Tour du Larzac : randonnée entre nature et patrimoine

Tour du Larzac : randonnée entre nature et patrimoine
La Couvertoirade © LianeM - stock.adobe.com

Terre préservée, le Larzac se découvre idéalement en foulant le GR®71D, alias le Tour du Larzac, l’une des randonnées grandeur nature au cœur du parc national des Grandes Causses.

Historique, rebelle et résistant, le Larzac offre à ses randonneurs la promesse de terres dans un paysage façonné par la géologie et l’histoire : la présence des Templiers et des Hospitaliers, l’agropastoralisme méditerranéen et l’eau, force de la nature. Sitôt infiltrée dans la roche calcaire, l'eau a creusé un étonnant réseau de grottes, avens et canoles omniprésents dans ce coin de France.

Départ pour une boucle de 5 jours au départ de Millau.

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De Millau à Montredon, se hisser jusqu’au plateau (25 km)

De Millau à Montredon, se hisser jusqu’au plateau (25 km)
Millau depuis le plateau du Larzac © Noémie Calmels

Le sentier de grande randonnée débute à Millau. Cette ville aux 22 000 âmes est connue pour avoir vu s’ériger le viaduc autoroutier le plus haut d’Europe – 343 m de hauteur pour 2 460 m de longueur. Mais Millau est surtout une ville chargée d’histoire, en attestent son beffroi du XIIe siècle et ses ruelles médiévales.

Les premiers kilomètres de cette journée, qui en comptera 25, sont les plus difficiles. Millau se situant au creux des falaises du Causse, il faut se hisser jusqu’au plateau du Larzac. Routes et chemins se succèdent pour une ascension de 800 m de dénivelé sur 3,5 km. Les efforts sont récompensés par une vue à 360° sur Millau, le Tarn, la Dourbie et le fameux viaduc.

Bouyssière © Maëva Roure

Le chemin nous mène ensuite à la Jasse du Larzac que l’on atteint en 1,5 km, hors GR. Moins agréable, car située au bord de l’autoroute, la ferme réhabilitée a le mérite d’accueillir une exposition de la lutte paysanne et du paysage caussenard, au milieu des produits locaux qui sont légion.

Passé cette escale gourmande et historique, nous retrouvons le sentier balisé et prenons la direction de la ferme de Potensac. Sur cette partie du GR, de nombreuses bouyssières côtoient le chemin principal. Ces cheminements à l’intérieur des haies de buis étaient destinés à protéger et à canaliser les bêtes. Aujourd’hui, ce sont les marcheurs qu’elles protègent du vent.

Randonnée à Montredon © Maëva Roure

Après 15 km, Saint-Martin-du-Larzac et sa jolie chapelle constituent une bonne halte pour le déjeuner. Nous arrivons en début d’après-midi à la ferme des Baumes. Nichée au pied d’une falaise de plus de 10 m de hauteur, elle abrite une maison troglodyte. Sur deux niveaux, cette maison singulière date du XVe siècle. D’abord résidence, elle servit ensuite de lieu de stockage durant les guerres de Religion.

Autre étrangeté karstique, naturelle cette fois, le chaos ruiniforme des Anouts que nous traversons peu avant Montredon. Il n’est pas rare de croiser des renards et d’évoluer à côté d’orchidées sauvages, d’iris et de pissenlits au printemps. La plupart des randonneurs choisissent de passer la nuit à Montredon. Nous pousserons l’effort 4 km plus loin, à la ferme de l’Aubiguier – sur le GR – afin d’assister à l’agnelage dans une ferme caussenarde.

Le + de routard.com :

L’association de Montredon organise un marché paysan le mercredi soir en juillet et en août, suivi, selon les semaines de concerts, de bals, d’animation et de débats. On peut y faire griller de la viande achetée sur place et on y trouve aussi la librairie « la brebis qui lit ».

De Montredon à Nant, au fil du Durzon (14 km)

De Montredon à Nant, au fil du Durzon (14 km)
Ferme caussenarde © V.Govignon - OT LV

La petite étape d’aujourd’hui (10 km au départ de la ferme de l’Aubiguier, 14 km de Montredon), permet une arrivée à Nant aux alentours de midi. Nous rebroussons le sentier menant à la ferme sur 250 m et bifurquons à gauche au niveau du poteau électrique qui marque l’entrée sur le GR. La ferme du Baylet, à gauche, a vu également naître quelques agneaux la veille. Leur bêlement rythme notre progression qui devient difficile avec la montée et nos jambes courbatues des efforts de la veille.

Les fermes caussenardes, que nous rencontrons depuis le début du GR, se distinguent par leur agencement, en équerre, autour d’une cour close d’un large portail surmonté d’un auvent. Elles sont faites de calcaire du pays, assemblé en voûtes pour pallier le manque de bois et soutenir le lourd toit de lauzes grises. La salle du bas abrite la bergerie et celle du haut sert d’habitation.

Nant © V.Govignon - OT LV

Passé la ferme du Causses des Cuns, à environ 5 m de Nant, on longe le Durzon jusqu’à l’entrée dans la petite bourgade. Après Millau, Nant est le premier village sur le parcours. Un long système d’irrigation, qui lui confère un caractère particulier, court le long des rues depuis le Xe siècle où une colonie bénédictine avait investi le village.

On peut visiter ce village plein de charme avec son église Saint-Pierre, ses maisons-porches, ses halles et les jardins de l’Aveyron.

Autre option : repartir pour une randonnée de 15 km aller-retour le long du Durzon et jusqu’aux canoles du Larzac. Ce site, façonné par l’érosion du calcaire, se caractérise par une série de failles créées il y a des dizaines de millions d’années, lors de la formation des Pyrénées. Une petite randonnée aux airs de conte de fées permet de s’engouffrer au cœur des deux failles les plus importantes du parc.

Le + de routard.com :

Faites le plein de provisions à Nant. Le village possède une épicerie, mais également une très bonne boulangerie avec des produits locaux et variés. C’est le premier village après Millau et vous ne trouverez plus rien sur le chemin avant la Cavalerie.

De Nant à La Couvertoirade, sur les traces des Templiers (18 km)

De Nant à La Couvertoirade, sur les traces des Templiers (18 km)
La Couvertoirade © Mike Workman - stock.adobe.com

Après une nuit revigorante à Nant, nous entamons volontiers les 18 km de ce jour et la montée qui nous attend à la sortie du village, en direction de Saint-Jean-de-Bruel. Après la traversée d’une énième bouyssière bienvenue, nous arrivons sur la plate-forme d’une voie ferrée désaffectée. Le chemin suit son tracé sur environ 1,5 km.

Nous arrivons ensuite au hameau Baraque-Froide où le chemin de fer disparaît. Après un chemin plus étroit et la route de Gaillac, on rejoint un petit sentier bucolique menant à La Couvertoirade. À partir de La Couvertoirade, le GR que nous empruntons de Millau rejoint le GR 71C jusqu’à La Cavalerie. Ce dernier propose, lui, un tour d’horizon de toutes les cités templières et hospitalières du Larzac.

Donjon et église La Couvertoirade © Bernard GIRARDIN - stock.adobe.com

La Couvertoirade est l’un des plus beaux villages templiers de ce GR. Les remparts pourvus de tours d’angles circulaires lui confèrent un caractère unique. Il subsiste également de cette époque de beaux vestiges dont le donjon rabaissé, trapézoïdal et construit sur un rocher dont il épouse la forme. On devine encore le cimetière jouxtant l’église, et, près de celle-ci, un escalier rustique taillé dans la pierre qui conduit à la grande citerne publique : « les conques », situées au niveau de la toiture de l’église.

À cet endroit, dans la muraille, un conduit permettait en période d’épidémie d’offrir de l’eau aux nécessiteux. On appelait ça « le don de l’eau ». Après cette découverte, dîner au coin du feu au Gîte de la Cité.

Le + de routard.com :

Pour prendre la mesure de cette cité templière de façon ludique, rendez-vous à l’office de tourisme. Vous aurez la possibilité de vous procurer un livret à 3 € pour un jeu de piste accessible 24h/24 et 7j/7. Pratique pour les arrivées tardives et les départs hâtifs. Une dizaine de points d’intérêt permettent de découvrir la cité au départ de l’office de tourisme et jusqu’au magnifique moulin de Rédounel en n’oubliant pas de jeter un coup d’œil à la lavogne, qui recueille les eaux de ruissellement pour abreuver le bétail.

De La Couvertoirade à La Cavalerie, de fortification en fortification (26 km)

De La Couvertoirade à La Cavalerie, de fortification en fortification (26 km)
© Maëva Roure

Aujourd’hui, un sentier de 26 km nous permet de rejoindre La Cavalerie, autre haut lieu de l’époque des Templiers puisque c’est ici que ces chevaliers religieux s’installèrent vers 1154, à seulement 6 km de la commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon.

Pour sortir du village, nous prenons la direction du nord en direction d’une autre ferme caussenarde à La Salvetat, à ne pas confondre avec La Salvetat-sur-Agout. Ici, on ne trouve ni eau pétillante, ni eau plate d’ailleurs. Une bouyssière nous transporte vers La Blaquèrerie, que l’on rejoint moins de 6 km après la sortie de La Couvertoirade. Ce petit hameau ne manque pas de charme avec ses maisons aux tours crénelées, son four et son église du XVIIIe siècle.

Nous arrivons sur l’ancienne voie ferrée qui reliait Albi au Vigan, puis à L’Hospitalet-du-Larzac, une cité hospitalière renommée et appréciée au XVIIe siècle. C’est ici que les voyageurs faisaient escale pour vérifier leur état de santé, avant d’entamer la traversée du Causse qui en effrayait certains. À L’Hospitalet-du-Larzac, les maisons se regroupent autour d’une fontaine alimentée par un lavoir.

La Cavalerie - remparts © rysan34 - stock.adobe.com

L’arrivée à La Cavalerie nous replonge dans la « civilisation ». Cette cité templière est bien moins typique que La Couvertoirade. Ce manque de charme s’explique en partie par ses attributs militaires. De tout temps, La Cavalerie fut un haut lieu militaire et de garnison. Aujourd’hui encore, un camp militaire est installé à proximité du bourg et accueille la 13e demi-brigade de la légion étrangère et ses 1 200 légionnaires.

Il ne reste rien de son imposant château et sa tour à grenier, qui existaient avant la Révolution. Le seul vestige encore visible est une partie de l’église Sainte-Marie, dont un pan de mur se trouve dans l’église actuelle reconstruite entre 1760 et 1768. Qu’à cela ne tienne, visible et restauré, le chemin de ronde permet toujours de faire le tour des remparts de la cité, une enceinte triangulaire flanquée de trois tours. L’intérieur de La Cavalerie recèle aussi de petites pépites anciennes à l’image de ses maisons des XVe au XVIIe siècle.

Le + de routard.com :

Aujourd’hui, une partie de la ligne qui reliait Albi au Vigan, celle entre L’Hospitalet-du-Larzac et La Bastide-Pradines, est désormais exploité en vélorail et train touristique au départ de la gare de Sainte-Eulalie-de-Cernon.

De La Cavalerie à Millau, sur les terres de la lutte paysanne (29 km)

De La Cavalerie à Millau, sur les terres de la lutte paysanne (29 km)
Plantation du Bicentenaire de la Révolution française © V.Govignon - OT LV

Nous quittons La Cavalerie par les remparts nord. À la sortie du village, nous suivons un chemin d’exploitation à droite, puis un chemin empierré à gauche. Ce zigzag nous mène aux abords de l’autoroute que nous traversons. Le chemin devient plus agréable l’autoroute passée.

Quelques kilomètres plus loin, après avoir laissé le terrain de cross sur notre droite, la végétation devient plus dense. Nous sommes sur la plantation du Bicentenaire de la Révolution française. À cet endroit, les écoliers millavois ont planté 1 789 pins noirs d’Autriche dessinant, vue du ciel, l’année 1989. La plantation s’étend sur 400 m.

Rajal del Gorp © V.Govignon - OT LV

Le GR continue avec, à droite, la vue sur Rajal del Gorp, un cirque dolomitique naturel et l’un des lieux de rassemblement contre l’extension du camp militaire. En 1971, les habitants du Larzac ont en effet appris la volonté du gouvernement d’étendre le camp militaire, souhaitant passer de 2 000 à 17 000 ha. Une résistance s’organisa contre ce projet avec le rachat de terre par les paysans ou les partisans du mouvement, la construction de bergerie…

C’est en 1981 que François Mitterrand mis fin à ce combat en annonçant l’annulation du projet. Plus que quelques kilomètres à effectuer, l’arrivée sur Millau approche. Le viaduc se dévoile sur notre gauche. Nous entamons la redescente du plateau.

Le + de routard.com :

Au départ de La Cavalerie, vous avez la possibilité de faire un aller-retour de 14 km sur le GR 71C afin de découvrir Sainte-Eulalie-de-Cernon. Cette commanderie où les Templiers s’installèrent dès 1152 est sûrement la mieux conservée de France.

Fiche pratique

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Tourisme Larzac et vallées

Tourisme Millau

Aveyron Tourisme

Le GR 71D sur MonGR.fr

Comment y aller ?

– En voiture : Millau est accessible par l’A75. Trajet : 1 h 30 de route de Montpellier et Béziers ; 2 h 30 de Clermont-Ferrand, 6 h de Paris.

– En train : TGV jusqu’à Béziers et TER jusqu’à Millau.

– En bus : Millau est relié à Montpellier, Albi, Rodez, Clermont-Ferrand…

Quand y aller ?

Au printemps (avril, mai, juin) et en automne (septembre, octobre) : il peut neiger sur les hauteurs en hiver et fait chaud en été.

Où dormir ?

– Auberge de jeunesse La Maladrerie : avenue Louis Balsan, 12100 Millau. Tél. : 07 87 26 03 70. Ouv. du 5 avril au 5 novembre. Accessible 24h/24. Double 27 € draps, serviettes et petit-déjeuner inclus. Une auberge de jeunesse simple et fonctionnelle dans une jolie bâtisse, tenue par Thaïs, une ancienne pèlerine du chemin de Compostelle. Point de départ du GR 71D. À quelques mètres du Tarn et de la passerelle pour le centre-ville, idéal pour aller dîner dans Millau.

– Hôtel Le Durzon : 10, route du Durzon, 12230 Nant. Tél. : 05 65 62 25 53. Ouv. toute l’année. À partir de 76 € la demi-pension (petit-déjeuner et repas du soir) en chambre individuelle. Situé dans un parc arboré, ce charmant hôtel s’érige le long du Durzon. Chambres rénovées et fonctionnelles dont certaines bénéficient d’une vue sur la rivière.

– Le gîte de la Cité : à l’intérieur de la cité. Ouv. toute l’année. Tél. : 06 01 81 94 18 (Mathieu Grignon). La demi-pension (petit-déjeuner et repas du soir) 46 €. Au cœur de La Couvertoirade, un gîte authentique comme on les aime ! Deux dortoirs et une chambre pour 4. Possibilité de faire sa cuisine dans les parties communes ou de dîner à la table d’hôtes proposée par Mathieu, excellente, avec des produits locaux à savourer au coin du feu.

Où manger ?

– Le Jeu de paume : 4, rue Saint-Antoine, Millau. Tél. : 05 65 60 25 12. Ouv. du lundi au samedi. 36€ entrée/plat/dessert. Une belle adresse au cœur de Millau. De quoi faire le plein d’énergie avant le départ ou à l’arrivée. Propose une cuisine fine et typique avec à la carte des spécialités locales : pérail des cabasses, charcuterie de pays, aligot-saucisse, mouton de l’Aveyron…

– L’Enfariné : Place Saint-Jacques, Nant. Fermé le mercredi. Tél. : 05 65 62 21 81. Une délicieuse boulangerie au cœur de Nant. Le succès obtenu après un passage à l’émission La Meilleure Boulangerie de France n’a rien enlevé à la sympathie de ses gérants ni à la qualité des produits, typiques. Possibilité de déjeuner sur la terrasse.

Texte : Maëva Roure

Mise en ligne :

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