Souvenirs d’escapades en Bretagne, principalement dans le sud du Finistère.
(1ère partie)
Ce carnet de voyage et ces nombreuses photos vous baladeront du littoral vers l’intérieur des terres en suivant un parcours fait de zigzags et d’allers retours.
Ainsi, le périple ira de la Presqu’île de Crozon jusqu’aux rivages de Concarneau, puis de Locronan à Pont-Aven et enfin vers le superbe archipel des Glénan … d’autres lieux seront aussi évoqués dans ce récit de souvenirs, ceux d’un récent séjour en septembre dernier complété d’un autre, un peu plus ancien …
Cap vers les caps. Passée la petite ville de Crozon, la route nous mène vers les fameux caps de la presqu’île.
Au détour d’un virage, la vue dévoile la large baie et l’immense plage de sable de la station balnéaire de Morgat. Un lieu habité autrefois principalement par des marins-pêcheurs mais de nos jours courus surtout par les estivants.
En septembre, c’est bien connu, il y a souvent de belles journées selon la formule consacrée mais les matins sont parfois embrumés. Un léger voile nimbe en cette matinée le panorama. Heureusement, les teintes vives des façades du front de mer de Morgat parviennent tout de même à l’égayer.
Notre premier cap sera celui de la Chèvre, le plus au sud de la presqu’île.
Aucune chèvre aperçue sur le haut des falaises mais de nombreux randonneurs aux pas bien décidés. Les points de vue en surplomb des abruptes falaises ont de quoi donner le vertige. Un dédale de sentiers longe de littoral, plusieurs sont balisés et bordés de fils de fer interdisant aux promeneurs de trop s’approcher des précipices. C’est plus prudent ainsi, mais cela gêne un peu la vue des vagues venant se briser au pied des parois rocheuses.
L’horizon est encore un peu ouatée, le soleil tardant à venir à bout de ces brumes côtières.
C’est au cap suivant, à Pen Hir que le soleil nous gratifie de sa pleine luminosité. On apprécie.
Pen Hir, sans doute le plus spectaculaire des trois principaux caps de la presqu’île de Crozon.
Un imposant mémorial juché sur ces hauteurs face à la mer rend hommage aux « Bretons de la France Libre ». On doit bien sûr le respect à ces hommes dont certains périr pour défendre leurs convictions … mais j’avoue préférer en ce lieu l’observation des impressionnantes falaises et de la vue sur l’immensité marine.
A proximité de ce mémorial on bénéficie d’une vue hautement vertigineuse sur une crique surnommée la salle verte. Un amphithéâtre d’à-pics rocheux et une « salle » ouverte au grand air en direction du large.
S’approcher au bord des falaises pour avoir une vue plus complète du site …. et mes jambes de flageoler !
Voir les oiseaux marins tournoyer au-dessus de cette crique me rendrait presque jaloux de leur liberté et de leur privilège. Ces chanceux volatiles doivent jouir d’un point de vue vraiment sans pareil.
En contrebas, on aperçoit l’écume des vagues venues se briser sur les rochers, elle forme un ourlet blanc qui contraste avec le bleu soutenu de la fameuse « salle verte » …
Sous un autre angle, un ruban d’écume effilé évoque l’aspect d’un gigantesque serpent marin … un serpent de mer digne d’un monstre légendaire.
Plus loin, un alignement de rochers pointus évoque des silhouettes gigantesques … comme des pénitents se confessants à la mer (mère !) Nature.
Question alignement de rochers, les vedettes de Pen Hir constituent bien sûr le célèbre Tas de Pois.
Des pyramides rocheuses érodées qui s’avancent dans les eaux de la Mer d’Iroise formant ainsi cinq pointillés géants …… à l’extrémité de la Pointe de Pen Hir.
Ces chaotiques falaises qui dominent la mer de leurs quelques 70 à 90 mètres de hauteurs sont un lieu de randonnée pédestre qui ne peut qu’enchanter les amoureux des sentiers littoraux.
En cheminant pas à pas et le regard sans cesse captivé par le panorama il ne faut pas oublier de jeter un œil où l’on met les pieds, d’abord en raison des cailloux qui affleurent, ils ont vite fait de faire trébucher le rêveur contemplatif et surtout, pour admirer le tapis végétal. A perte de vue, les bruyères embellissent la lande.
Cependant, il faut un peu d’imagination pour retrouver la teinte vive à dominante rose mauve de ces petites fleurs sauvages. Beaucoup de bruyères sont un peu fanées en septembre, dommage.
J’imagine la beauté de ces étendues plutôt dans la saison, lors de la pleine floraison … à ce sujet peut-être que certains d’entre vous, amis internautes voyageurs, avez des photos de ce Cap avec des bruyères en fleurs ? Une de ces vues dont j’imagine les teintes serait la bienvenue (postée en réponse) afin de compléter mon récit …
Bon, il y avait aussi les jolies tonalités jaune d’autres fleurs locales et celles orangé des lichens.
Randonner sur ces sentiers à la belle saison donne au marcheur des envies de pauses, des haltes rafraîchissantes si possible.
Pour un rafraîchissement du palais et du gosier, voilà une possibilité particulièrement invitante : la terrasse d’un bar/restaurant est située sur ces hauteurs et possède une vue imprenable sur l’immense baie de Veryac’h et de là, on a à peu prés la vue de la photo ci-dessous, pas mal n’est-ce pas ?
Et pour un rafraîchissement plus radical et encore plus vivifiant, il y a bien entendu le bain. En m’aventurant vers l’eau, je me souviens avoir croisé une baigneuse au large sourire, un sincère témoignage de sa satisfaction. Un sourire qui a été accompagné de quelques mots : « E**lle est fraîche ! ». La baigneuse parlait de l’eau, évidemment. Sympa la mise en garde mais à vrai dire je m’en doutais un peu … mais finalement, quelle agréable trempette et 17/18°C, cela reste acceptable !
Au bout de cette Presqu’île de Crozon, les caps et les pointes sont multiples … comme de pétrifiés tentacules géants orientés vers la mer.
A proximité de Pen Hir, voici la Pointe du Toulinguet. Un amoncellement d’éboulis et de gros blocs rocheux fracassés. C’est le cap le plus exposé aux assauts des déferlantes.
Cet après-midi, le temps est calme et la mer particulièrement paisible.
Elle me plaît bien cette Pointe avec son petit phare construit sur cet imposant promontoire.
Tiens, voilà qu’apparaît à tribord un voilier, un idéal détail pour équilibrer ma composition photo, je ne m’en prive pas.
Une Pointe a toujours deux rivages, à gauche le littoral se prolonge par une baie, Pen Hat où les rouleaux d’écume font la joie de quelques surfeurs …
… et sur la droite, la côte s’étire sur la baie de Camaret.
La petite ville de Camaret sur Mer est idéalement située dans une baie bien abritée, la localité est à la croisée des routes qui mènent aux caps de la presqu’île, aussi, c’est un passage obligé. Cela constitue cependant une plaisante escale.
la Tour Vauban domine la rade, construite en 1689 elle avait le rôle de vigie et de forteresse défensive. Un tel port si bien situé valait d’être protégé des ennemis éventuels.
Lorsque les vents violents soufflaient, le goulet et l’accès au grand port de Brest situé à quelques encablures se voyaient inatteignables ; l’attente de conditions meilleures de navigation incitait alors les navires (militaires et commerciaux) à faire escale dans cette très abritée baie de Camaret.
Des bateaux, dans le port de Camaret, ce n’est pas ce qui manque. Mais le plus original et qui attire les regards curieux des visiteurs ce sont les vieux bateaux du cimetière à bateaux.
Des coques délabrées et rouillées sont « exposées » au bord du sillon, la langue de terre qui ferme la rade. Des bateaux de pêches, chalutiers, coquilliers et surtout langoustiers qui sont des témoignages de l’activité locale. Les historiens ont retrouvés des documents relatant la forte activité de pêche en ces lieux dès le XVI e siècle.
C’est La carte postale de Camaret, la Chapelle Notre Dame de Rocamadour. Un nom qui n’a paraît-il rien à voir avec le célèbre lieu de pèlerinage situé dans le Lot. Non, « Roc » évoquerait plutôt les rochers des alentours.
L’édifice actuel date de 1527, le lieu de culte d’origine a subi les affres du temps et des assauts à l’image du clocher décapité par un obus anglais !
L’intérieur est un complément de la visite, on y voit en levant le nez des ex-voto et encore des bateaux, là, ce ne sont plus des épaves mais de jolies maquettes.
Avant de quitter Camaret, un coup d’oeil et une photo. Une vue de la plage, entre quelques fleurs et la longue perspective de l’étendue de sable. Et puis, il y a cette unique maison au point de vue privilégié : la mer et au loin la Pointe des Espagnols, notre prochaine destination.
Ce cap des Espagnols pointe tout au nord de la presqu’île de Crozon. Des Espagnols chez les Bretons ?
Retour sur un fait historique responsable du nom donné à ce lieu. En 1594, au cours des guerres de religion, une troupe d’espagnols aguerris aurait voulu conquérir cette avancée de terre pour y construire un Fort et ainsi contrôler le goulet de Brest, une évidente position stratégique qui a par la suite séduit les militaires lors de la dernière guerre mondiale …
En témoignage de cette situation privilégiée, on peut voir à l’extrémité de la Pointe et parmi une végétation envahissante un vestige fortifié. Ce n’est sans doute pas l’intérêt principal d’une balade tout au bout de ce cap. Non, c’est assurément le point de vue qui est le must des lieux.
Une vue imprenable sur le goulet, la rade et la ville de Brest. Du haut de ce promontoire en surplomb de quelques 60 mètres au-dessus des eaux, on bénéficie d’un superbe panorama.
En face et en périphérie de l’agglomération brestoise, un phare est mis en lumière par un bienvenu rayon de soleil. La nuit, c’est au tour de la lanterne de ce phare de Portzig (1848) de déchirer par son faisceau lumineux l’épaisse nuit noire. Il indique aux navigateurs la proximité du port militaire et commercial de Brest.
Certains bâtiments militaires de la base navale de Brest préfèrent la discrétion, il s’agit des sous-marins de l’Ile-Longue. Je suppose qu’il est interdit de photographier le port militaire, c’est toujours ainsi … mais depuis la Pointe des Espagnols, aucune restriction, les amateurs de photos avec zoom peuvent en profiter pour cadrer les navires gris de la Marine.
Au fait, juste en contrebas, on voit une masse sombre à fleur d’eau ? Non, ce n’est pas un sous-marin en patrouille mais bien entendu des rochers qui affleurent !
Parmi les visiteurs, j’entends quelques bribes de conversations. Voilà que la vue de la base militaire fait ressurgir quelques souvenirs de service militaire ou autres opérations … les touristes de septembre sont pour la plupart à la retraite. Cependant, histoire de me contredire, j’aperçois un couple poussant un landau, un très jeune visiteur ? Pas vraiment ! En les croisant je m’aperçois qu’ils baladent avec cette poussette … leur tendre toutou !
Sur la route du retour, voici le bourg de Roscanvel et sa coquette église (XVIIe) dédiée à Saint-Eloi.
Le gré armoricain de la façade prend une jolie teinte avec ce soleil de fin d’après-midi. Le clocher galerie est ceinturé d’une balustrade.
Je ne résiste pas à immortaliser dans mes souvenirs cet ensemble architectural, c’est à dire, clic clac, je fais la photo !