Une peu d’évasion … en France, plus précisément autour du Bassin d’Arcachon.
C’est à une balade ferretcapienne que je vous convie, virtuellement, bien entendu !
Sur la Presqu’île du Cap Ferret, les Grandes marées de printemps ajoutent de l’originalité au charme des rivages, côté Bassin mais également côté Océan.
En ce début mars 2021, les coefficients de marées ont atteint 106 … une bonne occasion de balades photographiques.
Pour débuter le récit, voici un des emblèmes du Cap Ferret : son phare. Immortalisé ici, un de ces matins d’hiver où les premières lueurs de l’aube font rougeoyer ciel et nuages.
Des teintes éphémères qui rivalisent avec le faisceau rouge du phare, encore allumé pour seulement quelques minutes, alors que pointe la clarté du jour.
Un telle vision est toujours un atout pour vous mettre dans de bonnes dispositions pour entamer une nouvelle journée …
Direction à présent vers la plage, côté B****assin d’Arcachon, la marée haute était annoncée de bonne heure, avant l’aube à 6h19… à première vue, une heure après, elle commence déjà à se retirer, la laisse de mer avec toutes ces brindilles en témoigne.
Avec des forts coefficients de marée, donc 106 ce jour-là, l’intérêt est d’observer la (très grande) amplitude entre la haute et la basse mer… c’est bien ce que j’ai voulu voir et photographier, avec comme intention, la réalisation de quelques prises comparatives de points de vues identiques. Ainsi présenté, le contraste visuel s’avère d’autant plus frappant.
Quels aspects si différents entre ces deux photos ! Un important écart de hauteur d’eau sur le rivage et une différence de luminosité entre le moment de la Pleine Mer (PM) prise au petit matin et celui de la Basse Mer (BM) photographié le même jour, mais vers 13 heures.
Face à la plage, le regard est aussi attiré par les belles villas dites «de première ligne ». Une situation privilégiée idéale pour contempler le Bassin, en continue. Et pour le promeneur, il est plaisant de les observer : leurs styles hétéroclites, leurs décorations, leurs terrasses aménagées … une observation qui toujours suscite des avis, des commentaires et parfois des envies de privilèges. J’avoue que j’ai un faible pour le style particulièrement tendance des villas à ossature bois.
Mais cet emplacement peut avoir quelques inconvénients lors des grandes marées. L’eau peut monter jusqu’au pied des maisons du front de plage, alors le qualificatif « pieds dans l’eau » n’est plus un atout.
Certains propriétaires prévoient une protection contre ses vagues intrusives. Ici un amas de sable forme une petite dune, là des panneaux de bois font office de barrage, pas sûr qu’ils soient vraiment étanches !
De toutes manières, il faut des coefficients de marée plus élevés que ces jours-ci, au-delà de 110 associés à des vents tempétueux pour redouter l’assaut de la pleine mer. Donc rien à craindre ces jours-ci, mais lors des prochaines grandes marées d’équinoxe, ne sait-on jamais !
Autre(s) vue(s) de la plage du Cap Ferret avec cette perspective où l’on aperçoit le banc de sable du Mimbeau. Entouré d’eau durant la PM ou presque à sec lors de la basse marée.
Cette pointe de sable constitue une petite presqu’île s’étirant sur environ 1500 mètres, elle est attenante à la Presqu’île du Ferret, en quelque sorte c’est une presqu’île de la Presqu’île !
Un banc de sable avec juste quelques arbres, des pins et recouvert aussi d’une végétation rabougrie : yuccas, immortelles … Ce banc de sable délimite une belle « conche » qui se remplie puis se vide à chaque marée. Un paysage à l’aspect si différent selon la hauteur de l’eau, un paysage en mouvement, ce qui lui donne un charme si singulier.
Une double vue de cette C****onche du Mimbeau … avec un soleil qui vient de laisser ces rayons émerger au-dessus de l’horizon. Avec ces premiers reflets lumineux qui se mirent sur les eaux de la marée haute, le panorama a tout pour m’enchanter, photogénique à souhait !
Je me souviens d’une autre pleine mer contemplée ici même … c’était une fin d’après-midi d’hiver où la surface de l’eau de la Conche s’était transformée en un splendide miroir. Pour parfaire le tableau, il y avait en prime cette pinasse, embarcation traditionnelle du Bassin s’il en est.Une composition photographique idéale avec en toile de fond la Dune du Pilat.
En voyant la photo vous pouvez imaginer la satisfaction de l’amateur de photos.
Contempler le rivage n’empêche pas de tourner son regard à l’opposé, vers l’intérieur de la Presqu’île.A la fin de l’hiver et même dès la fin janvier, les mimosas parent de jaune la pinède et les jardin autour des villas. Ajoutez à l’image, les douces effluves parfumées qui embaument les lieux.
Et début mars voilà que les fleurs de mimosas entre en concurrence avec les cerisiers qui à leur tour débutent leur période de floraison … un vrai avant-goût de printemps.
Toujours côté Bassin, toujours la basse mer et un constat : lors d’un coefficient de 106, les eaux se retirent … vraiment très loin, ici, sur plus de 500 mètres. Le marnage a de quoi impressionner.
Les parcs à huîtres et leurs alignements de poches se trouvent ainsi bien à découvert.
Les ostréiculteurs en profitent pour travailler sur place et en avant les manipulations de leurs poches à huîtres, il ne faut pas chômer, la mer va bientôt remonter !
Des huîtres ferretcapiennes dont ils sont particulièrement fiers : leur saveur iodée, leur texture charnue en bouche … véritablement tout pour faire saliver d’envie les amateurs.
Cependant, la filière ostréicole n’est pas vraiment à la fête ces derniers jours … à cause du virus ! mais pas de celui que vous imaginez, non, rien à voir avec le terrible Covid-19. Il s’agit-là d’un autre virus, un norovirus qui a contaminé récemment les huîtres du Bassin d’Arcachon !
Comme la consommation des mollusques éventuellement contaminés peut provoquer de sérieuses toxi-infections alimentaires … la consommation et la vente d’huîtres sont interdites en ce début du mois de mars 2021. Pour combien de temps ? nul ne le sait précisément à ce jour, probablement autour de quatre semaines …
Une contamination qui serait la conséquence des abondantes pluies hivernales et du déversement de cours d’eaux, pas toujours très propres, dans le Bassin d’Arcachon.
Donc pour l’instant la dégustation d’huîtres dans les cabanes et les terrasses, ici, avec une vue imprenable sur la Conche sont désespérément fermées ! Les ostréiculteurs et les amateurs en sont désolés.
Quant aux pêcheurs à pied, eux aussi sont privés de leur passe-temps favori avec ces contaminations. Pourtant, avec un estran si étendu lors de cette (grande) basse marée, la situation serait particulièrement favorable. Mais c’est ainsi avec ces satanés virus !
Nous voici maintenant au fond de la Conche du Mimbeau. Le terme n’a rien de péjoratif, ce lieu possède un aspect très nature. Le fond ou disons plutôt l’extrémité est donc une zone marécageuse où l’eau ne recouvre le sol que lors des pleines mers à fort coefficient. C’est le cas et qui en bénéficient ? Le randonneur et aussi les oiseaux marins.
N’ont-elles pas l’air heureuses toutes ces oies bernaches qui barbotent dans l’eau. Elles sont marrantes lorsqu’elle basculent « cul par-dessus tête » pour plonger bec, tête et cou dans l’eau. Quelle frénésie pour farfouiller sous l’eau.
Ces oies passent l’hiver dispersées sur les eaux du bassin d’Arcachon, des colonies en hivernage qui avoisinent les 50 000 volatiles, autant dire, il y en a un peu partout.
Cette vue ci-dessous a été prise à l’opposée de celle où l’on voit la colonie d’oies bernaches, toujours à marée très haute mais une année précédente. Un plan d’eau qui dégage une plaisante impression de quiétude.
Et la Conche à marée basse en ce début mars ? La voici, un point de vue identique, sans eau mais avec un sol vaseux et tapissé de plantes aquatiques parmi lesquelles les salicornes sont en abondance.
Ici, on est sur l’isthme sablonneux qui relie le banc du Mimbeau à la presqu’île du Cap Ferret. Un chouette coin que j’affectionne particulièrement mais un lieu très fragile. Les courants, le va et vient répété du flux des marées, les tempêtes et les hautes marées très agitées le mettent à mal.
Des travaux sont effectués chaque année à la fin de l’hiver pour renforcer le cordon dunaire avec l’apport de tonnes de sable. L’isthme a également été conforté par une longue barrière girondine puis par des plantations d’oyats, des plantes qui fixent le sable … Ce n’est pas tout, il y a aussi d’énormes pieux enfoncés dans le sable de la plage. Résultat : le cordon dunaire résiste, c’est bien l’essentiel.
Plus loin, le littoral est enroché avec des perrés de protection, ils constituent de véritables digues face à la puissante érosion marine de ces berges situées à l’entrée du Bassin d’Arcachon.
Sur l’autre rive du Bassin, à environ cinq kilomètres à vol d’oiseau (marin bien sûr !) trône la célèbre Dune du Pilat.
Quelques 110 mètres de haut et 3 kilomètres de long. Avec le zoom on perçoit mieux toutes ces minuscules silhouettes qui semblent fourmiller sur ses crêtes et versants sablonneux. Elle en attire du monde cette dune d’exception, plus haute montagne de sable d’Europe. Cet engouement est vraiment justifié, la vue depuis son sommet est sublime.
Je me souviens d’avoir pris cette photo une autre année, ici, sur le banc de sable, c’était au mois de juin. A cette période, des liserons des dunes égayent de leurs fleurs colorées le lieu. En fond, on aperçoit encore la fameuse Dune du Pilat.
Un aspect encore différent du lieu avec ce tapis jaune formé par la floraison des immortelles.