Canaries : Fuerteventura, 5 raisons d’y aller

Canaries : Fuerteventura, 5 raisons d’y aller
Plage de Sotavento © Balate Dorin - stock.adobe.com

Fuerteventura, deuxième plus grande île (1 660 km²) des Canaries derrière Tenerife, n’est ni la plus verte, ni la plus volcanique de l’archipel.

Elle compte toutefois pas mal d’atouts pour séduire le voyageur. Des kilomètres de plages hérissées de montagnes, des vallées et des gorges à en perdre la boussole, des volcans éteints qui prêtent leurs flancs à de vivifiantes balades, des villages blancs que le temps, généreux, n’a que peu malmenés.

Avec son nom qui fleure bon l’évasion, la plus proche voisine du continent africain (à moins de 100 km) affiche des températures clémentes toute l’année même si le vent, la fameuse calima, peut jouer les trouble-fête pour le plus grand bonheur des surfeurs (et de leurs acolytes à préfixes, wind, kite).

On a choisi cinq bonnes raisons de s’y rendre. Mais on vous prévient, il en existe bien d’autres.

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Les plages de Fuerteventura

Les plages de Fuerteventura
Plage de Cofete © pkazmierczak - stock.adobe.com

Au risque de se mettre à dos toutes les autres, s’il fallait n’en choisir qu’une sur les 150 km de plages de Fuerteventura, on étalerait bien notre serviette sur celle de Cofete au sud-ouest de l’île. Protégée par le parc naturel de la Jandía, cette bande de sable doré de 14 km se mérite.

Option 1, une randonnée de 2 h 40 (voir plus bas) à partir de Morro Jable. Option 2, une piste sinueuse et terreuse (attention, de nombreuses voitures de location ne sont pas assurées sur les chemins non bitumés) de 45 minutes à une heure (toujours de Morro Jable) à déclencher des crises de vertige.

Le jeu en vaut la chandelle tant le panorama, dominé par le pic de la Zarza (807 m d’altitude, le boss de Fuerteventura), parfois moucheté par la calima, semble ramener au Jurassique. Du moins à l’idée que l’on s’en fait.

Plage de La Pared © pkazmierczak - stock.adobe.com

La plage de Sotavento, 9 km sur la côte orientale, aimerait bien mettre son grain de sable dans la compétition. Plutôt épargnée par l’urbanisme, elle fait le bonheur des véliplanchistes et des kitesurfeurs de tout crin.

Au nord-ouest, le village d’El Cotillo a lui aussi de sérieux atouts à faire valoir. De belles criques accessibles (Playa de Los Lagos, El Cotillo Beach, La Concha) qui ravissent les familles et plus au sud, une enfilade de plages sauvages, jamais plus belles que vue d’en haut, une fois le Puerto Pesquero (le port de plaisance) et l’ancienne tour de défense, Castillo de El Tostón, dépassés.

Le + de routard.com :

Pour les couchers du soleil, on vous conseille les plages d’Ajuy et de La Pared, à l’ouest évidemment. À Ajuy, pas mal de monde au mirador Cuevas de Ajuy alors qu’en face, sur un menu sommet à 3 minutes de grimpe sur la gauche de la playa, il n’y a personne. À La Pared, prolongez le « chill » par un verre au bar-restaurant Caretta Beach, souvent bercé par la musique lounge des DJs.

Les curiosités naturelles de Formentera

Les curiosités naturelles de Formentera
Aguas Verdes © Florent Oumehdi

Fuerteventura ne se résume pas à ses plages. Ses côtes balayées par les vents se sont creusées, par endroits, de piscines naturelles. Les Aguas Verdes à l’ouest de l’île, pas très loin de Betancuria, sont nos préférées.

Il y en a aussi à Caleta de Fuste, à l’est (mais très fréquentées), au nord d’El Cotillo dans une version « lagon » et, plus pépères, (piscinas naturales de playa de los Charcos) et juste au-dessus de Puerto Lajas (Los Charcones). À marée basse, c’est mieux.

Parque natural de Dunas de Corralejo © hiphoto39 - stock.adobe.com

Au nord-est, voilà l’une des attractions de Fuerteventura, le Parque natural de Dunas de Corralejo, 2 600 ha de dunes claires moins m’as-tu-vu que celles de Maspalomas (Gran Canaria) mais tout aussi impressionnantes. Végétation coriace (soude ligneuse et traganum de Moquin costauds) et roches volcaniques viennent colorer ces éminences mouvantes.

Les kilomètres de côtes qui ourlent ce petit Sahara ne sont pas en reste non plus avec leurs eaux cristallines. Un terrain de jeu très prisé des amateurs de glisse, des naturistes et… des cinéastes (Sacha Baron Cohen, Robert Zemeckis, Patty Jenkins pour ne citer qu’eux) qui y ont souvent posé leurs caméras.

Grottes d’Ajuy © Florent Oumehdi

Monument naturel depuis 1994, les grottes d’Ajuy, ravinées dans deux belles falaises, témoignent des origines de Fuerteventura et même des Canaries. Vous avez là des sédiments de 170 millions d’années.

En homme des cavernes plus moderne, on se balade dans ces grottes et on plonge dans l’exploitation du calcaire qui était calciné pour donner de la chaux. À une époque, on tenta même de percer un tunnel pour relier la jetée au centre du village. Ce qui en explique la profondeur.

Le + de routard.com :

La Playa del Bajo de la Burra et la Playa el Hierro, qui se gagnent par des chemins, courts mais caillouteux, au nord de l’île, ont en partage de bien étranges éléments naturels : les rhodolithes, des corallines, rouges à l’origine, mais qui, mortes et lessivées par l’océan, viennent s’échouer sur ces plages qui leur doivent leur surnom de Popcorn Beaches. Troublante ressemblance, en effet, entre le maïs soufflé et ces algues fossilisées qui deviendront au fil des ans du sable blanc. Contrairement au pop-corn, interdiction d’en emporter chez vous.

Les villages de Fuerteventura

Les villages de Fuerteventura
Betancuria © pkazmierczak - stock.adobe.com

Il y a les mastodontes balnéaires bien trop populeux comme la capitale Puerto del Rosario, Corralejo, Costa Calma ou Morro Jable… et les autres. Des villages coloniaux ou de pêcheurs, qui sont autant de points blancs harmonieux sur l’horizon aride ou le fond atlantique de Fuerteventura.

À l’ouest, Betancuria, fondée en 1404 par le Normand Jean de Béthencourt, le conquistador de l’île, n’est certes plus la capitale de Fuerteventura depuis 1834, mais ce village, guère épargné par le pirate Jában au XVIe siècle, reste tout en haut du podium du plus joli hameau. Palmiers, bougainvilliers, cactées, chats errants, bâtisses blanches et Iglesia de Santa Maria, reconstruite au XVIIe siècle, avec son délicieux retable en bois. On reprend ses esprits en buvant une jarra (pinte de bière) au Bodegón don Caramelo.

La Oliva © Balate Dorin - stock.adobe.com

La Oliva a remplacé Betancuria comme capitale de Fuerteventura jusqu’en 1860. Elle en a conservé des bâtiments à forte valeur patrimoniale comme la Casa de los Coroneles (dont les travaux n’en finissent pas) ou la Casa del Coronel.

Entrez dans son iglesia Nuestra Señora de la Candelaria sertie d’un clocher en pierre de lave et imprégnez-vous du calme de ses rues avec pour décor ses paysages parme. Comme un air d’Ouest américain.

El Cotillo © unai - stock.adobe.com

Au nord-ouest, l’ancien village de pêcheurs, El Cotillo, est une plaisante concrétion de maisons blanches détourées de bleu azur. Un phare, des fours à chaux, un squelette de baleine à bec de Cuvier (on trouve ces carcasses de cétacés exposées comme des œuvres d’art un peu partout à Fuerteventura) et des plages, des plages, des plages. Que demander de plus ?

Sur la côte est, Giniginamar et Las Playitas sont également d’anciennes bourgades dédiées à la pêche. Leurs rivages ne sont pas les plus beaux de l’île, mais l’urbanisme maîtrisé et leur taille « humaine » font de ces patelins des pied-à-terre plus tranquilles que leurs voisines, Morro Jable ou Costa Calma.

Le + de routard.com :

Souvent bien bitumées, les routes restent agréables et ouvrent parfois des vues prodigieuses sur l’île. On pense aux miradors Corrales de Guize et de Morro Velosa, autour de Betancuria (la route FV30, reliant Almacigo à Tuineje, est l’une des plus belles des Canaries) ou au mirador astronómico de Sicasumbre.

Le Parque natural Islote de Lobos

Le Parque natural Islote de Lobos
Islote de Lobos - Montaña de la Caldera © Daniel - stock.adobe.com

À 20 minutes en bateau de Corralejo (16 € aller-retour), l’îlot inhabité de Lobos a beau être connu comme le loup blanc, il mérite évidemment qu’on lui consacre une journée. Il doit son nom à une colonie de phoques moines (aussi appelés « loups marins »), qui aurait eu quelque importance dans l’histoire des Canaries.

Depuis, nulle trace de ces charmants mammifères, remplacés par des espèces d’oiseaux protégées et des visiteurs dont la jauge est limitée (il faut s’inscrire gratuitement, au maximum 5 jours à l’avance, sur lobospass.com. Attention seulement 200 places par demi-journée).

Une boucle vous permet de le découvrir en 2 heures. Cette durée n’inclut pas la courte montée jusqu’au Faro de Punta Martiño (5 minutes), datant de 1865, ni l’ascension, plus copieuse, de la Montaña de la Caldera (25 minutes assez raides et une vue à 360° pour en admirer les monts, les merveilles et Lanzarote), la grande gigue des lieux avec ses 127 m de haut et ses airs de fer à cheval.

Islote de Lobos - La Concha © Dave - stock.adobe.com

À 2 km seulement de Fuerteventura, et même si on retrouve les roches noires, des dunes ramassées, des volcans de poche et des criques paradisiaques, l’îlot de Lobos, 50 000 ans d’âge, offre un paysage plus sépia et vert égayé par le malpaís (végétation sur les anciennes coulées de lave). Pensez à prendre de l’eau, de la crème solaire, un couvre-chef, un casse-croûte et… vos lunettes de plongée.

Le + de routard.com :

Plusieurs points de baignade agrémenteront votre parcours. D’autant que les fonds marins, et ce n’est pas une surprise, se prêtent impec au snorkeling. Les plages les plus connues sont celles de La Calera et de La Concha. Mais notre coin préféré, c’est Las Lagunitas et ses teintes émeraude.

Vous pouvez réserver votre traversée ici : navieranortour.com (différentes formules possibles). Au port de Corralejo, les comptoirs des compagnies proposent parfois des réductions de dernière minute pour le lendemain. Mais mieux vaut réserver tant l’excursion sur l’îlot de Lobos est populaire.

Les randonnées de Fuerteventura

Les randonnées de Fuerteventura
Randonnée Arco de las Peñitas © Florent Oumehdi

Avec de tels paysages, noirs, ocre, gris, dorés, pas étonnant que Fuerteventura ait bichonné ses 255 km de sentiers pédestres.

L’une des balades les plus inattendues est sans nul doute celle d’Arco de las Peñitas que l’on peut démarrer du chemin de Buen Paso, en sortant d’Ajuy ou, à l’autre bout, de Vega de Río Palma (pour les itinéraires détaillés, on vous invite à fouiner sur Komoot ou Visorando), bulle plus verte – tout est relatif – cernée de hauts palmiers.

Le début du parcours ne pose aucune difficulté, même s’il est colonisé par de roublards écureuils de Barbarie. On se croirait en pleine oasis, gardée par d’imposantes pierres polies par le vent. Et quelle surprise de tomber sur des retenues d’eau et sur une chapelle dédiée à la Vierge (Ermita de la Peña) qui serait apparue devant deux frères franciscains forcément incrédules !

Plus loin, la digue de las Peñitas (Barranco de las Peñitas), amas de pierres magmatiques, constitue une vision d’un autre genre. Pour l’arche naturelle, il faut revenir sur ses pas. On vous prévient, la montée est courte mais assez exigeante pour que l’on s’aide des mains de temps en temps. La récompense ? Une petite arche torsadée, merveille de pleins et de déliés, qui fait le régal des photographes et des instagrammeurs. De là-haut, on vous laisse aussi deviner pourquoi l’un des pics s’appelle la Montaña de la Teta.

Randonnée Morro Jable - Cofete © Florent Oumehdi

Plus au sud, la plage de Cofete se rejoint en bus (8,70€ l’aller simple ; attention, service très réduit et 25 places max) ou par une randonnée facile de 2 h 40 à la sortie de Morro Jable qui traverse le parc naturel de la Jandía.

Après une introduction un chouia monotone (c’est sec), seulement déridée par d’impassibles biquettes, on ascensionne le col Degollada. De là, le spectacle est grandiose. Du sable, du bleu, des crêtes, peu de constructions à part, au loin, l’étrange Villa Winter.

Un bonheur qui se prolonge toute la descente (étonnant petit cimetière ensablé) jusqu’à l’arrivée sur la plage de Cofete. Plouf. Dans le même coin, les plus courageux iront conquérir le Pico de la Zarza (5 h 30 aller-retour).

Sommet Calderón Hondo © IMAG3S - stock.adobe.com

Pour ceux qui voudraient se frotter à un cratère de 70 m de profondeur et 100 m de diamètre, direction le village de Lajares (ou plutôt sa sortie). De là, un itinéraire gorge-de-pigeon et pas trop compliqué de 5 km vous mènera à la Montaña Colorada et tout en haut de l’intimidant et rougeâtre Calderón Hondo. Faites gaffe à ne pas glisser.

Lire aussi Randonnées aux Canaries et Canaries, quelle île choisir ?

Le + de routard.com :

La montagne sacrée de Tindaya n’est pas un volcan comme les autres. Les aborigènes de l’île, les Majos, lui attribuaient des pouvoirs magiques et on trouve, dans sa roche, 312 podomorfos (empreintes de pieds gravées) qui n’ont pas encore révélé tous leurs mystères. Sur son flanc sud-ouest, un sentier de randonnée permet de mater de plus près ses 400 m de hauteur (l’accès au sommet est restreint ; demande de permis et guide obligatoires). Sinon, un autre périple, plus balèze, embranche El Cotillo et Tindaya.

Vous trouverez ici la carte des Caminos Naturales de Fuerteventura avec une courte description pour chaque randonnée

Fiche pratique

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Comment y aller ?

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Bonnes adresses

– El Invernadero : Travesia Llanos Pelados, 4, C, 35600 Puerto del Rosario, Las Palmas. Un restaurant végétarien qui fait dans le circuit très court puisqu’il pioche dans son propre jardin potager. Résultat, des produits frais et de saison et un menu unique (29,90 €) qui change toutes les semaines. Quand on y était, les pâtes de riz aux champignons shiitake et aux choux de Bruxelles ainsi que la crème de carotte-gingembre mariée à une émulsion de coriandre n’ont laissé personne indifférent. Réservation conseillée.

– Unamano : C. Real, 35637 Valle de Santa Inés, Las Palmas. Entre Betancuria et Casillas del Angel, Unamano – déformation du nom de l’écrivain, Miguel de Unamuno, exilé à Fuerteventura en 1924 –, a su se constituer une clientèle locale qui retrouve dans sa carte les incontournables de la cuisine de leur abuela (grand-mère) : le queso majorero (au lait de chèvre, cierto ; 12,50 €), les papas arrugadas (les pommes de terre ridées des Canaries, un peu relevées et trempées dans la sauce au piment, mojo. 4,90 €) et le poulpe à la plancha (16,50 €). Le tout accompagné des deux bières-stars, brassées dans les Canaries (Dorada, Tropical).

– La Jaula de Oro : Av. de los Barqueros, 17, 35628 Ajuy, Las Palmas. Sur la plage d’Ajuy, l’offre n’est pas pléthorique. Pourtant le restaurant, La Jaula de Oro (soit la Cage d’Or), n’en profite pas pour bâcler sa carte et joue le jeu d’une cuisine qui fait les yeux doux aux poissons et aux fruits de mer. Pour débuter, l’incontournable sauce mojo que l’on étale copieusement sur du pain (1,50 €). On enchaîne avec des calamars, à la plancha d’un côté (17,50 € mais la quantité est au rendez-vous), à la romana de l’autre (17,50 €). L’originale tarta de queso (4 €) vient mettre tout le monde d’accord.

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Texte : Florent Oumehdi

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