Ottawa : 5 raisons de découvrir la capitale du Canada

Des musées parmi les meilleurs du Canada

À travers la ville, musées et galeries se succèdent et prennent parfois des formes insolites comme ce bunker situé à 30 minutes du centre d’Ottawa et transformé en musée de la Guerre froide. Mais ce sont deux autres musées qui méritent, à eux seuls, le voyage à Ottawa : le musée canadien de l’Histoire et le musée des Beaux-Arts du Canada.

Au rez-de-chaussée du premier, situé à Gatineau (côté québécois), une collection impressionnante de mâts totémiques présente les communautés autochtones du Canada : Premières Nations, Inuit et Métis forment 5 % de la population du pays. Construit par un architecte métis il y a 30 ans, le musée du Canada est un exemple remarquable d’architecture organique.

Dans d’authentiques huttes traditionnelles se nichent des collections d’art autochtone éclairées de manière intimiste. Une scénographie très réussie pour évoquer la dimension sacrée inhérente à ces cultures… Au dernier étage, le parcours muséographique sillonne le long d’un chemin historique en retraçant l’arrivée des Européens, les modes de vie de la société française, la chute de la Nouvelle-France jusqu’aux sujets plus contemporains, comme l’indépendantisme québécois. Passionnant !

Après avoir franchi le pont Alexandra, direction l’araignée gigantesque de Louise Bourgeois qui accueille le visiteur du musée des Beaux-Arts. On y découvre la plus grande collection d’art canadien au monde, mais aussi pas mal de chefs-d’œuvre de la vieille Europe, de Titien à Mondrian (belle section impressionniste). Également des expos temporaires et des accrochages thématiques de l’Institut canadien de la photographie.

Une croisière sur le canal Rideau

Pas moins de 47 écluses ponctuent cet ouvrage d’art, conçu à l’origine à des fins militaires, et inscrit au patrimoine de l’Unesco. Long de 202 km entre Ottawa et Kingston, le canal Rideau est dans le cœur de tous les habitants d’Ottawa. Plus de 2 000 ouvriers venus d’Europe dans les années 1825 ont creusé ce chenal armés de pics, de pelles, de ciseaux et de maillets. Beaucoup ont perdu la vie. L’hiver, il constitue une formidable patinoire naturelle, l’été des croisières sont organisées.

À peine embarqué et déjà une bande vidéo est lancée. La première écluse marque le début d’une voie symbolique entre la rivière des Outaouais jusqu’au lac Dow. L’embarcation avance doucement et, au fur et à mesure, des commentaires en français et en anglais évoquent les derniers vestiges. Sur les berges, parmi des colonies d’oies, les ambassades d’Allemagne et d’Arménie défilent à côté de maisons cossues.

Dans le parc Lansdowne, le stade TD Place se profile à l’horizon… Fief de la célèbre ligue canadienne de football, reconnaissable grâce à ses maillots rouges et noirs, il impressionne par son design en ellipse. Après 1h30 de croisière, c’est l’heure de faire demi-tour au milieu du lac Dow en direction de l’impressionnante silhouette du château Laurier.

Balade sur la colline du Parlement, cœur du pouvoir canadien

Même si la réhabilitation du Parlement occulte un peu le paysage, les trois bâtiments administratifs de l’époque victorienne (édifices du centre, de l’est et de l’ouest) restent très impressionnants par leur style néogothique et leur alignement autour d’un parc aux allures de green. Un espace vert où se déroule l'impressionnante relève de la garde (fin juin à fin août, tous les jours de 10h à 10h30).

Pour pénétrer (un peu) les arcanes du pouvoir canadien, que diriez-vous de visiter gratuitement le Sénat et dans la chambre des communes (Édifice de l’Ouest) pendant 45 min ?

Inscriptions : https://visitez.parl.ca/sites/Visit/default/fr_CA.

L’entrée majestueuse du Sénat, situé dans l’ancienne gare ferroviaire, ne laisse rien préjuger du caractère presque intime des tribunes rouges de la chambre du Sénat, restée dans son jus. Du côté de la chambre des communes – le Canada étant une fédération comptant 10 provinces et 3 territoires –, il est amusant d’observer le cadre néogothique qui contraste avec les questions d’actualité soulevées par le gouvernement fédéral.

Ici, la chambre des communes est beaucoup plus spacieuse. Trois cent trente-huit représentants siègent dans ce décor de bois sculpté tendu de vert. La magnifique bibliothèque reste malheureusement fermée pendant les travaux.

Parcs et jardins d’Ottawa : une ville verte aux portes de la nature

Ville verte par excellence, Ottawa ne manque pas d’endroits où respirer comme le parc de la Confédération bordé par le canal Rideau, au centre de la ville.

En restant proche du centre-ville, on va et vient entre les provinces du Québec et de l’Ontario. Dans le parc de la Gatineau, côté québécois (à 15 km soit 1h de bus depuis le centre-ville ; ouvert du 15 avril au 15 novembre), pas moins de 183 km de sentiers sont à la portée des randonneurs, sans oublier le lac Meech pour la baignade en été. Le dépaysement est à la hauteur du gigantisme. Les points de vue oscillent entre une succession de lacs, de belvédères, d’amoncellements rocheux et de cavernes cachées.

Du côté du musée de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’arboretum du Dominion et le jardin écologique Fletcher réservent aussi de belles surprises. La ferme expérimentale, centre de recherche créé en 1886, est située au cœur d’un paysage sauvage, au bord d’un étang, d’un pré au papillon et d’une serre tropicale qui ont le don de fasciner les enfants. (Accès : 30 min en transport en commun depuis le centre-ville) .

Découvertes gourmandes autour du marché By

Berceau historique d’Ottawa habité jadis par les populations irlandaises et francophones, le quartier centré autour du marché By est l’un des plus vivants de la ville. Dans ses ruelles adjacentes, un marché prend place de mai à octobre et de petites cabanes se remplissent de spécialités locales.

À gauche de l’entrée principale, faites halte à la cabane de Rob, entièrement dédiée au sirop d’érable et à ses multiples recettes. Les Canadiens en sont très friands et en consomment plusieurs kilos par an !

De l’autre côté, se trouve la fameuse cabane rouge avec une queue de castor sur son fronton. Elle représente la gaufre longiligne homonyme (beaver tail en anglais) accompagnée de pâte de spéculoos, de sucre, de cannelle… devenue une spécialité de la région qui a depuis conquis le Canada.

Emblématique du Québec, la poutine est l’autre spécialité que l’on trouve partout à Ottawa, mais aussi au Canada. Le restaurant Zups by Ward, à l’intérieur du marché, se démarque en proposant des poutines avec des frites arrosées de fromage fondu et de gelée de cèdre à la place de la sauce barbecue. Pour compenser ce mélange un peu osé, le restaurateur a créé une épicerie éthique composée de condiments ramassés dans la nature.

De plus en plus de restaurants du quartier inscrivent le nom de boréal aux côtés de l’esprit World Food qui a depuis longtemps envahi la ville. La présence des ambassades du monde entier n’y est pas pour rien ! (C’est bon Ottawa propose des food tours en français).