontour fut du temps la chouannerie une ville bleue (républicaine) au cœur d’un pays blanc (les Chouans). Le général Hoche y rencontra les chefs chouans pour un traité de paix. L’hôtel particulier où il séjourna est toujours là, sur la place de Penthièvre, entouré de vieilles demeures en granit et de l’église Saint-Mathurin du XVIe s. dont l’intérieur abrite un des plus beaux ensembles de vitraux anciens de Bretagne.

Théâtre du Costume © Emmanuel Berthier

Un peu plus loin, au détour d’une venelle, une superbe maison à pans de bois (1616), renferme un petit musée (Le Théâtre du Costume) retraçant l’histoire du costume du Moyen Âge à 1900. La fée du logis, la très joviale Carolyne Morel, 94 ans, commença sa carrière de couturière comme première main chez Dior. Ancienne costumière renommée pour les grands théâtres parisiens, elle a travaillé avec Sylvia Montfort, Guy Rétoré, Antoine Bourseiller, Joseph Russillo et Annie Chaplin.

Retirée à présent à Moncontour, elle expose dans sa galerie-atelier de merveilleuses scènes de l’histoire de France, illustrées par une foule de petits personnages (bois et toile) costumés, tous confectionnés à la main par elle, avec le plus grand soin.

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Une petite route de campagne permet d’atteindre le sommet de la colline du Bel Air (339 m), à 7 km au sud de Moncontour. C’est une des collines « inspirées » de la Bretagne intérieure (l’Argoat). De ce lieu battu par les vents, les druides invoquaient naguère le dieu Belenos, nom qui a donné Bel. D’où Bel Air.

Bogard en Quessoy, le château des secrets maçonniques

Bogard en Quessoy, le château des secrets maçonniques
Château de Bogard © Olivier Page

« Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles », cette belle pensée de l’écrivain Christian Bobin s’applique bien à Bogard. Entouré d’un beau domaine de 40 hectares de champs, de vergers et de bois, prolongé à l’ouest par une perspective de 900 m de long vers les collines de Henon, cet élégant château du XVIIIe s a conservé fière allure et une taille humaine.

Mentionné dès 1274, Bogard fut remis au goût du jour en 1785 pour la famille de La Noue, une lignée de conseillers au Parlement de Bretagne. Il appartient aujourd’hui à Baudoin Capelle et à son frère Harald qui y vivent et assurent eux-mêmes la visite, très intéressante. Il a la particularité, très rare dans les châteaux bretons, d’être chargé de nombreux symboles de la franc-maçonnerie d’avant la Révolution.

Marqueterie - Château de Bogard © Olivier Page

Dans cette demeure aménagée selon la philosophie du siècle des Lumières, on peut admirer une vitrine d’objets maçonniques (tabliers, certificats…), et une superbe marqueterie en forme de soleil incrusté dans le plancher du grand salon. Celle-ci représente une sorte de rosace ornée de motifs de feuilles d’acacia, cet arbre étant un des symboles de la franc-maçonnerie depuis toujours

On visite ensuite librement les jardins avec au nord le jardin des Incertitudes et au sud, après l’Orangerie (salles de réception), le jardin de la Connaissance composé de 7 grands parterres triangulaires bordés de haies.

Au bout d’une allée, se tient une curieuse petite boite en bois fixée au sol par des pieds. On ouvre un volet derrière lequel un miroir rond reflète l’image du visiteur. Un écriteau indique ceci « Ouvrir la porte c’est découvrir son pire ennemi (c’est à dire soi-même). La refermer c’est avoir compris ». Il s’agit d’un des rituels d’admission dans la franc-maçonnerie, toujours en vigueur de nos jours. Et après tout, n’est-ce pas là aussi une vérité universelle ?

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Le parc du château de Bogard est ouvert chaque année en septembre pour les Journées du Patrimoine.

Les abeilles noires du château de La Motte-Basse

Les abeilles noires du château de La Motte-Basse
Château de La Motte-Basse © Olivier Page

Une avenue de chênes d’Amérique, charmant tunnel de verdure, conduit au château de La Motte-Basse, élégante demeure du XVIIIe s., située en lisière de la grande et ancienne forêt de Boquen (elle cache une abbaye cistercienne du XIIe s.), à 15 km de Moncontour. Il appartient à la même famille depuis le XVe siècle.

Son actuel propriétaire, Ivan Le Mintier, un homme jovial et communicatif, est un expert en développement agro-alimentaire. Il a conçu des programmes à destination de populations vulnérables en Asie et en Afrique, avant de fonder la première chaire industrielle d’ingénierie et d’innovation frugales à l’université de Paris-Saclay.

Châtelain avant-gardiste, Ivan Le Mintier exploite à présent un domaine de 120 hectares en agriculture biologique et possède un rucher expérimental d’abeilles noires bretonnes. Depuis la fin des années 1990, la population d’abeilles mellifères françaises diminue rapidement, en raison des pratiques apicoles intensives et des techniques d’hybridation entre souches qui menacent le patrimoine génétique de l’abeille noire (Apis mellifera). Ivan a créé l’institut Ar Mell (le miel en breton) pour promouvoir et sauver l’abeille noire bretonne.

Les ruchers du domaine ont des noms historiques : Aristée (dieu mineur de l’agriculture et des abeilles dans l’Antiquité), Deborah (qui signifie abeille en hébreu), et Saint-Ambroise (le patron des apiculteurs), tous voués à une apiculture soutenable et respectueuse de l’environnement. Les abeilles vont butiner dans les champs de sarrasin, d’avoine, de seigle (ce ne sont que des céréales bio), sur les phacélies (des fleurs des champs, un engrais naturel), ainsi que sur les 100 hectares de forêts du domaine où poussent des tilleuls et des châtaigniers.

Il n’y a qu’une récolte par an, c’est la miellée d’été. Miel toutes fleurs, de couleur sombre, assez liquide, ce nectar est labellisé « Miel des manoirs et des châteaux de Bretagne ».

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 L’adhésion à l’Institut Ar Mell se fait par cooptation. Ivan Le Mintier accueille des stagiaires et organise chaque année la Journée des Six Pattes, qui rassemble des professionnels de l’apiculture durable.

Les ruines de La Hunaudaye ont subjugué Lawrence d’Arabie !

Les ruines de La Hunaudaye ont subjugué Lawrence d’Arabie !
Ruines du château de la Hunaudaye © Boris Stroujko - stock.adobe.com

À l’orée sud de la grande et fraiche forêt de La Hunaudaye, un chemin de campagne mène à cette vénérable forteresse bâtie par Olivier Tournemine en 1220, au-dessus de l’Arguenon, petite rivière marquant la limite naturelle entre le comté de Dinan et celui de Penthièvre.

Détruit puis reconstruit au XIVe et XVe s, en 1503 il reçoit la visite de la duchesse Anne de Bretagne. Du temps de sa splendeur, la baronnie des Tournemine contrôlait un vaste territoire qui s’étendait jusqu’à la mer. Après la grandeur vinrent le déclin et la ruine. Durant la Révolution cet énorme château servit de refuge aux chouans, d’où son démantèlement, son incendie et son pillage en 1793.  

Avec sa forme de pentagone et ses 5 grosses tours se reflétant dans les douves en eau, La Hunaudaye est aujourd’hui une des plus belles ruines romantiques des Côtes d’Armor avec le château du Guildo à Créhen et Tonquédec près de Lannion.

En 1906, un jeune étudiant en archéologie, T.E. Lawrence qui résidait à Dinard vint ici à bicyclette. Il fit le descriptif de la forteresse et la dessina. Il devint bien plus tard Lawrence d’Arabie, héros emblématique du désert. Dans sa thèse publiée plus tard, sous le titre Crusader Castles, La Hunaudaye fait l’objet d’un chapitre !

La visite commence sur le pont-levis médiéval, puis on passe par des coursives sécurisées permettant de découvrir ici un bel escalier Renaissance (XVIIe s.), là une canonnière, plus loin une cuisine, des sculptures dans la tour de la chapelle, et différentes salles avec leurs cheminées. Depuis le chemin de ronde et le sommet des tours le regard embrasse une campagne verte et bocagère, et au loin les frondaisons de la grande forêt où l’on ne s’aventurait naguère que très prudemment…

Le + de routard.com :  

Très belles randonnées à faire dans la grande forêt de La Hunaudaye, (plus de 1 000 ha), gérée par l’ONF, peuplée de chênes, de hêtres et de résineux (minorité). De beaux chemins forestiers partent de la D28 entre le bourg de Pleven et le hameau (château) de Saint-Aubin.

La Ferme d’antan à Saint-Esprit-des-Bois

La Ferme d’antan à Saint-Esprit-des-Bois
Ferme d’antan à Saint-Esprit-des-Bois © Ferme d'Antan

Non loin du château de La Hunaudaye et au voisinage de sa belle forêt, nous voici dans un hameau (une trentaine d’habitants) de la commune de Plédéliac. Son nom semble monter vers le ciel comme une ode écologique dédiée aux nymphes sylvestres, aux dryades et aux esprits des arbres ! Ne pourrait-t-on pas appeler ses habitants les Spiritains ?

L’origine du prieuré du Saint-Esprit remonte au XIIe siècle. Le village conserva longtemps une fontaine miraculeuse où l’on se rendait en pèlerinage. Avant l’ère chrétienne, presque toutes les fontaines bretonnes étaient des lieux de culte druidique donc païens. Quand les Bretons débarquèrent  en Armorique au VIe siècle, ils christianisèrent ces fontaines en leur donnant des noms de saints. Qui le Saint Esprit supplanta-t-il dans ce hameau isolé ? On cherche encore la réponse….

À la Ferme d’antan, première attraction touristique du hameau, les familles viennent découvrir un écomusée qui constitue un remarquable témoignage vivant sur la vie rurale d’autrefois en Haute Bretagne. Tout y est très bien présenté. Les différents bâtiments de la ferme sont autant de sections thématiques : la maison d’habitation (avec horloge ancienne et lit clos en bois de châtaignier), la forge, le cellier (pressoir à pommes, une spécialité de la région), les expositions, tous reconstitués avec quantité d’outils et de souvenirs divers. On y voit même de vrais animaux dans l’étable : chèvres, cochons, une vache… !

Un film de 30 mn retrace la vie d’une famille paysanne en 1924. Ce n’est pas si vieux que cela ! On apprend aussi que le fer à cheval est un porte-bonheur et que le forgeron est de tous les métiers celui qui a donné naissance au plus grand nombre de patronymes.

À l’arrière, un jardin pédagogique présente toutes sortes de céréales sur pied -avoine, blé, orge, lin, épeautre- elles sont semblables mais jamais identiques, ainsi que des fleurs, des plantes médicinales et des légumes d’antan. En sortant de là, une envie nous prend : revenir au régime céréalier.

Le + de routard.com :

La ferme d’Antan organise des stages variés. Taille des pommiers, vannerie, décoration et aménagement pour jardins, confection de mangeoires pour oiseaux…

Corseul, capitale des Coriosolites et de la Bretagne romaine

Corseul, capitale des Coriosolites et de la Bretagne romaine
Corseul © Cécile Haupas - stock.adobe.com

Il y a peu de monuments d’époque romaine en Bretagne. Les vestiges de Corseul sont parmi les plus remarquables. Ici, comme à Rome, on ne peut faire un trou dans le sol sans découvrir des objets d’époque romaine (monnaies, restes de poteries…).

Dans l’Antiquité, Corseul fut la capitale des Coriosolites, un des 5 peuples celtiques qui peuplaient la péninsule armoricaine avant l’arrivée au VIe siècle des migrants Bretons venus d’outre-Manche (Pays de Galles, Cornouaille, Irlande).

La cité de Coriosolis fut donc fondée en 15 av. J.-C. sous l’empereur Auguste et habitée par des gens bilingues parlant un pseudo-gaulois et le latin : des gallo-romains. Située au croisement des voies romaines Rennes-Carhaix et Saint-Malo (Alet)-Vannes, Corseul avait une réelle importance commerciale et stratégique. La cité abritait près de 3 000 habitants sur un territoire de 60 hectares. Elle comptait un forum, des thermes et un petit amphithéâtre (enfoui de nos jours sous un champ agricole).

Temple de Mars - Corseul © Olivier Page

Le visiteur peut voir aujourd’hui les vestiges d’une maison gallo-romaine (domus du Clos-Mulon), d’un quartier commercial (Monterfil), et le temple de Mars (ou Haut-Bécherel) situé à 2 km du bourg sur la route de Dinan sur une colline en pleine campagne. Ce monument constitue le plus grand sanctuaire de l’ouest de la Gaule, sorte de tour octogonale semi-ruinée, d’une dizaine de mètres de haut, faite de moellons de granite.

Le site du Haut-Bécherel fut visité en 1835 par Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques. Il eut la bonne idée d’alerter son ministre en lui demandant de sauvegarder le site. Merci à Mérimée, clairvoyant conservateur du Patrimoine avant la lettre !

Au bourg de Corseul même, Coriosolis est le nom du très moderne centre d’interprétation du patrimoine (voir plus bas). Tout n’a pas encore été fouillé à Corseul. L’avenir réserve des surprises. Les archéologues utilisent maintenant des appareils de prospection sophistiqués (sorte de radars électro-magnétiques) capable de révéler le contenu du sous-sol avant même que celui-ci ne soit excavé.

Le + de routard.com :

L’église Saint-Pierre de Corseul conserve une émouvante et rare  stèle funéraire gallo-romaine,  du IIe siècle, en granit. Une inscription latine dit ceci : « Aux dieux mânes, Silicia Namgidde, qui de l’Afrique sa patrie, animée par une tendresse admirable, suivit son fils Cnéius Januarius, repose en ces lieux. Elle a vécu 65 ans ».

Plancoët, retour à la seule source d’eau minérale bretonne

Plancoët, retour à la seule source d’eau minérale bretonne
Plancoët © Olivier Page

Plancoët, ce nom dérive du breton « Plé an coat », le clan ou le peuple du bois. Située entre Dinan et Lamballe, cette petite ville à taille humaine (environ 3 000 hab.) est baignée par l’Arguenon (« Ar gwenn avon », la rivière blanche), une ria (ou aber) qui subit l’influence des marées deux fois par jour. La Manche n’est pas loin, seulement une dizaine de km, et la grande forêt de La Hunaudaye, à une vingtaine de km.

L’Arguenon serpente au fond d’une vallée verte en baignant le Pré Rolland, oasis de fraicheur et de verdure au cœur de la ville. L’ensemble est dominé par le tertre de Brandefer, une colline boisée et « inspirée » depuis que Chateaubriand y est venu plusieurs fois dans son adolescence (voir plus bas).

Source Sassay - Plancoët © Olivier Page

Dans les bars de Plancoët, il n’y a pas que du cidre mais aussi l’eau minérale de Plancoët qui fait la réputation de cette ville. Excellente, pure, grâce à son label « Zéro nitrates », elle est mise en bouteilles dans une usine située au pied du tertre de Brandefer. C’est là en 1916 que le docteur Chambrin, maire de Plancoët, découvrit la source Sassay, déjà connue des druides et des Romains (Sassay vient du latin saxis aquae qui signifie eau de roche ou eau du rocher). Les paysans qui y menaient leurs animaux constataient ses bienfaits sur les coliques de leurs chevaux.

Ce qui est bon pour le cheval est bon pour l’homme ! Le docteur visionnaire écrivit une thèse sur cette eau bienfaitrice, il fit homologuer la source, et dès 1928 l’eau minérale de Plancoët fut prescrite aux curistes. Le docteur aurait voulu faire de son village une station thermale comme Vichy ou Vittel, mais pas de chance le rêve s’effondra avec la crise de 1929.

Aujourd’hui, la source reste intarissable, l’eau est puisée à 120 m de profondeur, près de 100 ha de la colline ont été « gelés » c’est à dire mis à l’abri des engrais et pesticides. Ce sont plus de 60 millions de bouteilles qui sortent chaque année de l’usine d’embouteillage (hélas celle-ci ne se visite pas). Elle produit aussi une eau de source, la Sainte Alix, et une eau pétillante la « Plancoët fines bulles » que l’on trouve sur toutes les tables de la région.

Le + de routard.com :

Les comices agricoles dont parle Flaubert dans ses livres existent toujours en Bretagne. Le 3 septembre 2022, un comice agricole, ouvert au grand public, se déroulera dans un grand champ sur la commune de Saint-Lormel, à 2 km de Plancoët. L’occasion de voir de près le monde des paysans bretons.

Plancoët, promenade dans les pas de Chateaubriand

Plancoët, promenade dans les pas de Chateaubriand
Eglise Notre-Dame de Nazareth - Plancoët © Olivier Page

« En sortant du sein de ma mère, je subis mon premier exil : on me relégua à Plancoët, joli village, situé entre Dinan, Saint-Malo et Lamballe… » François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe

Ce n’est pas abusif de le dire : Plancoët fut le second berceau de Chateaubriand après Saint-Malo où il vit le jour le 4 septembre 1768. Né dans un état d’extrême fragilité, le jeune chérubin fut presque aussitôt mis en nourrice au « joli village de Plancoët », où vivait sa grand-mère maternelle, Bénigne de Bédée et son oncle Antoine de Bédée, surnommé « Tête d’Artichaut », propriétaire du château de Monchoix (en Pluduno), et puissant baron de Plancoët. C’est donc ici que le petit François-René passa les 3 premières années de sa vie, jusqu’en 1771. Après quoi, il retourna auprès de ses parents au château de Combourg.

En septembre 1775, la famille de Chateaubriand se rassembla à Plancoët. « Je touchais à ma 7ème année : ma mère me conduisait à Plancoët, afin d’être relevé du vœu de ma nourrice ». La cérémonie se déroula dans l’église Notre-Dame de Nazareth. Au pied de la vierge votive, on lui enleva ses habits bleu et blanc que l’on déposa en ex-voto. On l’habilla aussitôt de vêtements de couleur violette. Le prêtre rappela l’histoire de son ancêtre, croisé qui combattit en Terre Sainte. Trente et un ans plus tard, Chateaubriand fera ce voyage qu’il raconte dans son « Itinéraire de Paris à Jérusalem », un superbe récit de voyage en Orient.

Maison de madame de Bédée - rue de l’Abbaye © Olivier Page

La maison de madame de Bédée existe toujours au 43, rue de l’Abbaye. Deux plaques sur la façade rappellent cet épisode de sa vie. « Si j’ai eu le bonheur sur la Terre, c’est certainement dans cette maison », écrit-il dans les Mémoires d’Outre-Tombe.

Autre haut lieu lié à l’écrivain : la Roche de Velléda, cachée dans les bois sur le flanc sud de la colline du Tertre de Brandefer. L’écrivain se serait inspiré de ce site bucolique, pour raconter un épisode romantique où la druidesse bretonne Velléda, héroïne de son roman historique Les Martyrs (1809), harangue son peuple contre l’envahisseur romain du sommet de ce rocher.

Chateaubriand n’a jamais oublié Plancoët. En 1833, il a 65 ans et traverse en calèche les Alpes autrichiennes. De son auberge, il découvre un paysage familier qui lui rappelle Plancoët. « Une rivière, infléchie sous des collines boisées, servait de ceinture à ces prairies. Je ne sais quoi me rappela…Plancoët » écrit-il dans les Mémoires d’Outre Tombe. Il n’est jamais revenu à Plancoët mais son esprit plane autour du Tertre de Brandefer.

Le + de routard.com :

Une belle randonnée balisée (2h aller-retour) intitulée « Dans les pas de Chateaubriand » mène du camping Les Vergers (ou de la Source Sassay) au Tertre de Brandefer (colline), jusqu’à la Roche de Velléda à travers champs et bois.

Fiche pratique

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Côtes d’Armor Tourisme

Cap d’Erquy Val André

Dinan Cap Fréhel

Comment y aller ?

Gare SNCF de Lamballe : TGV directs depuis Paris (en seulement 2h15 !), Rennes et Brest. De Lamballe des trains à petite vitesse, appelés des TER (Train Express Régional) desservent Saint-Brieuc (durée 16 mn), Plancoët (durée env 30 mn) par la belle forêt de La Hunaudaye et Dinan (durée 50 mn).

- En TER : vive le train à petite vitesse (le TPV) ! Ce Train Express Régional relie Saint-Brieuc, Lamballe à Dinan (et plus loin Dol-de-Bretagne) 3 fois par jour. Durée de Lamballe à Plancoët : 27 mn. Ce charmant train à petite vitesse traverse la forêt de la Hunaudaye (très belle) et s’arrête à Landébia avant Plancoët dans la partie basse de la ville. Acheter son billet en ligne sur le site de la SNCF. Pas de réservation de place. Infos sur : www.breizhgo.bzh  et www.ter.sncf.com

Adresses et infos utiles

- Musée Mathurin Méheut : place du Champ de foire, 22400 Lamballe-Armor. Tel. : 02-96-31-19-99. Horaires : début juillet-fin août, lundi après-midi 14h-18h, et du mardi au dimanche 10h-18h30. Fermé lundi matin.  En plus du parcours permanent du musée, du 18 juin 2022 au 8 janvier 2023, exposition « Paquebots à la croisée des Arts Décoratifs ». Entrée : 7 € (adulte), réduc enfants.

Le théâtre du Costume : 13, rue du Docteur-Sagory. Tel. : 06-81-87-33-40. Ouv le w-e en mai et tlj juin-oct, 14h-18h ; hors saison, se renseigner. Entrée : 3 € ; réduc.

. En été, Moncontour vit au rythme des festivités : fête médiévale, tournois de chevalerie, concerts, festival de rue, etc.

Château de Bogard à Quessoy (22120).  À 7 km au nord de Moncontour par la D1. Tel. : 02-96-42-38-25.  Port : 06-89-21-33-22 Château (intérieurs) ouv à la visite, de début juil à fin sept, tous les mer, 15h-17h, uniquement sur résa. Jardins 1erjuil-30 sept, mar-mer et jeu, 9h-14h (sur résa aussi). Entré payante : 5 € (jardins), 10 € (jardins et rez de chaussée).

- Le château et le domaine de La Motte-Basse . Contact :  Ivan Le Mintier, château et domaine de La Motte Basse , 22330 Le Gouray Tel. : 06-73-31-94-48. Courriel : ivanlemintier@ar-mell.com. Visite des jardins et des extérieurs du château : un enclos renferme des moutons noirs d’Ouessant (espèce rare), et une basse-cour où les poules nourries sainement pondent de bons œufs frais. De juin à fin août, visite pédagogique des ruchers sur rendez-vous. Durée : 2h. Entrée : 10 €. Location de gîtes de charme sur place : Les Hortensias (3 personnes) et l’Orangerie (4 chambres). Dans des maisons anciennes et indépendantes. 2 nuits minimum. En haute saison, compter 190 € par jour.

- Le château de la Hunaudaye est situé sur la commune de Plédéliac (22270), à une douzaine de km au sud-ouest de Plancoët, en marge de la route D 28. Tel. : 02-96-34-82-10.    Ouv 1er juil-18 sept, tlj 10h30-18h30. 1er avr-fin juin et 22 oct-7 nov, tlj 14h30-18h. Fermé 19 sept-21 oct, et 1er nov, et 8 nov-31 mars.   Entrée : 5,50 € ; réduc. Visites guidées gratuites en juil-août (dans la cour), et visite libre dans les tours.

- La Ferme d’antan : à Saint-Esprit-des-Bois, no 61, à 2 km du château de la Hunaudaye (bien fléché au départ de ce dernier). Tel. : 02-96-34-80-77.  Juin-août, tlj 10h30 (14h dim-lun)-18h (fermé lun en juin) ; sept tlj sauf lun 14h-18h. Fermé de début nov à mi-avr.  Entrée :6,50 € ; réduc En juin, Journée du Patrimoine du Pays et des moulins. Fête du Bois le 1er dimanche d’août et fête « Chaud ! Les Châtaignes » le 4e dimanche d’octobre.

Corseul et le sanctuaire romain du Haut-Bécherel (Temple de Mars) : à 2 km à l’est du bourg de Corseul et à 7 km au sud-est de Plancoët. Accès libre et gratuit. Infos : u 02-96-83-35-10. Visites guidées en juil-août.   Tarif des visites guidées : 6 €, réduc.

– Coriosolis, Centre d’interprétation du patrimoine : rue César-Mulon, dans le bourg de Corseul, derrière la mairie. Tel. 02-96-83-35-10.  Ouv 1er avr– 6 nov : du mar au ven et le dim 14h-18h pour les individuels. Juil-août : du mar au dim 14h-18h et le w-e 10h-13 et 14h-18h. Fermé 1er mai, 1er et 11 nov. Entrée : 5 € ; réduc. Présente les découvertes archéologiques du site du Haut-Bécherel et de Corseul : poteries, sandales romaines, statuettes, monnaies... Espace muséographique remarquable, innovant et ludique pour remonter le temps. De nouveaux outils numériques (réalité virtuelle en salle), permettent au visiteur muni d’un casque de découvrir le Temple de Mars en suivant un jeune gallo-romain du IIe siècle.

- Office de tourisme Dinan-Cap Frehel, bureau de Plancoët : 1, rue des Venelles. Tel. : 02-96-84-00-57. Documentation, informations, hébergement (gîtes, chambres d’hôtes, hôtels…) ce bureau dynamique a un grand sens du service.

Où dormir ? Où manger ?

Chambres d’hôtes Au Clos du Lit : 4, rue de la Ville-d’Ys, 22400 Saint-Aaron. Tel. : 07-88-38-38-66.  À 7 km au nord de Lamballe par la D 14. Doubles 58-78 €, petit déj compris. Gîtes 2-7 pers. Loc de vélos. Dans un village à la campagne loin du tintamarre, une vieille maison de pierre abrite des chambres confortables et joliment aménagées.   

Chambres d’hôtes À la Garde Ducale : 10, pl. Penthièvre. Tel. : 02-96-73-52-18. Double env 80 €. Au cœur de Moncontour, à côté de l’église Saint-Mathurin, cette maison du XVIe s dispose de 3 chambres spacieuses et personnalisées. Superbe terrasse pour le petit déj. Excellent accueil de madame Le Ray.

Chambres, gîtes et Auberge de la Rompardais : Lieu-dit la Rompardais, à Pleven, à 10 km  au sud-ouest de Plancoët, Tel. : 02-56-11-97-26. Ouv tlj sauf mar, 12h-13h30, 19h-21h. Oct-mai, seulement le soir et dim midi. Chambres doubles 61-75 €, petit déj inclus. Gîtes (3 ou 7 nuits min) 497-805 €/sem. Menus 17-22 €.   Une grande maison bretonne en granit restaurée avec soin par un couple affable, Pascal et Valérie. Les chambres, coquettes et confortables sont très calmes. Elles donnent sur le jardin et la campagne. Valérie propose une cuisine de terroir, saine et naturelle, préparée selon les saisons avec des produits locaux, autant que possible bio.

- Hôtel-restaurant Le Val de Gravel : 10, place de l’Eglise, à Corseul. Tel. : 02-96-27-91-72. Ouvert toute l’année. Restaurant fermé dimanche soir et lundi soir. Menus 13-25,50 €. Bonne cuisine du terroir, simple et familiale, dans une maison accueillante qui loue aussi des chambres modestes mais propres.

Restaurant La Tête Noire : 8, rue du Four, à Lamballe. Tel. : 02-96-31-53-45.  Tlj jusqu’à 22h, sauf lun et mar et le soir mer, jeu et dim.  Menus env 17-22 €. L’une des plus belles demeures à pans de bois de Lamballe, voisine de la superbe maison du Bourreau, dont on profite depuis la terrasse ensoleillée. Dans l’assiette, de bonnes grillades et autres spécialités maison, entre terre et mer.  

Le Chaudron Magique : 1, pl. de la Carrière à Moncontour. Tel. : 02-96-73-40-34.   En plein centre, à proximité de l’office de tourisme.  Ouv mardi-dimanche midi, 12h-14h, 19h-21h. Le soir seulement sur résa. Menu du jour, 13, 16 et 19 €. Parmi les spécialités traditionnelles, beaucoup sont d’inspiration médiévale, proposées (parfois) par des serveurs en costume d’époque. De drôles de ripailles qui débuteront naturellement par le fameux hypocras (vin médiéval aromatisé aux épices) ou le framboculum (vin doux à la framboise).

Café de pays Le Contretemps : 2, rue de la Porte-d’En-Haut à Moncontour. Tel. : 02-96-69-38-86. Tlj sauf dim ap-midi et lun matin hors saison. Planches charcuterie-fromage 7-14 €.  Un coup de cœur que ce bistrot-bureau de tabac, situé sur les remparts de la ville. On y sert de la bière, du cidre, des jus de pomme. Petite restauration, tartines, bonne charcuterie du Méné, fromage de chèvre…     

Crêperie à la ferme : au niveau du parking des visiteurs, à 100 m du château de La Hunaudaye. Tel. : 02-96-34-14-38. Tlj en juil-août. Crêpes et galettes 3-6 €. Très bonnes galettes de blé noir. Le crêpier n’utilise que des produits locaux (œufs bio).

- Restaurant Le Bruit qui court : 9, rue du Tisonnier, ZA de l’Espérance, 22120 Quessoy. Tel. : 02-96-72-74-76. Ouvert tous les jours à midi, du lundi au jeudi inclus, vendredi midi et soir, et samedi le soir seulement. Fermé dimanche. Compter 20-25 € par repas. À 7,5 km au nord du château de Bogard, dans une zone artisanale, ce bon restaurant propose de la cuisine française à la fois traditionnelle et créative, à des prix raisonnables dans un décor contemporain. Excellent accueil de Cecilia, dont la famille dirige l’entreprise Marie Morin (80 salariés) spécialisée dans les desserts de grand-mère.

- Le Chateaubriand : 12, rue de l’Abbaye à Plancoët. Tel. : 09-73-50-67-00. Ouv tlj jusqu’à 21h (dimanche 21h30). Fermé lundi. Pizzas, burgers, salades 10-13 €.   Menu à 13,50 € à midi. A la carte, plats autour de 15 €. Son emplacement, son accueil, sa cuisine et ses prix, voilà les qualités premières de cette bonne table. Aux cuisines, Mario un sympathique pizzaiolo ayant longtemps vécu à Paname est aidé par sa femme Christine, une bretonne originaire de la région de Plancoët. En salle, les trois enfants s’occupent de tout, pas d’attente dans le service efficace et souriant. En plus des pizzas bien faites, on y mange des pâtes, des burgers, et des plats traditionnels français comme les oeufs mayo, le gratin, le steak (bonne viande, délicieuse escalope Marsala) et le cabillaud au curry.

- Bar-restaurant La Passerelle : 1,rue de Dinard à Plancoët. Tel. : 02-96-84-10-01. Ouv tlj à midi. Fermé lundi. Plats 13-15 €, repas environ 25 €. Une passerelle piétonne enjambe l’Arguenon, cette petite rivière dont on profite aux beaux jours depuis la terrasse de ce resto. Tenu par une dame avenante, on y sert une cuisine locale, fraiche et sincère, à des prix sages. Bien aussi pour boire un verre.

Où boire un verre ?

- Le bar du vieux Port « Chez Tonton » : 5, rue du Vieux Pont. Tel. : 02-96-84-09-30. Tlj sauf mar, 11h-minuit. Dans le bas de Plancoët, près de l’Arguenon, du pont et des anciens moulins de la ville. Un « Breizh Bistrot » incontournable pour diverses raisons : d’abord l’emplacement (petite terrasse), et surtout pour la personnalité haute en couleurs de Tonton, le patron un homme jovial et plein d’humour. La salle est tapissée d’une impressionnante collection d’affiches qu’il a personnalisées. Un de ses talents est de jouer de la flûte avec ses narines, mais il ne le fait qu’à certaines occasions. On peut y boire un verre et y manger quelques plats simples (moules frites, steak, galettes…).

- Maison Jouffe  (Distillerie et brasserie, cave, bar et restaurant) : 6/8 Zone d’Activité des Vergers, 22130 Saint-Lormel. Tel. : 02-96-87-03-51. Ouv Tlj 9h-21h30. Fermé dimanche-lundi. À 2 km du centre de Plancoët, sur la route de Dinard, sur la droite. Enfant du pays, le dynamique Laurent Jouffe a travaillé à l’international, dirigé des distilleries de whisky en Ecosse, avant de se mettre à son compte comme distillateur à Dinan. Amoureux des alcools beaux et rares, adepte de la tradition et de l’élégance, ce descendant d’une famille de paysans-distillateurs est le créateur du Brastis (le Pastis Breton), du Cognac Jouffe, du Calvados Faucheur, du Rhum Orava et du Lambig Fenice. Le voilà installé à Plancoët, où il produit aussi sa propre bière Argwen. On peut visiter la distillerie (c’est le « spiritourisme » ou tourisme des spiritueux), boire un verre au bar dans une déco contemporaine, ou déguster une cuisine soignée au resto.

Texte : Olivier Page

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