Japon : les coutumes à connaître au pays de l'harmonie
En partenariat avec l’Office National du Tourisme Japonais - JNTO
Le voyageur qui se rend au Japon pour la première fois aura l’étrange sensation de découvrir un pays à la fois très familier et totalement étranger. Car la société a beau être ultra moderne, elle est régie par tout un tas d’us et coutumes qui n’appartiennent qu’à elle.
C’est le wa (和), un tout petit mot qui, en deux lettres, fait référence au Japon et à sa culture, et englobe aussi des valeurs universelles chères aux Japonais : l’harmonie, la bonne entente, une atmosphère bienveillante et pacifique dans laquelle l’attention à l’autre prévaut. Bref, un certain « vivre ensemble » à la japonaise, fait de bienséance et de civilités, qui rend le quotidien plus doux, plus agréable.
Toutefois, il peut être a priori intimidant de vadrouiller dans une contrée où le savoir-vivre, le respect et la politesse sont une question d’honneur. Pour éviter les faux pas (et mieux comprendre la mentalité japonaise), voici des règles de bienséance bonnes à connaître.
S'incliner pour saluer
Cet acte est profondément ancré dans la culture japonaise. Chaque degré d’inclinaison a une signification particulière, surtout dans le monde des affaires. En tant que touriste, on s'inclinera devant vous, mais on n'attendra pas forcément que vous le fassiez en retour. C’est pourquoi cette marque de respect sera très appréciée, pour accompagner votre « arigato » (« merci » en japonais). Une inclinaison de la tête lorsque vous saluez quelqu'un ou que vous entrez et sortez d'un établissement sera suffisante.
Éviter d'être tactile
Généralement, les Japonais ne sont pas très tactiles. Vous verrez peu de baisers, câlins et autres marques d’affection en public. Pour se dire bonjour, on privilégiera là encore une inclinaison de la tête plutôt qu’une bise ou une poignée de mains. Toutefois, rassurez-vous, les contacts physiques ne sont pas forcément vus d’un mauvais œil.
Invité chez des amis japonais
Dans les maisons japonaises, on enlève ses chaussures à l’entrée. Il en est de même pour de nombreux restaurants, temples, châteaux, etc. Les chaussons quant à eux ne peuvent être utilisés sur les tatamis. Alors un conseil : mettez des chaussures faciles à enfiler et éviter de porter des chaussettes trouées !
Et n’arrivez jamais les mains vides : si vous êtes invités chez des amis japonais, il est d’usage d’apporter un petit cadeau soigneusement enveloppé. Il faut offrir un présent des deux mains et le recevoir de la même manière sans l’ouvrir. Une attention à laquelle les Japonais sont très sensibles.
Manger au restaurant
Si vous n'êtes pas à l'aise avec les baguettes, vous pouvez demander des couverts. Les restaurants traditionnels n’en ont pas forcément. Veillez à ne jamais planter les baguettes dans le riz, ni passer de la nourriture d’une paire à une autre car ce sont des gestes liés à des cérémonies funéraires.
Les sushis peuvent se manger avec les doigts. Il faut tremper le poisson, et non le riz, dans la sauce soja. Et le wasabi ne doit pas être mélangé directement à la sauce soja.
Au Japon, aspirer bruyamment ses nouilles n’est pas grossier, au contraire : c’est de cette façon qu’elles se mangent, car cela rehausse les saveurs. Il est normal de tenir à la main son bol de riz ou de soupe en mangeant.
Enfin, pour les boissons alcoolisées, la majorité pour en consommer est à 20 ans (pareil pour acheter des cigarettes). Par ailleurs, il est d’usage de servir son convive en premier et tendre son verre des deux mains, après l’avoir vidé, quand on est servi.
Règles de politesse à table
Apprendre quelques formules de politesse sera très apprécié. Avant de manger, les Japonais disent « itadakimasu », que l’on pourrait traduire par « je suis heureux de recevoir ce mets ». À la fin du repas, on peut dire « gochisosama-deshita », qui signifie « merci pour la nourriture ».
Idéalement, on ne laisse pas un grain de riz dans son bol car il a une valeur presque symbolique. D’ailleurs, le terme « gohan (riz cuit) » en japonais signifie repas.
Dans les transports
La discrétion est le maître-mot. On discute à voix basse, on met son smartphone sur silencieux. Parler fort au téléphone dans le train ou le bus est considéré comme un manque de respect.
Sur les quais de gare, les Japonais font la queue par ordre d’arrivée, et laissent scrupuleusement les passagers sortir du train avant d’y entrer. La règle est de ne pas entraver le déplacement des autres voyageurs. Le plus simple est de faire comme les autres !
Dans la rue et les espaces publics
Manger dans la rue (ou dans les transports en commun, sauf dans les trains à longue distance) ne se fait pas. Tout comme traverser lorsque le feu est rouge, même s’il n’y a aucune voiture. Au pays de l’hygiène, il n’est pas non plus envisageable de jeter un papier par terre. Il faut donc garder ses détritus avec soi car paradoxalement il y a peu de poubelles dans les rues. Dans une file d’attente, on respecte toujours l'ordre d'arrivée.
Avant d’entrer dans une boutique ou un restaurant, les Japonais déposent leur parapluie dans un casier. Dans les grands magasins et certains supermarchés, des machines permettent même de l’emballer dans du plastique, pour ne pas mouiller le sol.
Si vous êtes malade, portez un masque. Les Japonais avaient ce réflexe bien avant la Covid-19, afin de protéger les autres. Ils le portent aussi pour se protéger des allergies au pollen ou de la pollution, sans forcément être en mauvaise santé.
Autres conseils : on évite les parfums forts, car on estime qu’ils peuvent gêner les autres, et avant de photographier des gens, on leur demande la permission. Parfois, vous verrez des pictogrammes qui interdisent même la pratique, notamment dans des musées, temples et sanctuaires.
Ne pas fumer en marchant
Fumer en marchant dans la rue ou jeter son mégot par terre est interdit, sous peine d’amende. Question de respect : la fumée pourrait incommoder les personnes qui marchent derrière le fumeur. Ainsi, le pays a créé des lieux dédiés, et il existe même une application pour localiser la zone la plus proche.
Dans les faits, beaucoup de Japonais s’isolent simplement dans le premier renfoncement venu. Paradoxalement, sachez qu’il est encore possible de fumer à l’intérieur de certains cafés et restaurants. Pensez à toujours avoir sur vous un cendrier de poche, c’est très courant et fort utile au Japon.
Dans les temples
Les sanctuaires shintô et les temples bouddhiques sont des lieux de culte. Comme dans une église, il convient de se découvrir la tête, de retirer ses lunettes de soleil et de se déplacer discrètement.
Si vous souhaitez suivre le rituel, voici quelques gestes essentiels : après avoir franchi le torii, portique séparant le monde des humains des divinités shintô, il faut marcher sur les côtés pour ne pas prendre le chemin des kami (divinités). À la fontaine, on se lave les mains avec une longue louche de bambou, d'abord la gauche puis la droite, puis on se rince la bouche avec l'eau déposée au creux des paumes avant de nettoyer l'extrémité de la louche.
Quand des bâtons d’encens brûlent, on attire les volutes des saintes fumées vers soi. Selon la croyance, elles soignent et réconfortent.
Dans les onsen
Il faut enlever tous ses vêtements avant de s'immerger dans les onsen, ces sources thermales aux vertus thérapeutiques. Hommes et femmes sont séparés et le port du maillot de bain est interdit.
Lavez-vous le corps avec du savon avant d'entrer dans le onsen. Veillez à couper l'eau lorsque vous ne l'utilisez pas, et à ne pas éclabousser les autres. La plupart des lieux expliquent tout sur des affiches.
Une fois que vous êtes propre, vous pouvez vous baigner. Le tenugui (petite serviette) reste à proximité du bain sur le rebord ou sur la tête, et les cheveux doivent être attachés. La grande serviette de bain est quant à elle interdite dans le onsen, elle sera laissée dans le casier. Si vous avez un tatouage, vérifiez que l’établissement les accepte, car, au Japon, ils sont traditionnellement associés à la pègre. Sinon, tentez de le recouvrir avec un patch de dissimulation ou bien alors il faut chercher un établissement avec bains privatisables ou mieux, trouver des établissements tattoo-friendly.
Dans un ryokan
Ces hébergements traditionnels nous embarquent dans une expérience japonaise inoubliable. Dans ces havres de sérénité, où l’on dort sur un futon dans des chambres aux parois en papier de riz coulissantes et avec tatami, la discrétion, le respect d’autrui et la tranquillité sont de mise.
Les yukatas (kimono d’intérieur) mis à disposition dans les chambres peuvent parfois être portés à l’extérieur (surtout pendant les matsuri ou dans les villes thermales). Le dîner, souvent servi vers 18h, peut être servi dans votre chambre ou dans une salle à manger commune.
Des instructions sur les choses à faire et à ne pas faire ornent souvent les murs des salles de bain communes. Il suffit de les suivre.
Phrases utiles
Vous laisserez un bon souvenir en faisant l’effort de glisser un ou deux mots de japonais.
« Sumimasen », qui signifie « désolé », peut également être utilisé pour interpeller quelqu’un (l’équivalent de « excusez-moi » ou « s’il vous plaît »).
Pour remercier, on dira « arigato gozaimasu ». Enfin, « kekko desu » est une formule polie qui veut dire « non merci » ou « cela ira ».
Pour en savoir plus
Texte : Routard.com