CARAïBES : Île de SAINT-MARTIN, festive et gustative en novembre

Forum Saint-Martin

Tout au long de l’année, c’est la fête sur la petite île franco-néerlandaise de Saint-Martin. Mais au mois de novembre, les festivités locales se font célébrations et en fanfare le 11 lors du St Martin Day ; ensuite ce sont les douces saveurs de l’île qui sont mises à l’honneur lors d’un fameux Festival annuel de la Gastronomie.

En 2024, la vedette phare choisie pour ce rendez-vous culinaire était la guawaberry : une baie tropicale traditionnellement utilisée sur l’île pour la préparation de liqueurs et de cocktails … mais on va le constater, pas seulement.

Voilà le menu de ce récit. Place maintenant à la présentation de ces festivités de novembre, toutes authentiquement saint-martinoises …

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Tous les 11 novembre, en France métropolitaine, le jour est dédié à commémorer l’Armistice de la Première Guerre Mondiale, sur l’île française de Saint-Martin, de la même façon un hommage est rendu aux victimes de 14-18 mais cette célébration autour du Monument aux morts de Marigot, la petite capitale, a lieu la veille, le 10, étonnant n’est-ce pas ?
Le motif de cette originale anticipation, le voici : à Saint-Martin, la tradition veut que le 11 novembre soit essentiellement consacré à fêter la St-Martin ! Souvenir de la date de découverte de ce confetti des Caraïbes par Christophe Colomb. C’était il y a bien longtemps, en l’an 1493, précisément un 11 novembre et le célèbre navigateur de baptiser le territoire du nom du saint du jour.

Mais revenons plutôt aux festivités organisées maintenant ce jour-là.
Saviez-vous que l’île de Saint-Martin a une singularité unique au monde ? Il s’agit de la plus petite île (env. 15 kms sur 13 ) habitée et partagée entre deux pays : la France au Nord et au Sud, la Hollande.
En signe d’amitié et d’union, pour cette journée anniversaire la fête réunie désormais les communautés des deux nations de l’île.

En tous lieux et même sur les voitures de particuliers, des drapeaux flottent au gré des alizés. Trois drapeaux : celui de la France et de Sint Maarten la hollandaise … et le troisième au centre, en jaune et vert ? C’est celui de l’Unity Flag ; un témoin de la volonté de fraternité de tous les saint-martinois. Quant à la devise qui l’accompagne, elle est symbolique : « One island, one people, one destiny ».

En cette matinée du 11 novembre, nous voici dans la petite ville de French Quarter : « Quartier d’Orléans », en français.
Située du côté Est de l’île et à l’écart des lieux touristiques, la localité présente un aspect antillais très authentique et surtout … c’est en ce lieu qu’était fêtée cette année 2024 la St Martin.
Alternativement d’une année à l’autre ces festivités du 11 novembre se déroulent soit dans la partie hollandaise, soit du côté français. et donc en 2024, c’était le tour de Quartier d’Orléans dans le secteur français.

Souvenirs …
Les officiels et VIP des deux territoires sont attendus ici pour le défilé, pour des discours ventant l’amitié et pour partager avec la population le côté festif, vin d’honneur, repas …
Cependant, en ce mois de novembre 2024, une invitée non souhaitée à l’origine est venue se joindre à la fête : tôt dans la matinée, des intempéries avec coups de vent et pluies diluviennes ont « noyé » une grande partie de l’île ! C’est ainsi en cette saison sous les Tropiques, des averses certes, mais de longues périodes ensoleillées qui font vite oublier ces incontournables « douches » tropicales.
Bref, la rumeur a un temps couru parmi les spectateurs, le défilé sera annulé … mais par chance, le temps s’est amélioré au fil de la matinée et le défilé a bien eu lieu.

Un défilé qui prend ici une tournure d’une parade presque carnavalesque.
Pour cette fête, défilent un ensemble de groupes plutôt hétéroclites : des troupes pseudo-militaires en uniforme avec par exemple ces effectifs de la police de Sint Maarten la néerlandaise mais aussi des danseuses en robes traditionnelles … sans oublier certains participants aux tenues chatoyantes et pour le moins originales.

Une parade, assurément haut-en-couleurs … avec en évidence les teintes de l’Unity Flag. Même le Président Mussington de la Collectivité de Saint-Martin s’est mis au diapason avec une singulière chemise jaune et verte. Elle contraste avec les classiques costumes-cravates sombres des autres officiels à l’image de celles des Gouverneur et Premier ministre de Sint Maarten !
Par précaution, on le voit sur les photos, tous les VIP sont bien à l’abri sous une tente ou sous des parapluies. Les ombrelles ne sont pas (pour le moment) de cette fête … si bien arrosée, si l’on peut dire avec un brin d’ironie !

Une parade, en musique … Fanfares, percussions et rythmes tropicaux de carnaval avec pour certains groupes un arrêt devant la tribune officielle, histoire de saluer et de distraire les autorités alignées en rang d’oignons.

Parmi les groupes, celui de cette association se fait remarquer. L’image de l’avenir pour cette île et ses deux territoires : Generation New Status STM.

Afin d’être complet, signalons que ces festivités avaient débuté plutôt par un dépôt de gerbe au pied de la stèle marquant la frontière (toute virtuelle) entre les deux parties de l’île et par une célébration œcuménique dans une église de la ville.

Et ce 11 novembre festif et coloré de se poursuivre toute la journée … allocutions, remises de décorations, repas autour de ces tables pavoisées pour les invités …

… et pour la population autour des stands et des grills installés sur la place.

Quant à la musique, elle sera bien sûr très présente avec des musiciens jouant sur une scène … à vous d’imaginer les décibels.

Ces célébrations du St Martin Day ont bien entendu fait la « Une » de l’actualité locale comme l’autre évènement du mois, le Festival de la Gastronomie.

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Premier rendez-vous avec le Festival de la Gastronomie de Saint-Martin, une visite en soirée au Village Gastronomique installé en plein centre de Marigot.
Sur l’écran lumineux à l’entrée de ce village éphémère s’affichent les vedettes de l’édition 2024. Non, ce ne sont pas des ballons multicolores qui scintillent … mais des fruits présentés en grand format. Des jaunes, des rouges et des noires, il s’agit de baies de guavaberry, une plante exotique, traditionnellement utilisée sur l’île pour élaborer des boissons avec du rhum.
Ce Festival est l’occasion pour les chefs des restaurants de l’île de mettre en avant tout leur savoir-faire et leur expérience culinaire.
Le challenge ?
D’abord, concocter des recettes inventives en utilisant cette année des baies de guavaberry, puis les proposer aux amateurs dans les stands de ce « village » et bien sûr également sur les cartes de leur propre restaurant.
Deuxièmement, ces cuisiniers vont soumettre leurs créations à un jury de chefs internationaux dont certains sont auréolés d’étoiles.
Un vrai défi car chaque année la compétition s’avère exigeante et il faut compétence et réussite pour figurer en haut du classement. A la clé, il y a des titres convoités avec la désignation des meilleurs talents et de la meilleur table de l’île. On l’imagine, c’est une très belle promotion.

Sur la place, le long des allées sont alignés les stands des participants. Une trentaine avec plusieurs catégories : cuisine gastronomique ou créole authentique, restaurant de plage, de ville et même resto-barbecue ou encore food-trucks.
Derrière les fourneaux, les grills, les poêles et casseroles … tout ce petite monde s’active sous la direction des cuisiniers représentants les participants au concours.

Et entre les stands, barnums et cuisines de plein air … des visiteurs attablés et occupés à déguster les plats. Les échanges vont bon train dans une ambiance de bonne humeur communicative.
En bonne place, proche de l’entrée et comme il se doit honneur au stand Colombier Tradition, les spécialistes sur Saint-Martin des liqueurs à la guavaberry.

Comme de nombreux passants, cet étal nous incite à observer avec envie les fameuses bouteilles. Déguster avec les seuls yeux n’est pas suffisant pour satisfaire les futurs clients ! Aussi, la dégustation proposée ne se refuse pas. Une première gorgée de liqueur guavaberry rouge … plaisante au palais avec ses saveurs acidulées et fruitées s’harmonisant très bien avec le goût du rhum. Mais bien sûr, une mention spéciale pour la liqueur vieillie 5 ans d’âge, si agréable aux papilles.
Un apéritif qui nous ouvre l’appétit, le moment pour nous de nous mettre à table. Mais d’abord, place au choix du menu.
A flâner de stand en stand et à parcourir en détail les cartes affichées … on hésite, un peu et même beaucoup avant de se décider et donc de passer commande.
Allez, en guise d’entrée goûtons ces « gâteaux ». Des gâteaux de … crabe, croustillant et à la guavaberry, « pour donner une note fruitée à ces bouchées » nous dit la sympathique serveuse.

Une entame salée, acidulée et épicée proposée par le stand « Océan 82 » d’un des restaurants situés à Grand Case.
La suite ? Le plat principal nous fait opter pour une valeur sûre de « Chez Ginette », le restaurant qui l’an passé à remporter la 1ére place du festival 2023 dans la catégorie restaurant authentique.

Cette fricassée de lambis (coquillages tropicaux appelés aussi conques) à la guavaberry à de quoi séduire. Bien présentée avec son accompagnement de riz créole et de bananes plantains dorées. Côté saveur, nous ne serons pas déçus … comme ensuite par notre dessert.

Un joli macaron fourrée avec de la confiture de … vous l’avez deviné, guavaberry ! Excellent, des textures qui s’harmonisent entre le craquant biscuit et la fondante confiture si parfumée. Ce dessert était réalisé par le food-truck « Le Claquettes Chaussettes » heureux vainqueurs l’an passé dans leur catégorie. D’ailleurs, cela ne passe pas inaperçu, les propriétaires en sont fiers et l’affichent en grandes lettres sur leur truck.
Après la dégustation de leur singulier macaron et en passant leur signaler mon appréciation, les voilà tout sourire. Parfait, pour la photo souvenir.

On n’y avait pas fait attention, tout occupé à nos dégustations, mais pendant ce temps le ciel de la nuit tropicale s’était peu à peu ennuagé … vous imaginez la suite : une subite averse tropicale, en fait des trombes d’eau ! Elles vont un peu gâcher les minutes qui vont suivre.

Tous aux abris ! Vite, il faut trouver un coin protégé sous une tente. Parfait, ce barnum va faire l’affaire. Seulement, en quelques secondes il sera pris d’assaut, on se trouvera un peu à l’étroit pour patienter. Finalement cela incitera à parler, entre autre, de la pluie et du beau temps (à venir ?) avec nos voisins d’abris.
Les chaises, les tables comme les stands sont tout de suite désertés sous un tel déluge. Pour tenter de conserver une atmosphère festive plus qu’humide, c’est la musique qui prend le relais. Sono à fond, sur le scène les musiciens de jouer à tue tête !

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Si à la mi-novembre l’agglomération principale de l’île a son village gastronomique, la vraie capitale culinaire de l’île se trouve à Grand Case. Ce gros bourg est renommé pour la qualité de ses restaurants et de ses chefs.

Bref, ce serait trop long et fastidieux de les citer tous … sur cette vue on peut apercevoir une des adresses prestigieuses parmi les bonnes tables de cette localité. Il y en a bien d’autres … cuisine créative et inventive, spécialités internationales et bien entendu cuisine traditionnelle créole, elle y est bien représentée jusque dans les « Lolos » en bord de plage. Ce sont ces petits établissements avec terrasses et cuisines en plein air où l’on peut se restaurer « local » avec principalement des grillades : poulet, ribs, poissons et langoustes !

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Passons sur la côte Est, près de la superbe plage de la Baie Orientale (BO). Sur la petite place du village, les terrasses des restaurants sont une invitation.

Chaque année lors du Festival de la Gastronomie plusieurs plusieurs restaurants de la BO participent au challenge et leurs chefs d’élaborer des menus en travaillant le thème de l’année. Ainsi en 2024, la baie du guavaberry était mise à toutes les sauces, des entrées aux desserts.
Les propositions s’avéraient toutes alléchantes … Pour le choix d’une table, laissons nous guider par la description des plats proposés et la notoriété du restaurant.
Parmi les « tables » de la Baie Orientale, « Le Petit Bistrot », est une valeur sûre, l’adresse avait remporté en 2023 la première place dans sa catégorie (City Star). Prenons place, le prix obtenu est un gage de qualité.
Lire le menu vous met immédiatement en appétit en vous émoustillant les papilles mais à défaut de déguster, jugez le libellé des plats et leurs ingrédients et regardez les photos …

Ballotine de volaille farcie aux champignons et guavaberry cuits en basse température, gratin dauphinois parfum guavaberry, émulsion champignons et jus de volaille à la guavaberry (dans le petit pot en haut à gauche). Un ensemble délicieux aux douces notes acidulées et épicées.

De quoi saliver encore avec ce dessert : ganache montée à la coco, parfum de vanille et zeste de citron vert, cannelle et muscade, insert aux fruits rouges et guavaberry, crumble coco. De quoi ravir les becs sucrés.

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Parmi toutes les manifestations organisées durant le festival, la soirée BBQ (barbecue) est certainement une des plus prisées par les habitants de l’île.
A cette occasion, la principale rue de Marigot, la rue de la République, est fermée à la circulation des véhicules. Elle est ainsi entièrement réservée aux piétons et aux stands où sont préparées les grillades.

Dès la fin d’après-midi, la foule se presse autour des étals et des cuisines ouvertes sous tente. Quant aux challengers, les chefs cuistots des resto-lolos locaux participants au concours du meilleur BBQ de l’année, ils sont à l’œuvre derrière leur fourneaux.
Ils sont une dizaine à concourir pour ce titre très envié. Sur des écrans géants, les portraits de ces chefs tout sourire défilent les uns après les autres.

Musique caraïbe plein pot pour l’ambiance, spots lumineux pour l’éclairage et un voile de fumée qui fleure bon les grillades : poulet, ribs, poissons ou langoustes …

Les cuisiniers s’activent autour des barbecues car les files d’attente des amateurs s’étirent face à chaque stand. Il faut patienter pour commander puis à nouveau faire la queue pour être servi !
Mais cette attente se passe dans une ambiance bon enfant, on échange sympathiquement entre voisins de file. Il règne ce soir-là une atmosphère de fête des voisins … en mode grillades.
Voilà qu’il faut encore attendre, la demande en langoustes grillées semblent dépasser les prévisions et la queue de s’éterniser dans l’attente du réapprovisionnement !
Pour le BBQ poulet, mon choix du soir, il en reste, le service sera un peu moins long.
Une fois servi, on peut « déguster »,son BBQ sur le pouce et les doigts. Debout parmi la foule ou assis à des tables disposées au milieu de la rue.

Pendant ce temps, juché sur une estrade le jury de spécialistes BBQ est au travail … c’est à dire dégustant les grillades préparées par chaque prétendant au titre de meilleur chef BBQ 2024.

Car un BBQ gastronomique nécessite tout un savoir faire. Une démonstration proposée sur un podium en bout de rue par un grand chef venu spécialement des USA est retransmise sur tous les écrans, histoire de meubler l’attente du public …
C’est, apprend-on, tout un art culinaire pour réussir ces grillades : maîtriser la cuisson, chaleur et durée et aussi concocter une sauce originale (salée, sucrée et épicée) pour accompagner le tout. Ah, l’effet gustatif de ce fameux coup de pinceau bien imbibée de sauce, on l’imagine, il a son importance pour départager les concurrents.

Au passage, un coup d’œil sur une des spécialités saint-martinoise. Le Johnny cake. Un pain frit qui évoque le goût d’un beignet, croustillant et moelleux, quand il est idéalement préparé.

Parfois ce pain local est appelé aussi Journey cake, autrefois les gens en emportaient dans leur bagage de voyage ou pour la pause casse-croûte de leur journée de travail.

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Et si on parlait un peu plus de la goûteuse liqueur de guavaberry, elle a pignon sur rue à Marigot, dans le centre, rue de Hollande.
C’est dans cette coquette case en bois que l’on peut faire des emplettes de cette boisson si emblématique de l’île de Saint-Martin.

Des achats certes, mais également c’est l’occasion d’une petite dégustation. Elle vous est sympathiquement proposée avant de faire votre choix et vos achats : guavaberry traditionnel ou liqueurs aromatisées à toute une gamme de fruits exotiques : banane, coco, vanille, fruit de la passion, citron vert … jusqu’à la préparation saveur café !
Sur les étagères sont méticuleusement alignées toutes ces boissons au rhum.
De la confiture ou même du miel guavaberry figurent aussi aux productions de cette fabrique artisanale « Colombier Tradition ».

Bon, on ne peut tout déguster, ces breuvages au rhum sont particulièrement grisants … et il faudra bien prendre le volant ensuite.
Pendant la petite dégustation, on vous en dit plus sur les différentes préparations : Guavarry jaune, le plus doux et le rouge plus classique, un peu plus fort et acidulé voire même légèrement épicée.
Les baies mûres sont récoltées de septembre à la fin de l’année (1800 kilos annuellement), vient ensuite la période de macération dans des fûts pendant au minimum une année voire plus, 2 ans ou même 5 ans pour une liqueur vieillie … en effet, parfumée à souhait, voilà du haut de gamme.
La famille Maccow perpétue ainsi un savoir-faire et une expérience depuis plusieurs générations, la qualité est assurément au rendez-vous.
Quant à la recette précise et tous les ingrédients utilisés ? Avec un petit sourire en coin on vous fait comprendre qu’elle restera pour vous partiellement mystérieuse …
Derniers détails à propos de cette boisson, selon les habitudes insulaires, elle trône sur toutes les tables saint-martinoises lors des repas de Noël mais peut accompagner bien sûr, toutes les rencontres familiales, amicales et festives.

A savoir encore, à l’occasion du Festival de la Gastronomie 2024, la baie de guavaberry étant mise à l’honneur, « Colombier Tradition » a élaboré une cuvée spéciale, en vente en boutique et chez les cavistes de l’île.

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Une visite à la case-boutique de Marigot satisfait le client, dégustation et large choix. Mais elle me suscite un autre souhait : aller faire un tour dans la petite vallée de l’intérieur de l’île où mûrissent ces fameuses baies et où est située la fabrique artisanale des breuvages « Colombier Tradition » de la famille Maccow.
Laissons la route principale (Marigot/Grand Case) et le littoral pour virer sur la droite au niveau de la ravine Colombier.

Une ravine (torrent) qui coule depuis les hauteurs des mornes du centre de Saint-Martin en serpentant parmi une végétation luxuriante.
En cette matinée de dimanche, la petite route de campagne est pratiquement déserte. Nos rencontres se résument à quelques chèvres croisées ou la vue de ce couple de volaille dirigé par un coq qui a fière allure.

Le hameau de Colombier avec ses habitations s’étire tout le long de l’étroit ruban de bitume. Parvenu presque au terminus de la route au bas d’un versant verdoyant, voici le 192.

Un imposant portail et surtout un panneau où figure un grand flacon de guavaberry nous assure que c’est bien ici que la célèbre liqueur locale est élaborée. Le dimanche, la grille est bien entendu close, ce n’est pas une surprise. Pour une visite plus détaillée de l’établissement, j’étais prévenu, il faut prendre rendez-vous. Le guavaberry gardera pour moi encore quelques secrets …

Dans cette étroite vallée, outre les baies de guavaberry, il y a également quelques prairies, des cultures maraîchères bio et une pépinière.
Un imposant arbre déployant un large branchage ne passe pas inaperçu, je pense qu’il s’agit d’un vénérable acajou d’Amérique,
photo !

Et ces arbustes aux grandes feuilles ? Bien alignés et en nombre, pas de doute ils ont l’air cultivé. Des ricins communs dont les fruits transformés en huile sont appréciés sur l’île pour leurs bonnes vertus médicinales notamment pour des soins de peau.

L’ensemble de ce vallon, des pentes aux sommets, est recouvert d’un tapis végétal particulièrement luxuriante. Le vert lumineux domine mais on le voit il est constellé à perte de vue de fleurs rose-mauve.

Ces guirlandes colorées sont en fait des lianes corail, une plante envahissante et dominatrice. Finalement presque un fléau car elle a tendance à étouffer tous les autres végétaux et les plantes cultivées comprises !
Une étude scientifique réalisée sur une île voisine, à Saint-Eustache précisément, rapporte que les lianes corail s’étendent désormais sur plus de 30 % du territoire insulaire ! A voir les paysages des alentours, on peut imaginer qu’il en est de même ici sur Saint-Martin.

A l’entrée de la vallée et perchées sur les hauteurs, d’imposantes constructions attirent le regard.

Avec ces épaisses murailles, on pense tout de suite à une forteresse et à un patrimoine historique de l’île. Pas vraiment. Renseignement pris il s’agit là d’une propriété privée et le résultat architectural, style médiéval, voulu par un habitant fortuné. Une grande résidence toute paisible qui n’a donc jamais eu à se défendre face à de quelconques assaillants.

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Ultime étape de ce périple gourmand, nous voici de nouveau à Marigot pour y savourer des plats créoles typiques des Tropiques. Et si j’ai choisi de faire une halte au « Sandy’s Créole Cuisine », ce n’est pas vraiment par hasard.

Même si l’établissement paraît tout simple, ici pas de doute c’est du 100 % local. Et surtout … Le Sandy’s Créole Cuisine est un des lauréats 2024 du Festival de Gastronomie de Saint-Martin. Désigné 1er dans sa catégorie : « Cuisine authentique ».
D’ailleurs, lorsqu’en arrivant, j’évoque ce palmarès avec le serveur, tout de suite il exhibe avec fierté le fameux trophée.

Attablé, le regard se dirige d’abord vers la belle vue sur la mer…

… sans oublier de jeter un œil attentif à la carte des plats.
Notre choix parmi toutes les appétissantes propositions ? Des crevettes, sauce coco et sauce créole, à partager. Délicieuses !

Le pain Johnny cake, la tradition de l’île, est ici très goûteux, bien doré, à la fois craquant et tendre au cœur.
Et la guavaberry ? Non, la baie vedette du Festival de cette année n’est pas oubliée.
Voyez, elle est proposée concoctée non pas en liqueur mais en cocktail saveur colada, original et à tester !

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Avec ces souvenirs et ce récit j’espère vous avoir donné un avant-goût des saveurs à déguster et un aperçu des festivités saint-martinoises auxquelles assister en novembre.
Mais c’est bien durant toute l’année que l’île est festive avec un must : la période très animée de son carnaval.
Pas de doute, l’île de Saint-Martin est une Fête !

                       Jean SM – Collectivité de Saint-Martin – Novembre 2024

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Quelques autres festivités locales :

  • A noter, un autre festival proposé en Novembre à Marigot. Une soirée festive et musicale très «Jazzy » … avec des musiciens locaux (Paul Emmanuel, jazz-funk) ou venus d’autres îles de la Caraïbes. Cette année 2024, en vedette le groupe du martiniquais Mario Canonge Trio … il a enthousiasmé le public avec son style Jazz-ka fusion et ses rythmes tropicaux.

  • Novembre précède évidemment décembre ! Le mois des festivités de Noël.
    Très original l’arbre de Noël au centre de Marigot. Premièrement ce n’est pas un palmier comme on pourrait s’y attendre sur cette île … mais surtout à ses côtés, pas de rennes mais l’iconique oiseau du littoral saint-martinois : un pélican brun tout étincelant de lumière.

  • D’autres illuminations avec par exemple ce Marché de Noël (Hope Estate) et le traditionnel sapin et père Noël, lumineux et gonflables. Il y a aussi des chalets comme l’Alsacien avec Kouglof et vin chaud à la cannelle !

Sans oublier au cœur du centre commercial, un fameux renne de Santa.

  • Mais bien plus original à Saint-Martin durant la période de Noël : la Maison ou plutôt la « Case » du Père Noël.
    On append donc que Santa a aussi sa résidence sous les Tropiques. Il n’habite donc pas en permanence dans le glacé Grand Nord !
    On doit cette création à une famille de l’île, à Cripple Gate, qui depuis de nombreuses années transforme pendant les fêtes sa propre habitation en une féerique maison de Noël.
    Au fil des années, les illuminations et les guirlandes se sont complétées de décorations on ne peut plus hétéroclites. De la traditionnelle crèche … aux personnages de Disney et j’en passe.Toutes les pièces habitables sont décorées, du sol au plafond et du jardin à la cuisine.
    Étonnant et magique, et tout cela d’émerveiller les visiteurs, et pas seulement les enfants !

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