Les Vosges, entre lacs et sommets

Le lac de Gérardmer, joyau des Vosges

Au cœur des montagnes vosgiennes, le lac glaciaire de Gérardmer n’a pas volé son surnom de « perle des Vosges ». Couvert d’un manteau blanc en hiver, il devient un point de chute idéal pour les familles et amateurs de plein air aux beaux jours.

Scintillant sous les rayons du soleil, les eaux du lac sont un terrain de jeux exceptionnel ! Partez explorer ses 115 ha et ses 2,2 km de long sur 750 m de large à bord d’un canoë-kayak, d’un pédalo ou sur une planche à voile ou de paddle. Pour les moins sportifs, seul le bateau électrique est autorisé.

Vous l’aurez compris, les activités nautiques sont mises à l’honneur au lac de Gérardmer, et, surtout, il n’y a pas d’âge pour en profiter ! Quant à la baignade, elle est par chance autorisée, mais en majorité non surveillée. Pour avoir les plus petits à l’œil, la plage de l'Union Nautique est surveillée de juin à septembre.

Sur terre, on se lance à l’assaut du tour du lac de Gérardmer : une balade pédestre et familiale d’1 h 30 à 2 h qui longe les rives du lac sur environ 6 km. Pour apprécier les clapotis de l’eau et le chant des oiseaux, privilégiez le petit matin ou la fin de journée. Après avoir enfilé de bonnes chaussures, commencez la promenade en partant à gauche depuis le quai de Waremme. Sur la rive gauche, le sentier devient rapidement accidenté et sauvage (adieu la poussette !).

C’est en pleine nature, parmi les arbres, que l’on marche le long de l’eau en enjambant pierres et racines. A mi-chemin, on fait une pause pour profiter de la vue sur le lac dans toute sa profondeur. Notez qu’une partie du parcours sur la rive droite se fait le long de la route, mais cela ne retire en rien le charme du reste de la balade.

Lacs de Longemer et Retournemer : le petit Canada vosgien

Un voyage au Canada sans avoir à quitter la France ? Direction les lacs naturels de Longemer et de Retournemer à seulement quelques kilomètres du lac de Gérardmer (à rejoindre à vélo pour les plus courageux). Tous deux blottis au sein de forêts vosgiennes, ils nous donnent la sensation d’être plongé dans la nature canadienne, notamment lorsque l’on prend le temps de les découvrir tôt le matin.

Bien qu’il soit le plus petit de la vallée des Lacs (320 m sur 250), le lac de Retournemer est aussi le plus sauvage et le plus paisible. Ici, pas de baignade ni de jeu aquatique. On admire la végétation se refléter dans l’eau comme dans un miroir depuis ses rives ou depuis le point de vue de la roche du Diable.

Coup de cœur pour la promenade du tour du lac d’environ 50 min au plus près de la nature, entre zones boisées, prairies naturelles et tourbières. Commencez le sentier par la gauche du lac. La Vologne, qui alimente le lac et prend sa source au pied du Hohneck, vous accompagnera durant votre marche. Arrivé sur un pont en bois, où s’écoule la cascade de Retournemer, prenez sur la droite en pleine forêt (si vous croisez une statuette de la Vierge, vous êtes dans la bonne direction !) avant d’arriver sur la route pour faire le tour complet. Ceux qui ne voudraient pas suivre la route pour clôturer la boucle peuvent tout à fait rebrousser chemin.

Non loin, le lac de Longemer a également de nombreux atouts pour vous séduire. Avec ses 2 km sur 550 m, il a pour originalité d’avoir une forme oblongue qui serpente entre les montagnes. Il est tout aussi lumineux et dépaysant dans son écrin de végétation, n’oublions pas qu’il est tout de même appelé « Miroir aux mille reflets ».

Côté activité, c’est une tout autre ambiance : on farniente sur les pelouses ou plages sauvages ombragées, on se rafraîchit en se baignant (sans surveillance !) ou on se laisse tenter par les nombreuses activités nautiques.

Les plus motivés pourront aussi entreprendre le tour du lac à pied, une balade sur 6 km d’environ 1h30. Démarrez sur la droite du lac depuis le parking de la route de la Plage. Vous passerez immédiatement devant la charmante chapelle Saint-Florent, icône du lac qui semble le surveiller de sa petite butte. Vous croiserez sans doute des pêcheurs durant votre boucle.

Envie d’une randonnée plus technique ? Empruntez le sentier de la Roche des vieux Chevaux depuis le camping Les Jonquilles. Un parcours difficile d’au moins 2 h 30 qui conduit à un panorama grandiose sur le lac de Longemer.

Prendre de l’altitude dans les jardins vosgiens

De la nature au sein de la nature, les Vosges ne font pas les choses à moitié ! Nichés dans leur écrin sauvage, les jardins de la région invitent à la rêverie et à la flânerie. Façonnés par la main de l’homme, ils n’en restent pas moins spectaculaires.

À 650 m d’altitude, le jardin de Berchigranges a de quoi rivaliser avec les plus beaux jardins de France. Avec ses quelque 4 000 variétés de plantes, le visiteur est pris dans une explosion de couleurs et de parfums qui évoluent au fil des saisons et des mois.

En avril, les narcisses accueillent le printemps ; en mai, les plantes vivaces font leur numéro ; en juin, le bleu domine dans le jardin avec le pavot bleu de l'Himalaya ; en juillet, les roses sont les vedettes ; en août, les géantes s’imposent ; en septembre, les graminées et asters prennent le relais.

Berchigranges compose aussi différents tableaux, des petits jardins dans le jardin : de la Chambre des Dames, l’endroit le plus architecturé dévolu aux parfums, en passant par le Jardin des mousses tel un nuage vert au pied des épicéas, jusqu’au Jardin bohémien sur 5 000 m², avec ses grands espaces de plantes endémiques et vivaces. Prévoyez au moins deux heures pour en apprécier toute la beauté.

Si les noms des végétaux ne sont pas indiqués, on se fera un plaisir de vous les donner à l’accueil d’après les photos que vous aurez prises.

Autre coup de cœur situé en bordure de la Route des Crêtes, le jardin d’altitude du Haut Chitelet, l’un des plus riches jardins alpins de France. Ici, à 1 228 m d’altitude entre le Hohneck et la Schlucht, ce sont les plantes alpines qui sont mises à l’honneur (2 500 espèces). On zigzague entre les rocailles de granit à la rencontre de ces végétaux tous identifiables à l’aide d’une étiquette (nom botanique, famille et provenance). Les enfants, quant à eux, plongeront dans l’univers du Haut Chitelet grâce à un livret de jeux.

Si une partie du jardin est dédiée à la flore alpine du monde (des Carpates au Japon, en passant par l’Amérique du Nord et le Jura), le cœur est réservé à celle des Hautes Vosges, star des lieux. Une tourbière et une hêtraie d’altitude complètent la visite. Tous les ans, une exposition de photos réparties dans le jardin ajoute une touche artistique à l’expérience.

Petit plus, des espaces de détente ont été aménagés au sein du jardin afin de permettre aux visiteurs de se ressourcer plus longuement en pleine nature.

Randonnée sur la route des Crêtes

Avec ses paysages naturels d’exception, ses pentes douces, ses sommets à l’altitude raisonnable, le massif des Vosges est une formidable terre de randonnées. Vous n’aurez que l’embarras du choix parmi les itinéraires de la route des Crêtes, serpentant sur de près de 80 km entre la Lorraine et l’Alsace. Cette voie historique fut créée durant la Première Guerre mondiale afin de faciliter les mouvements de troupes de l’armée française. S’il est possible d’entreprendre seul son excursion grâce au travail du Club Vosgien (le caviar du balisage !), être accompagné d’un guide de montagne permet de mieux découvrir le territoire.

On peut par exemple rejoindre la Schlucht en suivant l’ancien sentier du Tramway (suivre l’anneau bleu) dont on perçoit encore le passage des rails entre les hêtres couverts de mousse et les sorbiers des oiseleurs aux fruits d’un rouge vif en saison.

Depuis le col de la Schlucht, on emprunte une partie du GR 5 (balisé par un rectangle rouge) afin d’effectuer la randonnée de « la Schlucht au Hohneck ». Pénétrez dans la hêtraie d’altitude de la réserve naturelle nationale du Frankenthal-Missheimle sur la gauche de la chapelle Notre-Dame des Chaumes. Après quelques minutes de marche, accordez-vous un instant au belvédère de la Petite Fecht pour admirer une vue grandiose sur la vallée de Munster.

On traverse chaumes et prairies jusqu’à la falaise du Martinswand qui livre une vue splendide sur le Hohneck et le cirque glaciaire à ses pieds (à vous de dénicher les chamois !). Grimpez en direction du sommet, à 1 363 m d’altitude, pour avoir la récompense de cette randonnée : un panorama à 360° sur les Hautes Vosges, les plaines alsaciennes, la Forêt-Noire et, par temps dégagé, les Alpes. Comptez environ 3 h pour faire les 7 km.

La richesse des produits du terroir vosgien

Dans les Vosges, on cultive le goût de l’artisanat et la qualité des produits, dont certains nous font saliver avant même d’y avoir goûté.

Pour déguster de délicieux bonbons des Vosges fabriqués artisanalement, dans le respect des traditions, direction la Confiserie Géromoise à Gérardmer. Ici, l’accent est mis sur des produits bio, des saveurs et des arômes 100 % naturels, le tout sélectionné chez des producteurs vosgiens, dont la Ferme du Bien-Être, dans les environs. Si les puristes viennent acheter les fameux bonbons au sapin (on adore aussi ceux à la mirabelle), d’autres se laisseront tenter par la brisure de bonbons, les pastilles et les gommes des Vosges, les Noursons gélifiés, et même par les douceurs au chocolat. Possibilité d’effectuer une visite de la confiserie (environ 25 min toutes les 30 min) avec une démonstration de fabrication de bonbons.

Autre spécialité délicieuse, le munster (fermier bien sûr) ! Ce fromage AOP est le roi des fromages vosgiens que l’on déguste simplement sur du pain, fondu sur des pommes de terre ou en tartiflette bien généreuse. Et si on se rendait chez le seul affineur de munster de Gérardmer depuis 1967 ? Au Tholy, la cave au Géromé vous ouvre les portes de sa boutique restaurant avec pas moins de 500 produits locaux. Dès l’entrée, on ne sait plus où donner de la tête entre la grande vitrine de fromages et de charcuteries, les nombreuses bières artisanales, les confitures et miels ou autres produits à base de myrtilles (les brimbelles des Vosges).

Enfin, une expérience fromagère à vivre en famille, accompagnée par le personnage de la P’tiote, est proposée sur réservation. Le but est de partager l’histoire de l’affinage du munster à travers un court-métrage commenté, une animation et, le clou du spectacle, une dégustation (deux munsters et la crème d’Albert).