Les meilleurs bains de Budapest
Quel bain choisir à Budapest ?
Riche d’une tradition balnéaire de 2 000 ans, Budapest baigne dans le bonheur de quelque 120 sources qui alimentent une quinzaine de thermes. C’est à une croûte terrestre relativement fine dans la plaine des Carpates que l’on doit ces surgissements d’eaux chaudes.
Les Romains y trempèrent leurs toges, les croisés y apaisèrent leurs cicatrices, les Turcs y introduisirent leurs traditions avant que la Belle Époque ne les habillent de magnifiques robes architecturales tantôt néo-baroques, tantôt Art nouveau.
Ces thermes, toujours en activité, combleront celles et ceux qui désirent traiter un problème respiratoire ou articulaire, mais aussi les adeptes d’un agréable moment de détente. Une parenthèse pour élire sa locution latine préférée : In balneis salus (la santé est dans le bain) ou bien Carpe diem !
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- Les bains Széchenyi de Budapest : admirable architecture et bassins à foison
- Bains Gellért : un chef-d’œuvre d’Art nouveau à Budapest
- Bains Rudas : les plus orientaux de Budapest
- Lukács : les plus anciens bains de Budapest
- Palatinus : pour mettre les enfants dans le bain !
- Bains de Budapest : mode d’emploi
- Fiche pratique
Les bains Széchenyi de Budapest : admirable architecture et bassins à foison
Les bains Széchenyi font la une de tous les forums de voyageurs, guides touristiques, articles de journaux tant ils sont exceptionnels par leur architecture et leur importance. En marge du centre-ville, ils marquent de leur empreinte bleue la large tache verte du parc Városliget.
Une empreinte bleue qui puise ses eaux à plus de 1 200 m de profondeur et compose depuis 1913 l’un des ensembles thermaux les plus imposants d’Europe, comptant pas moins de 21 piscines et bassins en tous genres, intérieurs et extérieurs, des hammams poussant la vapeur jusqu’à
Le bâtiment lui-même relève d’une admirable architecture néobaroque métissée de style classique : balustres, coupoles à clochetons, colonnades, oeils-de-bœuf et hautes baies cintrées. Côté parc, le hall d’entrée est surmonté d’une coupole de style Art déco de toute beauté, la seconde entrée, côté parc zoologique, joue sur un registre plus baroque. Les quatre longues ailes, circulaires aux extrémités, recèlent deux bains extérieurs hémisphériques encadrant un long bassin de nage aux eaux céruléennes. Ce bleu lumineux tranche sur le jaune des murs et le noir des toits en ardoise : un pur ravissement pour l’œil !
Tout autour, des transats accueillent les pieds en éventail et un snack-bar cale les faims d’après-midi. On assiste même à des parties acharnées d’échecs en mode aquatique, au grand plaisir des statues dénudées et des potiches de pierre qui gardent les bassins.
Sous un froid soleil d’hiver, ces eaux à 27-
À l’intérieur, on baigne dans une ambiance de thermes plus classiques. L’architecture s’y fait plus discrète, outre de jolies coupoles et, surtout, une chic piscine encadrée de colonnes brunes à chapiteaux corinthiens et bordée de balustrades à potiches. On est au royaume des bassins qui exhalent une odeur sulfurée et dont la température oscille entre 20 et
Nec plus ultra, le « sauna de Vulcain » cuit ses victimes à 90° C : autant dire qu’on en sort avec des airs de homard thermidor ! Un hammam aligne aussi des blocs de sel que l’on humidifie avant de s’en enduire le corps et de passer en mode cocotte minute pour une quinzaine de minutes. Ce sera la conclusion piquante de ces thermes, indéniablement parmi nos favoris.
Accès : station « Széchnyi fürdo » de la ligne M1 de métro. Lun-sam 7h-20h, dim 9h-21h. Entrée :
Les bassins du zoo attenant sont alimentés par les eaux issues des thermes Széchenyi… L’histoire ne dit pas si les hippos y soignent leurs rhumatismes !
Bains Gellért : un chef-d’œuvre d’Art nouveau à Budapest
En empruntant le monumental pont de la Liberté sur le Danube, entre Pest et Buda, on observe de loin le profil massif de style Sécession du très chic hôtel Gellért. Bâti à l’aube du XXe s (1912-1918), il renferme des thermes dont les intérieurs sont sans hésiter les plus beaux de Budapest, issus des crayons de 3 architectes.
On savoure ce faste dès le magnifique hall Art déco : les riches motifs de mosaïques au sol y répondent à de hautes verrières voûtées mises en couleurs par des vitraux. Au centre, une haute coupole supportée par des colonnes de marbre ouvre l’accès aux bains dont la qualité décorative est à la hauteur de cette mise en bouche. Tout ébaudis, on en oublierait presque d’évoquer les eaux riches en minéraux : calcium, magnésium, hydrocarbonate, fluorure, sulfates, chlorure… Parfait pour les articulations et autres troubles circulatoires.
Au centre de l’espace balnéaire, la pièce maîtresse est une piscine monumentale. Elle occupe un immense atrium couvert d’une haute verrière et serti par deux galeries superposées que supportent de hautes colonnes aux fûts ornementés de motifs géométriques. Huit têtes de griffons alimentent ce bain grand chic, grand genre !
Mais les bijoux Art nouveau de Gellért sont deux espaces équipés chacun de deux piscines qu’ornent un élégant travail de mosaïques, œuvre de la société hongroise de porcelaine Zsolnay. Turquoise et gris dans l’un, vert olive décoré de cadres à motifs orientalisant dans l’autre. Tout n’y est que courbe et délicatesse, rythmé par des alcôves où des statues d’angelots jouent avec des tortues. D’autres putti en céramique s’énamourent sur les chapiteaux des pilastres.
Même les bouches d’aération en émaux polychromes virent à l’œuvre d’art. Plongé dans des eaux thermales à 35-
Le tour d’horizon serait incomplet sans un passage à l’extérieur. Une immense piscine à vagues, très novatrice à sa création en 1927, est alimentée par quatre têtes de chimères et placée sous les auspices néo-antiques d’une fontaine à cascades et de statues. Tout autour, de larges parterres carrelés se transforment en solarium géant à la belle saison, dominés par le mont Gellért. Attention, elle n'ouvre qu'aux beaux jours.
Des travaux de rénovation sont prévus sur 2 ans, à partir de l’automne 2022, mais les bais restent ouverts.
Accès : station « Szent Géllert » de la ligne M4 de métro. Tlj 9h-19h. Entrée : 9 400
Les thermes Gellért ont servi de lieu de tournage à certaines scènes du film Evita avec Madonna (1996) et I Spy avec Eddy Murphy (2002).
Bains Rudas : les plus orientaux de Budapest
Toujours sur la rive droite du Danube, côté Buda, au débouché du pont Erzsébet (Élisabeth… Sissi, si vous préférez), voici des thermes érigés au XVIe s. Sous l’occupation ottomane, ils donnaient déjà des sueurs chaudes et bienfaisantes au pacha. Un délice alimenté par 21 sources thermales, riches en calcium, magnésium et sodium, issues du mont Gellért auquel les thermes sont adossés. Outre le plaisir de la détente, ces eaux sont profitables pour traiter l’arthrite aigue, les hernies discales et autres névralgies.
Point névralgique et héritage de ces temps enturbannés, le bain à la turque est sublime par son ambiance intimiste et son architecture vieille de 500 ans. Au cœur de l’Europe centrale, on s’offre un voyage hors du temps vers Byzance et ses senteurs d’épices. La vaste salle en pierre de taille compte en son centre un bassin octogonal aux eaux turquoise, cerclé d’arcades brisées. Un pur plaisir de détente dans une eau à 29° C, sous une voûte ottomane constellée d’orifices par où la lumière du jour crée un firmament coloré.
Une ambiance de conte des mille et une nuits. Deux portes à accolade ouvrent sur trois saunas successifs où la température monte de 40 à 72° C et sur une succession de hammams qui vaporisent à 50-55° C. En sortant du sauna comme du hammam, plutôt qu’une banale douche froide, on pourra tirer sur une large corde bien tentante… Splatch ! C’est le gag du seau d’eau glaciale qui tombe sur la tête !
Au seau d’eau près, on quitte à regret cet espace traditionnel pour rejoindre une piscine monumentale à l’architecture classique, entourée de deux hautes coursives. Bonnet obligatoire ici, pour labourer à l’infini les lignes d’eau d’un mouvement boustrophédon. Au-delà, le rez-de-chaussée ouvre son champ visuel sur les rives du Danube à travers de larges baies vitrées, dont certaines voilée d’une pudique résille de moucharabieh. C’est l’univers de bains à remous à 32, 36 et 42° C. De larges et puissants jets assurent des massages aquatiques du cou et du dos tout en regardant trams et passants vaquer à l’extérieur.
À propos d’extérieur, le toit cache la seconde pépite de ces thermes. Oh, la belle surprise, un spa circulaire offrant une vue imprenable sur le Danube, l’immense pont blanc suspendu et les clochers de Pest sur l’autre rive. Un panorama à savourer de tous ses yeux en cuisant à petit feu, à 36° C.
Accès : station « Ferenciek Tere » de la ligne M3 de métro, puis bus 8E arrêt « Döbrentei Tér ». Tlj 6h-20h ; nocturne ven-sam 22h-3h du mat. Entrée :
Derniers héritiers des bains turcs, les thermes Rudas ont gardé la tradition de non mixité. Femmes le mardi ; hommes les lundi, mercredi, jeudi jusqu'à 12h45 et le vendredi avant 10h45 ; mixte dès jeudi après 13h et vendredi après 10h45, week-end et fériés. Maillot obligatoire les jours mixtes.
Lukács : les plus anciens bains de Budapest
Juste au nord de la colline du château, sur la rive droite du Danube, ces doyens des bains de la capitale hongroise plongent leurs racines dans le lointain XIIe s. Les croisés y soignaient déjà leurs bobos. Durant l’occupation ottomane, ces thermes devinrent les favoris du pacha Mustapha. Depuis le XIXe s, ils sont en vogue auprès d’une clientèle d’intellectuels et d’artistes hongrois qui y viennent socialiser autant que pour soigner leurs problèmes respiratoires. Des ex-voto commémorent d’ailleurs sur les murs certaines guérisons dans ces eaux réputées pour être les plus curatives de la capitale hongroise.
Les bains Lukács sont plus fréquentés par les Budapestois que par les touristes, détail qui ravira les amateurs de découvertes hors des sentiers battus. En revanche, longue histoire et efficacité thermale ne signifient pas qu’ils soient les plus intéressants sur un plan esthétique. Depuis les années 1920, ils ont perdu en grande partie les ornements de la période ottomane et la Seconde Guerre mondiale les a endommagés.
Deux grands bassins extérieurs à 22 et
Pour le reste, on trouve ici des installations très classiques mêlant bains thermaux, hammams et saunas. Dont certains dédiés au naturisme : des soins à poil et à vapeur... Et pour se donner un coup de fouet au sortir de ces salles surchauffées (jusqu’à
Accès : station « Batthyánt tér » de la ligne M2 de métro, puis tram 19 arrêt « Szent Lukács Gyógyfürdö ». Tlj 7h-19h. Entrée :
L’accès aux bains Luckacs est gratuit avec la Budapest Card. Cette dernière offre -20% aux bains Rudas, Palatinus et Szechenyi.
Palatinus : pour mettre les enfants dans le bain !
Si la plupart des bains sont déconseillés aux moins de 14 ans, les thermes Palatinus, situés sur l’île Margaret, sont un excellent compromis pour la famille. Une partie offre des services traditionnels de bains thermaux. Une autre ouvre à des activités aquatiques qui raviront les plus jeunes : 4 piscines dédiées, piscine à vague, toboggans géants... Une partie se situe en plein air. Assez génial à la belle saison !
Accès : arrêt « Margidsziget » tram 4 ou 6. Tlj 9h-19h. Piscines extérieures ouvertes dès avr-mai, jusqu’à octobre. Entrée :
Pour que la note soit moins salée, tickets famille pour 3 (
Bains de Budapest : mode d’emploi
Un bracelet électronique remis lors du paiement en caisse permet de verrouiller sa cabine ou son casier, puis de circuler d’un espace à l’autre.
Cabine ou casier ?
Des cabines individuelles permettent de se changer et d’y laisser ses affaires. Sinon, les vestiaires collectifs, parfois mixtes, comptent des cabines pour se changer avant de sécuriser ses affaires dans un casier fermé. Attention à bien mémoriser son numéro de cabine ou de casier !
Quels équipements ?
Un boxer, maillot ou short de bain pour les hommes. Pour les femmes, maillot une ou deux pièces sans restriction. Mais arborer l’élégant string ramené de son dernier voyage à Rio de Janeiro n’est pas la bonne ficelle… Des tongs pour circuler entre les espaces : elles sont interdites dans certains espaces comme les saunas. Une serviette. Un bonnet de bain, obligatoire dans les piscines de nage. Tous ces équipements peuvent se louer ou s’acheter sur place.
Quelques recommandations ?
Les thermes sont déconseillés – voire interdits - aux moins de 14 ans (qui se transforment en Gremlins au contact des eaux thermales !) mais aussi aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, d’épilepsie, de problèmes vasculaires et aux femmes enceintes. Certains bassins thermaux sont limités à 15 minutes, tout comme la durée d’infusion dans le hammam ou le sauna. Après un bain en eau thermale, bien se rincer (les douches utilisent de l’eau de ville) : si on enchaîne avec un sauna, il est même conseillé de changer de maillot pour éviter les irritations de peau ; d’accord, pas facile de se promener avec sa collection automne-hiver de maillots de bain ! Boire régulièrement pour se réhydrater : des fontaines d’eau potable sont disséminées dans les différents espaces.
Sauna et hammam, comment ça marche ?
Le sauna permet de se plonger dans une ambiance chaude (50-70° C en général) et sèche (20-30 % d’humidité). On prend place sur l’une des banquettes en bois. La plus haute est la plus hot. Un sablier permet de jauger son temps de cuisson. Se limiter à 10-15 minutes, voire un peu moins pour les saunas qui grimpent à 80-90° C.
Le hammam propose la même chaleur (50-60° C), mais dans une salle totalement carrelée et saturée de vapeur chaude. Le taux d’humidité pouvant atteindre 100 %, peut vite s’avérer suffocant ! En sortant de l’un comme de l’autre, le principe est de provoquer un choc thermique dans un bassin d’eau froide (10-12 ° C) ou sous une douche froide, voire avec un seau d’eau glaciale. Certains se frottent le corps avec de la glace pilée. Puis on passe un moment (10-15 mn) de zénitude dans une salle de repos.
Fiche pratique
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Consulter notre guide en ligne Budapest
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Office de tourisme de Budapest
Thermes
Réduction de 20 % avec la Budapest Card qui offre la gratuité pour les thermes Lukács.
Comment y aller ?
Vols directs depuis Bâle-Mulhouse, Bordeaux, Bruxelles-Charleroi, Genève, Lyon, Marseille, Nice, Paris (CDG, Orly et Beauvais) et Zürich avec Air France, Brussels Airlines, Easy Jet, Ryanair, Wizz… Trouvez votre billet d’avion
Bonnes adresses
- Ambra Hotel : Kis Diófa u. 13. Un hôtel à la fois au calme et très bien situé en limite du quartier juif animé de jour comme en soirée. La décoration contemporaine ne dément pas le confort et justifie pleinement les 4 étoiles accrochées au fronton de l’hôtel. Petit déjeuner très complet et bon accueil. Doubles : compter 70-150 € selon disponibilités et saison
- Lángos : Állatkerti krt. 3. Tlj sauf mer 11h-19h. Ce kiosque éparpille ses tables à l’orée de l’agréable parc Varosliget et à deux pas des bains Széchenyi. Et que mange-t-on chez Lángos ? Des lángos, pardi : ces sortes de pizzas typiquement hongroises à la pâte frite. Lángos 1 000-
- Dobrumba : Dob u. 5. Tlj 2h-minuit. Au cœur du quartier juif, ces murs dans leur jus accueillent une cuisine moyen-orientale qui navigue du Bosphore au Nil et de l’Atlas au mont Arara. Service et ambiance jeunes et cool. Plats 2 500-5 000 Ft
- Kazimír Bistró : Kazinczy u. 34. Tlj sauf lundi 11h-minuit. Face à la synagogue orthodoxe, un bar-resto où l’accueil a un véritable sens. Reste à choisir entre la salle joliment décorée et l’agréable courette à l’arrière ; entre mangalica hongrois (un porc à poil laineux) et tripes. Plats 3 000-
- Why Not Café and Bar : Belgrád rkp. 3-4. Tlj 10h-3h30 du mat. Stratégiquement situé entre les thermes Rudas et Gellért (il faut quand même traverser le Danube), on pioche dans la rubrique gay luron à Budapest. Un bar très agréable et pas du tout exclusif. Quelques grignotages pour mettre du solide dans le liquide, mais pour un repas plus consistant, le Why Not Bistro se situe à 2 mn, au n° 18 du même quai (plats 1 800-
- Gerbeaud : Vörösmarty tér 7-8. Fondé en 1856, ce salon de thé Belle Époque est une institution locale pour ses pâtisseries. Chic et pas donné.
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Texte : Fabrice Doumergue