L'express côtier de Norvège - Carnet de voyage 2024

Forum Norvège

29 mars 2024 - Jour 1 - Bergen.
« Welcome in sunny Bergen » a annoncé avec humour le pilote en atterrissant avec une heure de retard à l’aéroport de Bergen. On venait de traverser une purée de poids. Il pleut (fort), le ciel est bas et plombé, la température ne dépasse pas les 7 degrés.
Pour rejoindre la ville et le terminal Hurtigruten, là où se trouve le bâteau de l’Express côtier, je choisis le tram : il passe par les zones urbaines, part toutes les 10 minutes et ne ne coûte que 40 NOK (3,42 euros). On peut prendre son billet à une borne ou sur l’application “Skyss billett”. Toutes les indications sont en anglais, il faut bien sûr au moins connaître cette langue.
Sur le trajet, où l’on observe de jolies maisons de couleur. tous les commerces ont l’air fermé : il est plus de 17h et presque rien n’est ouvert, paraît-il, entre le Vendredi saint et le lundi de Pâques.
Du terminus du tram au terminal de l’Express côtier, il reste dix/quinze minutes de marche à travers le centre ville. Pas désagréable s’il ne pleut pas.
Le bateau m’attend. Il s’agit du Vesteralen, le plus ancien de la flotte d’Hurtigruten. C’est aussi l’un des plus petits. C’est la raison de mon choix : retrouver un peu de la tradition ancestrale de l’Express côtier, une ligne maritime qui approvisionne les villages et quelques villes des fjords de Norvège. De Bergen à Kirkenes, à 15 km de la frontière russe.
Le bateau a été rénové en 2022 mais il ne comprend pas de jacuzzi et ne compte qu’un seul restaurant. Pas vraiment un bateau de croisière tel qu’on les imagine.
Une fois regardé un petit film très bien fait sur la sécurité du bateau, je monte à bord. Je reçois un badge qui va me servir à tout : à entrer et sortir du navire, à payer des extras puisque j’ai fait enregistrer ma carte de crédit et que tout me sera facturé à la sortie du navire…). Ma valise va être transporté jusqu’à ma cabine. La “chambre” que je vais occuper pendant douze jours possède un hublot, ce qui était plus cher mais vital pour moi. Même si l’on passe un maximum de son temps hors de la cabine.
En revanche, je n’ai pas payé de supplément pour choisir l’emplacement de ma cabine. Et c’est bien tombé : je suis sur tribord (à droite en regardant la proue - l’avant - du bateau) et tous les déchargements, parfois un peu bruyants, surtout la nuit, se font par babord.
Premier repas à bord. Beaucoup de choix. Très bonne soupe de poissons. Beaucoup d’Allemands parmi les passagers. Moyenne d’âge : à vue de nez 60 ans. À partir de demain, le dîner se prend sur une table désignée sur la petite enveloppe que nous avons reçue au départ. À voir, si je parviendrai à me faire des compagnons de voyage puisque je suis parti seul.


L’atterrissage sur Bergen.

Le Vesteralen, ma maison pour les douze prochains jours.

Ma cabine. Elle comprend aussi une douche-toilette. Il y fait bien chaud.

30 mars 2024 - Jour 2 - Alesund.
Accostage ce matin à Ålesund à 9h45 pour une escale de 10 heures. Je reconnais que je ne me suis pas levé cette nuit pour les escales techniques de Floro (2h45) et Måløy (5h15).
Je suis néanmoins impressionné par les manœuvres de déchargement, menées avec une précision et une rapidité tout à fait étonnantes.
À Ålesund, les rues sont désertes, les magasins fermés. On était prévenu, c’est comme ça pour Pâques. Des vitrines affichent, moitié en anglais, moitié en norvégien, « Close for Easter. God Pasker », ce qui veut dire « Fermé pour Pâques, bonnes fêtes de Pâques ».
La ville a été entièrement détruite par un incendie terrible en janvier 1904. Un désastre même s’il n’y a eu qu’un mort à déplorer. La chance, c’est que Guillaume II, l’empereur d’Allemagne, y passait régulièrement des vacances. Ému par la destruction, il a envoyé en Norvège des bataillons d’artisans et d’architectes pour tout reconstruire, cette fois en brique et en pierre et non en bois.
Tout cela sous le signe de l’Art nouveau. Ålesund en est devenue la capitale (de l’Art nouveau) en Norvège. D’où de très beaux bâtiments qui datent de 1904, 1905, 1906… Pour ceux qui aiment cette période architecturale, Ålesund possède un musée très intéressant et assez interactif sur cet art et sur l’incendie de 1904.
Hurtigruten proposait des excursions à Ålesund. Outre le fait qu’il faut avoir un beau budget pour ça - la Norvège est un pays très cher, c’est peu de le dire… -, on peut se balader tout seul en ville. Avec Google maps ou un plan fourni par le bureau de tourisme. Si vous vous intéressez aux beaux immeubles, je vous conseille de parcourir la Kongens gate, l’Apoterkergata (là où se trouve le musée), l’Øwregata et quelques autres rues dans le coin. Prolongez aussi (c’est le Routard qui le conseille) par la Molovegen qui vous amène vers de rares maisons anciennes et en bois (du moins, je crois).
À partir du bout de la rue Lihaugata et du jardin public (Byparken), je me suis attaqué à la montée du mont Aska, 418 marches. Régulièrement, des bancs permettent de s’arrêter en route. Mais on peut aussi prendre un transport pour arriver sans effort par la route.
Magnifiques paysages au sommet. On a vraiment l’impression d’être hors du temps.
Alternance fine pluie et soleil, tout au long de la journée. c’est la Norvège.
Ce soir, sur le Vesteralen, pour le dîner, je suis assigné à la table 24… avec sept autres Françaises et Français, pas un hasard. Première rencontre avec Annick, Cécile, Martine, Monique, Natacha (par ordre alphabétique), André et Patrick. L’une d’elles n’a retrouvé sa valise, égarée lors du vol KLM, qu’aujourd’hui. J’imagine l’angoisse, celle d’arriver au-delà du cercle polaire sans vêtements adéquats. Un couple vient de l’île d’Houat, dans le Morbihan : 220 habitants l’hiver, 3500 l’été, pas de voiture et, comme l’a expliqué André, un aller-retour d’une journée pour aller chercher le boulon manquant sur le continent. Ce ne sont pas les plus déroutés par un voyage en bateau.




L’Art nouveau, présent partout en ville avec ces immeubles construits au début du XXe siècle.

On retrouve aussi à Ålesund quelques anciennes maisons qui datent peut-être d’avant l’incendie de 1904 et qui sont en bois.

Le chemin de 418 marches qui mène au sommet du mon Aska.


Ålesund, du mont Aska.

Des mont enneigés dans le fjord d’Ålesund.

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Bonjour,
Super compte rendu et très belles photos. Continuez comme cela, j’ai hâte de lire la suite.
J’ai déjà fait 5 croisières en Norvège mais pas encore avec Hurtigruten. Votre récit me fera peut-être franchir le pas.

Bonjour, merci pour ces magnifiques photos!

Merci. Je vais essayer de continuer sur ce rythme. Je vais déjà allonger la deuxième journée.

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30 mars 2024 - Fin du jour 2 - Molde
À 22h35, le Vesteralen s’arrête à Molde pour une demi-heure. Nous ne sommes que quatre ou cinq à descendre. Nos compagnons de voyage semblent être partis se coucher assez tôt. La journée a été longue et demain nous perdons une heure, avec le changement d’horaire.
Le tableau de contrôle affiché à la porte de sortie du navire indique que nous sommes “212 personnes à bord, dont 154 passagers et 58 membres d’équipage.” Le Vesteralen peut embarquer 516 passagers (les brochures l’affirment). C’est dire combien nous sommes à l’aise et vraiment chouchoutés par le personnel.
J’avais lu que Molde ne présentait pas grand intérêt, peut-être en raison d’un modernisme assez étonnant. Pourtant, ce soir, la rue principale est particulièrement animée, bien plus que ne l’était Ålesund, ville bien plus importante. Des jeunes Norvégiennes et Norvégiens, parfois en manches courtes (ils ne craignent pas le froid) font la queue devant plusieurs cafés et boites de nuit. Je discute avec un vigile qui filtre les entrées devant un bar. Il m’explique qu’un dancing fonctionne au sous-sol. Deux minutes plus tard, quand on se quitte, il me souhaite un “Good Easter” (de bonnes Pâques). J’imagine mal la même scène en France.
Dans une vitrine, des tenues traditionnelles norvégiennes qui ressemblent très fortement aux tenus bavaroise ou autrichienne.
Je rentre le dernier dans le Vesteralen, dix minutes avant l’appareillage. Nous ne sommes que deux sur le pont pour suivre le départ. Molde brille de mille feux. Apparemment, les Norvégiens n’ont pas de problème d’énergie. Sans doute grâce au pétrole.


Des poules dans une vitrine : on est bien en période de Pâques !

Molde, la nuit et du bateau.

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Toujours magnifiques , photos et commentaires!!

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31 mars 2024 - Jour 3 - Trondheim
Joyeuses Pâques : la fraîcheur est arrivée (5° avec un ressenti d’1°). Le vent est fort mais la mer reste calme. “C’est le phénomène des fjords, m’explique un voisin : les vagues ne peuvent se former”.
Nous accostons à 9h45 à Trondheim, quatrième ville du pays. Déjà un tiers du voyage en remontant. Trondheim est une ville frontière entre le Nord et le Sud du pays. Certains ont prévu une excursion en kayak, j’en frémis d’avance.
Sinon, Trondheim se visite toute seule. Nous avons trois heures devant nous et j’ai décidé de suivre un parcours type proposé par un internaute (voir ci-dessous).

En ville, tout est calme et désert. Peut-être l’effet du dimanche de Pâques combiné au changement d’horaire. Mais où sont les Norvégiens ?
Je les retrouve en partie à la messe de Pâques, dans la cathédrale Nidaros, le symbole de l’architecture gothique norvégienne. Nidaros veut dire (je viens de le découvrir) “la bouche de la rivière Nid” qui s’appelle aujourd’hui Nidelva.

Cette messe de Pâques me permet en tout cas d’entrer dans la cathédrale juste avant le service, alors qu’elle ne se visite d’ordinaire que le dimanche après-midi (pour 100 NOK, soit 9 euros). Assez impressionnante avec de grandes travées et des orgues très colorées.
Je monte ensuite jusqu’à la forteresse de Kristiansten (une forte montée puis un sentier tranquille). La pluie (sans doute bénie) de Pâques ne cesse de tomber. La vue sur la ville en est très altérée.

Petite déception pour le Gamle Byru, le pont de bois rouge historique et mythique devant lequel tout le monde se photographie. Pas si extraordinaire que ça, je trouve.


Retour par le quartier des maisons de bois, joliment colorées, de Bakklandet. Autant Ålesund est désormais une ville d’habitats en pierre et brique, autant Trondheim a gardé une grande partie de ses constructions en bois. Ce qui fait tout son attrait.

Je remarque aussi qu’on découvre des statues à chaque coin de rue. À se demander pourquoi les villes de France en possèdent si peu en dépit d’une histoire importante de la sculpture française.
Retour au bateau pour le repas de midi. Je suis bluffé par le buffet. Le poisson est toujours remarquablement cuisiné, le choix est important, tout semble de qualité.

On a à peine quitté la table que le personnel nous offre une dégustation de moules “à la trønder”. Cela se passe à l’extérieur sur le pont 5. Comme la pluie ne s’est pas arrêtée, nous ne sommes qu’une cinquantaine à en profiter. Les moules étaient savoureuses. J’ai demandé la recette mais je n’ai rien retenu !

Quelques minutes plus tard, tout le monde se précipite devant les vitres ou à l’extérieur. Nous passons devant le phare rouge de Kjeungsjaer et cela vaut bien… quelques centaines de photos.
Je rédige ce carnet de la grande salle Panorama, au pont 7. C’est à la fois le seul endroit où le wifi du navire fonctionne bien et c’est aussi le moyen de garder un œil sur le paysage et les deux rives que nous côtoyons.


Nous passons parfois à quelques mètres du rivage (avec toujours quelques maisons colorées et accrochées aux rochers comme des moules). Très impressionnant.
Lors du briefing quotidien, l’animateur nous a indiqué comment éviter d’avoir le mal de mer. Nous allons affronter la mer ouverte hors des fjords pour quelques heures et je crois que cela va secouer. Dehors, la pluie est devenue glaçante. D’ailleurs, nous franchirons le cercle polaire demain matin.

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Merci @igrekes pour ce récit en direct !
C’est très plaisant à lire ! J’attends la suite avec impatience !

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31 mars 2024 - Jour 3 - Rørvik
Court arrêt de vingt minutes (21h40-22h) à Rørvik. Une petite ville de moins de 10 000 habitants qui compte pourtant le plus grand port du centre de la Norvège et le “centre client” de Telenor, la boite de telecom de la Norvège. Pas grand chose à voir mais c’est quand même beau une ville la nuit.


Retour au salon Panorama du pont 7. Je lis Le Passager du Polarlys de Simenon. Je me suis renseigné. L’écrivain belge a vraiment embarqué sur l’Express côtier pendant l’hiver de 1929. À la lecture, cela se sent. Le Polarlys était un bateau à vapeur qui fonctionnait au charbon. Il partait de Hambourg, en Allemagne, pour rejoindre Stavanger avant Bergen et terminait déjà sa remontée à Kirkenes.
Dans le roman, seuls quatre passagers - et peut-être un cinquième - ont embarqué. Bien entendu, l’un d’eux est tué le lendemain du départ. Un policier monte à bord mais c’est le capitaine du navire, Petersen, qui mène l’enquête. Je ne connais pas encore le coupable. Le plus fascinant, c’est que l’on suit le trajet de l’Express côtier, de fjord en fjord. Le Polarlys subit une terrible tempête d’hiver qui met à mal ses structures. J’espère que l’on n’en arrivera pas là.

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Bonjour,
Toujours des étoiles plein les yeux , et on en voit aussi au-dessus de Rorvik.
Bonne lecture aussi!

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**1er avril - Jour 4 - En mer **
Peu avant 8h, nous avons dépassé le cercle arctique. Un petit globe, ancré sur un rocher, le symbolise.


La température a chuté : 0° certes, mais un ressenti de -5°. Un vent glacial nous fouette le visage quand nous sortons sur le pont. Autour du bateau, partout, des sommets enneigés. Magnifique ! Comme l’exprime une voisine : « C’est pour ça que nous sommes venus. »

Ces monts nous paraissent très proches et pas si hauts. Sur la carte, ils culminent tout de même à 800m, 1000m, parfois plus. Toujours quelques maisons accrochées sur les rares bandes côtières de terre. Quel est le quotidien de ces habitants ? De quoi vivent-ils dans ces lieux qui nous paraissent être le bout du monde ? Comment communiquent-ils ?

À l’inverse, à l’intérieur du Vesteralen, notre navire, tout est confort. La température est idéale, la douche du matin bouillante… Contrastes.
Je vous place une carte du périple en court, pour se repérer à travers mes explications.
Peu avant 8h, nous avons dépassé le cercle arctique. Un petit globe, ancré sur un rocher, le symbolise.

La température a chuté : 0° certes, mais un ressenti de -5°. Un vent glacial nous fouette le visage quand nous sortons sur le pont. Autour du bateau, partout, des sommets enneigés. Magnifique ! Comme l’exprime une voisine : « C’est pour ça que nous sommes venus. »

Ces monts nous paraissent très proches et pas si hauts. Sur la carte, ils culminent tout de même à 800m, 1000m, parfois plus. Toujours quelques maisons accrochées sur les rares bandes côtières de terre. Quel est le quotidien de ces habitants ? De quoi vivent-ils dans ces lieux qui nous paraissent être le bout du monde ? Comment communiquent-ils ?

À l’inverse, à l’intérieur du Vesteralen, notre navire, tout est confort. La température est idéale, la douche du matin bouillante… Contrastes.

Je vous place une carte de notre périple, pour un peu mieux se situer quand on n’est pas, comme nous, sur le bateau :

À 10h, dix minutes d’arrêt à Ørnes, tout petit port. Le temps d’embarquer une trentaine de nouveaux passagers.

Une demie-heure, plus tard, l’équipage procède, sur le pont 5, à une “cérémonie du cercle polaire”. En fait, tous ceux qui souhaitent bénéficier d’un certificat de passage acceptent un rituel de baptême avec de l’eau glacée et des glaçons dans le cou. On a beau être prévenus, cela surprend.


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Pas très chaud , mais normal au niveau du cercle polaire. Les Lofoten et Vesteralen approchent! Takk!!

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**1er avril - Jour 4 - Bodø **
Soleil et ciel bleu cet après-midi. Les photos que nous prenons en rafale peuvent sembler être toujours les mêmes. C’est faux : le paysage change constamment et nous sommes au premier rang du spectacle.


Pour preuve, les deux rives que nous voyons en même temps, côté babord et côté tribord (à droite quand on regarde la proue).

Le Vesteralen accoste à Bodø à 13h13 avec huit minutes de retard. Ce n’est rien et pourtant c’est étonnant tant notre navire est d’une ponctualité suisse.
D’ailleurs, au retour de balade, le navire ne vous attend pas si vous êtes en retard. À vous de trouver un moyen de rejoindre la prochaine étape et, surtout à partir du cercle arctique, cela peut prendre du temps et revenir très cher.
Tout est très organisé. Dans ma cabine, j’ai même trouvé sept sacs à vomi en cas de mal de mer. Tout est carré, parfois trop. Une française s’est fait réprimander par l’animateur lors du briefing quotidien parce qu’elle semblait consulter son smartphone plutôt que de l’écouter. En vérité, elle ne maîtrise pas l’anglais et elle utilisait la traduction instantanée. On a de l’humour en Norvège mais il ne faut pas pousser quand même…
À Bodø, où nous sommes finalement descendus pour deux heures, j’ai vu de gros tas de neige dans toutes les rues et même un bonhomme de neige qui avait gardé son cache-nez.

À Bodø, j’ai encore vu beaucoup de bâtiments modernes et très peu de Norvégiens. À Bodø, j’ai vu un homme sortir en caleçon d’un sauna flottant et plonger dans l’eau glacée du port.

À Bodø, j’ai vu surtout des boutiques fermées en raison du lundi de Pâques. À Bodø, j’ai essayé de ne pas glisser sur les plaques de verglas. À Bodø, j’ai vu que le litre d’essence (SP95) était aussi cher qu’en France (près de 2 euros) alors que la Norvège exporte du pétrole mais j’ai aussi lu que le salaire moyen allait de 4 600 euros dans le privé à 5 000 euros dans l’administration.

À Bodø, j’ai retrouvé de jolies maisons de bois dès que je me suis éloigné du centre. À Bodø, j’ai vu mon premier renne mais c’était un faux.

À Bodø, j’ai fait une boule de neige que j’ai pris plaisir à lancer dans la mer. Mais c’est bien tout. Bodø, à mon avis, ne mérite guère plus que ce court arrêt.

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Bonjour, concernant vos interrogations sur la façon de vivre dans ces villages isolés, quelques modestes réponses: les Norvégiens nous ont expliqué qu’ils se connaissent tous dans ces villages, qu’ils sont solidaires et ne restent pas isolés, surtout l’hiver. Il y a aussi dans les villages des salles communes où les gens se retrouvent.
Et il y a maintenant internet :wink: Dans le village de Skarsvåg, à côté du Cap Nord, un habitant nous a offert d’utiliser le wifi chez lui. Comme il devait sortir, il nous a tout tranquillement laissé sa maison en nous demandant de bien refermer la porte en partant à cause du froid ( 5° en cette fin juin 2014 :cold_face:), pas de problème de clés, personne ne ferme à clés là-bas. Quelle confiance !!
Doux souvenir en voyant vos photos du passage du cercle polaire en bateau, c’était aussi en bateau pour nous la 1ere fois. Attention avec la Norvège, on n’a qu’une idée, y retourner :wink:
Merci pour votre partage en direct :hugs:

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Grand merci à vous pour vos réponses à mes interrogations. N’empêche, même pour ceux qui possèdent une intense vie intérieure, l’hiver doit parfois paraître bien long dans ces endroits isolés.

Bien sûr!! Le jour du retour du soleil, c’est une vraie fête, on le comprend!
Peut-être connaissez-vous les livres de Anne B.Ragde qui décrivent bien la vie dans le nord. Ou le livre de Herbjørg Wassmo: Cent ans :hugs:

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Toujours magnifique!Oui , Bodo , on a vite fait le tour en peu de temps , mais il y a quelques balades sympa aussi, en montant sur les collines environnantes. L’hiver , ils passent aussi beaucoup de temps à dormir, à lire , faire de l’artisanat …

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Avec ces salaires , le litre d’essence n’est pas cher!

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Oui, j’ai même relu Zona frigida avant de partir. Mais le Svalbard décrit dans le livre d’Anna Ragde, c’est encore une autre paire de manches, ou plutôt une sacrée expédition. Je ne connais pas en revanche le livre de Herbjørg Wassmo mais je suis preneur. On m’a aussi parlé d’un livre de Claude Villers, Au Nord du monde.
Là, je repars en expédition. La suite du carnet probablement demain…

Des paysages époustouflants, une nature qui doit être impitoyable, des commentaires vivants et humoristiques parfois. Merci pour ce récit d’expédition que je découvre bien au chaud en face de mon écran. Les conseils de lecture sont judicieux : une manière de compléter la découverte d’une contrée où la vie s’accroche.
A vous lire de retour de votre expédition !

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1er avril - Jour 4 - Stamsund et Svolvær

De petits flocons de neige, vite dissipés, saluent notre arrivée dans la nuit polaire (21h20) à Svolvær.

Voilà deux heures, nous avons d’abord fait halte à Stamsund, sur l’île de Vestågøy, la première, du sud vers le nord, des îles Lofoten. Le bateau avait un peu de retard, nous n’avions que dix minutes devant nous. Le temps de courir jusqu’au port tout proche et d’en revenir. Avec l’Express côtier, vaut mieux toujours avoir la montre en main. Dix minutes, juste le temps de découvrir les “rorbuer” de Stamsund, autrement dit des cabanes de pêche sur pilotis, ainsi que le port de pêche. Une idée de ce que peuvent être les Lofoten.

Rien à voir de ce genre à Svolvær, la « capitale » des Lofoten, sur l’île d’Austågøy. Tout est fermé à cette heure tardive, hormis quelques restos et hôtels haut de gamme. C’est d’ailleurs cela qui frappe lors de cette courte visite : les résidences luxueuses près des quais, les magasins chics, les galeries d’art… Même l’église a un petit air Le Corbusier.

Cette étonnante modernité tranche avec l’idée patrimoniale et rustique que l’on peut se faire a priori de ces îles. Le tourisme, les pétro-dollars (et le gaz) sont probablement la raison de cette transformation. Reste à découvrir le reste des îles.

Après une ou deux photos, je rentre les mains dans les gants pour éviter de perdre des doigts, déjà transformés en glaçons.

Retour sur le bateau et alerte immédiate : voici notre première aurore boréale, sans doute pas la dernière. Elles se multiplient ce soir. Très étonnant ce phénomène que l’on distingue mal à l’œil nu mais que l’appareil photo identifie.

La journée se termine, vers 23h30, par une dégustation de fiskekaker sur le pont 5. C’est une sorte de galette de poisson, très populaire en Norvège. C’est comme la fricadelle nordiste ou belge, on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans et il vaut mieux peut-être ne pas savoir. Franchement, ce n’est pas mauvais mais ça n’a pas beaucoup de goût.

En revanche, la petite boisson au rhum et au gingembre qui l’accompagnait (vendu 110 nok, soit 9 euros, avec le gobelet métallique qu’on garde) avait de quoi tenir.
Sinon, sur le pont 5, le vent était glaçant plus, plus, plus. Vite la cabine bien chaude et la couette !

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Bonjour,
Pour info les fiskekaker , c’est principalement du poisson , fécule de pomme de terre, crème… C’est vrai que ça n’a pas beaucoup de goût. Mais ça cale un norvégien au bout d’un certain nombre de fiskekaker! Bonnes expéditions , il me semble que les arrêts sont en pleine nuit ou au petit matin très tôt. Pour Svolvaer , le tour du port est effectivement très riche mais faire 200 m et on retrouve la ville " normale";Et vous avez déjà eu la chance de voir des aurores!!!

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2 avril - Jour 5 - Harstad et Finnsnes
Ce matin, tôt, le soleil passait par le hublot, pourtant fermé et recouvert d’un rideau. Mais dès que l’on met un pied à l’extérieur, sur l’un des ponts, le froid vous saisit : - 7° en réel et - 11° en ressenti comme on dit (et plus dès que le bateau reprend sa course en avant).

Premier arrêt court à Harstad, à 7 h, dans les îles Vesteralen. Toujours plus au nord. Je ne suis pas descendu à terre. La ville se voyait bien du bateau. Paysages toujours aussi grandioses de monts recouverts de neige, de maisons isolées. Apparemment toujours le même décor mais rien n’est jamais identique.

Pour lutter contre le froid, nous multiplions les couches de vêtements : tee-shirt + polaire + pull + doudoune pour le corps. Pareil pour la tête. Doubles gants, grosses chaussettes et chaussures fourrées. Sans oublier le caleçon long. Je me félicite d’avoir suivi les conseils des internautes sur un site comme celui du Routard ou sur la page [Facebook Huntigruten Insiders].(Redirecting...).

Patrick, l’un de mes compagnons de voyage, m’a montré hier soir un article racontant que les mères (et pères) scandinaves laissent leur poupon dehors dans la poussette même par grand froid pendant qu’ils boivent un thé ou un café à l’intérieur. Histoire de les aguerrir. Une pratique historique aujourd’hui revendiquée par des spécialistes de la santé. En France, les enfants seraient déjà expédiés en foyer et les parents renvoyés devant la justice !

Enfin des Norvégiens ! L’arrêt de Finnsnes (11h) est, de l’avis même de l’animateur culturel, sans intérêt. Il nous a mis au défi de trouver de quoi nourrir sa prochaine intervention sur ce lieu.

Eh, bien, j’ai trouvé. Dans cette petite ville de 5 000 habitants, le centre commercial, situé à deux pas des quais, est ouvert. Pour la première fois, nous avons pu entrer dans des magasins norvégiens. Et ce que vendent ou achètent les habitants du pays dit aussi beaucoup d’eux-mêmes. Le mini-centre de Finnsnes abrite rien moins que deux magasins de sport très fournis en vêtements d’hiver, sur une quinzaine de boutiques.

Et j’ai déniché les Norvégiens bien au chaud dans les deux cafés du centre commercial, sirotant justement ce breuvage (ne parlons pas de café) très très allongé que nous buvons aussi sur le navire. En vrai, ça ne me dérange pas, je peux ainsi en boire toute la journée. Mais un bon et vrai expresso au retour…
Dans les rues, la neige est à peine déblayée et les voitures ont gardé leurs chaînes. D’ici peu, il faudra que je chausse les après-skis. Et je rajouterai sans doute les crampons antidérapants achetés avant le départ (10 euros).

Aussitôt repartis, nous passons sous le pont qui relie la ville insulaire au continent. Ce pont de 1 147 m de longueur fait la fierté de la région.

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Bonjour, concernant les bébés qui dorment dehors, j’ai eu l’information que cette pratique date de l’époque où les maisons qui n’étaient composées que d’une grande pièce, étaient chauffées au bois et donc très envahies de fumée. Les bébés chaudement vétus et couverts faisaient la sieste dehors pour protéger leurs poumons. Pratique reprise de nos jours là-bas et aussi en France, les enfants dorment mieux ainsi parait-il. :wink:
Merci pour l’aurore boréale :hugs:

De rien. Merci pour votre précision sur les bébés. C’est un forum collaboratif, finalement.

les bébés dehors , j’au cela par moins 15 degrés . C’est de même dans les structures de la petite enfance.J’ai les mêmes crampons , bien utiles sur les surfaces verglacées. Beau ciel bleu!

2 avril - Jour 5 - Tromsø

Ne dites pas à ma mère que je suis à la neige, elle croit que je navigue avec l’Express côtier…(allusion à un titre multi-repris d’un livre du publicitaire Jacques Séguéla, je précise pour les plus jeunes).
À Tromsø, où le navire accoste vers 14h, je prends de suite un bus public (le 26) pour passer de l’autre côté du pont, sur le continent. À un moment, j’hallucine : je me crois sur une route de montagne, avec les pneus du car qui crissent dans les virages en épingle à cheveux.
La neige est partout. La télécabine (fjellheisen) de Tromsdalen me transporte jusqu’à un sommet d’environ 500 m. Et là, je me retrouve en montagne en hiver. Il ne me manque plus qu’une paire de skis de fond pour faire le tour des hauteurs de Tromsø. Un moment magique sous le soleil et le ciel bleu. Une vue panoramique sur la ville et ses alentours.

Retour par la même télécabine puis par la même ligne de bus et arrêt à la cathédrale arctique. On en parle beaucoup de cette cathédrale, pour évoquer son architecture épurée. Je dois reconnaître que ça ne m’a pas bouleversé et que j’ai trouvé le prix d’entrée (7 euros) élevé pour pas grand-chose.

De l’autre côté du pont, donc sur l’île et le centre ville, le Musée polaire, en revanche, m’a étonné. On a beau savoir que les Norvégiens étaient de rudes chasseurs de phoques, de rennes et d’autres animaux polaires, ça surprend. Les hommes comme les animaux avaient des vies âpres et souvent brèves.

Tiens, prenez Henry Rudi, un vrai héros national. Plutôt Rudi le Rouge, d’ailleurs, puisqu’il a tué, au cours de sa carrière de chasseur, pas moins de 713 ours polaires. Pas étonnant qu’il n’y en ait plus beaucoup aujourd’hui.
J’ai aussi appris qu’il existait 32 espèces de phoques (si, si…) dans le monde et sept rien que dans les eaux norvégiennes. Je pensais naïvement qu’ils étaient tous frères.
Le musée retrace aussi, avec nombre de documents, les trajectoires des grands explorateurs polaires, comme Admunsen, un roi en Norvège (sa statue ci-dessous), et Nansen, moins connu chez nous mais à l’histoire tout à fait étonnante.

Dernier détour par les maisons en bois du centre et retour au bateau largement avant l’heure limite de 18h.

En fait, tout ce que j’ai raconté est réalisable par ses propres moyens sans prendre une excursion bien plus chère de la compagnie de l’Express côtier (au bas mot 160 euros). Merci tout de même aux génies de Google maps qui vous donnent le numéro et les horaires du bus pour se rendre à la télécabine. Pour ceux que cela intéresse et qui envisagent peut-être le voyage, j’ai dépensé 4 euros pour le trajet de bus (une seule fois parce je n’avais pas compris qu’il fallait le valider à l’aller), 36 euros pour la télécabine (aller-retour pour ce prix-là), 7 euros pour l’entrée de la cathédrale et 5,50 euros pour le musée de la baleine (tarif senior). C’était notre rubrique pratico-pratique.

Ce soir, dernier arrêt d’un quart d’heure à Skjervoy (ci-dessous). Il neigeote. Je reste sur le bateau, la journée a déjà été bien longue et fatigante. Demain, le Cap Nord !

Bonjour,
Que c’est beau l’hiver! Tromso , la grande ville et Skjervoy , petite ville !Nordkapp ce mercredi!

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3 avril - Jour 6 - Cap Nord

Changement de décor. Les ponts du Vesteralen sont recouverts de neige.

Les maisons d’Havøysund, le village où nous accostons pour quinze minutes à 8h30, disparaissent petit à petit dans un brouillard neigeux. Nous sommes presque à l’extrême nord de la Norvège. Et toujours la même interrogation : quelle est la vie de ces habitants, notamment pendant l’hiver polaire. Quelle était leur vie voilà cinquante ans quand l’Express côtier, porteur des nouvelles (le courrier) comme de vivres, était empêché par les tempêtes d’accoster ?

À Honningsvåg, un peu plus de deux heures plus tard, c’est le départ pour le Cap Nord. Pour tenir les horaires, le déjeuner sur le bateau a commencé à… 10h. Oui, le déjeuner, pas le petit déjeuner. Certains ont enchaîné l’un avec l’autre. Faut avoir de l’estomac.

L’excursion vers le Cap tient de l’expédition. Le bus frôle des ravins. Le chauffeur, une femme, est une virtuose. Parfois, la route est fermée en raison de chutes trop abondantes de neige. En janvier 2023, le bus n’a pu ainsi effectuer le chemin que cinq fois dans le mois. Pourtant, des habitants vivent dans des maisons de bois isolées le long du parcours. Probablement des éleveurs sami puisque l’on compte trois rennes pour un habitant dans la région (les Sami représentent la population autochtone de la région. Ils se répartissent sur la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie).

Et ce Cap Nord ? Bien sûr, c’est d’abord un gros globe devant lequel tous ceux qui arrivent jusque là se font photographier. C’est mon cas (vous verrez ainsi ma tête ci-dessous).

Bien sûr, ce n’est pas tout à fait le point le plus au nord du continent européen, le vrai point se situe 1,5 km plus loin encore (sans parler des Russes qui revendiquent un autre point). Mais c’est un lieu mythique et surtout un site impressionnant, avec une falaise de plus de 300 m qui plonge dans la mer (ci-dessous avec le globe tout en haut, en regardant bien). Sans parler du temps qui change de minute en minute.

Sur place un centre pour visiteurs, le Nordkapphallen, regroupe un restau, un café, une boutique de souvenirs et surtout une série d’informations. Avec un film remarquable de 15 mn à ne manquer sous aucun prétexte.

D’ailleurs, si j’ai un conseil à donner, c’est de commencer par ce film et un tour par le centre. De là, vous pouvez aussi expédier une carte postale avec le tampon du Cap Nord. Après, vous avez largement le temps de vous rendre devant le globe où la foule de l’arrivée a disparu.

J’ai aussi continué dans la neige (heureusement, j’avais mis les après-ski ce matin mais j’ai oublié les lunettes de soleil !) pour regarder l’impressionnante falaise sous d’autres angles.

Puisque l’on en est aux conseils, outre les aprés-ski, je préconise aussi les lunettes de soleil et le baume à lèvres, même si le mien, à la framboise, donne l’impression que je me suis mis du rouge à lèvres.

On a à peine quitté Honningsvåg qu’il y a des cris : « Des baleines ! ». Prononcé en norvégien, en allemand, en anglais. Elles sont plusieurs dizaines à nager devant le bateau, accompagnés de dauphins. On se précipite sur les ponts pour les photographier. Mais elles ne plongent pas et on voit surtout leur jet d’eau. Un vent glacial nous fouette, il faut vite rentrer à l’intérieur.

Plus tard dans l’après-midi, on rencontre encore des groupes de baleines alors que nous entrons dans la mer de Barents et qu’une pluie verglacée fouette les vitres.

Kjøllefjord (ci-dessous), Mehamm, Berlevåg… Les villages s’enchaînent pour des arrêts de quelques minutes, jamais plus de vingt. Demain, nous serons à Kirkenes, terme du voyage aller, à 15 km de la frontière russe.

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Bonjour, moins de bleu aujourd’hui mais normal , c’est encore l 'hiver là-haut!Havoysund , j’y suis allée quand ils ont ouvert la route ( avant il n’y avait que l’hurtigruten pour le ravitaillement). Honningsvag a plus de touristes , car le cap nord est à côté.

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2014-06-29_11.23.171
Bonjour, le Cap Nord sous la neige, magnifique!!
Pour vous réchauffer, la même falaise sous le soleil en juin 2014. Il faisait presque chaud, 5° :wink::hugs:

Ah oui, rien à voir. Je suppose que chaque saison a son charme !

Bonjour à vous,
Je suis ravie de découvrir votre carnet de bord car je m’apprête à faire le même voyage au mois de mai prochain, vos découvertes et questionnements m’apparaissent tout à fait utiles et de bonne augure… pour l’instant, la seule question qui reste en suspens pour moi c’est de savoir avec quelle somme partir en liquide puisque je sais que la plupart des dépenses pourront être réglées en carte bancaire. Est-ce que vous êtes partis avec un peu de liquide.? Je précise qu’après la croisière, je reste encore une semaine dans le sud de la Norvège, est-ce que vous pourriez me donner votre avis sur la question ?
Merci . Bonne continuation
Évidemment, je ne vous quitte plus jusqu’à la fin du voyage!

Merci pour votre retour. Si la seule question qui vous préoccupe, c’est celle du paiement, partez tranquille : pour l’instant, j’ai pu régler partout avec ma carte bancaire, que ce soit les entrées dans les musées, le tram, le bus, le funiculaire, un café… J’ai quelques euros avec moi mais je ne crois même pas que j’aurai à les convertir.
Quant aux dépenses sur le bateau lui-même, la compagnie prend une empreinte au départ de votre carte bancaire (vous n’êtes pas obligés mais cela facilite la vie) et elle vous propose à l’arrivée de valider votre décompte.

4 avril - Jour 7 - Kirkenes

Des coups sourds résonnent contre la coque. Pour accoster à Kirkenes, en ce matin du septième jour, le Vesteralen doit fracasser la glace. Impressionnant, je reconnais.

Kirkenes signifie « l’église de l’île », c’est dire combien la religion avait entièrement imprégné le nord de la Norvège.
Entièrement reconstruite, la ville elle-même ne présente que peu d’intérêt. C’est surtout la proximité de la frontière avec la Russie qui attire les touristes. Des ressortissants russes habitent toujours ici, beaucoup d’habitants parlent russe et on ne nous a pas caché, à demi-mots, que les échanges Inter-frontières existaient toujours. « Depuis la crise en Ukraine (on parle ici de crise, pas de guerre) c’est plus difficile mais c’est toujours possible », nous précise un guide. Les Norvégiens vont ainsi chercher de la vodka et des cigarettes chez leurs voisins. Autant dire que les affiches à la gloire de Navalny posées devant le consulat russe n’ont pas grand succès.

Pour les trois heures que nous passons à Kirkenes, j’ai opté pour la balade en husky. D’où deux gants l’un sur l’autre et une troisième épaisseur de pantalon. Il a fait - 16° cette nuit nous dit-on, il fait encore - 7° ce matin. Mais dès que le traîneau s’élance, traîné par huit chiens totalement excités, on a l’impression que la température descend encore de dix degrés. Pendant une vingtaine de minutes, nous allons glisser sur l’unique fjord de Norvège entièrement glacé pendant l’hiver. Les chiens galopent et, détail stupéfiant, ils défèquent en même temps…

Sur le traîneau, je fais tandem avec Sabrina, une docteure allemande dont le mari, présent sur le bateau, est en fauteuil roulant et aveugle depuis un accident. J’imagine à peine les difficultés pour voyager ainsi.

Au retour, petite boisson chaude aux fruits rouges pour se réchauffer puis rencontre avec des rennes. Le renne blanc qu’on voit ici n’est pas exceptionnel mais il est minoritaire (observez la trace d’implantation des anciens bois sur ce cliché). Comme nous l’a dit un Sami, en souriant : « Chez les rennes blancs, la viande a le même goût. »

Nous entrons ensuite dans le Snow Hotel (hôtel de neige qui est plutôt un hôtel de glace). La température est constante à - 4°. Qui peut vouloir dormir là, dans ce décor très Disneyland ?

Qui plus est, cet hôtel est une aberration écologique. Depuis quelques années, il reste ouvert pendant la saison d’été. Alors que la température extérieure peut dépasser les 30°, on dépense une énergie dingue pour maintenir le froid à l’intérieur…

Il est vrai que le tourisme est la principale recette de la région, avec la pêche de la morue, du crabe royal, exporté vers la Chine, et l’élevage de rennes.

Une partie des passagers sont descendus à Kirkenes. Dont Patrick et Cécile, rencontrés à bord. Salut à eux !

À midi, nous voilà donc repartis en sens inverse vers le sud. Avec les mêmes arrêts mais pas à la même heure du jour ou de la nuit. Nous retournons vers la chaleur (tout à fait relative…).

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Bonjour, Oui on peut dire que l’argent liquide a pratiquement disparu de la circulation!

4 avril - Jour 7 - Vardø

Vardø, où nous nous arrêtons pour une heure, ressemble à bien des villages et bourgs que nous avons rencontrés ces jours derniers. Des maisons en bois souvent récentes, quelques rues, des églises et surtout un port d’importance.

Vardø signifie « l’île du loup » mais c’est surtout pour ses sorcières que la cité est connue. Les plus grands procès en sorcellerie de toute la Scandinavie ont eu lieu ici entre 1661 et 1663 : 93 personnes y auraient été jugées puis brûlées. On ne plaisantait pas chez les protestants !
Aujourd’hui, Vardø est beaucoup plus apaisée et met surtout en avant sa forteresse, construite en 1737.

Quelques minutes avant d’accoster, le Vesteralen a longé l’île d’Hornøya, une réserve d’oiseaux mondialement connue. C’est aussi le point le plus à l’est de Norvège.

Même plus à l’est qu’Istanbul, assure notre programme quotidien. Tiens, c’est l’occasion de vous préciser qu’Hurtigruten nous concocte chaque jour une feuille recto/verso où sont indiqués les arrêts avec leur durée, les briefings, les heures des repas et les divers points d’intérêts. Très organisé tout ça. Et très utile !

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Merci @igrekes pour ce récit en direct !

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Bonjour

Encore merci…

Pour ces précisions et bravo pour votre carnet de bord vivant et riche de détails tout à fait intéressants.

Qu’avez vous pris comme excursions en dehors de celles du cap nord et chiens de traîneaux? Certaines étapes sont assez courtes et j’aimerais bien les faire par mes propres moyens.Mais je me demande si j’aurais assez le temps par exemple celle concernant escale aux îles Lofoten qu’en pensez-vous ? Merci pour votre retour

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Bonjour,
J’ai également pris Les îles Vesteralen. Tous ceux qui ont expérimenté cette excursion semblent en dire le plus grand bien. J’aurais bien aimé prendre aussi celle des Lofoten mais elle n’était pas disponible à cette période (seulement à partir de maintenant, si je ne m’abuse). Et les Lofoten à cheval ou pour une visite de brasserie ne m’intéressaient pas vraiment. Pour tout le reste, en général, j’ai eu assez de temps pour effectuer de moi-même les visites que je souhaitais (jusqu’à présent).

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