N’ayant pas l’âme d’un grand voyageur, c’est grâce à l’insistance de ma femme que j’ai découvert le Maroc. Lorsque le Boeing 737 c’est posé sur la piste d’Essaouira, j’étais rempli d’appréhensions… comment allais-je pouvoir survivre dans cette contrée lointaine ? Et là… que des bonnes surprises !
A la sortie de l’aérogare, une personne nous a poliment demandé si nous avions besoin d’un taxi et nous a remis entre les mains d’Ayoub, heureux possesseur, avec son père, d’un « grand taxi ». Ainsi transporté, sans heurts et au tarif annoncé, nous arrivons à la porte de Marrakech, une des entrées de la Médina où se situe notre logement : un petit Riad magnifiquement restauré. Notre hôtesse marocaine nous y attend et là commence notre découverte de la Médina, et continue celle de la gentillesse des gens du pays.
La médina, c’est un lacis de petites rues dans lesquelles le promeneur fini par se repérer assez vite. C’est aussi une multitude de petits commerces : ateliers, échoppes, restaurants… Un point commun : la gentillesse et l’accueil des gens. La plupart parle français et tous sont heureux de faire découvrir leur marchandise, mais sans jamais être insistant. Si l’on ne trouve pas ce que l’on cherche, c’est « Incha’Allah » et « vous êtes toujours le bienvenu ! »
Parmi toutes ces personnes, je tiens à signaler les frères Makki. Cinq frères tous plus gentils et serviables les uns que les autres. Leur père était herboriste. Ils tiennent plusieurs échoppes, à proximité de la place aux grains – c’est le « Souk aux grains » historique de la ville – proposant herbes médicinales, épices, pigments, poteries, tissages et bien entendu tous les produits à base d’argan, certifiés « AB ». Tous sont de bon conseil, mais pour la santé, seul Mohamed vous répondra : c’est lui l’héritier des connaissances paternelles. Ils ont également un petit restaurant dans lequel je vous recommande la salade de chèvre à l’huile d’argan… une tuerie, comme la soupe marocaine d’ailleurs…
D’Essaouira, je retiens aussi l’activité du port de pêche, les ballades le long de la mer et sur les remparts, la qualité de la nourriture et les prix très modiques.
Me voyant rassuré par les quatre premiers jours, ma femme m’a poussé à monter d’un cran dans l’aventure : une ballade en voiture pour découvrir les environs. Location chez « Essaouira Travel Car » – sur les conseils d’un frère Makki, bien entendu ! – et nous voici partis vers Imsouane. C’est un fort joli petit port de pêche. Nous y avons déjeuné d’une sole grillée, tout en observant l’activité du port : les barques rentrant, tirées au sec par un tracteur, le poisson déchargé, les conversations animées. Puis nous sommes entrés dans les terres, direction Imouzzer et les contreforts de l’Atlas. Paysages magnifiques, panoramas grandioses, vallées paradisiaques… Enfin, nous sommes rentrés de nuit, par la route de la côte, profitant d’un coucher de soleil magnifique, posé sur une mer de nuage…
Tous les guides consultés avant notre départ nous avaient mis en garde contre les dangers de la conduite au Maroc, surtout la nuit. Personnellement, je me suis senti en sécurité tout le long du chemin : les conducteurs marocains ne sont pas pires que les français, et les routes marocaines n’ont rien à envier à bien des routes françaises, belges ou italiennes (où j’en ai vu des choses bien pires…) Donc, il ne faut pas hésiter, car à la condition de rester prudent (il y a beaucoup de piétons marchant le long des routes, y compris la nuit et sans bandes réfléchissantes), c’est une belle expérience !
Enfin, et pour conclure, ce que j’ai préféré au Maroc, avec la gentillesse et le sens de l’accueil, c’est le « système D » : tout se bricole avec des moyens sommaires, tout se répare, et on ne jette rien qui ne soit totalement inutilisable, car chaque objet contient – peut-être ! – une « baraka » qu’il serait peu sage de se risquer à perdre…