Le Midi toulousain par Thierry Bessou
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Thierry Bessou, enquêteur au Routard, nous parle du Midi toulousain, une région où il vit et qu'il a parcouru à plusieurs reprises pour réactualiser le guide.
Ses origines agricoles auraient pu l’amener à cultiver la terre, finalement Thierry la sillonne. Pourtant, il a peur de prendre l’avion ! Sous le soleil des tropiques, les doigts gelés au pied d’un glacier, de marchés en musées, ses antennes restent déployées. C’est dans la Ville Rose qu’il écrit, inspiré par mille lieux foulés, mille regards croisés.
En quoi cette région est-elle séduisante ?
Il y a l’essentiel pour être heureux ! Du Quercy au Lavedan, de l’Armagnac au Couserans, partout on trouve des tables où bien manger et convivialité ont un vrai sens. Les melons de Lectoure, les chasselas de Moissac, les pommes, abricots et kiwis de la vallée de la Garonne, donnent la pêche ! L’été, les campagnes résonnent des rires des festivals (celui de Marciac ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt). Les paysages sont d’une grande diversité. Il y a ceux que l’on voit (des coteaux aux airs de Toscane, aux prairies alpines et falaises minérales des Pyrénées), et ceux, plus discrets, qu’il faut aller chercher sous terre, dans les grottes et les igues. Diversité de sites historiques et culturels, d’activités aussi. Un coin du Sud-Ouest qui nourrit le corps et l’âme, tout simplement.
Un plat à goûter ?
Le cassoulet, forcément ! Honnêtement, difficile de dire si c’est à Toulouse, à Montauban, en Ariège ou dans le Lauragais... qu’on mange le meilleur. Un cassoulet préparé avec du temps, de l’amour et une part de secret, sera toujours un bon cassoulet. Regardez donc ces haricots dorés frémir dans leur cassole d’argile, parmi la saucisse brune et la couenne rosée, sous une fine pellicule de suc onctueux. Et quel fumet !
Un film à voir ?
Pas un, mais deux. Le premier, Le vieux Fusil, avec Romy Schneider et Philippe Noiret. Certes, il y a plus gai, mais ce film, tourné dans le château de Bruniquel, dégage une force absolument fascinante. Visiter le village avec les images du film en tête est un moment très émouvant. Pour une atmosphère plus pétillante, il faut voir (ou revoir !) Le Bonheur est dans le Pré d’Étienne Chatiliez tourné dans le Gers. On sent aussitôt monter en soi l’irrésistible envie de dévaler les coteaux en poursuivant les oies qui s’époumonent à tue-tête…
Une rencontre à partager ?
En sillonnant les petites routes de la région, notamment des Pyrénées, il n’est pas rare de tomber sur de véritables personnages qui, un jour, ont donné une nouvelle trajectoire à leur vie. Parmi eux, on pense à ce couple d’archéologues installés près de Lavelanet, à la tête de leur atelier de reproduction de pièces préhistoriques en corne naturelle. Après avoir gratté la poussière des chantiers de fouille pendant de nombreuses années, leur passion ne les a pas quittés. Ils l’ont juste fait évoluer. Ils polissent aujourd’hui corps de mammouth, tête de bisons, etc. Plusieurs musées font appel à leur savoir-faire. Rare.
Une activité à faire ?
En juin, moutons, chevaux et bovins quittent la plaine pour passer l’été dans les estives des Pyrénées. Dans certains cas, il est possible d’accompagner les troupeaux dans leur transhumance. On enfile ses chaussures de marche au petit matin, et il n’y a plus qu’à suivre le mouvement, ou plutôt les bêlements et les sonnailles qui célèbrent les beaux jours revenus. Une occasion unique pour découvrir des villages perdus et approcher la réalité du pastoralisme. La journée se finit autour d’une tranche de saucisson, d’un bout de fromage, d’une bouteille de rouge (ou les 3 à la fois), dans un panorama d’anthologie et une franche convivialité.
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