Le meilleur de Madagascar
Le meilleur de Madagascar, côté nord
Le nord de Madagascar comprend de remarquables îles, archipels et péninsules à la végétation verdoyante. Lorsqu'on s'éloigne des côtes, d'étonnantes villes juchées sur les Hautes Terres dessinent le visage urbain de la grande île. La capitale Antananarivo, cité chaotique et tentaculaire, en est l'un des traits les plus affirmés.
Antananarivo
Grâce à sa situation géographique centrale, la capitale malgache constitue le point de départ idéal pour s'élancer sur les routes du pays. Antananarivo est donc souvent la porte d'entrée de Madagascar pour les voyageurs. Si son énergie et sa densité paraissent étourdissantes, direction la Vieille ville (ou Ville haute) pour un premier contact en douceur avec le pays.
En grimpant de jolies ruelles ocre et arborées depuis la place de l'Indépendance, on accède au palais de la Reine. Il y règne une certaine tranquillité qui contraste avec la frénésie des quartiers situés en contrebas. La visite guidée est idéale pour plonger dans les intrigues passionnantes de la royauté malgache !
Pour ne rien gâcher, le vaste jardin attenant offre une vue somptueuse sur toute la ville et son cadre environnant. D'ailleurs, inutile de parcourir des kilomètres au-delà de « Tana » pour découvrir de magnifiques paysages naturels : sur les versants extérieurs des collines qui composent la ville s'étendent déjà de magnifiques rizières émaillées de petits villages paisibles.
Parc national d'Andasibe-Mantadia
En empruntant la RN2 depuis la capitale, on se dirige vers la côte est et ses mangroves particulièrement fertiles. En chemin, le parc national Andasibe-Mantadia témoigne de l'abondance propre à la région : la réserve spéciale Indri-Indri du parc est l'une des réserves de Madagascar qui abritent le plus de lémuriens. Les vedettes de la Grande île trouvent en effet leur bonheur dans cette forêt largement composée de bambous et d'eucalyptus.
Qu'est-ce que les indris ? Il s'agit de lémuriens au pelage souvent noir et blanc, qui peuvent mesurer jusqu'à 1 m de haut. La réserve abrite environ 850 individus ! Le cri puissant et entêtant de l'indri résonne bien avant que ces fascinants mammifères ne montrent le bout de leur nez : pour les apercevoir, il faut – littéralement – se lever tôt, c'est-à-dire dès l'ouverture du parc.
Cette précaution permet aussi d'admirer plus facilement les autres espèces de lémuriens qui habitent la réserve (comme le lémur à ventre roux ou le lémur fauve), ainsi que le corpulent caméléon de Parson, à la teinte vert fluo, et la centaine d'espèces d'oiseaux aux couleurs chatoyantes, pour ne citer qu'eux. La balade sylvestre est d'autant plus agréable si l'on se donne le temps de repérer ces innombrables créatures.
Tamatave
Si l'appel de la mer se fait sentir, cap sur Tamatave ! On relie cette cité portuaire en continuant sur la RN2 depuis Andasibe. Située sur la côte est, Tamatave arbore la splendeur décrépie des anciennes villes coloniales. Ses vastes allées parfaitement symétriques jalonnées de palmiers sont arpentées par de nombreux pousse-pousse et cyclo-pousse. Entre les vestiges de la colonisation et les influences asiatiques, le premier port commercial de Madagascar est un voyage spatio-temporel à lui tout seul.
L'un des sites les plus intéressants de Tamatave est sans doute le parc zoologique Ivoloina, situé au nord de la ville. Ce parc remarquablement agencé et très bien entretenu sensibilise petits et grands à l'écologie : un sujet important s'il en est à Madagascar (la déforestation, notamment, y fait des ravages), grâce à des explications sur l'environnement adaptées à tous les âges. On y découvre avec d'autant plus d'intérêt les 13 espèces de lémuriens qui évoluent ici en semi-liberté aux côtés d'une faune inattendue, comme les tortues naines et les impressionnantes grenouilles-tomates !
Île de Sainte-Marie
Parallèlement à la côte orientale de la Grande Terre s'étire la petite île de Sainte-Marie. Une navette assure la liaison entre Tamatave et le port de Soanierana-Ivongo, d'où les bateaux larguent quotidiennement les amarres vers ce petit coin de paradis.
Sainte-Marie réussit l'exploit de déployer un décor enchanteur sans se départir de son âme : il fait bon y profiter à son rythme de la végétation luxuriante qui s'étend sur 49 km de long, des petites criques qui sertissent le littoral et de la mer qui s'y fait turquoise et peu profonde. Le mora mora, expression malgache invitant à la lenteur et à l'harmonie, est ici roi !
Sainte-Marie a même les faveurs des baleines à bosse, qui viennent mettre bas pendant l'hiver austral dans les eaux tièdes séparant l'île de la Grande Terre. De nombreux hôtels organisent des sorties en mer entre juillet et octobre pour observer ces géantes des mers. On peut alors espérer admirer des femelles et leurs petits, voire les sauts spectaculaires que les baleines à bosse se plaisent à effectuer hors de l'eau ! Veillez à ce que le prestataire adhère à la charte de l'association « CétéMada » pour que la sortie se fasse sans déranger les mégaptères.
Archipel de Nosy Be
Plus au nord, l'archipel de Nosy Be affiche lui aussi une beauté insolente au large de la côte est. La plus grande île éponyme se montre particulièrement riche en infrastructures touristiques et attire donc beaucoup de monde. On lui préfère les éclats de terres qui l'auréolent, bien plus tranquilles et authentiques.
Mais avant d'embarquer pour ces pépites insulaires, une visite du parc national de Lokobe s'impose pour les amoureux de la nature. Cette petite réserve naturelle se trouve au sud-est de Nosy Be et peut se rejoindre en bateau depuis le village d'Ampasipohy. On y rencontre de nombreux lémuriens en liberté, des boas, des hiboux de Madagascar... La flore est elle aussi remarquable, car la réserve abrite ce qu'il reste de la forêt primaire de Nosy Be. La partie immergée du parc comprend quant à elle un superbe massif corallien.
Pour prolonger l'exploration marine, direction Nosy Tanikely. Cet îlot enchanteur permet de pratiquer la plongée quel que soit son niveau et en toute tranquillité. Au sud-ouest de Nosy Be, Nosy Iranja est aussi une véritable oasis de quiétude où des tortues de mer irisées viennent pondre leurs œufs. Les deux petites îles qui composent Nosy Iranja comptent en tout et pour tout une seule et sympathique adresse d'hébergement, ce qui n'est pas pour déplaire.
Côte de la Vanille et péninsule de Masoala
De retour sur la Grande Terre, pourquoi ne pas aller s’enivrer de parfums gourmands ? Comme son nom l'indique, la côte de la Vanille est la première région productrice de cet or brun. Se rendre au nord-est de Madagascar est évidemment l'occasion de se familiariser avec la récolte de la précieuse épice, mais aussi de découvrir des richesses naturelles insoupçonnées et de faire de superbes randonnées.
Sorte d'excroissance terrestre de la côte de la Vanille, la péninsule de Masoala permet d'aborder la région tout en ravissant les routards férus d'aventure. Cette presqu'île verdoyante est en effet propice aux excursions plutôt ardues, que viennent récompenser des paysages incomparables et un contact privilégié avec la population locale.
On peut ainsi relier le cap Masoala à la petite ville de Maroantsetra en une semaine. La présence d'un guide est indispensable pour traverser la forêt primaire qui sépare les deux sites ! S'il n'est pas donné à tout le monde de crapahuter parmi les bois précieux et les effluves exotiques dans un climat tropical, le jeu en vaut la chandelle. L'accueil n'en est d'ailleurs que meilleur dans les lodges qui ponctuent le parcours.
Diego-Suarez et sa baie
La côte de la Vanille comprend aussi le troisième port de Madagascar. Diego-Suarez est un ancien comptoir musulman où s'agglomère une population métissée parmi des bâtisses aux teintes pastel. Là aussi, l'époque coloniale a laissé son empreinte architecturale et son lot de vague à l'âme. Diego n'en demeure pas moins une ville qui bouge, comme en témoigne notamment le Bazar Kelly, un marché haut en couleur et très animé. C'est bien simple, on y trouve de tout !
Formée par d'ancestrales coulées de lave, l'immense baie de Diego-Suarez semble tenter de contenir l'océan. Impossible de manquer le massif rocheux qui émerge en son milieu, mais n'espérez pas le grimper, ni même y accoster : ce « pain de sucre » est fady (sacré) !
S'il vous démange de prendre de la hauteur, le Windsor Castle est le nec plus ultra. Situé à une quarantaine de kilomètres de la ville, ce promontoire rocheux culmine à 398 m. L'armée anglaise y a installé un poste d'observation qui permet d'embrasser d'un même regard la baie, l'océan indien et le canal du Mozambique...
Les Tsingy rouges
En longeant l'océan Indien vers le sud depuis Diego-Suarez, on découvre un autre spectacle dont seul Madagascar a le secret. Les Tsingy sont de stupéfiantes formations géologiques qui s'érigent telles des cathédrales de calcaire dans trois régions de l'île. Chaque site a cependant sa spécificité : les Tsingy rouges du nord arborent ainsi une palette de nuances à dominante ocre.
Mieux vaut arriver en fin de journée, car les lumières de l'après-midi ou du crépuscule jouent alors avec les teintes de ces silhouettes voilées. Si l'on compare volontiers les Tsingy rouges à un peuple de fantômes surgissant hors du sable, ces belles couleurs chaudes leur ôtent toute dimension inquiétante ! Le phénomène s'explique par le ruissellement croissant des eaux sur la roche, lequel est hélas dû à la déforestation des environs.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Lou Legros-Lefeuvre