Bonjour à tous,
A force de lire les différents forums, l’Indonésie me faisait rêver, c’est pourquoi j’ai fini par y aller. Et comme tout le monde, je ne l’ai pas regretté !
Il faut d’abord faire son choix parmi les 17.000 îles de l’archipel : nous avons choisi en famille de visiter Java, Flores et le parc marin de Komodo, avant de terminer brièvement par Bali.
Voici un résumé des sites que nous avons visités, puis toutes nos infos pratiques à la fin.
Première partie : Java
LE CRATÈRE DE L’IJEN : BIENVENUE EN ENFER
Que dire de l’Ijen ?.. Tout d’abord, pour accéder à ce joyau de la nature, il faut faire une ascension de deux bonnes heures.
On atteint alors le sommet de ce cône qui culmine à 2386 mètres d’altitude et où plus rien ne pousse. Une épaisse colonne de fumée à l’odeur fortement soufrée s’élève depuis le fond du volcan.
DESCENTE AU FOND DU CRATÈRE
En contrebas de cet univers minéral s’ouvre un cratère tapissé de roches jaunes, dont la couleur étonnante est due aux dépôts de poussières de soufre.
Au fond et sous un ciel d’un bleu profond repose un joli lac vert. D’apparence calme, ce lac d’acide fume de partout. Certains viennent s’y baigner, paraît-il, pour soigner divers problèmes cutanés. Et au vu de la fumée qui s’échappe de la surface, on peut comprendre qu’ils ressortent de leur bain complètement décapés.
UN BAGNE A CIEL OUVERT
L’endroit est magnifique. Pourtant, le contraste s’avère vite saisissant entre la beauté des lieux et le calvaire des hommes qui y travaillent.
Car en effet, le soufre constitue une matière première précieuse pour les industries pharmaceutique et cosmétique notamment. Il jaillit un peu partout au fond du cratère et passe successivement par les trois états : gazeux, liquide puis solide. C’est cette transformation qui provoque la grosse colonne de fumée.
Une centaine de mineurs ramassent les blocs de soufre, en inhalant à longueur de journée cette épaisse fumée jaune qui encrasse leurs poumons.
Puis ils chargent ces blocs dans leurs paniers qu’ils portent sur leurs épaules à raison de… quatre-vingts kilos par mineur !
Et pourtant, leur calvaire ne fait que commencer : voûtés sous leur charge de soufre - lequel n’a jamais aussi bien porté son nom - il leur faut plusieurs heures pour parcourir une vingtaine de kilomètres, c’est-à-dire l’équivalent d’un semi-marathon ! Ils doivent d’abord remonter les pentes escarpées du volcan (deux cents mètres de dénivelé) sous un soleil de plomb. Arrivés au sommet, il leur reste encore quelques kilomètres de marche avant de pouvoir enfin se délester de leur fardeau.
Certains d’entre eux ont le corps marqué par les séquelles de ce métier inhumain : leurs épaules sont déformées par des excroissances parfois aussi grosses que des boules de pétanque.
Évidemment, ils sont payés une misère : l’équivalent de deux cents euros par mois. Et comble du cynisme, la société chinoise qui les exploite se permet de leur faire payer tous les matins le bref trajet en camion qui les emmène de leur village à l’Ijen, serrés comme du bétail.
Mais plus que leur souffrance quotidienne, ce qui nous aura marqués chez ces mineurs, c’est leur sourire finalement assez fréquent malgré une telle adversité. Une leçon pour moi, qui décide sur le champ que je ne me plaindrai plus jamais au bureau…
LE BROMO
Le Bromo est l’un des volcans les plus visités d’Indonésie, et il suffit de s’y rendre dès les premières lueurs du jour pour comprendre pourquoi.
LEVER DE SOLEIL SUR LE BROMO
Après une nuit glaciale passée dans un petit hôtel à proximité du Bromo, nous nous levons vers quatre heures du matin pour monter dans une Jeep. Elle va nous mener au sommet du mont Penanjakan, point culminant de la caldeira (2800 mètres).
Là-haut, nous comprenons vite que nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi cette option matinale : des dizaines de Jeep stationnent déjà sur le bord de l’étroite route de montagne, en attendant le retour de leurs passagers descendus comme nous pour admirer l’aube sur ce site très prisé.
C’est donc au milieu de deux ou trois cents personnes que nous allons assister au lever du soleil qui, sur ce site, est réputé.
En contrebas de notre perchoir, trois volcans se font face : le Bromo, dont le cratère béant laisse échapper en permanence une épaisse colonne de fumée soufrée, ainsi que le Batok et le Kursi. En toile de fond, un quatrième volcan, le Semeru, domine ce paysage du haut de ses 3676 mètres.
A l’horizon se succèdent à perte de vue les silhouettes de volcans nappés dans la brume : c’est la colonne vertébrale de Java, qui constitue une bonne partie de la fameuse ceinture de feu du Pacifique.
BALADE SUR LA CRÊTE DU VOLCAN
Puis on reprend la Jeep pour descendre au fond de la caldeira, d’où les dernières brumes disparaissent peu à peu. On se retrouve alors dans une vaste mer de cendres où la végétation tente en vain de reprendre ses droits, entre deux éruptions.
Victor et Arthur sont ébahis par le paysage lunaire de ce volcan actif. Nous marchons jusqu’au Bromo, sur le flanc duquel a été construit un escalier : ce lieu est en effet sacré pour les hindouistes qui sont 200.000 à s’y rendre lors de leur pèlerinage annuel. L’escalier facilite donc leur ascension à cette occasion, et celle des touristes le reste de l’année.
Au sommet, on peut se balader sur l’étroite crête sachant qu’en cas de chute, il ne semble pas possible de s’accrocher aux parois du volcan. Seule une rambarde sur les cinquante premiers mètres de la crête, empêche les accidents. Au-delà, c’est aux risques et périls de chacun.
C’est de cette zone sécurisée que nous décidons donc d’admirer en famille le cratère béant, d’où s’échappe une épaisse colonne de fumée. C’est l’occasion pour Victor et Arthur de découvrir la désagréable odeur d’œuf pourri qui vient chatouiller leurs narines : c’est celle du soufre, qu’on retrouve sur de nombreux volcans.
LES TEMPLES : BOROBUDUR ET PRAMBANAN
De part et d’autre de la grande ville de Yogyakarta, deux temples de renommée mondiale rivalisent de beauté et d’histoire : Borobudur le bouddhiste, et Prambanan l’hindouiste.
LE TEMPLE DE BOROBUDUR
Situé au cœur de Java et classé par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité, cet édifice construit vers l’an 800 est le plus grand temple bouddhiste de la planète. Cerné par des volcans majestueux et dominant palmiers et rizières, c’est à l’aube que Borobudur doit être découvert.
En effet, depuis le sommet du temple, on aperçoit la végétation exotique nappée de brume s’étendre jusqu’aux pieds de deux impressionnants volcans, entre lesquels se lève le soleil.
Les sculptures du temple se dessinent d’abord en ombres chinoises avant de prendre une teinte orangée sous les premiers rayons du soleil.
Mais ce qui nous surprend le plus, c’est l’ambiance quasi- mystique qui règne là-haut. Le paysage est en effet sublimé par le calme ambiant, car contrairement à bien d’autres sites touristiques, ici chacun respecte scrupuleusement ce lieu sacré, et chuchote donc.
Quelques bouddhistes chantent sereinement, ce qui achève de rendre le moment inoubliable.
A bientôt onze et neuf ans, Victor et Arthur sont éblouis par le spectacle auquel ils viennent d’assister. Toutefois, contempler ce lever de soleil se mérite car il a fallu se lever vers quatre heures du matin. Aussi, taraudés par la faim, ils demandent à rentrer à l’hôtel pour le petit déjeuner, sur lequel nous avions dû faire l’impasse avant de gagner le temple.
LE TEMPLE DE PRAMBANAN
Tout comme Borobudur, non loin duquel il est situé, le temple de Prambanan est classé par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité.
Ce temple hindouiste, merveille de l’art javanais du IXe siècle, nous impressionne par la délicatesse de ses nombreuses sculptures.
Le site est assez vaste et nous prenons le temps de le visiter malgré la forte chaleur qui nous accable. La lumière dure de la mi-journée ne le rend pas aussi féérique que Borobudur, que nous avons eu la chance de pouvoir visiter dès les premiers rayons du soleil.
De plus, l’heure de notre visite n’étant pas aussi indue que celle à laquelle nous avons découvert Borobudur, il y a du coup nettement plus de monde. Toutefois, la visite reste agréable car ce n’est pas non plus la grande foule.
Au final, Prambanan est un temple impressionnant. Mais le lever du soleil sur Borobudur est tellement beau qu’il est préférable de visiter Prambanan en premier, histoire de terminer en apothéose.
LA PLANTATION DE MARGO UTOMO
A Kalibaru, pas très loin du cratère de l’Ijen, nous passons une nuit à la plantation Margo Utomo. Le complexe semble luxueux mais reste très abordable.
La végétation tropicale y est abondante et il existe la possibilité de faire une visite guidée de la plantation. Ça tombe bien car nous voudrions montrer à Victor et Arthur comment se présentent certains produits exotiques à l’état naturel, avant d’atterrir dans leur assiette en France.
Notre guide, aussi souriante que tous les indonésiens que nous rencontrerons pendant un mois, nous explique et nous montre comment on cultive le café, le cacao, la muscade, la vanille etc. Elle nous fait tout sentir, voire goûter quand c’est possible.
Ainsi, lorsqu’elle fait sentir la cannelle à Arthur les yeux fermés sans lui dire ce que c’est, il fait immédiatement une association d’idée : “Mmmh, ça sent le gâteau” !
Puis un employé fait l’admiration des enfants en grimpant aux cocotiers à mains et pieds nus, aussi facilement que si c’était un escalier, pour cueillir quelques noix de coco.
Ensuite, la guide nous montre du teck… sous forme d’arbre. Ben oui, nous n’en avions jamais vu que sous forme de tables et de chaises de jardin jusque là.
Elle cisaille également l’écorce d’un hévéa, le fameux “arbre à caoutchouc” : les enfants sont subjugués par cette substance laiteuse qui se transforme en quelques secondes en latex.
Nous terminons la visite par le four au-dessus duquel bout du jus de coco, auquel nous avons le droit de goûter et qui s’avère un pur régal.
Bref, une superbe petite leçon de choses que cette visite guidée, parfaitement adaptée aux enfants mais aussi aux adultes.
Merci à Géo.fr, qui a sélectionné les images de cet article sur les mineurs de l’Ijen afin d’illustrer sa page Facebook.
Résumé vidéo (2 mn) : volcans, temples, petits villages de pêcheurs, îles paradisiaques : l’Indonésie dans toute sa splendeur…
INFOS PRATIQUES
Site de l’office du tourisme : office du tourisme Indonésie
Autres sites internet d’infos : info indonésie (en français)
Indonesia tourism (en anglais)
L’IJEN
HÉBERGEMENT A BANYUWANGI : KETAPANG INDAH HOTEL
Le prix : 37 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus.
Jolie piscine face à la mer. Organisation du transfert à l’Ijen par la réception.
Adresse : Jl Gatot Subroto km 6, Indonesia 68421.
DESCENTE AU FOND DU CRATÈRE DE L’IJEN
A faire absolument, car le paysage semble irréel. Il faut néanmoins savoir que le chemin pour descendre (quinze minutes) puis remonter (trente minutes) est escarpé. Également, la fumée de soufre peut s’avérer incommodante : il faut donc prévoir dans ses bagages des petits masques à peinture. Ce n’est pas la panacée mais ça préserve un peu les poumons.
On peut descendre au fond tout seul. Il suffit pour cela de bien regarder le chemin par lequel passent les mineurs. Néanmoins, il est fortement conseillé de demander à l’un d’entre eux de faire le guide. Les quelques euros que ça coûte représentent des heures, voire quelques jours de salaire pour eux. Il suffit de convenir du prix ensemble au moment de partir.
Pour les plus courageux, il y a la possibilité de se rendre sur place au milieu de la nuit. Le but ? Observer de nuit, au fond du cratère, le soufre jaillir de terre un peu partout sous la forme d’une multitude de flammes d’un bleu métallique qui est paraît-il impressionnant.
LE BROMO
Pour assister au lever du soleil sur le Bromo, il faut d’abord savoir où l’on va passer la nuit la veille. Et là, il y a deux possibilités : soit on dort dans l’un des villages situés plus loin, soit on réserve une chambre dans l’un des hôtels du site.
L’avantage de loger sur place est double : non seulement cela permet de se lever un peu plus tard au moment d’aller admirer le lever du soleil sur le Bromo, mais surtout, les hôtels du site bénéficient d’une situation exceptionnelle sur le rebord de la caldeira, face aux volcans.
Depuis la terrasse des chambres, on a ainsi une vue incroyable sur les volcans. Mais il vaut mieux réserver ces chambres à l’avance car la moitié d’entre elles sont situées en deuxième ligne.
A deux pas de là, on peut dîner dans un warung, l’un de ces minuscules restos locaux où l’on mange une cuisine simple mais plutôt bonne, et où l’on peut rencontrer des gens du coin qui ne demandent qu’à discuter.
Concernant la nuit, la réputation de grand froid dont jouit le site n’est pas usurpée : alors qu’il fait si chaud le jour, les trois couches de couvertures fournies par l’hôtel, auxquelles nous avions ajouté nos propres duvets, ont à peine suffi à nous tenir au tiède.
Apparemment, certains hôtels sont avares en couverture, il faut donc absolument s’en procurer avant l’arrivée de la nuit.
HÉBERGEMENT : LE BROMO PERMAI HOTEL
Le prix : 53 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus.
Adresse : JL Cemorolawang - Ngadisari - Bromo Probolinggo 67254. Tél : +62335541021
BOROBUDUR
Pour assister au lever du soleil depuis le sommet de Borobudur, il faut avoir passé la nuit dans l’un des deux hôtels situés dans son enceinte. Certes, ce principe mercantile n’est pas des plus plaisants mais le spectacle en vaut tellement la peine qu’il ne faut pas hésiter à le faire. Le Manohara Hotel est celui que nous avons choisi.
HÉBERGEMENT : LE MANOHARA HOTEL
Le prix : 105 euros/nuit la chambre pour deux, petit déjeuner inclus.
Le prix du ticket d’entrée au temple, situé à moins de cinq minutes de marche, est également compris. Adresse : Komplek Taman Visata - Ji Badrawati - Borobudur, central Java, 56553
Les jardins du Manohara hotel
Pour les réfractaires, il y a toujours la possibilité d’arriver dès l’ouverture du temple au grand public, à 9h00. La lumière continue un peu d’enjoliver le temple et le gros de la foule n’est pas encore arrivé. Mais l’aube est tellement unique en ce lieu sacré, face aux volcans…
LA PLANTATION MARGO UTOMO
Margo Utomo Agro Resort (Kalibaru, Java est).
Le prix : 34 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus. Le jardin exotique est luxuriant et particulièrement agréable.
Il existe deux façons de faire le tour de la plantation : la visite guidée d’une heure et celle de trois heures. Nous avons choisi celle d’une heure, qui a duré finalement presque le double grâce à la guide très disponible.
Pour les repas, nous avons dégoté un warung sur la route qui traverse la ville (à une centaine de mètres à gauche en sortant du chemin de la plantation). C’est délicieux et ça ne coûte qu’une poignée d’euros pour quatre repas, le patron est accueillant et comme dans tous les warungs, nous y avons fait des rencontres.
QUITTER JAVA POUR BALI
A Ketapang, sur la côte est de Java, un bateau part pour Bali toutes les 30 minutes, 24h/24. La traversée dure une demi-heure environ.
Le bon plan : à deux pas de l’embarcadère de Ketapang, on peut aussi prendre le bus dit “express” pour Denpasar. Le billet du bateau est inclus et ce bus porte bien son nom tellement il est rapide. Durée du trajet : 3 heures en tout.
Épopées d’Asie est une agence de voyages qui sort des sentiers battus. Tenue par un couple franco-indonésien, elle organise des périples originaux et mémorables dans une bonne partie de l’Asie.