15 jours à Java - Des volcans et des villes

Forum Indonésie

Bonjour,
Nous sommes un couple de retraités de 63 et 58 ans et voyageons en individuel. Cette partie de notre carnet de voyage est consacrée à la découverte de Java en mai 2023.

Un taxi vient nous chercher à notre homestay à Pemuteran à Bali et nous conduit au port de Gilimanuk où un ferry doit nous conduire à Java. Arrivés à la gare une employée nous informe qu’il faut acheter ailleurs ses billets. Catherine repart à pied pour acheter ces billets dans un petit kiosque situé à quelques centaines de mètres. Nous compostons nos billets et nous parcourons des couloirs et des escaliers avant de monter par la rampe des véhicules et de grimper deux étages et nous asseoir.

Nous regardons le spectacle des nombreux ferries qui traversent le détroit large de 5 kilomètres. On nous avait prévenu que Java était différent de Bali. Sur le ferry la majorité des femmes sont voilées car Java est une île où l’islam est fortement implantée. Le ferry part à 10h20. Le temps est nuageux et on n’aperçoit pas les volcans de Java. Le ferry attend à quelques centaines de mètres du port de Ketapang à Java qu’une place se libère comme plusieurs autres ferries. Un bouchon de ferries en quelque sorte. Une première pour nous. La côte apparaît bordée de bâtiments portuaires, entreprises, dépôt pétrolier, port civil et militaire… Plus loin la forêt recouvre les pentes d’un volcan perdu dans les nuages. Notre attente se prolonge. Les ferries semblent plus ou moins en bon état, certains largement décatis. Nous débarquons à 10h35, conséquence du décalage horaire entre les deux îles. Nous allons à la sortie attendre le véhicule envoyé par l’agence qui doit organiser notre visite des volcans. A 11h00 ne voyant aucun véhicule nous commençons à nous inquiéter. Des employés présents nous aident en téléphonant à l’agence. Une trentaine de minutes plus tard une voiture arrive et nous conduit à notre hôtel. Le conducteur nous dit qu’il y a eu confusion avec l’horaire prévu de notre arrivée à cause du décalage horaire. Nous faisons avec lui un dernier point sur les conditions prévues de notre voyage de 3 jours. Demain nous quitterons l’hôtel à 2h15 du matin pour visiter le volcan Ijen. C’est un magnifique hôtel dans un grand jardin avec piscine et vue sur le détroit. Nous en profitons pour nous reposer avant les deux journées chargées qui nous attendent.

C’est le départ de l’hôtel à 2h15 pour le Volcan Ijen. Une voiture avec chauffeur et guide vient nous chercher. Le guide s’appelle Arif et le chauffeur Ali. A cette heure il n’y a pas beaucoup de circulation et peu de monde dans les rues, sauf au marché qui est déjà animé. Le chauffeur conduit prudemment, très prudemment. A sa décharge, la route est étroite, sinueuse et en mauvais état. Après une heure et demi de trajet nous arrivons au pied de l’Ijen qui s’élève à 2300 mètres. Il y a déjà beaucoup de monde. L’accès au volcan est ouvert à partir de 4h00. Le gouvernement indonésien a interdit depuis plusieurs mois la montée de nuit au volcan et surtout la descente dans le cratère pour y admirer les flammes bleues dues aux gaz s’échappant du lac volcanique pour des raisons de sécurité. Nous avions été prévenus lors de notre réservation auprès de l’agence. Nous avons le temps de manger quelques fruits avant de démarrer. Le guide nous informe que la montée dure entre 1h30 et 2h00 et que la pente est souvent raide. C’est un chemin en terre bien praticable. Au début c’est la cohue et certains démarrent en trombe. En bas des chauffeurs proposent de tirer les touristes sur d’étranges engins, des carioles, un siège, deux roues, une barre et des freins. Nous aurons tout au long de notre parcours une pensée pour ces forçats. La montée se fait dans le noir avec chacun sa lampe de poche. Très vite de plus en plus de touristes s’arrêtent sur le côté à bout de souffle. Nous poursuivons à notre rythme. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises au cours de la montée pour admirer le paysage, les différents volcans et au loin les côtes de Java et Bali éclairées. Le jour apparaît peu à peu. Il y a de plus en plus de touristes qui s’arrêtent. Les premiers carioles accueillent leurs clients. Nous voyons ces chauffeurs pousser et tirer avec difficulté leurs engins. Petit à petit une odeur de soufre apparaît, sans pour autant nous incommoder. Peu avant le sommet notre guide nous donne des masques à gaz et les consignes de sécurité.




Enfin après près de deux heures de montée nous atteignons le bord du cratère. En bas, à 300 mètres, nous voyons un lac bleu turquoise d’où s’échappent des volutes de fumée plus ou moins denses. Sur son côté des roches jaunes, du souffre, émettent aussi de la fumée. Heureusement pour nous le vent ne souffle pas dans notre direction. Ce spectacle est irréel et fascinant. Nous ne pouvons pas descendre dans le cratère pour y voir les célèbres flammes bleues. Elles se produisent de nuit et sont le résultat de la combustion du gaz sulfureux. Nous apercevons près du soufre des mineurs. Ils extraient le soufre en le cassant à coup de marteau, le mettent dans deux paniers tenus par un balancier et les remontent au sommet du cratère. Notre guide est un ancien mineur. Il nous décrit leurs conditions de travail. Ils portent souvent 50 kilos de soufre dans leurs paniers et font trois fois le trajet par jour. Avant ce portage manuel se prolongeait jusqu’en bas. Maintenant le soufre est mis en sac et descendu dans les carioles. Ils travaillent surtout la nuit et le matin pour éviter les grosses chaleurs. Il nous indique qu’il y a de moins en moins de mineurs, une centaine maintenant, et que leur salaire bien qu’en augmentation n’est pas élevé. Nous en voyons passer devant nous, portant leurs paniers avec difficulté. Didier essaie de soulever un balancier avec ses paniers pleins, mais n’arrive pas à le décoller du sol. Les sommets entourant l’Ijen sont maintenant éclairés par le soleil. Le panorama est magnifique et nous nous arrêtons un instant pour le contempler. Les nuages s’élèvent plus nombreux du lac et nous mettons un moment nos masques à gaz. Puis c’est la descente moins fatigante. Nous croisons des touristes qui continuent d’arriver et une forte femme dans une cariole tirée par 2 personnes et poussée par une troisième. Nous nous accordons quelques pauses pour admirer le paysage. Nous discutons avec le guide qui est un passionné de football. Arrivés en bas nous mangeons le petit déjeuner préparé par l’hôtel.









Puis c’est le départ vers notre hôtel situé à près de 6 heures de route à côté du Mont Bromo. La route est d’abord sinueuse et en mauvais état. De chaque côté des champs de caféiers s’étendent à perte de vue. Nous voyons de nombreuses femmes cueillir les grains qui sont ensuite mis dans des sacs sur le bord de la route. D’autres cultures sont aussi visibles. Des forêts denses sont également présentes. Mais c’est surtout la présence massive de mosquées toujours de couleurs chatoyantes qui nous frappent, d’autant plus que leurs présences sont annoncées avec force sono par les paroles des muezzins ou des chants, avec parfois de véritables murs d’enceintes devant les mosquées. Une autre caractéristique de ce trajet est la présence du voile chez la quasi-totalité des femmes et même des enfants. Lorsque nous arrivons dans la plaine, les cultures changent avec des rizières partout. Nous avons d’un côté la mer et de l’autre la montagne. Rien de nouveaux pour les femmes et les mosquées. La circulation est infernale avec la présence en plus des deux roues et des voitures, de bus et surtout de camions lourdement chargés et lents. Il roule bien au milieu de la route et chacun les double comme bon lui semble, sur la droite ou sur la gauche.

Nous arrivons à notre prochain arrêt la chute d’eau de Madakaripura. Nous devons nous habiller en conséquence, tongues, bermudas et k-ways. Deux motos nous prennent en charge et nous voilà partis pour un trajet d’une dizaine de minutes. Nous ne sommes pas très rassurés car les conducteurs sont des jeunes impétueux un peu trop rapides à notre goût. A la chute d’eau un guide nous accueille et nous affuble de casques. Une première pour une visite de cascade. Nous nous enfonçons sur deux kilomètres dans une gorge encaissée entre deux flancs de montagnes recouverts d’une végétation luxuriante. Le long du chemin des tuyaux amènent de l’eau fraîche vers la plaine. Le bruit du torrent est incessant. Nous arrivons à la cascade qui fait près de 200 mètres de haut en plusieurs chutes. Nous descendons au plus près dans le torrent et sommes bien trempés. Nous sommes sous une cascade au fond de cette gorge avec ces pentes recouvertes d’une végétation abondante et nous au milieu casqués nous faisant arroser ! On ne s’attendait vraiment pas à ça en venant ici. Apparemment les casques protègent autant des des chutes de pierres que des chutes d’eau. Nous retournons à notre véhicule sans problème.




Puis nous arrivons sans encombre à notre homestay. Le temps s’est gâté. Les nuages sont omniprésents et il pleut, ce qui ne manque pas de nous inquiéter pour notre sortie de demain. Nous terminons cette journée difficile par un repas local et nous nous couchons tôt en prévision d’une journée bien chargée.

Notre dernière journée avec notre agence débute à 2h30 du matin en direction du Mont Bromo. Une jeep nous attend et nous emmène avec notre guide. Le trajet dure plus d’une heure. Progressivement d’autres jeeps nous rejoignent et forment un long cordon de phares sur les routes étroites et sinueuses. La jeep progresse de plus en plus haut et traverse des nuages. Nous commençons à être inquiets. Mais finalement le temps se dégage et nous parvenons à entrevoir les premières silhouettes de volcans. Puis dans un brouillard dense la jeep roule sur un désert de sable avec d’autres jeeps. Nous ne sommes pas très rassurés. Finalement la jeep nous dépose le long d’une route où stationnent déjà de très nombreuses autres jeeps. Notre guide nous amène à un petit restaurant où nous prenons des forces avec du café et des bananes frites. Nous sommes assis sur des petits tabourets autour d’un brasero car il fait froid. Nous nous dirigeons ensuite vers un lieu appelé King Kong View, on ne sait pourquoi. Nous ne sommes pas seuls et des centaines de touristes sont aussi présents. Notre guide nous trouve un emplacement où nous avons une vue magnifique sur la chaîne des volcans qui sont encore dans la pénombre car le lever du soleil est prévu dans une heure. Nous entrevoyons que la zone située en-dessous de nous est remplie de nuages. Ceux-ci progressent comme les doigts d’une main dans les vallées situées en contrebas. En face de nous la silhouette massive d’un volcan émerge. De temps en temps une fumée s’en échappe. Le guide nous précise que c’est le Mont Batok. Devant, des fumerolles s’élèvent en permanence d’un autre volcan, le Mont Bromo. Plus loin on entrevoit une chaîne de volcans avec au milieu le Semeru, le plus haut sommet de Java. Peu à peu le jour apparaît et nous voyons avec plus de précision les différents volcans. Heureusement les nuages ont la bonne idée de rester dans les vallées. Le soleil commence à apparaître à l’horizon et éclaire toute la zone. Le soleil, les volcans, les fumées des volcans, les nuages dans les vallées forment un spectacle éblouissant. Nous n’arrêtons pas de prendre des photos et de faire des vidéos. Le paysage évolue constamment avec les nuages qui progressent ou reculent et le soleil qui monte petit à petit dans le ciel.







Notre guide nous indique qu’il est temps de quitter ce spectacle pour retourner à la jeep qui doit nous amener au Bromo. Nous faisons le chemin inverse en compagnie d’autres jeeps. C’est à nouveau la course sur la mer de sable pour arriver à un lieu où des échoppes sont installées. De très nombreuses jeeps sont garées. Des chevaux attendent des clients. La visibilité est faible. Nous voilà partis à pied en direction du Mont Bromo sur une mer de sable et de cendre, une espèce de transhumance de touristes et de chevaux. La visibilité est toujours aussi mauvaise. Nous traversons une sorte de lit de rivière asséché. Notre guide nous précise qu’elle correspond à une ancienne coulée de lave. Plus loin nous passons entre deux murs de cendres déposées au fil des éruptions. Les nuages s’effilochent et en arrivant au pied du cratère du Bromo le ciel tout bleu apparaît. Il nous faut maintenant monter 250 marches pour atteindre le bord du cratère. Nous n’avons pas trop de problèmes pour les gravir, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. En haut le spectacle du cratère est époustouflant, fascinant. Un grondement permanent se fait entendre du fond du cratère d’où s’échappent des fumerolles. Nous sommes envoûtés par le spectacle que nous offre la nature. En nous retournant nous avons une vue magnifique sur les autres volcans et sur la mer de nuages qui recouvre la mer de sable. Nous nous attardons au sommet pour profiter au maximum de cette vue. Il y a foule et tout le monde veut prendre les mêmes photos au même endroit. Toute la région est baignée par le soleil. Mais le temps est changeant. A notre descente des escaliers les nuages envahissent les sommets. Nous retournons à notre jeep et les nuages ont disparu et les volcans sont à nouveau visibles. Notre jeep se fraie un chemin parmi les centaines de jeeps présentes.







Le retour à notre homestay est plus calme. Nous avons le temps d’observer les paysages. Des cultures en terrasses s’étagent pratiquement jusqu’en haut des pentes des montagnes. On y voit des cultures de légumes, choux, oignons, pommes de terre, tomates, salade… Après un petit-déjeuner notre voiture prend la direction de Surabaya. En cours de route on peut apercevoir les volcans que nous avons pu admirer ce matin. La ville de Surabaya est la deuxième plus grande ville d’Indonésie. De nombreux gratte-ciels sont visibles jusque dans le centre-ville. Nous arrivons cinq heures avant le départ de notre train. Nous quittons notre guide et notre chauffeur qui nous ont bien aidé à réaliser ce voyage enchanteur. Nous commençons par valider nos billets achetés sur internet. Il nous faut l’aide de jeunes pour y parvenir. Dans quelques heures nous prendrons la direction du centre de Java.


A suivre

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Notre train part à 17h30 de Surabaya en direction de Surakarta (Solo) C’est la première fois que nous prenons un train en Indonésie. Il y a beaucoup de personnel dans les gares et dans les trains. Les quais sont à la hauteur des portes des trains dans toutes gares. Pour passer d’un quai à un autre il faut traverser les voies sous la direction du personnel. C’est un train moderne. Nous avons largement de la place pour mettre nos sacs à dos parterre et nos gros sacs à roulettes au-dessus de nous. Les sièges sont confortables. Un agent passe et nous pouvons lui acheter deux repas tout à fait corrects. Il roule à vive allure et 3 heures après nous arrivons. Un taxi nous conduit à notre homestay. Nous nous couchons rapidement car ces deux journées aux volcans nous ont fatigué.

Le lendemain matin le propriétaire du homestay nous dépose devant une boutique qui vend des batiks. C’est un vieux bâtiment hollandais magnifiquement restauré du sol au plafond. Il présente une extraordinaire collection de batiks et de vêtements confectionnés à partir de batiks. Catherine furète dans tous les rayons et finit par acheter plusieurs batiks. Nous continuons à nous promener dans les petites rues de ce quartier bien entretenues. Elles sont agrémentées de nombreuses plantes. De nombreux magasins de batiks sont installés ainsi que quelques petits restaurants. Tout est calme loin du tumulte des grandes rues. Il n’y a que le passage de quelques scooters. Des touristes déambulent et se prennent en photos devant les petites maisons de toutes les couleurs. Elles sont souvent anciennes avec des colonnades sculptées. Toutes ces petites rues sont fermées par des grilles le soir.






Nous finissons par poursuivre notre chemin vers un autre quartier. Le propriétaire du homestay nous a indiqué un petit restaurant typiquement local. Nous nous installons devant un petit comptoir avec une vitrine présentant les plats. Nous faisons notre choix et nous nous régalons pour un prix dérisoire.


Nous allons ensuite vers le Palais Pura Mangkunegaran situé dans un parc. Sous une halle des musiciens attendent pour jouer ainsi que des danseurs. Le Palais est malheureusement fermé pour cause de spectacle. Un peu plus loin nous allons au Pasar Triwindu. C’est un marché aux puces. Nous arpentons ses allées. On y trouve de tout, des marionnettes anciennes, des tampons pour tissus, des casques, des statues de toute sorte, des jouets, de la vaisselle… Nous y achetons un tampon pour tissu qui sera du plus bel effet sur un mur.



A la recherche d’un distributeur de billets, nous aboutissons dans une rue où de nombreuses peintures murales de toutes sortes sont visibles. On y rencontre des personnages publics, des héros de bandes dessinées ou des œuvres imaginaires. Elles recouvrent également les volets des magasins. Le spectacle est saisissant et nous en oublions presque notre recherche d’un distributeur.








Nous nous arrêtons dans un restaurant avant d’aller voir un spectacle qui nous a été recommandé par le propriétaire du homestay. De curieuses sculptures agrémentent ce restaurant.



Il se met brutalement à pleuvoir à verse. La pluie se prolonge et nous demandons au personnel de nous appeler un taxi. Il est difficile d’en avoir un car tout le monde semble avoir eu la même idée que nous. Nous finissons par obtenir un taxi qui nous conduit à la salle où se déroule un spectacle de théâtre dansé. La première partie est une danse avec des femmes et des hommes en costumes traditionnels. Ils sont accompagnés par un orchestre constitué d’instruments de musique indonésiens, de chanteuses et d’un récitant. Le spectacle est aussi dans la salle où les spectateurs sortent et rentrent, bavardent avec leurs voisins, consultent leurs téléphones. Nous trouvons le temps un peu long. Puis lui succède un spectacle qui met en action quatre hommes qui dansent, chantent et jouent la comédie. Toutes les situations sont forcées à l’extrême par ces acteurs caricaturaux. Ils n’hésitent pas à descendre dans la salle, à s’en prendre à l’orchestre pour le plus grand bonheur des spectateurs qui chantent avec eux ou prennent parti. Nous rions aussi, bien que ne comprenant pas le fond de l’histoire. Nous quittons le théâtre après cette partie. Nous marchons dans la rue à la recherche d’un taxi, mission impossible car ils n’ont pas de signalétique particulière. Finalement nous nous rabattons sur un becak ou cyclo taxi. Il nous conduit rapidement à notre Homestay. Nous avons trouvé cette ville très agréable à visiter et les habitants chaleureux dans leur accueil.




Notre dernière journée à Solo commence par une visite au Kraton de Surakarta. C’est le palais des souverains de Solo. C’était le centre de la vie royale dans le passé. Il y a une tour originale avec une horloge du sommet de laquelle le roi pouvait observer ses sujets. Il ne reste pas beaucoup de bâtiments de ce Kraton. Le plus beau pavillon sert pour des réceptions. Il y a aussi la salle de réception avec le trône, mais on ne peut y accéder. Nous assistons à une parade de quelques soldats en uniforme ancien qui viennent saluer le trône du roi. Puis c’est la visite du musée avec l’assistance d’un guide. Nous y voyons des portraits des différents rois et de leurs familles. Certains avaient plusieurs épouses et plusieurs dizaines de concubines. Quant à leurs descendants ils se comptaient par centaines. Le Musée comporte comporte également des objets ayant appartenu à la famille royale, poteries, verrerie, ombrelles, calèches, coffres, marionnettes.






Nous prenons ensuite la direction du Pasar Klewer, un marché spécialisé dans les batiks sous toutes leurs formes. Des centaines de petites boutiques sur deux niveaux. Il y a l’embarras du choix. Tous les vêtements et tissus ont des couleurs chatoyantes. Nous y passons un certain temps à acheter des souvenirs ou cadeaux.



Nous allons à travers les petites rues vers le Musée Radya Pustaka. C’est un petit musée, gratuit, qui renferme une collection d’anciennes marionnettes plates en cuir, des instruments de musique traditionnels, des armes, des sculptures en pierre provenant de temples hindous, des kriss. La visite est rapide mais intéressante.






Puis c’est la direction de la maison de Danar Hadi. Installé dans une demeure coloniale. C’est un exceptionnel musée consacré au batik. Le Musée contient 11000 batiks, le plus souvent anciens. Plus de 1000 sont visibles dans le musée et nous le visitons avec un guide qui fournit d’intéressantes explications sur l’histoire et la signification des batiks. Il y a des batiks pour les hommes ou pour les femmes, pour la famille royale, pour les dignitaires. On trouve aussi des batiks différents pour chaque profession. Ils ont des motifs différents selon les régions, Solo, Yogyakarta, Jakarta. On y voit des batiks créés par les Hollandais du temps de leur occupation. Certains batiks sont d’une finesse exceptionnelle et peuvent demander 4 années de travail pour 7 personnes. On imagine le prix d’une telle œuvre ! On sort de ce musée émerveillés et plus riches. Malheureusement aucune photo n’est autorisée.

Nous nous dirigeons vers le quartier de notre homestay pour y poursuivre nos visites lorsqu’un violent orage s’abat sur la ville. Nous entrons dans un café. Nous allons y attendre plus d’une heure que le beau temps revienne en consommant un cappuccino froid. Il est trop tard pour poursuivre nos visites et nous regagnons notre homestay en déambulant au hasard des rues. Comme les jours précédents nous avons marché plus de 10 kilomètres.





Le 8 mai nous prenons le train pour Yogyakarta. Nous sommes en classe économique. C’est confortable, même s’il y a moins de place pour allonger ses jambes. 45 minutes plus tard nous arrivons à destination. Pour atteindre la sortie nous devons traverser un train ! Un taxi nous amène à notre homestay. C’est une maison traditionnelle javanaise. Notre chambre donne sur un bassin avec des poissons.

Nous prenons ensuite un becak motor ou tricycle motorisé qui nous conduit vers le Pasar Beringharjo, le principal marché de la ville. D’un côté on y vend des fruits, des légumes, des épices et on y trouve des petits restaurants locaux. De l’autre des centaines de petites boutiques vendent des saris, des batiks et des vêtements. Nous nous promenons parmi tous ces boutiques. Nous sommes régulièrement sollicités mais jamais avec agressivité.

Nous sortons de ce marché pour entrer dans un magasin de 3 étages connu pour la qualité de ses batiks. Nous parcourons les allées au milieu des rayons remplis de batiks tous plus colorés les uns les autres. Nous y faisons quelques achats. Nous regardons une femme qui fabrique un batik. Elle met délicatement de la cire par petites touches comme réserve de teinture. Le travail est lent et minutieux et nous n’imaginons pas le temps qu’elle va mettre pour une seule couleur. Nous montons au dernier étage pour manger. Le soir un spectacle de transformistes s’y déroule.



Nous passons le reste de l’après-midi à nous promener sur cette grande rue. Il y a beaucoup de monde qui fait comme nous et aussi de nombreux touristes occidentaux. Notre balade est ponctuée des appels en provenance des nombreuses mosquées présentes aux alentours. L’atmosphère est paisible. Des familles se promènent, des musiciens se produisent, des vendeurs ambulants proposent différents objets. Il y a de très nombreuses boutiques qui vendent des batiks, des restaurants ou cafés, des magasins vendant des friandises. Nous nous laissons tenter par de petits palets fourrés au chocolat et à la pâte d’amande. Un délice ! Nous entrons dans plusieurs boutiques pour fureter autour des batiks qui nous fascinent toujours autant avec leurs multiples couleurs et motifs. Nous finissons notre journée par un repas dans un petit restaurant. Nous rentrons de nuit avec un becak motor. Il roule lentement et nous avons le temps de regarder la ville vivre.








La journée suivante est chargée avec la visite de deux temples. Un van vient nous chercher à notre homestay. Nous sommes une dizaine, tous étrangers, français, québécois, hollandais… En 1h15 le van nous conduit au temple de Borobudur. C’est le plus grand temple bouddhique du monde. Il a été construit aux VIIIe et IXe siècles. Il a été abandonné peu de temps après sa construction et recouvert de plusieurs mètres de cendre suite à des éruptions volcaniques. Il a été redécouvert au XIXe siècle. Il est construit en pierre volcanique, l’andésite et est situé dans un magnifique parc au sommet d’une petite colline ce qui renforce encore sa grandeur. Il a la forme d’une pyramide composée de 6 terrasses carrées surmontées de 3 plateformes circulaires. En haut sont situées plusieurs stupas. Plusieurs centaines de statues ornent ce temple. De nombreux bas-reliefs finement sculptés figurent sur ses différents côtés. On compte plusieurs milliers de panneaux décoratifs ou narratifs. Ce n’est ni un temple ni un sanctuaire. C’est plutôt un monument sacré destiné à favoriser l’ascension spirituelle du croyant. On passe plus d’une heure à faire le tour de cet édifice qui ne nous laisse pas indifférent. Pour sortir il faut se lancer à travers un véritable labyrinthe d’échoppes vendant toutes sortes de souvenirs. Plusieurs chemins se recoupent et on finit par désespérer de trouver la sortie. Il doit y avoir des centaines de boutiques et peu de clients qui ont plutôt hâte de trouver la sortie. Finalement on arrive à trouver la sortie, mais une expérience qu’on espère ne pas à avoir à renouveler.






Puis le van démarre pour le deuxième temple de la journée, le temple hindouiste de Prambanan. Il fut édifié en deux siècles à partir du milieu du IXe siècle. Il est situé au milieu d’un agréable parc verdoyant. Le complexe est constitué de nombreux temples de toute taille qui ont beaucoup souffert du séisme de 2006 et des milliers de pierres sont visibles, entassées autour des temples. L’enceinte extérieure contient les restes de près de 250 temples, seuls quelques-uns sont encore debout. Les temples les plus importants sont situés dans une cour centrale plus élevée. Ces temples sont caractérisés par leurs tours en forme d’épis de maïs. Le plus grand temple d’élève à près de 50 mètres. On peut y pénétrer par un escalier en pierre pentu pour y voir une imposante statue de Shiva haute de 3 mètres. La base du temple est ornée d’une série de bas-reliefs relatant l’épopée du Ramayana. Cinq autres temples de plus petite taille, mais néanmoins imposants entourent ce grand temple. Ils sont tous constitués de la même façon. On peut y pénétrer pour trouver des divinités hindoues, Brahma, Vishnu, Ganesh. Les bas-reliefs racontent aussi des épisodes du Ramayana. Sur les pentes des temples on retrouve de nombreuses statues de nymphes ou d’animaux. Comme tous les temples hindous il faut passer beaucoup de temps pour déchiffrer toutes les fresques. Nous ressortons en passant entre les échoppes de souvenir. Mais elles sont beaucoup moins nombreuses et on voit vite le bout du tunnel. Notre van nous ramène directement à notre homestay.









Notre deuxième journée commence par une visite au Musée Affandi. C’est un peintre et un sculpteur excentrique connu dans le monde entier. Il a participé à de nombreuses expositions dans le monde, dont la France, et a reçu de nombreuses distinctions. Il est enterré avec sa femme dans un coin de ce musée. Il a appris seul à peindre. Il a conçu lui-même les plans des différents bâtiments du musée, de sa maison dont les toits ressemblent à des feuilles de banane, de sa piscine et du jardin. On est tout de suite plongé dans son univers avec des statues d’Affandi, des sculptures colorées sur les murs, des bâtiments respectueux des traditions locales. Nous visitons les différentes salles qui exposent ses peintures d’un style classique dans un premier temps. Il y peint de nombreuses femmes exprimant différents sentiments. Puis il se tourne vers le style expressionniste. Il ressentait plus de liberté à peindre avec ses mains ou en pressant les tubes de peintures directement sur la toile. Dans une salle des œuvres de sa femme et de sa fille sont exposées. Dans un coin un escalier métallique a des marches en forme de main. Nous poursuivons notre visite et une personne âgée en fauteuil roulant attire notre attention. C’est la fille d’Affandi. Elle peint un grand tableau représentant le siège du gouvernement de la nouvelle capitale agrémenté de dessins rappelant les coutumes indonésiennes. Un mélange très étonnant. Elle nous offre un café et des beignets de fruits. Nous avons une discussion sur notre voyage en Indonésie et ses différents voyages en Europe. Elle apprend que nous sommes français et nous parle des voyages de son père en France et de ses peintures de paysages français. Elle a visité aussi la France. Elle nous demande de photographier un tableau qu’elle n’a pas eu le temps de finir et qui représente en partie le centre Pompidou. Elle nous demande de lui envoyer une photo du centre Pompidou récente afin qu’elle puisse terminer sa peinture. Nous sommes très touchés par sa demande et lui promettons de le faire. Nous quittons le Musée après une visite sympathique et originale.












Puis nous allons visiter un deuxième musée, le Sono-Budoyo Museum. C’est un bâtiment plein de charme qui présente une collection d’objets d’art javanais. On y trouve une première partie historique sur les objets utilisés ou produits au fil des siècles. Puis dans les différentes salles sont exposés des marionnettes, masques, kriss, batik, statues hindoues, œuvres provenant d’autres îles, portes, lits à baldaquins, costumes, vaisselles, armes. Les objets présentés sont accompagnés de fiches permettant de comprendre leur finalité. C’est un musée bien agencé, pédagogique, avec des vidéos explicatives et des parties interactives. Nous avons beaucoup apprécié ce musée.










Nous passons quelques temps sur la rue principale de la ville toujours aussi animée et allons à pied vers des bâtiments que nous avions repérés ce matin. Ce sont d’abord plusieurs maisons ressemblant à des maisons des Pays Bas. Le bas des maisons a été transformé en échoppes. Derrière on peut voir un bâtiment très étrange. Il ressemble à une église avec une grande croix et une grande statue de Jésus sur la façade. Mais il est composé de plusieurs parties différentes, une de style art nouveau, une autre style château avec tour et créneaux, une autre style gothique avec plusieurs clochers. C’est très surprenant et délirant. Nous cherchons à y entrer sans succès, le porche étant bouché avec des planches. Il semble abandonné depuis plusieurs années. Apparemment c’était une maison d’habitation construite dans le but de ressembler à une église !! En face on voit un petit fortin blanc et trapu avec plusieurs tourelles. Construit par un sultan pour défendre le palais, il a été détruit par les anglais, puis restauré à l’identique il y a quelques années. Après cette journée bien remplie un becak motor nous ramène au homestay.



La dernière journée de notre séjour commence par une visite au Kraton. C’est le nom donné au palais du sultan de Yogyakarta. Autour du Kraton s’étend une sorte de village “royal” composé de maisonnettes et de jardins et ceinturé par un mur qui le séparait du reste de la ville. Nous parcourons les ruelles de ce village. C’est calme et les maisons sont pimpantes. Il n’y a pas de constructions récentes. Il a été construit au 18ème siècle. Dans la première cour une séance de marionnettes wayang se joue . Nous nous asseyons. Il y a un rideau éclairé par derrière et on voit les ombres des marionnettes. Un orchestre d’instruments traditionnels, le gamelan, et des chanteuses et chanteurs accompagnent un narrateur. De temps en temps une marionnette bouge. Nous trouvons le temps long car nous ne comprenons pas l’histoire et tout nous semble lent. Nous allons sur le côté de la scène et nous voyons qu’une seule personne parle et bouge les marionnettes. D’autres personnes derrière attendent on ne sait quoi et semblent plus intéressés par leurs smartphones. Nous pouvons voir les différents instruments de musique en action. Des musiciens regardent leurs smartphones et un fume !




Nous pénétrons par une grande porte dans une cour imposante où sont situés les principaux bâtiments. On y trouve un petit kiosque à musique de style européen avec des vitraux finement décorés. Au centre une salle de réception comporte un sol en marbre, les vitraux colorés et des colonnes en teck sculptés. On ne peut y aller comme dans certains bâtiments car la famille royale y habite toujours. Tous les bâtiments sont ouverts sur l’extérieur et leurs façades, colonnes et toits sont colorés. Nous nous promenons dans de petites cours et visitons plusieurs musées. Dans le premier on trouve une exposition sur les plantes et les épices, une présentation de différents tecks, des jeux anciens. Dans le second on trouve différentes pièces d’argenterie et de vaisselle du palais. Le plus important musée est fermé pour travaux.








Nous quittons le palais en direction du Taman Sari, un site construit au 18ème siècle. Il comprenait un jardin, un fort, un lieu de repos, des bassins en plein air et une mosquée souterraine. Seuls les bassins et la mosquée sont visibles. Le lieu des bassins, bien restauré, est surprenant. On y pénètre par une imposante porte qui donne sur deux bassins. On apprécie la fraîcheur de l’eau car il fait très chaud. A chaque extrémité des bassins des bâtiments permettaient de se reposer. Une porte mène vers autre bassin avec en escalier en pente douce permettant d’accéder au bain. L’atmosphère est paisible malgré les visiteurs. Un bâtiment à deux étages permet d’avoir une magnifique vue sur mes bassins. Au rez-de-chaussée une pièce avec un ban sculpté devait servir de hammam.






Nous quittons ce lieu paisible en direction de la mosquée souterraine. Nous y allons par des ruelles étroites bordées de maisons, boutiques de batik, cafés. On est loin du tumulte de la ville. On passe par un tunnel et on débouche devant la mosquée. Elle est fermée depuis le covid nous explique un habitant. Nous sommes déçus car cela semblait être un lieu unique. C’est une mosquée circulaire en pierre avec une voute pointue. C’est massif, solide. On ne voit pas grand-chose à travers les fenêtres. Un peu plus loin les ruines d’un fort surgissent et il est aussi impossible d’y accéder






!

Nous décidons de regagner le centre-ville pour nous désaltérer. Il fait de plus en plus chaud et lourd et un orage finit par éclater. Les arcades de la rue principale permettent de nous promener. Nous finissons par décider de rentrer à notre homestay. Nous prenons un becak motor qui installe une bâche qui nous protège de la pluie. Nous terminons cette dernière journée en Indonésie dans un restaurant végan.



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Demain nous nous envolerons pour un nouveau pays, la Malaisie.

Bonjour,
Je suis en train de préparer notre voyage à Java cet été avec mon mari et nos 4 grands enfants. Je suis intéressée par votre récit de voyage à Solo car on trouve peu d’information sur cette ville. L’avez-vous appréciée ?
Pouvez-vous m’indiquer le nom de votre homestay là bas ?
Merci d’avance,
Sophie

Bonjour,
Nous avons apprécié la ville de Solo. C’est une ville à caractère humain plutôt calme où il fait bon se promener à pied. Notre homestaY réservé par l’intermédiaire de Booking s’appelle “Doeloerkoe Homestay”. On a payé 19€ par nuit pdj compris. Elle est située à une quizaine de minutes à pied du centre ville. Elle est propre et confortable. Le propriétaire est très accueillant et nous a aidé à organiser notre sèjour et la suite de notre voyage.
Bon voyage.
Didier

Bonjour,
Je vous remercie pour votre réponse et vos conseils qui nous aident bien.

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