Le meilleur de l’Égypte
Le meilleur de l’Égypte : la vallée du Nil
Le Nil, plus grand fleuve d’Afrique, traversant 11 pays, vient terminer sa course en Égypte. Véritable source de vie, il a permis le développement de la civilisation pharaonique et les plus beaux temples jalonnent son cours. Il irrigue la bande fertile du Nil parfois étroite de quelques kilomètres seulement, pour se ramifier, au nord, telle une fleur de lotus, puis se jeter dans la Méditerranée.
Visiter la vallée du Nil, c’est s’immerger dans cette civilisation richissime, mais aussi découvrir l’Égypte des campagnes, plus authentique, qui vit à un rythme plus lent.
Louxor
Louxor se trouve à 700 km au sud du Caire. L’imposant temple de Louxor s’élève en bordure du fleuve au milieu de la ville. On y célébrait une fois par an la fête d’Opet, symbolisant la fécondation et la fertilité des terres nourries par le limon. La statue du Dieu Amon rejoignait alors celle de Mout, son épouse, pour enfanter leur fils Khonsou.
La grande colonnade est imposante, tout comme l’allée des Sphinx qui mène jusqu’au temple de Karnak. L’obélisque de la place de la Concorde à Paris, offert par Méhémet Ali à la France, provient de ce temple. Derrière s’étire la ville de Louxor, sa gare et son souk, très touristique, mais bien approvisionné.
Le musée de Louxor recèle des trésors pharaoniques découverts sur place et jouit d’une très belle muséographie. Tout proche, mais plus anecdotique, le musée de la Momification permet de comprendre comment les anciens Égyptiens conservaient leurs illustres défunts.
Au nord de Louxor, le site de Karnak, immense, avec ses temples, enceintes, chapelles, son lac sacré, est incontournable… Difficile à appréhender par sa taille, il en demeure un lieu d’exception dédié à la triade thébaine. Le soir venu, un son et lumière fait revivre plusieurs pages de l’histoire antique du pays.
En fin d’après-midi, entre deux visites et une balade au souk, on peut s’offrir un tea time au Winter Palace Hotel, dont l’élégante terrasse fait face à la rive ouest où le soleil se couche.
Louxor est le point de départ vers les temples de Denderah et Abydos au nord. Prévoir la journée complète pour cette excursion.
Rive ouest du Nil et la nécropole thébaine
Thèbes (Louxor) fut la capitale des pharaons et face à elle, sur la rive ouest, se développa la nécropole thébaine, avec ses tombeaux enfouis dans le sous-sol des vallées des rois, des reines, des nobles, des artisans, ses temples décorés et ses trésors qui continuent d’attirer des générations d’archéologues. Un ferry local traverse le Nil à longueur de journée et les taxis vous attendent sur la rive ouest, pour vous emmener vers ces lieux mythiques.
Les Colosses de Memnon trônent immuables en bordure de la route à côté des restes épars du temple d’Aménophis III, chantier de fouilles et de découvertes très actif.
Commençons par la vallée des Rois, assez éloignée, où se trouvent les plus célèbres tombeaux des pharaons. Creusée de trous un peu partout, cette nécropole royale de 63 tombes abrite la célèbre tombe de Toutankhamon, découverte avec tout son trésor en 1922.
La tombe de Séthi Ier est richement décorée de fresques et peu visitée. Certaines tombes ferment en alternance, donc renseignez-vous sur place. Notre palmarès de tombeaux à visiter inclut ceux de Ramsès III (KV11), Tausert et Seth Nakht (KV 14) et la tombe de Merenptah (KV 8). Celle de Ramsès IV est très belle, mais un ticket spécial est nécessaire pour la visiter.
Encadré de montagnes, le Temple de la reine Hatchepsout avec ses grandes terrasses et ses multiples colonnes fut surnommé le « sublime des sublimes ». Ses fresques retracent les grandes étapes de la vie de cette femme de caractère et de pouvoir.
La vallée des Nobles, où étaient enterrés les dignitaires et hauts fonctionnaires, est surprenante, car les habitations étaient construites au-dessus des sépultures. Seules une dizaine de tombes sur les 400 identifiées sont ouvertes au public.
On arrive ensuite à la vallée des Reines, dont le joyau est la tombe de Nefertari, l’épouse de Ramsès II. Les fresques murales en couleurs sont exceptionnellement bien conservées et illustrent le voyage vers l’au-delà de Nefertari.
Gardons pour la fin de journée le temple de Medinet Habou, la lumière y est tellement belle lorsque le soleil décline. Ramsès III y voulut un temple funéraire grandiose qui garde encore de beaux restes.
Assouan
Assouan, la plus grande ville du sud de l’Égypte, est aussi la porte de l’Afrique. La population, majoritairement nubienne, tente de conserver sa culture populaire, ses traditions, les façades décorées de ses maisons…
Avec la construction du barrage d’Assouan, qui débuta dans les années 60, la majorité de la Nubie égyptienne fut ensevelie sous les eaux du lac Nasser et ce peuple, déplacé de force, perdit ses terres, ses maisons et une part importante de son patrimoine.
Sous la pression des archéologues et de la communauté internationale, l’Unesco organisa le sauvetage des monuments de Nubie, dont les illustres temples de Philaë et d’Abou Simbel.
Assouan, c’est avant tout le Nil et son harmonieux ballet de felouques. Au programme : découvrir l’île Éléphantine, encore très agricole, l’île Kitchener et son jardin botanique, voguer jusqu’à la rive ouest, dominée par le mausolée de l’Aga Khan, tout en marbre blanc (ne se visite pas). Les plus courageux grimperont jusqu’au monastère de Saint-Siméon et les autres préfèreront siroter un thé en bordure de ce fleuve mythique où le temps semble s’être arrêté.
La longue rue du souk d’Assouan, parallèle à la corniche, s’anime le matin lorsque les femmes font leur marché et en fin d’après-midi, quand la chaleur retombe un peu. L’un des meilleurs moyens de comprendre l’histoire de cette région, c’est de visiter le musée de la Nubie, ouvert jusque tard le soir.
D’Assouan au lac Nasser
Consacrez une journée en dehors d’Assouan pour découvrir plusieurs sites en commençant par l’obélisque inachevé, au milieu des carrières d’Assouan qui fournirent le célèbre granite rose qu’on retrouve dans beaucoup de monuments en Égypte.
L’ancien barrage sur le Nil, datant du début du 20e siècle, permit d’assécher certaines terres pour développer les cultures. Mais Nasser vit les choses en grand en décidant de la construction du haut barrage d’Assouan (plus au sud), qui régula le cours du fleuve, supprima les crues du Nil, ensevelit une partie de la Nubie et donna naissance à une vaste étendue d’eau jusqu’au Soudan : le lac Nasser. Ce barrage permet de fournir de l’électricité à tout le pays, ce qui en a favorisé le développement.
Une fois au Haut Barrage, si vous avez le temps, faites un crochet par le temple de Kalabchah. Et gardez le meilleur pour la fin : le fabuleux temple de Philae, dédié à la déesse Isis, qui fut construit au 3e siècle av. J.-C. Très bien conservé, il fut lui aussi sauvé des eaux par l’Unesco. Les bas-reliefs du temple sont exceptionnels, le kiosque de Trajan est un lieu naturel de contemplation et, le soir venu, tout s’illumine le temps d’un son et lumière.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Agnès Debiage