Wabi sabi, omotenashi, tatemae… Ces concepts qui rendent le Japon unique

Wabi sabi, omotenashi, tatemae… Ces concepts qui rendent le Japon unique
Shibazakura, les phlox mousse ⓒ JNTO

En partenariat avec l’Office National du Tourisme Japonais

Jardins japonais, cérémonie du thé et contemplation des cerisiers en fleurs figurent sur la « to-do list » de tout voyageur qui souhaite plonger dans la culture nipponne. Un grand bain dans lequel on patauge souvent, tant on ne maîtrise pas les codes. Pourtant, sans wabi sabi ou tatemae, rien de tout ce que le Japon a de plus fascinant n’existerait. Connaître les principes qui l’animent, c’est mieux comprendre le magnétisme que ce pays exerce sur nous.

Le pays des micro-saisons

Le pays des micro-saisons
Les érables d'automne ⓒ Office K / PIXTA

Les Japonais et les saisons, c’est une love story vieille comme le monde. Depuis des siècles, leur capacité à savourer chaque instant et à s’émerveiller devant la beauté éphémère de la nature n’a pas fané. Ce qui est anodin en Occident devient sujet à rassemblement festif sur l’archipel. Quel autre pays célèbre la floraison des cerisiers (en mars-avril), les hortensias (en mai), l’observation de la lune (en septembre) ou les feuilles d’automne ? On doit cette admiration intacte au shintoïsme, religion qui exige une vie en harmonie avec la nature, car elle serait le théâtre de manifestations divines. Ainsi, chaque mois a son lot de « matsuri » (festival), rites et coutumes, célébrant la beauté des phénomènes naturels qui varient avec les saisons.

Le Japon divise même les quatre saisons en une multitude de micro-saisons, comme « les hirondelles sont de retour » ou « les premiers gels apparaissent ». Chacun de ces imperceptibles changements peut devenir prétexte à se réunir autour d’un bon repas, sortir décoration et vaisselle de circonstance. Cette sensibilité se retrouve d’ailleurs dans l’assiette : les Japonais aiment mettre en valeur les produits de la première récolte (hashiri) et de la dernière récolte d’une saison (nagori).

Les confiseries traditionnelles, ou wagashi, annoncent aussi l’avènement d’une nouvelle saison. Au printemps, on retrouve bien sûr des motifs de fleurs de cerisier ou de colza, tandis que les friandises d’automne deviennent feuilles d’érable et châtaignes. En hiver, elles prennent la forme de camélias et de narcisses.

« Wabi sabi » et kintsugi, ou le charme de l'imperfection

« Wabi sabi » et kintsugi, ou le charme de l'imperfection
Kintsugi, la technique de réparation à l'or ⓒ riyat / PIXTA

Le concept de wabi sabi définit l’artisanat japonais : il ne suffit pas de maîtriser une technique, il faut donner une âme à l’objet, écrire son histoire, communiquer des sentiments, émouvoir son propriétaire.

Wabi désigne le dépouillement, la simplicité des formes, des couleurs et des matières. La beauté brute d’un objet, parfois inachevé et imparfait. Le wabi, c’est apprécier le contact rugueux d’un bol à thé en grès, ses glaçures, son élégance minimaliste. Quant au sabi, il exprime plutôt ce goût pour la patine, les objets usés par le temps. La beauté de l’objet qui a évolué avec les années, emblème du temps qui passe. Si vous êtes sensible au changement de votre vaisselle préférée, dont la brillance ou le motif s’estompe à force d’être utilisée, alors vous comprenez le sabi.

La philosophie du wabi sabi, ou la beauté dans l’imperfection, est au centre du kintsugi (littéralement « jointure en or »). Cet art consiste à réparer un objet cassé, généralement en céramique ou en porcelaine, en sublimant ses défauts : les fissures et éclats sont comblés avec de la poudre d’or.

Le « zen », la méditation pour écouter son corps

Le « zen », la méditation pour écouter son corps
Zazen, la méditation assise ⓒ JNTO

Autre concept purement japonais : la méditation zen. Ses origines coïncident avec celles du bouddhisme, religion qui met l’accent sur l’éveil spirituel, arrivée au Japon au VIe siècle. Dans le quotidien stressant et frénétique des Japonais, la méditation leur offre une parenthèse essentielle : elle aide à améliorer le sommeil, réduire l’anxiété et parfois soigner des douleurs chroniques.

La pratique de la méditation s’est répandue partout dans le monde, et ses vertus sur le bien-être physique et mental ne sont plus à prouver. Si bien que certains touristes viennent au Japon pour la pratiquer dans les règles de l’art : à Kyoto, Nara ou Kamakura par exemple, des temples proposent des cours de méditation (souvent suivis d’une visite des lieux).

L’objectif : développer ses ressources spirituelles et accéder à la connaissance de soi. Tout un programme… Quoi qu’il en soit, lors d'un cours de zazen typique, vous apprendrez les bases de la méditation et les façons d'intégrer le zen à votre quotidien par la concentration profonde et la contemplation… ce qui peut être extrêmement utile dans bien des situations de la vie quotidienne !

Les jardins japonais (tout comme les cérémonies du thé ou encore les arts martiaux) n’existeraient pas sans le zen. Les paysages des jardins japonais, qui s’articulent autour du mouvement de l’eau, ont été imaginés par des moines bouddhistes pour apaiser l’esprit et favoriser la méditation. Le jardin de Sanbo-in, à Kyoto, doit sa beauté à l’heureux mariage des pierres, étangs et cascade. On trouve aussi des jardins paysagers secs, qui imitent le ruissellement de l’eau avec du sable et des pierres. Celui du temple Ryoan-ji, toujours à Kyoto, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Enfin, il y a le bain de forêt (shinrinyoku). Le simple fait de passer du temps au milieu des arbres est considéré comme une véritable thérapie ! Au Japon, c'est devenu une activité très populaire, aux multiples bienfaits.

L'omotenashi, l'hospitalité à la japonaise

L'omotenashi, l'hospitalité à la japonaise
Accueil par l'okami-san (gérante) dans un ryokan ⓒ Fast&Slow / PIXTA

Le chauffeur de bus qui prévient avant de freiner, le serveur qui va jusqu’au perron pour vous dire au revoir… L’omotenashi se cache dans les détails, partout. Intraduisible, le terme définit à lui seul l’attitude des Japonais, centrée sur un profond sens de l’hospitalité, généreux et désintéressé, une serviabilité poussée à l’extrême, le goût du travail bien fait pour satisfaire au mieux autrui. Il faut le vivre pour mesurer l’ampleur de cette pratique issue de la traditionnelle cérémonie du thé.

Ce soin porté à l’autre représente sans doute l’un des plus précieux biens immatériels du pays. Au restaurant, on pourra changer la place des baguettes si vous êtes gauchers ou vous apporter une nouvelle tasse de thé si elle a refroidi. Comme les plats ou les lieux en eux-mêmes, on savoure ces délicates attentions. Elles feront incontestablement partie de vos plus beaux souvenirs.

Honne et tatemae : savoir communiquer à la japonaise

Honne et tatemae : savoir communiquer à la japonaise
ⓒ hellohello / PIXTA

Le tatemae et son revers le honne régissent les interactions sociales au Japon. Le tatemae, qui signifie littéralement « façade », fait référence à l’attitude que l’on adopte en société, à ce que l’on montre en public. Le « politiquement correct », en somme. À l’inverse, le honne désigne les véritables pensées et sentiments que l’on garde pour soi ou que l’on réserve à son cercle intime.

Un comportement qui peut sembler hypocrite aux yeux des Occidentaux. Mais pour les Japonais, le tatemae est au contraire considéré comme une vertu, un signe de maturité et de maîtrise de soi. Aller droit au but en exprimant une opinion divergente ou un refus catégorique peut être mal perçu. Tandis que le fait d’adopter une attitude consensuelle, d’arrondir les angles, d’employer une formulation indirecte permet d’éviter un conflit ou une vexation.

Le tatemae tire ses origines du bouddhisme et du confucianisme, qui imprègnent la culture japonaise. Dans cette société où l’humilité est une valeur fondamentale, on prône l’oubli de soi au profit du groupe, du respect de la hiérarchie. L’objectif est toujours le même : préserver l’harmonie.

Au Japon, les silences et les non-dits sont parfois plus parlants que les mots. Un effet du tatemae, à prendre en compte pour mieux comprendre la retenue polie de ses interlocuteurs.

Pour en savoir plus

https://www.japan.travel/fr/guide/wellness-travel-in-japan/

Texte : Routard.com

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