Sénégal : la playlist et les coups de cœur de Stranded Horse

Stranded Horse, partez découvrir le Sénégal en musique

Des années avant la renommée internationale d'un Youssou N'Dour, d'un Ismaël Lô, d'un Baaba Maal (Toucouleur originaire de Podor, sur le fleuve), d'un Doudou N'Dyaye Rose (le célèbre percussionniste de Gorée, virtuose du sabar, décédé en 2015) et, récemment, du groupe Positive Black Soul (précurseur du rap sénégalais), les frères casamançais Touré Kunda avaient déjà contribué à faire connaître la musique sénégalaise en France.

On vous présente aujourd’hui Stranded Horse, un groupe de musique que l’on aimerait faire connaître à un plus large public, tant sa musique ressemble à tout ce que nous aimons : les rencontres, les voyages, le métissage des genres et des cultures pour toujours plus de tolérance.

Écoutez le Sénégal de Stranded Horse sur les plateformes Spotify ou Deezer en cliquant sur le visuel ci-dessous :

Fin 2012, Stranded Horse (alias Yann Tambour) dévoilait deux titres sous la forme d’un 45 tours, fruit d’une récente résidence de création à l’Institut Français de Dakar. Sur une singulière version du classique de Joy Division ‘Transmission’, le musicien effectuait le grand écart : réchauffer les courants d’air froids de Manchester sous le soleil du Sénégal, conduire le morceau à travers la grâce de divers instruments à cordes d’Afrique occidentale. L’orchestration souligne alors une volonté d’instaurer un dialogue collectif: kora (Yann Tambour, Boubacar Cisssokho), Riti – violon peul – (Poulo K.), et balafon (Bakoutoubo Dambakhate).

Son troisième album « Luxe » (lire une chronique du disque) est paru l’année dernière : la critique est unanime, c'est un voyage musical incontestable. Véritable album nomade, ce nouvel opus puise également ses sources dans les différentes tournées effectuées au cours de ces dernières années (Europe de l’Ouest et Centrale, Russie, Japon, Chine, Etats-Unis ou Afrique du Nord), et dans les disques glanés au fil de celles-ci. Un album métissé qui marie subtilement folk anglo-saxon, horizons mandingues et chanson française.

Découvrez les coups de cœur de Stranded Horse aka Yann Tambour à Dakar, ce Normand réinvente la musique avec son instrument fétiche, la kora, qu’il transforme en formikora… tout un programme, tout un voyage musical.

Chez Loutcha

Restaurant cap-verdien incontournable aux portions gargantuesques et à l'ambiance chaleureuse. Spécificité qui s'est perdue un peu partout ailleurs à Dakar, un griot vient déclamer des contes dont vous êtes le héros à votre table, accompagné de sa kora. Mon wolof étant limité, je comprends que j'y suis mis en scène parce que je reconnais mon prénom de temps à autre. Boubacar, qui le lui a visiblement soufflé à l'oreille, confirme. Voilà de l'aventure dans l'aventure.

Chez Iba

Connu pour ses soirées salsa endiablées, Chez Iba est un incontournable pour les Dakarois. Ne vous attendez pas à de l'édulcoré, voilà bien un lieu de la nuit, un vrai.

A deux pas de chez Loutcha, dans une cour intérieure située juste en face du Centre Culturel Français, se niche, à côté d'un bassin où quelques fidèles font leurs ablutions, un restaurant sénégalais typique. Délicieux Tiep boudien, Tiep bou Yapp et Soupou Kandja, les incontournables de la cuisine sénégalaise pour quelques centaines de francs, en extérieur et à l’abri de l'agitation du Plateau.

Cunimb Productions anciennement Les Petites Pierres

Quoi de mieux pour en parler que de leur laisser la parole : « Situé au centre du quartier populaire de Ouakam, cet espace englobe un concept store, un espace culturel et des résidences et se présente comme un incubateur de projets, de rencontres et de création, un lieu où convergent de nouveaux regards et de nouveaux courants d’idées. ». Retrouvez ce lieu sur Facebook et suivez son actualité : Cunimb Productions

Le Centre Culturel Français de Dakar

Le Centre Culturel Français est également un incontournable de la ville, pour son café restaurant ombragé, son disquaire, ses projections de films, sa programmation danse et musique sur la belle scène extérieure, ainsi que les projets qu'il soutient (l'album de Stranded Horse pour citer un projet au hasard) par la mise à disposition de locaux et de matériel d'enregistrement et la facilitation de rencontres avec la scène locale.

Les 4 coups de cœur du Routard

Du lac Rose à Mbour, voici 4 expériences à ne pas manquer au Sénégal.

Découvrir le lac Rose, à 45 km à l’est de la capitale

Cette étendue d’eau, plus salée que la mer Morte (et dix fois plus que l’eau de mer !), doit son nom à la teinte rose, violacée même parfois, dont est responsable une algue minuscule secrétant un pigment rouge (en particulier pendant la saison sèche). Autre particularité : on peut s’y baigner en lisant un livre… tant la salinité empêche de s’y enfoncer vraiment.

Bon à savoir : la rive sud du lac recèle quelques charmants campements et gîtes, le coin se prête donc parfaitement à une excursion d’un week-end au départ de Dakar.

Flâner dans le centre historique de Saint-Louis, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, et admirer sa richesse architecturale.

Certes, ce patrimoine – composé pour l’essentiel de bâtiments coloniaux – tombe en ruine par endroits, mais, pour certains, c’est justement ce qui fait son charme ! Les autres seront heureux d’apprendre qu’une (bonne) centaine de bâtiments du centre historique doivent être bientôt restaurés, à l’image de ce qui s’est fait à Gorée.

Bon à savoir : l’office de tourisme de la ville propose des visites guidées, à pied ou en calèche, du cœur de Saint-Louis.

Se mettre dans la peau d’un ornithologue (ébahi) en visitant le parc national du Djoudj.

Troisième réserve d’oiseaux au monde (rien que ça !), le parc est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Au programme : flamants roses et pélicans par (dizaines de) milliers, mais également oies de Gambie, cormorans, balbuzards, aigles pêcheurs, canards pilet, avocettes, spatules, sarcelles d’été, ibis et même des phacochères, singes rouges et varans (du Nil).

Bon à savoir : menacé jusqu’il y a peu par l’action du barrage de Diama, le parc a été récemment retiré de la liste des sites en péril par l’Unesco. Un soulagement ! Comme pour la Langue de Barbarie, mieux vaut s’y rendre entre octobre et mars.

Vivre l’effervescence d’un retour de pêche au port de Mbour, le deuxième du pays.

Le spectacle se déroule tous les jours en fin de journée, vers 18h, avec son ballet de pirogues colorées et ses tranches de vie pittoresques. Un grand moment où tous les sens sont sollicités ! À compléter par une petite visite au chantier naval voisin, où sont fabriquées les magnifiques pirogues que vous voyez en action, ainsi que les grosses pinasses.

Bon à savoir : on conseille d’engager un guide officiel (s’adresser à l’office de tourisme de Mbour) qui sera une mine d’informations et qui vous permettra de mieux comprendre ce spectacle.