Hiroshima - Miyajima, le Japon entre modernité et traditions
Hiroshima est désormais une ville moderne et dynamique, 70 ans après le terrible 6 août 1945. L’un des visages du Japon actuel, résolument contemporain, même si la « cité de la paix » n’oublie pas les victimes de la bombe. À moins d’une heure d’Hiroshima, l’île de Miyajima – célèbre pour son ôtorii vermillon – offre une tout autre atmosphère, entre nature et culture. Deux sites voisins qui résument parfaitement les contrastes du Japon.
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Il y a 70 ans, le 6 août 1945, la première bombe atomique de l’histoire explosait à Hiroshima. Quelques mois après le cataclysme, certains estimaient qu’aucune forme de vie ne serait possible pendant 75 ans. Et pourtant, la ville est aujourd’hui peuplée de plus d’un million d’habitants.
Entre les hauts immeubles modernes, chemine le tramway au look désuet et à l'allure tranquille, depuis la gare où s’arrête le Shinkansen – train ultra-rapide, lui – jusqu'au Parc du Mémorial de la Paix.
Larges avenues, galeries marchandes couvertes, néons et enseignes omniprésents… Le centre commerçant et animé ne laisse pas deviner que, dans un rayon de deux kilomètres, la ville avait été détruite à 90 %, en quelques secondes.
Hiroshima n'oublie pas
Unique vestige du désastre, le Dôme de Genbaku. Le 6 août, comme chaque année, seront déposées en contrebas des lanternes flottantes qui suivront le cours de la rivière jusqu’à la mer intérieure de Seto.
Après la Seconde Guerre mondiale, des voix s’élevaient contre la préservation des ruines du palais préfectoral de la promotion industrielle, construit en 1914. Il se dressait au milieu des décombres, partiellement épargné parce qu’il s’était trouvé, en quelque sorte, dans l’œil du cyclone : tout près de l’hôpital Shima, au-dessus duquel avait explosé la bombe A.
Celle-ci se nomme Genbaku en japonais et le dôme dont il ne reste que le squelette a été associé à ce sinistre terme. En 1966, le conseil municipal prit la décision de le conserver.
Depuis 1996, l’édifice est classé au Patrimoine mondial de l'Unesco. Il paraît frêle, entouré de buildings modernes. C’est le symbole le plus fort d’Hiroshima, mais plusieurs sites ont été créés aux alentours pour commémorer les nombreuses victimes : 140 000 morts recensés fin 1945, sur 350 000 habitants.
Dans le Parc du Mémorial de la Paix, des monuments sont donc dédiés aux enfants, aux Coréens prisonniers de guerre ou à la flamme de la paix, qui ne s’éteindra que le jour où la dernière arme nucléaire aura disparu de la planète.
Le Mémorial national de la Paix consacré aux victimes de la bombe Little Boy diffuse des paroles d’irradiés et son hall du souvenir est très touchant : cette salle circulaire reconstitue une vue panoramique de la ville après la déflagration.
Juste à côté de ce bâtiment, le Musée du Mémorial de la Paix, avec ses objets, photos, témoignages, est encore plus émouvant car il permet de percevoir l’inimaginable, l’inconcevable. Sans voyeurisme.
Le dôme nous rappelle, au milieu de l’architecture urbaine dense et contemporaine, qu’il n’y avait ici, 70 ans auparavant, qu’un champ de gravats. Le musée, lui, se met à hauteur d’homme, de femme, d’enfant pour montrer cet enfer sur Terre, avec pudeur et pédagogie. Une indispensable leçon d’histoire et d’humanisme.
Miyajima, l’éternelle
À moins d’une heure de bateau d’Hiroshima, l’île de Miyajima offre un tout autre visage. Celui d’un Japon immuable, entre culture et nature.
Également classé au Patrimoine mondial par l'Unesco, le sanctuaire shinto d'Itsukushima offre l’une des images les plus belles et les plus connues du pays : un portail rouge qui semble flotter sur l’eau, avec en toile de fond la mer intérieure de Seto ou les reliefs luxuriants de l’île.
Contraste des couleurs et des formes. L’Ôtorii vermillon marquait autrefois l’entrée du sanctuaire lui-même posé sur des pilotis, car peu d’élus étaient autorisés à marcher sur cette terre bénie des dieux.
Aujourd’hui, les nombreux touristes ne s’embarrassent plus de ces conventions. Suivis de près par les daims sacrés en liberté, les visiteurs se photographient bien sûr devant le portique, planté à 200 mètres de la côte.
Ils admirent ensuite les temples bouddhistes : la pagode à quatre étages, voisine d'Itsukushima ; le temple Daigan-ji, de l’autre côté. Ou encore Daisho-in, sur les hauteurs : la route qui y mène se poursuit en sentier de randonnée pour rejoindre, en 1 h 30 à 2 h, le sommet du mont Misen, montagne sacrée culminant à 535 m.
Même durée pour l’atteindre via un autre itinéraire, qui passe par le parc de Momiji-dani, à la végétation dense. C’est de là que part le téléphérique, pour ceux qui veulent éviter la marche mais profiter du beau panorama…
Fiche pratique
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Office de tourisme d’Hiroshima
Office de tourisme de Miyajima
Comment y aller ?
Vols directs Paris-CDG–Tokyo avec Air France, ANA, JAL. Trouvez votre billet d’avion pour le Japon.
Pour Hiroshima :
- en train direct depuis Tokyo = 4 h environ.
- en train direct depuis Kyoto = 1 h 40 environ.
Pour Miyajima :
- en mini-ferry (direct) : 45 min depuis le Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima.
- en tramway, ligne Hiroden (rouge) : 1 h 10 de la gare d’Hiroshima à la station Miyajima-guchi, via le parc du Mémorial de la Paix + ferry à Miyajima-guchi (10 min).
- en train direct, ligne locale JR Sanyo : 30 min de la gare d’Hiroshima à la station Miyajima-guchi + ferry à Miyajima-guchi (10 min).
Où dormir ?
- Hotel Flex à Hiroshima
- Chambre d’hôtes Kikugawa à Miyajima
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Petits conseils
- Comptez une journée pour la visite du Parc du Mémorial de la Paix et de l’île de Miyajima ; deux jour si vous prenez le temps de découvrir davantage les deux lieux, notamment lors de randonnées sur Miyajima.
- Avant d’arriver à Miyajima, pensez à regarder les horaires des marées pour caler votre venue sur la marée haute, afin de voir le sanctuaire d’Itsukushima les « pieds » dans l’eau !
- Si vous avez acheté un pass Japan Rail (JR Pass), il inclut le trajet en train de la gare d’Hiroshima à la station Miyajima-guchi, mais aussi la jonction en ferry. Alors que les deux autres options pour rejoindre l’île (tramway + ferry ou mini-ferry seul) sont payantes car non comprises dans le pass.
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Texte : Stéphanie Condis
Mise en ligne :