Un voyage insolite m’a menée à découvrir les différentes terres qui composent cette île.
Terres d’immigration et aussi de migration, terres d’histoire, terres de patrimoine, terres de mer, de montagne, de saveurs et de parfums.
Août 2018 - 40 degrés à l’ombre …
ITINERAIRE :
Palerme (arrivée) - Cefalù - Trapani - Favignana (petite ile en face à Trapani) - Raguse - Modica - Noto - Syracuse - Catane (départ)
Le trait distinctif - et courageux - de cet itinéraire est que, contre tout conseil reçu, il a été entrepris sans voiture…
avec des bus, des trains et parfois en auto-stop.
Palerme a été un melange de culture, décadence et beauté. Les marchés de fruits et legumes, avec les cris joyeux des commerçants et le goût de la mer qui se fond dans le parfum des agrumes.
Les bâtiments royaux, sculptés par une ancienne sagesse immortelle et les traces du temps qui passe racontent une histoire longue et parfois contradictoire. Dans le paysage il y a un goût andalou.
Pendant des années, j’ai rêvé de visiter cette ville et enfin, mon regard se mêle à mes rêves.
La ville meme contient plusiers villes: les quartiers populaires sont l’autre face des quartiers plus turistiques. Les formes architecturales nous rappellent l’influence arabe et la végétation luxuriante, transforme certaines parties de la ville en véritables oasis.
Cefalù est un petit bijou envahi par les touristes. Cette ville surplombant la mer, est formée par des rouelles qui mènent à l’église. Les maisons, à cette hauteur de la ville, sont gravées dans le rocher des montagnes à l’arrière-plan.
Trapani est une ville balnéaire tranquille, plus calme que Palerme, moins bruyante, plus réfléchissante et certainement plus authentique à cette époque de l’année.
Vous n’êtes qu’à deux heures de bus de Palerme, mais l’ambiance dans les rues de la ville est totalement différente.
Les vieux marins jouent aujourd’hui aux cartes dans la terrasse des bars.
La mer est plus proche et la salinité atteint les rues du centre.
Tout est coloré dans des chauds tons pastels.
La ville se protège de la mer avec un mur, qui marque la limite entre la nature et la construction.
Favignana pourrait être la Grèce. Une petite île à une heure en ferry de Trapani. Un vrai paradis, tout à parcourir en vélo.
Les maisons sont basses et distantes et la nature prend le pas sur l’homme.
Chaque plage, chaque baie a son propre charme.
Le temps change quand vous faites du vélo autour de l’île et vous vous arrêtez pour boire une bière froide avec Peppe, parmi les oliviers.
Il vous montrera son hôtel, sans toit, construit entre les ruines des bâtiments romains et la nature sauvage. La cuisine est dans un jardin, où tout le monde peut accéder et la mer est juste en face.
Il est important de faire une petite digression: à ce moment du voyage, tout le monde a déjà pris au moins un kilo par jour. La cuisine sicilienne fait partie du voyage.
Personne ne peut quitter cette terre sans avoir pris le plaisir de goûter un arancino, un “coppo” de poisson, la meilleure glace d’Italie et un cannolo!
Raguse, Modica et Noto sont les trois villes du baroque sicilien.
Le même style caractérise les trois: les courbes sinueuses des bâtiments et la rugosité de l’air de montagne.
Ragusa est divisé en deux: l’anciennes Ragusa et Ragusa Ibla.
Cette double ville perchée dans la montagne, vous la découvrirez petit à petit, marche après marche.
Modica est petite et défini dans le détail, comme dans un travail de menuserie. En parcourant ces rues, nous avons l’impression d’ouvir la boite-à-bijoux de la grand-mère.
Noto se montre tout au long d’une rue, le “corso” principal: une longue promenade dans l’histoire du baroque italien; mais il ne faut pas être paresseux et se pousser à découvrir les rues latérales qui cachent un charme plus intime.
Les formes nobles et élégantes de l’architecture se fondent dans le contact direct avec le rocher brutal. On peut resentir dans cette image la symbiose viscérale entre l’art humaine et la natura sauvage.
Syracuse, est une île dans l’île. Ortigia, le centre historique qui se jette dans la mer, est une ville en pierre blanche, un enchevêtrement de rues où se perdre est inévitable, mais aussi un plaisir.
Derrière les arcades se cachent des cours où plantes et bâtiments se créent une nouvelle couche de cette ville: les “jardins secrets”.
Pendant cette période, les rues sont remplies de touristes toute la journée, mais le soir la ville reprend sa vie normale et tout s’illumine d’une lumière tamisée.
Catane est certainement la plus vivante, la plus under-ground, la plus sale et donc notre préférée. Elle a le fort caractère d’une ville sculptée dans la pierre de lave, une pierre noire qui vient du volcan Etna, situé à proximité.
La vie du port rentre dans la ville à travers le marché aux poissons.
Les vieux quartiers du centre, abandonnés, renaissent avec la street art et des nouveaux bars et laboratoires d’artisanat, qui mettent en valeur ce charme décadent.