Tokyo insolite
Un sumo aux fourneaux
Le quartier de Kagurazaka ressemble à une petite province au centre de la trépidante mégapole : immeubles bas, maisons discrètes, ruelles bordées de cerisiers, jardinets avec pruniers, massifs de fleurs, chats et ambiance paisible.
Derrière le temple Bishamonten, le restaurant Kuroshio est spécialisé dans la "cuisine de sumo". La maison est tenue par un ancien combattant de sumo devenu chef cuisinier. Il propose notamment le changko nabe, une savoureuse fondue de poisson et légumes. En entrée, un sashimi ultra-frais.
Cet homme jovial et modeste précise qu’il pratiquait les combats de sumo pour le plaisir et qu’il n’a jamais été un grand champion. Aux murs, les photos de lui et de ses idoles. Comme tous les sumotori, il a été plus gros qu’il ne l’est aujourd’hui, le poids et la corpulence étant essentiels dans cette lutte traditionnelle qui consiste à déséquilibrer l’adversaire.
Les quarante plus grands champions japonais de sumo ne sont-ils pas des colosses mesurant en moyenne 1,84 m pour un poids de 154 kilos ? Le record de corpulence a été atteint par Konishiki Yasokichi (né en 1963 à Hawaï) : 287 kilos ! Pour grossir, les adeptes suivent un régime spécial. Pourtant, le grand poids ne fait pas obligatoirement le grand champion !
À propos de sumo, tous ne parviennent pas à grossir, même s’ils le souhaitent. Ceci a inspiré à Éric-Emmanuel Schmitt son roman "Le Sumo qui ne pouvait pas grossir". Le livre sera porté à l’écran en 2014 par le jeune réalisateur français Nicolas Bary, que nous avons rencontré au bar La Jetée, tenu par la sympathique Tomoyo, une japonaise cinéphile et francophone. Hasards heureux du voyage !
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Olivier Page
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