Cahors, merveille sur le Lot
Ancienne capitale du Quercy et actuel chef-lieu du Lot (20 141 hab.), Cahors ne se résume pas, tant s’en faut, à son splendide pont Valentré. D’abord ville romaine, elle a connu son âge d’or au XIVe siècle. À 6 h de Paris en train, Cahors, Ville d’art et d’histoire » se découvre à pied.
Formidable concentré d’eau, de verdure et de patrimoine, la préfecture du Lot incarne la douceur de vivre et le bien-manger. Tous à Cahors !
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Cahors : un centre médiéval exceptionnel
Entourée par des Causses arides, enserrée dans une boucle du Lot en forme de fer à cheval, Cahors mérite d’y musarder longuement à pied.
Dans la vieille ville, on a parfois du mal à se croire au XXIe siècle ! Le dédale des petites rues abrite plus de 300 maisons des XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Cahors est la ville du Midi qui en compte le plus. Faites d’un mélange harmonieux de pierres, briques et bois, elles sont souvent dotées de fenêtres et portes sculptées. Et parfois à colombages.
Derrière les grandes arcades en arc brisé du rez-de-chaussée s’ouvraient les boutiques médiévales : au XIVe siècle, pendant son « âge d’or », Cahors en comptait 400 !
Berceau du peuple gaulois, les Cadourques, Cahors occupe son emplacement actuel depuis l’annexion par l’empire romain en 51 av. J.-C.
Enrichie grâce au commerce et au drap de lin, la ville avait un vaste amphithéâtre (vestiges visibles au sous-sol du parking des allées Fénelon), un théâtre (il n’en reste rien) et des thermes alimentés par un long aqueduc aérien. L’arc de Diane (c’était la porte d’entrée du frigidarium) laisse deviner leur ampleur.
Après avoir occupé, à l’époque gallo-romaine, tout le méandre formé par le Lot, Cahors se retira, au Moyen Âge, dans sa partie est – l’entrée fut fermée au VIIe siècle par des remparts. Depuis le XVIIIe, Cahors a reconquis tout l’espace gallo-romain. Ouvert à l’emplacement du second rempart médiéval, le boulevard Gambetta sépare ville ancienne et ville moderne.
Artère principale de Cahors, idéale pour prendre un verre en terrasse, le boulevard Léon Gambetta rend hommage à cette grande figure de la IIIe République qui y est née en 1838. Le poète Clément Marot y avait vu le jour en 1496.
Saint-Étienne de Cahors, une cathédrale qui en impose
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la cathédrale Saint-Étienne – 900 ans en 2019 – se fait remarquer avec ses deux grandes coupoles. L’absence de transept surprend.
C’est encore une église forteresse d’allure austère, un peu militaire, avec son beffroi encadré de deux tours. Et sa lourde façade.
Très romane côté portail sud comme portail nord – au tympan sculpté exceptionnel – , elle est très gothique du côté du chœur. Le cloître, jamais terminé, est même un chef-d’œuvre gothique flamboyant.
Ornée de peintures fin XVe siècle, sa chapelle Saint-Gausbert abrite la « Sainte Coiffe » réputée avoir enveloppé la tête du Christ lors de sa mise au tombeau. Ce « trésor » a été rapporté de Terre sainte au XIIe siècle.
Les collections – du néolithique au XXIe siècle – de la ville sont exposées au musée Henri Martin. Dont l’unique collection publique d’œuvres du postimpressionniste Henri Martin (1860-1943). Et un bel ensemble de caricatures, photos, peintures, sculptures et documents liés à Gambetta.
L’emblématique pont Valentré de Cahors
Également inscrit au patrimoine mondial, le pont Valentré qui enjambe le Lot, est l’emblème de Cahors ! La très fréquentée via Podiensis (la Voie du Puy) qui mène à Compostelle passe par là, le GR 36 aussi.
En pierre de taille, doté de six arches et trois tours hautes de 40 m, c’est l’un des plus beaux ponts médiévaux fortifiés subsistant encore en France.
Sa construction a été lancée en 1309 par les consuls de Cahors pour protéger la ville. Mas, dès 1345, il servait aussi à collecter des impôts. Depuis les années 1990, il est piéton. La chaussée –en galets –doit être refaite bientôt. Heureusement !
Non loin se trouve la fontaine des Chartreux, la source résurgente qui alimente encore Cahors en eau potable. Elle fut un lieu de culte à Divona, déesse des eaux d’origine celtique. Cahors lui doit son nom romain, Divona Cadurcorum.
Plaisirs nautiques sur le Lot
Sans le Lot, Cahors ne serait pas tout à fait Cahors ! S’il contribue à son charme, il lui a apporté la prospérité, dès l’époque romaine : alors déjà navigable, il permettait de commercer avec Bordeaux.
Il permet aujourd’hui de s’adonner à la baignade, au canoë-kayak et à la navigation en bateau sans permis.
Pour voir Cahors autrement, s’offrir une croisière sur le méandre du Lot qui enserre la ville. Durée : 1 h 20.
Cahors, ville gourmande
Mercredi et samedi matin, la place de la cathédrale est « The place to be » depuis... 700 ans ! Par tous les temps s’y installe un marché classé, en 1996, parmi les marchés d’exception de France.
On y trouve tous les produits typiques d’un Lot, réputé pour sa qualité de vie, la gentillesse de ses habitants et son bien-manger : truffes, safran et melons du Quercy, foie gras, canard, agneau, rocamadour. Et aussi pastis ! Rien à voir, bien sûr, avec celui de Marseille ! Ici, c’est une tourtière sucrée garnie de pommes marinées à la vieille prune roulée en boudin ou en escargot.
Spécialités locales également sous les halles, dont la belle charpente a été refaite récemment. Et, place Champollion, dans la boutique de l’association Les Petits Producteurs.
Réputée pour ses rouges AOC, Cahors a partie liée avec la vigne depuis que les Romains ont introduit, sur les flancs bien exposés du Lot, le malbec. Appelé Auxerrois sous d’autres latitudes, ce cépage est mis en scène dans un mini-vignoble sur les allées Fénélon. À côté de l’office de tourisme, le Malbec Lounge – porté par l’interprofession – propose dégustations et présentation des vins locaux. En ville, nombreux bars à vins et cavistes.
Fiche pratique
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Office de tourisme du Grand Figeac, Vallée du Lot et du Célé
Office de tourisme de Cahors Vallée du Lot
Comment y aller ?
L’autoroute A20 traverse le Lot : 5 h de route de Paris et 1 h de Toulouse.
Train Intercités vers Cahors au départ de Paris-Austerlitz et de Toulouse. Location de voiture conseillée sur place.
Bonnes adresses
– La Bellours : 63, rue Hautesserre. Élégantes chambres d’hôtes en plein centre, avec piscine et parking. À partir de 80 à 110 € la double, petit déj. inclus.
– Le Bistrot des Halles : dans un coin du marché couvert, avec terrasse côté place Galdemar. Belle ambiance bistrot, cuisine régionale.
– Chez Bonnie : 27, place J.-Jacques Chapou. Des saveurs originales. Menu : 24,50 € à midi, 50 € le soir.
– Les Petits Producteurs : 4, place Champollion. Spécialités locales. À la carte : de 12 € à 24 €.
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Activités
– Croisières Fenelon. Départ en amont du pont Valentré pour faire le tour de Cahors. 13 €.
– Location de bateaux habitables sans permis. Babou Marine. Port Saint Mary.
Texte : Paula Boyer
