Le Japon en mode durable : nos coups de cœur
En partenariat avec l’Office National du Tourisme Japonais - JNTO
Réchauffement climatique et surtourisme obligent les voyageurs à repenser leur manière de découvrir le monde. Comment repartir avec des souvenirs sans laisser (trop) d’empreinte carbone derrière soi ? La question se pose pour les destinations lointaines. Au Japon, il est possible de voyager en mode durable une fois sur place. Si en France cette notion fait surtout penser à l’environnement, elle est bien plus large sur l’archipel nippon : il s’agit aussi de préserver des traditions, de découvrir des savoir-faire, en voyageant au plus près des habitants et de leur milieu. Alors voici dix façons de découvrir le Japon dans le respect de ses habitants et de la planète.
- Pourquoi le Japon se prête au voyage durable ?
- Explorer les parcs nationaux
- Sillonner le Japon en train
- Se mettre en selle : le Japon à vélo
- Prendre un « bain de forêt » : une rando 100 % japonaise
- Dormir à la campagne ou chez l'habitant
- Des festivals pour célébrer la culture japonaise
- Consommer local, même à Tokyo
- S’initier aux arts traditionnels
- Partir en hiver
- Pour en savoir plus
Pourquoi le Japon se prête au voyage durable ?
La contemplation de la lune (tsukimi), des fleurs de cerisiers au printemps (hanami) et des érables rougeoyants à l’automne (momiji gari) : les Japonais ont un mot pour chaque rituel autour des merveilles de la nature. Des pratiques nées du shintoïsme, qui honore les éléments naturels, et inspirée par la biodiversité unique de l’archipel. L’idée selon laquelle les esprits (kami) habitent les forêts, lacs et montagnes a insufflé dans la mentalité japonaise un lien intime avec l’environnement. Au Japon, la nature est sacrée : elle doit être respectée, dans un souci de préservation et d’harmonie.
Les chemins de pèlerinage sont l’un des meilleurs endroits pour se sentir en harmonie avec la nature. Le sentier Henro, à Shikoku, comprend 88 temples étalés sur 1 400 km. Il faut deux mois pour le parcourir en entier et à pied, mais on peut évidemment le découvrir sur un petit tronçon, ou à vélo.
Explorer les parcs nationaux
Rares sont les pays où l’on trouve à la fois des villes fascinantes et des paysages spectaculaires. Le Japon en fait partie. Trente-quatre parcs nationaux protègent lacs et volcans, sources chaudes et rizières, animaux sauvages et villages pittoresques. Ces grands espaces se prêtent parfaitement aux activités en plein air : canyoning, kayak, randonnées guidées, balade à cheval… Il y en a pour tous les publics, de tous niveaux un peu partout.
La nuit aussi, les visiteurs ont l’embarras du choix entre les campings installés au cœur des parcs nationaux et les glampings plus confortables.
Sillonner le Japon en train
Ponctuels, nombreux et confortables, les trains sont le moyen le plus efficace de sillonner le pays, de Kyushu à Hokkaido (seule l’île d’Okinawa nécessite de prendre l’avion ou le ferry). Le célèbre Shinkansen relie presque tous les recoins du Japon à la vitesse de l’éclair, en émettant 90 % de CO2 en moins par rapport à l’avion. Avec le Japan Rail Pass, les trajets sont illimités sur le réseau JR (de plus de 20 000 km), pendant 7, 14 ou 21 jours (309, 504 et 628 euros par personne et selon le taux de change en 2024). L’offre se décline aussi en pass régionaux très économiques, vous trouverez aussi des pass proposés par des compagnies privées. De quoi réduire à la fois son budget et son bilan carbone.
Pour toutes les infos sur les JR pass et leurs alternatives : https://www.japan.travel/fr/fr/guide/alternatives-jr-pass/
Le train permet d’accéder à certains sites protégés. La ligne Senmo Honsen traverse ainsi le marais de Kushiro (Hokkaido), peuplé de cerfs et de grues et la San’in honsen longe la côte entre Tottori et Hagi.
Se mettre en selle : le Japon à vélo
Plus slow et encore plus écolo, le vélo. On peut en louer un peu partout, en ville ou dans les gares au départ des cycloroutes. En dehors des métropoles, le pays est peu peuplé, mais il dispose tout de même de nombreuses pistes cyclables. Ces routes de campagne mènent hors des sentiers battus, vers des sites secrets et oubliés. La culture du deux-roues étant bien ancrée, de nouveaux itinéraires ouvrent régulièrement, près des grandes villes. Le vélo électrique est en plein essor, avec de beaux circuits comme la boucle du parc national Fuji-Hakone-Izu.
Partez à l’aventure sur Shimanami Kaido, l’une des cycloroutes les plus grandioses du Japon (accessible en train depuis Tokyo et Hiroshima). Sur 70 km, de Honshu à Shikoku, la piste traverse plus de six îles et offre de magnifiques vues sur l’océan. Pour mieux en profiter, deux jours sont conseillés mais les plus sportifs peuvent la parcourir en une journée.
Prendre un « bain de forêt » : une rando 100 % japonaise
C’est un concept japonais qui a conquis le monde : le shinrin-yoku (« bain de forêt »), des randonnées en forme de plongées sensorielles au cœur des superbes forêts de l’archipel. Bruits, senteurs, couleurs, tout devient source d’apaisement. 62 zones de randonnée sont officiellement classées « routes thérapeutiques », les plus belles étant celles situées au coeur des fameux sous-bois recouverts de mousses. Un univers mystérieux, étrange et fascinant, à explorer après la pluie, loupe à la main, et clochette au sac à dos pour se signaler aux animaux.
Optez pour une visite guidée de Yakushima, l’île aux cèdres millénaires qui a inspiré le film d’animation Princesse Mononoke de Miyazaki. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, cette forêt, où la mousse tapisse parfois les sous-bois, est vraiment extraordinaire.
Dormir à la campagne ou chez l'habitant
Moins fréquentée par les touristes que les métropoles, la campagne donne pourtant à voir une facette du pays particulièrement séduisante et authentique : un Japon rustique au charme fou, où le contact avec les habitants se fera dans la simplicité. Aventurez-vous dans les régions les moins fréquentées et louez une chambre chez un agriculteur ou une ferme entière (sur Airbnb ou Stay Japan). Vous logerez peut-être dans une kominka, une maison en bois traditionnelle, plus spacieuse, authentique et abordable qu’un hôtel. De la simple visite aux travaux des champs, choisissez votre expérience. Pour découvrir ces coins reculés, la voiture est parfois nécessaire, mais on peut facilement louer un modèle électrique.
Le dépaysement est absolu dans les demeures traditionnelles restaurées de l’île d’Ojika, au large de Nagasaki, avec leurs larges ouvertures pour se fondre dans la nature.
Des festivals pour célébrer la culture japonaise
Des festivals, il y en a partout et toute l’année sur l’archipel et pas seulement pendant la période des cerisiers en fleurs. Tous les « matsuri », même les moins connus, sont de véritables événements à l'échelle locale. A l’origine, ces célébrations servaient à remercier les dieux, leur demander une récolte abondante ou à conjurer des catastrophes naturelles. Aujourd’hui, les festivals japonais font perdurer ces anciens rituels et entraînent une impressionnante ferveur populaire. Parmi les plus connus et typiques : le Gion Matsuri à Kyoto avec sa pittoresque procession d’énormes chars yamaboko et le Nagasaki Kunchi dont les danses célèbrent la prospérité de la ville.
Caler son voyage sur l’un d’entre eux permet d’admirer l’art du détail et de la mise en scène des Japonais et de partager une expérience authentique avec les locaux.
Consommer local, même à Tokyo
À la campagne, les marchés regorgent de produits locaux, en particulier ceux des petits ports où l’on peut souvent manger. Il existe aussi du riz et des légumes made in Tokyo, plus précisément de Mitaka, en proche banlieue. Bien que tentaculaire, la capitale est en réalité fragmentée en quartiers à taille humaine qui fonctionnent en circuit court. On trouve ainsi des denrées vraiment locales sur les marchés de petits producteurs. Enfin, mangez dans un restaurant Midori-Chôchin, signalé par une lanterne verte accrochée à l’entrée : elle atteste que la cuisine est faite à partir d’ingrédients locaux.
Certains établissements tokyoïtes servent l’edomae, des sushis préparés avec des produits de la baie de Tokyo (palourdes, chinchard, coques, Saint-Jacques, maquereau…). On peut aussi choisir des sushis d’espèces durables, comme la sériole, l’oursin ou la sardine. Le bon réflexe : demander des sushis de saison.
S’initier aux arts traditionnels
Quel voyageur ne rêve pas de participer à une cérémonie du thé ou de s’initier à la calligraphie japonaise ? C’est en partie grâce à ses arts traditionnels, dont on se transmet les techniques de génération en génération, que l’archipel nippon séduit le monde entier. Les Japonais ont le don de mettre de la poésie partout, même dans leur façon de réparer les objets : le kintsugi, par exemple, consiste à recoller à la laque une porcelaine brisée, puis à souligner les brisures à la poudre d’or pour transformer les défauts en détails sublimes. Un moyen de recycler et de donner une nouvelle vie à un objet, signe d’un profond respect des choses. Plus que du recyclage, une philosophie !
Une multitude d’ateliers permettent de repartir avec un savoir-faire et un objet artisanal unique, fabriqué par vos soins : teinture sur tissu de kimono, porcelaine, peinture à l’encre, teinture à l’indigo... Chaque région du Japon a sa spécialité.
Partir en hiver
Si le printemps attire des millions de visiteurs avec le spectacle des cerisiers en fleurs, l’hiver présente d’autres sérieux atouts : des sites rien que pour soi ou presque, des festivals exceptionnels, la découverte du Nouvel An à la japonaise, des tarifs plus intéressants, des journées plutôt ensoleillées et plus de chance de voir le mont Fuji. C’est un Japon moins fréquenté, plus authentique qui s’offre à vous. Bref, on a tout à gagner en sortant des sentiers battus !
L’hiver est la saison idéale pour apprécier pleinement les onsen, ces bains chauds. Kinosaki, « la cité aux sept onsen », est réputée pour être l’une des meilleures villes thermales du pays.
Pour en savoir plus
Texte : Routard.com