Les villes les plus multiculturelles du monde
Villes multiculturelles : Europe
Londres, Paris, Berlin, Istanbul... Quatre villes où se retrouvent les cultures du monde entier, avec des invitations au voyage au coin de la rue.
Londres, de Brixton à Brick Lane
Qui a dit que la nourriture anglaise était immangeable ? Grâce à ses minorités ethniques, ce n’est plus le cas depuis bien longtemps. Plus du tiers des habitants de la capitale britannique est né à l’étranger et tous ont apporté avec eux leur gastronomie. Jusqu’à 300 langues sont parlées parmi les quelque 8,5 millions d’habitants.
Au sud de Londres, Brixton regroupe la communauté venue des Caraïbes. Le quartier regorge de commerces et de restaurants indiens, européens, japonais… Ils sont concentrés dans la partie couverte du Brixton Village Market, le temple de la gastronomie internationale. Dans l’allée principale, des drapeaux du monde entier suspendus au plafond donnent le ton.
Autre symbole du multiculturalisme londonien, l’East End. Historiquement, ce quartier est celui des ouvriers, où l’on trouve d’anciens docks rénovés devenus très prisés. Il fut aussi le lieu de refuge des huguenots, des Irlandais puis des Juifs. Aujourd’hui, ce quartier est surtout habité par les Indiens, les Pakistanais et les Bangladais. Tous les panneaux sont écrits en anglais et en bengali.
À Brick Lane ou autour de la station Whitechapel, d’innombrables curry houses proposent une cuisine typique. Brick Lane mérite bien son surnom « Banglatown » !
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Paris : toutes les cultures du monde
À Paris, les arrondissements se suivent mais ne se ressemblent pas. La Ville Lumière rayonne par son multiculturalisme. On compte environ 200 nationalités et 20 % des Parisiens sont issus de l’immigration. Dans cette capitale d'envergure mondiale, les cultures vivent ensemble depuis longtemps, quelles que soient les origines, les religions, les histoires et les nationalités.
Le Nord et l’Est parisien en particulier se renouvellent sans cesse. Les bars bobo ouvrent à côté des commerces africains de Château Rouge. Ne manquez pas de faire un tour devant les étals des marchés de Belleville (20e) et de Barbès (18e). On s’y enivre des parfums de pâtisseries orientales, de galettes de légumes et de dattes fourrées à la pâte d’amandes.
Dans le 5e, les Parisiens adorent aller prendre un thé au café de la mosquée de Paris, qui ne désemplit pas le dimanche après-midi, avant d’admirer les trésors et les expositions pointues de l’Institut du monde arabe, qui se trouve à deux pas.
De l'autre côté de la Seine, le Marais (4e) abrite le « Pletzl », quartier où, de la fin du XIXe siècle aux années 1930, se sont réfugiés des dizaines de milliers de juifs chassés d'Europe orientale par l'antisémitisme. Aujourd'hui, c'est un village à la fois branché et traditionnel, où l’on trouve d’excellents falafels, un passionnant musée d'Art et d'histoire du judaïsme, ainsi que La boutique jaune, qui, depuis 70 ans, sert de délicieuses pâtisseries ashkénazes.
Changement de décor dans le 10e où sont éparpillés deux quartiers indiens : l’un dans le passage Brady, surnommé « Little India », et l’autre aux alentours de la Gare du Nord. Restaurants typiques et boutiques de produits indiens s’y sont multipliés. En août, la communauté indienne défile dans le 18e pour célébrer la fête de Ganesh.
Enfin, toute mégalopole qui se respecte se doit d’avoir son quartier asiatique. Celui de Paris mérite une petite balade, du côté du 13e arrondissement. Un joli défilé du Dragon y est organisé chaque année, à l’occasion du nouvel an chinois.
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Berlin : connaissez-vous Kreuzkölln ?
Contrastée et branchée, Berlin attire les jeunes, les migrants économiques mais aussi les artistes du monde entier. En 2014, plus de 573.000 Berlinois, soit 16 % de la population, ne possédaient pas la nationalité allemande. En tout, on compte près de 190 nationalités parmi les habitants de la capitale !
Les Berlinois d’origine turque représentent la principale minorité, loin devant les Polonais, les Italiens, les Bulgares, les Serbes et Kosovars, les Russes, les Français, les Américains, les Vietnamiens…
À Berlin, deux quartiers se distinguent par leur diversité : Neukölln et Kreuzberg. Entre les deux, le secteur est surnommé « Kreuzhölln ». En pleine métamorphose, c’est le lieu de prédilection des jeunes d’Europe de l’Ouest et du Nord, qui y ont posé leurs valises. Dans la plupart des nouveaux bars, cafés et galeries de ce quartier, on entend d’ailleurs plus souvent parler anglais qu’allemand.
Symbole de la contreculture, Kreuzberg est un espace d’expérimentation de modes de vie alternatifs. Marqué par les squats et le militantisme, le « Little Istanbul », comme on l’appelle, propose un musée intéressant retraçant son engagement social, le Kreuzberg Museum.
Mais c’est à Neukölln que frémit vraiment le bouillon de cultures. Là que les bars à chichas se mêlent aux restaurants indiens, aux kebab et aux salons de beauté africains.
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Istanbul : entre Occident et Orient
À cheval entre la rive européenne et la rive asiatique du Bosphore, Istanbul a toujours brassé des populations très hétérogènes. Au temps de l’Empire ottoman, Constantinople, l’ancien nom d’Istanbul, attirait les Juifs chassés d’Espagne, les Soudanais descendants d’esclaves, les Grecs orthodoxes…
Puis les guerres ont amené des réfugiés de Russie, d’Europe de l’Est et de Syrie. On dénombre environ quarante religions pratiquées, une cinquantaine de langues parlées et plus de 60 groupes ethniques parmi les Stambouliotes.
À Istanbul, les sonneries des cloches - 500 églises chrétiennes parsèment la ville - répondent à l’appel du muezzin. C’est dans cette atmosphère spirituelle et apaisante que l’on découvre les différentes facettes de « La Nouvelle Rome ». D’abord Sultanahmet, le vieil Istanbul, où l’on s’engouffre dans les allées du Grand Bazar, l’un des plus grands marchés couverts du monde. Ce quartier révèle aussi les merveilles architecturales de la ville aux influences grecque, romaine et ottomane : Sainte-Sophie, la mosquée bleue et le palais de Topkapı.
Puis de l’autre côté du pont Galata, le décor change. Beyoğlu semble plus moderne, plus européanisé. Ses terrasses de cafés, boutiques souvenirs et rues pavées feraient presque penser à Montmartre. Car il faut aussi grimper pour arriver au pied de la tour génoise de Galata, datant du XIIIe siècle. Autres traces de la période romaine : les charmantes maisons patriciennes et levantines accrochées à flanc de colline.
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Texte : Anissa Hammadi