29 mars 2024 - Jour 1 - Bergen.
« Welcome in sunny Bergen » a annoncé avec humour le pilote en atterrissant avec une heure de retard à l’aéroport de Bergen. On venait de traverser une purée de poids. Il pleut (fort), le ciel est bas et plombé, la température ne dépasse pas les 7 degrés.
Pour rejoindre la ville et le terminal Hurtigruten, là où se trouve le bâteau de l’Express côtier, je choisis le tram : il passe par les zones urbaines, part toutes les 10 minutes et ne ne coûte que 40 NOK (3,42 euros). On peut prendre son billet à une borne ou sur l’application “Skyss billett”. Toutes les indications sont en anglais, il faut bien sûr au moins connaître cette langue.
Sur le trajet, où l’on observe de jolies maisons de couleur. tous les commerces ont l’air fermé : il est plus de 17h et presque rien n’est ouvert, paraît-il, entre le Vendredi saint et le lundi de Pâques.
Du terminus du tram au terminal de l’Express côtier, il reste dix/quinze minutes de marche à travers le centre ville. Pas désagréable s’il ne pleut pas.
Le bateau m’attend. Il s’agit du Vesteralen, le plus ancien de la flotte d’Hurtigruten. C’est aussi l’un des plus petits. C’est la raison de mon choix : retrouver un peu de la tradition ancestrale de l’Express côtier, une ligne maritime qui approvisionne les villages et quelques villes des fjords de Norvège. De Bergen à Kirkenes, à 15 km de la frontière russe.
Le bateau a été rénové en 2022 mais il ne comprend pas de jacuzzi et ne compte qu’un seul restaurant. Pas vraiment un bateau de croisière tel qu’on les imagine.
Une fois regardé un petit film très bien fait sur la sécurité du bateau, je monte à bord. Je reçois un badge qui va me servir à tout : à entrer et sortir du navire, à payer des extras puisque j’ai fait enregistrer ma carte de crédit et que tout me sera facturé à la sortie du navire…). Ma valise va être transporté jusqu’à ma cabine. La “chambre” que je vais occuper pendant douze jours possède un hublot, ce qui était plus cher mais vital pour moi. Même si l’on passe un maximum de son temps hors de la cabine.
En revanche, je n’ai pas payé de supplément pour choisir l’emplacement de ma cabine. Et c’est bien tombé : je suis sur tribord (à droite en regardant la proue - l’avant - du bateau) et tous les déchargements, parfois un peu bruyants, surtout la nuit, se font par babord.
Premier repas à bord. Beaucoup de choix. Très bonne soupe de poissons. Beaucoup d’Allemands parmi les passagers. Moyenne d’âge : à vue de nez 60 ans. À partir de demain, le dîner se prend sur une table désignée sur la petite enveloppe que nous avons reçue au départ. À voir, si je parviendrai à me faire des compagnons de voyage puisque je suis parti seul.
L’atterrissage sur Bergen.
Le Vesteralen, ma maison pour les douze prochains jours.
Ma cabine. Elle comprend aussi une douche-toilette. Il y fait bien chaud.
30 mars 2024 - Jour 2 - Alesund.
Accostage ce matin à Ålesund à 9h45 pour une escale de 10 heures. Je reconnais que je ne me suis pas levé cette nuit pour les escales techniques de Floro (2h45) et Måløy (5h15).
Je suis néanmoins impressionné par les manœuvres de déchargement, menées avec une précision et une rapidité tout à fait étonnantes.
À Ålesund, les rues sont désertes, les magasins fermés. On était prévenu, c’est comme ça pour Pâques. Des vitrines affichent, moitié en anglais, moitié en norvégien, « Close for Easter. God Pasker », ce qui veut dire « Fermé pour Pâques, bonnes fêtes de Pâques ».
La ville a été entièrement détruite par un incendie terrible en janvier 1904. Un désastre même s’il n’y a eu qu’un mort à déplorer. La chance, c’est que Guillaume II, l’empereur d’Allemagne, y passait régulièrement des vacances. Ému par la destruction, il a envoyé en Norvège des bataillons d’artisans et d’architectes pour tout reconstruire, cette fois en brique et en pierre et non en bois.
Tout cela sous le signe de l’Art nouveau. Ålesund en est devenue la capitale (de l’Art nouveau) en Norvège. D’où de très beaux bâtiments qui datent de 1904, 1905, 1906… Pour ceux qui aiment cette période architecturale, Ålesund possède un musée très intéressant et assez interactif sur cet art et sur l’incendie de 1904.
Hurtigruten proposait des excursions à Ålesund. Outre le fait qu’il faut avoir un beau budget pour ça - la Norvège est un pays très cher, c’est peu de le dire… -, on peut se balader tout seul en ville. Avec Google maps ou un plan fourni par le bureau de tourisme. Si vous vous intéressez aux beaux immeubles, je vous conseille de parcourir la Kongens gate, l’Apoterkergata (là où se trouve le musée), l’Øwregata et quelques autres rues dans le coin. Prolongez aussi (c’est le Routard qui le conseille) par la Molovegen qui vous amène vers de rares maisons anciennes et en bois (du moins, je crois).
À partir du bout de la rue Lihaugata et du jardin public (Byparken), je me suis attaqué à la montée du mont Aska, 418 marches. Régulièrement, des bancs permettent de s’arrêter en route. Mais on peut aussi prendre un transport pour arriver sans effort par la route.
Magnifiques paysages au sommet. On a vraiment l’impression d’être hors du temps.
Alternance fine pluie et soleil, tout au long de la journée. c’est la Norvège.
Ce soir, sur le Vesteralen, pour le dîner, je suis assigné à la table 24… avec sept autres Françaises et Français, pas un hasard. Première rencontre avec Annick, Cécile, Martine, Monique, Natacha (par ordre alphabétique), André et Patrick. L’une d’elles n’a retrouvé sa valise, égarée lors du vol KLM, qu’aujourd’hui. J’imagine l’angoisse, celle d’arriver au-delà du cercle polaire sans vêtements adéquats. Un couple vient de l’île d’Houat, dans le Morbihan : 220 habitants l’hiver, 3500 l’été, pas de voiture et, comme l’a expliqué André, un aller-retour d’une journée pour aller chercher le boulon manquant sur le continent. Ce ne sont pas les plus déroutés par un voyage en bateau.
L’Art nouveau, présent partout en ville avec ces immeubles construits au début du XXe siècle.
On retrouve aussi à Ålesund quelques anciennes maisons qui datent peut-être d’avant l’incendie de 1904 et qui sont en bois.
Le chemin de 418 marches qui mène au sommet du mon Aska.
Ålesund, du mont Aska.
Des mont enneigés dans le fjord d’Ålesund.