Le tour du Bénin en amoureux

Forum Bénin

Bonjour à tous,
En bonne partie grâce à l’aide reçue sur ce forum, nous avons passé un excellent séjour au Bénin cet été. Comme une sorte de remerciement à tous ceux qui nous ont aidés (en particulier , MERCI Béatrice et Thibaut pour vos conseils), pour donner un peu envie à ceux qui se posent la question d’aller découvrir le Bénin, et pour le plaisir de partager ce magnifique voyage, voici un petit résumé de ces vacances.
Je vais essayer de faire au mieux, de vous partager nos bons et mauvais tuyaux, faire découvrir les sites qui nous ont le plus marqués… Merci de votre indulgence, et profitez de l’aventure Le tour du Bénin en amoureux - JeaDel
Pour replacer un peu le contexte, ma compagne est en stage depuis mai à Cotonou, et j’ai de mon côté habité un an au Sénégal, avant de travailler maintenant aux Emirats Arabes Unis. L’ambiance des rues d’Afrique, la vie des marchés, le marchandage, les repas sur le pouce dans les gargottes, les potentiels risques sanitaires, le climat… On connait déjà un peu, on sait dans quoi on met les pieds et on y retourne donc avec plaisir.
Le Bénin, pourtant, m’a marqué par sa simplicité, la chaleur de son accueil et la bienveillance des gens. Pas une seule fois, je n’ai eu la sensation que le blanc était vu comme une pompe à fric : le visiteur est plutôt considéré comme un ami de passage à qui faire découvrir les richesses locales, et avec qui partager un bon moment. Pratiquement pas de quémandage des enfants sauf en quelques lieux très touristiques du Sud*, pas de talibés comme au Sénégal, et si la vie est dure et qu’on voit bien que le pays n’est pas riche, loin de là, on y sent vraiment une joie de vivre et le plaisir de la rencontre.
Ornithologue et naturaliste, ma seule déception tiendra à constater un réel appauvrissement (pour ne pas dire une quasi disparition) de la biodiversité du pays (surtout dans la partie Sud). Oiseaux et mammifères ont pratiquement disparu au Sud d’Abomey, et pourtant le braconnage est toujours sévère… Quel dommage, même si j’ai aussi conscience de la nécessité pour certains de recourir à la chasse pour survivre
Arrivés le 28 juillet, je suis resté au pays jusqu’au 22 aout, soit environ 3 bonnes semaines, avec globalement une grosse étape différente pour chacune d’elles. Les prochains posts raconteront donc chacune de ces 3 semaines de voyages.
Bonne route avec nous !
Clémence et Jean

  • Amis visiteurs, et “humanitaires/solidaires” en particulier, merci de garder pour vous vos crayons, bonbons et bouteilles vides, plutôt que de les distribuer aux enfants dans la rue, d’y créer un climat de mendicité et de dépendance comme c’est aujourd’hui fortement le cas au Sénégal par exemple, et de « gâter le pays » comme le disent les béninois eux-mêmes.

Semaine 1 : Le Nord : le Pendjari et le pays des Tatas Sombas.
Après une journée d’acclimatation à Cotonou, des retrouvailles heureuses et la rencontre de quelques amis, nous nous embarquons dès le dimanche à bord d’un bus ATT pour rejoindre Natitingou. Si le bus lui-même est confortable, les conditions météo désastreuses et la route particulièrement mauvaise entre Savalou et Djougou rendent le voyage moyennement appréciable. 14h de bus… Le Nord, ça se mérite ! FouA notre arrivée, M’Boma, qui sera notre chauffeur et guide (et par la suite ami), vient nous chercher et nous emmène à l’auberge du Palais Somba pour un briefing rapide. Sa gentillesse et ses compétences nous séduisent et, le lendemain, c’est le départ pour le parc.
Jour de marché à Tanongou, dans les 30 derniers kilomètres, nous dépassons plusieurs dizaines de femmes qui partent à ce grand rendez-vous hebdomadaire à pied. Leur courage est impressionnant, sous ce soleil, en tong, à cette distance, et chargées comme elles sont
Enfin, plus de 2h après avoir quitté Nati (on a pris notre temps), nous arrivons à l’entrée du Parc. La saison des pluies, déjà bien avancée, entraine une végétation dense et haute, d’où surgissent épisodiquement des paires de cornes dont le propriétaire reste mystérieusement invisible.


Heureusement, cobes et autres antilopes se pressent plutôt sur les pistes et zones dégagées, pas plus attirés que ça par la végétation humide. Au coucher du soleil, la liste des espèces vue est déjà bien remplie, mais nous manquent encore la totalité des “grosses” cibles des touristes français croisés à l’hôtel nous affirment pourtant avoir croisé peu avant 2 lionnes avec leurs petits, et 1 guépard à la mare Mali ! Fichtre ! Surpris

Le lendemain, debout aux premières lueurs, nous repartons avec M’boma qui connait le parc comme sa poche. Enfin, après plusieurs dizaines de kilomètres, nous finissons par trouver ceux que nous attendions le plus : les éléphants ! Ça, c’est un vrai rêve de gosse qui se réalise pour tous les 2 ! Et le tout jeune éléphanteau qui se presse sous sa mère est un cadeau bienvenu ! La suite de la route nous offrira encore quelques belles surprises : un hippo qui pointe les oreilles hors de la mare, un bubale assoupi au bord de la route, un buffle qu’on réveille en sursaut

Si nous n’aurons pas la chance de croiser de dents pointues sauf un chacal furtivement entraperçu, nous avons malgré tout une belle liste d’espèces à notre actif ! Cobe de buffon, defassa et des roseaux, guib et céphalophe, bubale, hippo, phaco et buffle, éléphants (Waah !), babouins, singes roux et cercopithèques… Ainsi qu’une bonne cinquantaine d’espèces d’oiseaux, parmi lesquels quelques emblèmes, comme le calao géant, le jabiru et la cigogne épiscopale

Bucorve d’Abyssinie, Francolin à double éperon, Jabiru d’Afrique
Nous profitons de l’après-midi pour nous détendre en piquant une tête dans les chutes de Tanongou (elles se méritent, mais valent le coup !), avant de rentrer à l’auberge de Nati.

Le lendemain, après une brève visite de la ville et un saut au musée pour survoler l’histoire locale, nous partons (en moto cette fois) vers Koussoukoingou. Au milieu des tatas sombas, c’est Mathias qui nous accueille et nous fait découvrir son pays, les spécificités de cette magnifique région et, ce qui en fait sa renommée, son habitat traditionnel. Hébergé dans la maison de De Gaulle, la préparation du repas le soir en famille est pour nous l’occasion de partager avec eux pour un moment la vie de brousse, discutant des plantations en cours et riant avec les enfants.

A l’aube, Mathias vient nous chercher et nous emmène pour une longue randonnée à travers brousse pour rejoindre Boukoumé, quelques 20 kilomètres plus loin. Une bonne et belle marche au milieu des bois, des falaises de l’Atacora, des champs, et des tatas qui parsèment le paysage.

Tata somba de De Gaulle et vue de l’Attacora depuis Koussou
Retour pour la nuit à Koussou, puis, le lendemain matin, à Nati. Pour notre dernière après-midi dans le Nord, nous partons profiter des chutes de Kota, bienvenues avant le long voyage en bus du lendemain.
Heureusement, nous interrompons celui-ci à Bohicon et passons la fin de journée à Abomey. Le championnat national de pétanque qui s’y tient nous offre un joyeux spectacle, et l’occasion de mesurer nos (piètres) talents à quelques autres amateurs. Un moment convivial qui conclut agréablement la journée Clin d'oeil

Nous passons le dimanche matin à explorer le patrimoine historique local. Si les palais des rois et les histoires du guide permettent de mieux comprendre l’histoire du pays, nous sommes en revanche bien déçu par les caches souterraines de Bohicon.
Finalement, nous rentrons à Cotonou le dimanche soir, laver quelques affaires et nous reposer avant d’attaquer la seconde partie de notre voyage : le Togo !
A très vite !
C&J

Nos bons plans dans le Nord :
L’auberge du Palais Somba à Nati : calme, agréable et accueillante, prix très agréable et personnes de confiance.
La visite du Parc avec M’Boma, sous tutelle de Voyage Bénin, et dont une partie de nos frais permet la scolarisation d’un enfant de Natitingou.
Nuit chez l’habitant et découvert de l’Atacora et du pays Somba à Koussou, avec l’association EcoBénin, fonctionnement communautaire et justes prix.
Nos mauvaises surprises et déceptions :
L’hôtel du Parc Pendjari : comme de nombreux autres avant nous, très déçus par l’accueil (désagréable) et par les tarifs (chers).
Auberge ma case au Bénin, à Natitingou : elle nous était vivement recommandée, mais absolument injoignable
Auberge Chez Monique, à Abomey : très bruyante et accueil quasi-inexistant.
Village souterrain d’Agongointo-Zoungoudo, à Bohicon : grosse déception, pratiquement rien à voir

2ème semaine : Le Togo
Nous quittons donc Cotonou le lundi matin en direction du Togo. Passage de la frontière rapide (les formalités sont simples et claires, tout se passe bien et vite – 10 000 cfa/pers), puis on fonce jusque Lomé. Le temps d’un pique-nique et nous enchainons directement sur un taxi-brousse en direction de Kpalimé, puis deux motos jusque Kouma Konga. Ouf ! Enfin arrivés, après avoir sauté de transport en transport. Hélas, à peine posé le pied dans le village, nous nous faisons littéralement assaillir par les guides du village qui nous sautent dessus et essaient de prendre la direction des opérations, presque agressifs. Pas trop à notre goût, nous qui préférons choisir tranquillement ce qu’on veut faire et prendre le temps de discuter.


Route de Mont Kloto

Finalement, nous partons à pied rejoindre le somment du mont Klouto, d’où nous profitons d’un beau coucher de soleil sur le lac Volta, visible à l’horizon. En redescendant, une escale pour le repas au campement de Klouto nous replonge dans une étrange ambiance coloniale type 1900.


Coucher de soleil sur le Ghana et le lac Volta

Au matin, réveillé à l’aube par les cris d’oiseaux, je pars découvrir la faune locale avant le lever des moins matinaux. Etrange comme un peu de relief et une plus forte pluviométrie peuvent transformer un pays ! Ici, la végétation est luxuriante, et les cortèges d’espèces qui l’accompagne sont fascinants ! De nombreuses espèces d’oiseaux et de papillons sont endémiques de la région, et elle disparaissent dès qu’on quitte la région. Une abondance d’insectes et en particulier de papillons, bien connus dans le milieu, qui attirent des spécialistes du monde entier.

Pourtant, c’est la flore que notre guide nous fait découvrir pendant la matinée. Medley d’espèces ramenées des 4 coins du monde par les anciens esclaves de retour au pays (graines de café du Brésil), les administrateurs coloniaux (arbre du voyageur de Madagascar et Nems d’Inde), les exploitants agricoles (Cacao et cactus d’Amérique Centrale)… Et bien sûr, espèces locales. Nombre d’entre elles ont livré leurs secrets à ceux qui savaient les écouter, et, aujourd’hui encore, la pharmacopée traditionnelle est bien vivante et l’usage des éléments n’a pas encore été remplacé par les techniques modernes, couteuses et polluantes : colle issue des branches, écorce contre les maux de tête et la jaunisse, café et cacao dans l’une des régions les plus productives d’Afrique de l’Ouest), graine imitant le rouge à lèvres ou fruit séché permettant de fabriquer des jouets pour les enfants… D’innombrables mystères et richesses locales à découvrir


Tatouage à base de sève collante, de cendre, et qui sera par la suite coloré au rouge à lèvres naturel Cool


Ananas sauvage… miam Clin d'oeilmais le meilleur reste la chair de cacao (pas les fèves, amères tant qu’elles ne sont pas toréfiées, mais bien la chair blanche et sucrée qui entoure chacune d’elles)

C’est à pied également que nous couvrirons les 15km descendant de la montagne pour rejoindre Kpalimé, où nous passerons la nuit.
Le lendemain, nous rejoignons le plateau de Danyi, où nous posons nos sacs au Monastère des Bénédictines. Charmés par leur accueil simple, par la quiétude des lieux (par la qualité de la nourriture Clin d'oeil, nous décidons de rester là pour 2 jours. Du monastère, nous menons plusieurs excursions sur les routes et pistes pour découvrir le secteur, profitant entre deux du calme (bienvenu, et pas si courant en Afrique) de l’endroit. Ce ralentissement de rythme à mi-parcours est aussi l’occasion de souffler un peu, avant de partir explorer la côte Béninoise.


Plateau de l’ex-Danyi

Après ces deux jours de calme, nous redescendons à Lomé où nous prenons un peu le temps de flâner (sympathique musée national). Pour passer la nuit, nous optons pour une escale chez Alice, loin à la sortie de la ville, et en repartons le lendemain pour Grand-Popo.
Une seconde étape un peu plus courte donc, 5 jours pleins où Togo, où nous avons parfois été un peu déçus de l’accueil par rapport au Bénin, mais dont nous avons bien su profiter quand même. Une étape malgré tout bien intéressante pour le calme de ses montagnes, des particularités écologiques attrayantes et une histoire particulière différente de celle de ses voisins.
Nous restent donc 9 jours pour parcourir la côte béninoise d’Ouest en Est, dernière grande étape de notre voyage.

Nos bons plans et coups de coeur :

  • le calme, la sérénité, l’accueil et la cuisine du Monastère des Bénédictines du plateau de Danyi
  • la route sous toute ses formes : à pied, en moto, en taxi-brousse…
  • les secrets botaniques du Mont Kouto
    Nos déceptions et coup de gueule :
  • des guides un peu agressifs et uniquement intéressés par le business, on ne retrouve pas le plaisir de la rencontre qu’on a eu au Bénin
  • l’absence de moustiquaire dans toutes les auberges où nous avons dormi
  • le groupe “humanitaire” perdu en 1960, qui viennent, braves petits blancs sauver ces pauvres petits africains incapables et ignorants de tout. Il est l’heure de comprendre qu’aider, ce n’est pas faire et donner, c’est partager, échanger et accompagner. Hautains, désagréables et méprisants de tout (de l’accueil des villageois à la qualité des repas de chez les soeurs), vous m’avez fait honte et pitié. Commencez par changer vous-même avant de vouloir changer le monde, pour l’instant vous faites plus de dégâts que vous ne réparez d’inégalités ! FâchéFâché
    (désolé pour tout ceux à qui ça ne s’adresse pas directement, mais ceux qui préparent une mission ou un voyage, autant en réfléchir avant que constater les dégâts après…)

3ème semaine : la côte béninoise
Arrivée à Grand-Popo, nous posons nos sacs au Lion’s Bar (vivement recommandé !). Ambiance rasta-roots géniale ! Qui n’a pas rêvé de refaire le monde sur une plage au coucher du soleil, en sirotant noix de coco fraîche ou rhum arrangé ? Les premières heures du dimanche nous trouvent encore sous les étoiles sur la plage, bercés par le bruit des vagues.


Il en faut peu pour être heureux

Ce sera pourtant un lever aux aurores le dimanche matin, pour rejoindre Avlo et le bout du monde : Là où le fleuve rejoint la mer, il ne reste rien que le sable et quelques déchets rejetés par les flots.
De la bouche du Roy, nous rentrons à pied, 15km le long des plages, espérant apercevoir une tortue un peu précoce, ou un dauphin à l’horizon. Nous nous contenterons de noix de coco et de la remontée collective des filets de pêche.

Sur cette dernière, il convient de noter que les pêches semblent de plus en plus faibles, avec des quantités invraisemblablement petites. Pourtant, dans le même temps, les mailles minuscules des filets permettent la capture de poissons de quelques centimètres seulement, interdisant toute régénération des stocks… Assiste-t-on ainsi à la fin de l’activité de subsidence de centaines de personnes ? Combien de temps pourront-ilsencoretenir avec des stocks de plus en plus faibles qu’ils malmènent tant.


70 personnes, pour finalement remonter quelques dizaines de kilos, est-ce encore vraiment viable…

A ce titre, les gouvernements auraient un rôle important à jouer, en terme de sensibilisation, de réglementation et de contrôle, pour imposer des normes strictes et permettre, peut-être, une recomposition des bancs de poissons, et donc la survie de tous. L’écologie est peut-être une préoccupation de riche, mais aujourd’hui, la destruction de l’environnement menace chacun
De Grand-Popo, nous remontons vers Possotomé, en taxi brousse puis en moto pour les 20 derniers kilomètres. Nous posons nos sacs au gîte d’EcoBénin, puis partons faire le tour du village. Nous passons la fin de journée sur les avancées dans le lac : un verre au coucher de soleil Chez Théo, ponton et terrasse sur pilotis, romantique à souhait, puis repas Chez Préfet, drôle de cabane sur pilotis un peu plus rustique, mais avec un cachet fascinant digne d’un décor de film
Au matin, c’est Denis, pêcheur au lac et guide assermenté par EcoBénin, qui nous emmène découvrir légendes du lac, culture locale et pêche traditionnelle. Une excursion en pirogue fascinante sur une eau calme, mais d’où nous ne remontons que des filets vides (on est en période de crue, et l’eau douce aurait tendance à chasser les poissons vers les eaux plus saumâtres de l’embouchure du lac).


Apprentissage du lancer de l’épervier avec Denis, lac Ahémé

De nouveau, nous reprenons la route dans l’après-midi, cette fois pour rejoindre Ouidah. Nous sommes agréablement surpris par le calme de la ville, qui contraste avec toutes les autres : dès qu’on quitte la grand-route pour flâner dans ses ruelles, Ouidah a un rythme paisible, avec ses ruelles ensablées et ses airs d’autrefois, rappelés par une architecture d’époques disparues. Si la visite du temple des pythons nous laissera un peu sceptique (vous êtes bienvenus, mais l’entrée coûte tant, plus tout ça pour les photos, et vous pouvez également payer pour faire un souhait au pied de l’arbre sacré, ainsi que pour avoir un python autour du coup… et n’oubliez pas le guide en sortant Clin d'oeil), j’aurais quand même eu la stupéfaction de voir ma douce avec un énorme python autour du coup sans même un mouvement de recul (sans payer, et sans photos ;)… Si cette visite nous aura donc un peu déçu, la fin d’après-midi à rire avec des enfants sur la place du fort portugais, à flâner sur le parvis de la cathédrale et à grignoter dans les ruelles nous aura bien consolé. Au coucher du soleil, la terrasse de notre hôtel nous permis de profiter tranquillement de la fin de soirée en profitant des musiques qui montent de la rue (et qui ne s’arrêteront pas de toute la nuit :wink: )
Au matin, nous remontons à pied la route des esclaves jusqu’à la mer, et à la porte du non-retour. Nous poursuivons jusqu’à la porte du retour, petit musée posté un peu plus loin pour accueillir le retour de la diaspora. Certaines salles peuvent y apporter un peu de l’émotion et de la mémoire qu’il manque à la route elle-même

Au retour, quelques coups de jumelles en traversant les marais permettent l’observation de quelques espèces sympas notamment parmi les petits hérons et martin-chasseur. Après la visite du fort portugais, nous reprenons encore une fois la route, pour rentrer enfin à Cotonou à la nuit tombée.


Apparemment, tout le monde a l’air d’accord sur le fait que le site est bon pour la pêche Clin d'oeil

Le mercredi, nous faisons de là l’aller-retour à Porto-Novo sur la journée. Nous savions pourquoi nous y allions, et nous n’avons pas été déçus : le centre Songhaï est un fantastique modèle d’agriculture intégrée et adaptée aux atouts du territoire. Véritable fourmilière à idée et à projet, le centre pourrait être l’une des clés de l’Afrique de demain… Y’a plus qu’à, bonne chance les amis !
Cotonou de nouveau, que je n’ai pas encore pris le temps de découvrir. Pendant que Clémence récupère un peu du rythme de ces derniers jours, je vais me perdre dans le marché, et surtout y rencontrer les fabricants de grigris. Les échanges sont cordiaux, eux heureux de découvrir les noms officiels des innombrables espèces sauvages qui tapissent leurs étals, moi curieux de comprendre l’ampleur du phénomène, son impact… Heureux du temps passé là, et malgré tout un peu perturbé par la quantité d’espèces et d’individus décimés par ces pratiques… (je tiens un court rapport en anglais à la disposition de ceux qui s’y intéressent un peu).


Croco, panthère, tortue de mer ou antilope, babouin ou chien domestique, tout y passe…

De même, un peu plus tard sur le port, nous découvrirons de nombreux requins destinés à la découpe… Dure réalité que le massacre de la biodiversité
Heureusement, Cotonou recèle aussi bien des merveilles que nous prenons plaisir à découvrir, ses petits maquis, ses plages infinies, ses tailleurs, ses marchés
Escale à Ganvié le mercredi, où nous retrouvons une amie routarde de passage avec qui nous avions déjà passé du temps en brousse dans le Nord. Ensemble, nous nous laissons porter entre les maisons sur pilotis, guider par les rues et entre les pirogues du marché… Une sympathique visite dans la Venise du Bénin (le romantique et les touristes en moins).


Jour de marché dans les “rues” de Ganvié…

Pour mon dernier week-end dans le pays, nous faisons le choix d’un retour à Possotomé, pour laquelle nous avions vraiment eu un coup de foudre. L’après-midi, c’est Benoit (un autre guide EcoBénin) qui nous emmène à la recherche des singes Mona dans l’une des forêts sacrées du lac. Magnifique rencontre de brousse avec ces petits singes, pas trop inquiets de notre présence.

Un dernier repas somptueux de gambas grillées sur les terrasses si agréables de Chez Théo pour notre dernière belle soirée. Le lendemain matin, nous empruntons un canoé pour un dernier tour sur le lac avant de rentrer
Voilà, ainsi s’achève la 3ème et dernière partie de notre voyage, avec une dernière escapade sur le lac Ahémé

Nos coups de cœur :
Les auberges : le Lion’s Bar à Grand-Popo pour son ambiance, le gîte de Possotomé pour son calme et son accueil, l’auberge du Retour de la diaspora à Ouidah pour son calme, sa tranquillité et son très bon petit resto.
La terrasse de Chez Théo (Possotomé), probablement LE truc le plus romantique du pays, bien agréable (sans tomber dans le gaga)
Les explos avec EcoBénin au départ de Possotomé : Au fil de l’eau, forêt sacrée des singes Mona
En fait, Possotomé, the place to visit !
Le centre Songhaï, à Porto-Novo, et son modèle agricole hallucinant
Le marché Dantokpa, la rencontre avec ses vendeurs, l’ambiance générale du plus grand marché d’Afrique de l’Ouest

Nos déceptions :
La pêche incontrôlée : même les plus petits poissons y passent, pour ne rien dire des requins, dauphins et tortues de mer
Le massacre incontrôlé de la biodiversité
Le pillage des ressources naturelles de toute l’Afrique de l’Ouest, étallé en grand sur un marché…

Voilà, fin du voyage, retour aux pays (France, puis Emirats)…
Un pays absolument fantastique, que je recommande vivement, surtout tant qu’il n’est que peu fréquenté…
D’un bout à l’autre, pratiquement pas le moindre souci : une demi-journée de maux de ventre chacun (rien du tout au regard de 3 semaines à manger dans les rues d’Afrique…), pas de problèmes techniques, accidents, retards (rien d’anormal pour l’Afrique au moins…), pas la moindre inquiétude niveau sécurité…
Un palu au retour en France (et hop, une semaine d’hôpital…), c’est aussi le risque de partir sans médication (choix réfléchi et assumé…)
Question budget, hors Pendjari, on tourne à environ 700€ pour 3,5 semaines pour 2, hors billets d’avion. Ca couvre donc repas, hébergement (moins 4 ou 5 nuits, à domicile), transports, visites, guides…
100€/sem/pers quoi… Sur les 2 semaines et demi au Sud, on a (presque) réussi à tourner avec 10 000 cfa chacun par jour, en prenant malgré tout le coup de se faire plaisir quand on en avait envie, ou sans jamais rien se refuser…
Merci à ceux qui nous auront suivis jusqu’au bout et qui liront ces dernières lignes :slight_smile:
Au plaisir de vous raconter un prochain voyage, ou, qui sait, de vous croiser sur une piste de poussière rouge…

Bon vent et à votre santé !


Clémence et Jean

Vous dites " Ganvié, Venise de l’Afrique" pas certain et plutôt certain du contraire. Ganvié ; 25% des enfants meurent dans leur très jeune age, avant 4 ans. Pas certain que cela ait lieu à Venise. Il est vrai que les yeux d’amoureux ne voient qu’une seule réalité, mais vous n’ètes pas amoureux du Bénin. Et pourtant en 15 jours vous auriez pu en apprendre des choses.

Merci
J ai adoré votre récit d aventure de 3 semaines Bénin Togo !!
De bien belles photos :wink:

Merci pour cette belle contribution JeaDel !
Votre carnet de voyage a été sélectionné pour figurer dans la rubrique Carnets de voyage.
Nous y avons rassemblé les meilleurs carnets de voyage postés par les membres de la communauté de Routard.com : une vraie source d’inspiration pour vos futurs voyages !

Sabine de Routard.com

super compte rendu, ça fait plaisir.

je partage votre enhousiasme : très beau pays , gens sympa, et grande facilité pour tout.
ça remue mes souvenirs :wink:

merci de ce partage, bravo pour le carnet.

Béatrice

MERCI POUR tous ces détails et la belle description de votre beau voyage
j’ai apprécié vos conseils, vos coups de coeur et ce qu’il vaut mieux éviter
je suis en train d’organiser un voyage au bénin avec de l’aide dans des familles donc j’ai apprécié toutes vos infos; merci d’avoir pris le temps de nous faire partager tout cela

Svp, quelle statistique vous prouve que près de 25% des enfants meurent avant 4 ans… La population
On est d’accord que Ganvié n’a rien avoir avec la Venise… Ganvié c’est Ganvié et non la Venise…
Merci pour la compréhension

A Ganvié on voit ce que l’on a envie devoir, sans oublier le circuit que l’on vous impose, habitations peintes gratuitement, familles aidées. Ganvié est l’endroit où j’ai vu le plus de misère humaine.

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