L'express côtier de Norvège - Carnet de voyage 2024

Forum Norvège

5 avril - Jour 8 - Hammerfest

« Personne sur les ponts. Un hélicoptère est prévu pour un exercice. » L’alerte est donnée par haut-parleurs en milieu de matinée. Autant dire qu’un vent d’excitation gagne les passagers plutôt astreints à la contemplation des fjords enneigés, à la lecture ou à la méditation. Ce temps hors du temps, reconnaissons-le, est aussi un des bienfaits du voyage.

L’hélicoptère de la sécurité civile norvégienne tourne au-dessus du Vesteralen pendant une vingtaine de minutes, déploie un filin qu’attrappe le personnel de sécurité du navire. Nos regards (et les appareils photo) sont aimantés par ce drôle d’oiseau.

Nous voilà rassurés, nous pouvons être évacués en urgence si nécessaire. J’imagine que ce genre d’exercice a lieu une fois de temps en temps mais pas à chaque traversée.

En fin de soirée hier, d’autres alertes nous ont conviés à admirer nos deuxième et troisième aurores boréales. Plus diffuses que la première en raison des lumières du port que nous venions de quitter.

Parenthèse sur les applications utiles (ou ludiques) pour ceux qui envisagent le voyage. Pour les aurores boréales, j’ai téléchargé Norway Lights et Aurore. Les deux sont complémentaires mais, de toute façon, vous êtes alertés directement par la direction du navire.

Pour la météo, j’ai pris Yr meteo et Ventusky. Encore une fois, les deux sont complémentaires. Intéressant de lire la température des régions que l’on traverse.

Pour la topographie, Norgeskart outdoors est très précis. Les cartes affichent des courbes de niveaux ce qui permet d’apprécier la hauteur des sommets des fjords.

Enfin, Vessel finder et SF Lite permettent de suivre votre navire mais aussi tous ceux qui l’entourent (c’est fou ce qu’il y a comme bateaux dans ces contrées !). Je préfère la première qui vous incite moins à passer au niveau pro contre rémunération.

L’application Skyss Billet, qui figure aussi sur le cliché ci-dessus, m’a permis de prendre des billets de tram à Bergen.

À Hammerfest, le quai habituel d’Hurtigruten est en travaux. Nous accostons donc, à 11h, de l’autre côté du port. Un bus nous attend pour nous transporter au centre ville. Prix du billet, à prendre sur le bateau : 100 nok, soit 8,5 euros. « Vu le prix de la croisière, ils auraient pu nous en faire cadeau », me souffle ma voisine. Pas faux mais le Norvégien, comme beaucoup de peuples du Nord, est pragmatique et costaud en affaires.

À Hammerfest, les trottoirs sont toujours encombrés de neige et de verglas. La ville, elle-même, ne présente pas beaucoup d’attrait : une rue principale, très passante, bordée de magasins sans grand intérêt, qui s’étire tout le long de la côte.

L’église luthérienne, tout en béton et qui date de 1961, ne peut se visiter : une cérémonie d’enterrement s’y déroule.

J’en profite pour faire un tour par le musée de la Reconstruction (Gjenreisningsmuseet, 6,5 euros l’entrée, prix senior ). Très intéressant. Un film d’une quinzaine de minutes, sans commentaires, évoque la Seconde Guerre mondiale dans le Finnmark et ses suites. Le Finnmark (je découvre, je suis peut-être comme vous), c’est la région du Nord de la Norvège qui recouvre une partie de la Laponie et que nous parcourons depuis plusieurs jours. Un territoire plus grand que le Danemark mais bien moins peuplé (moins de 75 000 habitants).

Bref, le Finnmark après la guerre, ce sont des populations civiles qui ont souvent perdu leur logement, qui sont contraintes à l’exode, qui vivent dans des conditions très difficiles et sont parfois contraintes à la soupe populaire . Les Allemands ont tout détruit avant leur départ. La tristesse des regards des femmes et des enfants (par sur cette reproduction, cependant) nous saisit dans le documentaire.

J’ai aussi compris dans ce musée pourquoi toutes ces villes du Nord se ressemblent assez, avec les mêmes types de maisons en bois colorées que l’on retrouve le long des côtes. Les instances chargées de la reconstruction ont initié des plans-types de maison et favorisé leur édification.

Depuis l’or noir et l’exploitation du gaz ont enrichi la région. Hammerfest qui vivait de la pêche (et qui continue pour Findus) doit sa prospérité actuelle au gaz de la mer de Barents. D’ailleurs, avant d’accoster, nous avons croisé sur l’île de Melkøya une grande raffinerie destinée au gaz naturel liquéfié.

Quant à moi, j’ai failli rater le bord, comme on dit. Le bus est parti du centre-ville une minute trop tôt, j’ai réussi à l’intercepter sur la route. Remarquez, ça n’aurait pas été si grave : le Vesteralen a quitté Hammerfest avec près d’une heure de retard. « Une avarie technique » nous a-t-on annoncé. Tant qu’il n’y a pas d’eau dans les cales… Depuis, le navire fonce pour rattraper le temps perdu.

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6 avril - Jour 9 - Les îles Vesterålen

Un moment, ce matin, je me suis cru arrivé dans une secte. Il est vrai que je n’étais pas très bien réveillé. Hier soir, après minuit, je me baladais encore dans Tromsø, la grande ville du nord visitée à l’aller.

Pas pour assister au concert de minuit dans l’église du centre (l’excursion était au programme). Non, c’était vendredi soir et j’ai observé les jeunes Norvégiens de sortie. Dans la rue principale, les bars diffusaient de la musique et, à travers les carreaux, on voyait des gens danser.
Puis, cette nuit, vers 4h, deux hommes ont commencé à parler fort et à rire juste devant ma cabine. Leur cinéma a bien duré vingt minutes. Sans doute descendaient-ils à Finnsnes. Première fois que cela m’arrive. D’ordinaire, le bateau est plutôt d’un calme très rassurant.

Revenons à la secte. En vérité, nous venions de démarrer l’excursion des îles Vesterålen par la visite de l’église de Trondenes. Une petite église blanche datant du Moyen Âge. « L’église médiévale la plus au nord du pays », assurent les brochures. Elle vient compléter notre série (ville, village, cap…) des « plus au nord du pays ».

Le pasteur luthérien, qui nous a accueillis, a raconté l’histoire de cette église. Puis, ni une ni deux, il a entamé un Notre père et poursuivi par un champ religieux. À ma stupéfaction, la plupart des Allemands, qui nous accompagnaient, se sont mis eux aussi à prier et à chanter. Sans doute ont-ils beaucoup à expier…
Je plaisante. Sauf que depuis plusieurs jours, à travers des musées, des expos, des lectures, je me rends compte que les troupes allemandes ont tout brûlé, tout détruit quand elles ont quitté le nord de la Norvège en 1944-45. Quand on est allemand, comme nombre de nos compagnons de voyage, comment ne pas y penser ?
Sinon, la petite église était en elle-même très belle et le reste de l’excursion tout simplement magnifique.

Nous avons longé des paysages somptueux le long des routes côtières de plusieurs fjords, avec une eau bleue transparente sur un fond de neige.

Nous avons aussi emprunté un ferry où l’on nous a fait déguster une gaufre associée à du fromage (une spécialité norvégienne).
Le final était de toute beauté. Le bus a fait en sorte d’arriver sur le pont, qui mène à Sortland, au moment où notre navire, le Vesterålen, passait dessous. Grand moment.

D’autant qu’avec les jours qui passent, on s’est pris de satisfaction pour ce navire dont on connaît désormais les moindres recoins. Même si, faute d’être attentif, on se trompe parfois d’escalier.
Cet après-midi, je me suis gelé les doigts à plusieurs reprises en sortant sur le pont 5 pour voir :

  1. Le passage étroit de Rafsundet.

  1. L’accostage d’un petit bateau qui a embarqué des passagers pour une excursion à la recherche des aigles.

  1. L’embouchure du Trollfjorden, un tout petit fjord que nous avions très mal vu, de nuit, à l’aller.

Juste avant, nous nous sommes arrêtés une heure à Stokmarknes, petite ville sans intérêt (sauf quelques bâtiments comme celui présenté ci-dessous) mais qui accueille le siège de la compagnie Hurtigruten. Un musée (payant) est entièrement dédié à l’express côtier, aux expéditions Hurtigruten et au mythique capitaine Richard With qui a créé la route maritime des fjords. Bon, je me suis dispensé du musée.

Cette belle journée s’est terminée à Svolvær, la capitale des Lofoten.

On l’avait déjà visitée à l’aller mais de nuit. En ce samedi soir, on espérait une fête de tous les diables. Eh bien, rien.
Avec quelques-uns des rares Français encore présents sur le bateau - nous ne somme plus que cinq, c’est pire que dans une émission de téléréalité - nous sommes entrés dans un pub très convivial. Toutes les places étaient prises pour suivre un match de football norvégien et on s’est sentis comme des intrus. Nous avons finalement abouti dans le bar de l’hôtel Thon pour un cocktail qui n’avait rien de norvégien. Juste à côté, quelques femmes s’étaient réunis pour un enterrement de vie de jeune fille. Ça ne semblait pas joyeux du tout. Elles ont dû prendre le mot enterrement au premier degré.

Pour ne pas finir sur cette note triste, un petit coucher de soleil sur un fjord des Lofoten.

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Bonjour, toujours de magnifiques photos! et du ciel bleu , quelle chance!

Effectivement, à part de la pluie les deux premières journées, nous avons surtout eu du soleil et du ciel bleu (et parfois quelques nuages). Il paraît que c’est assez courant en avril. C’est ce que m’a assuré une guide.

7 avril - Jour 10 - Sandnessjøen et Brønnøysund

Nous sommes repassés ce matin, peu après 8h, sous le cercle arctique. Le petit globe de métal n’a pas changé depuis l’aller…

Pour nous, cela signifie aussi un changement de temps. Il bruine, il pleut même. La neige est moins présente. Nous repartons vers le sud, vers le terme du voyage.

Nouveau rituel de passage. Cette fois, on nous propose d’avaler une cuillère d’huile de foie de morue. Je l’ai trouvée moins goûteuse (en vrai, moins horrible) que celle de mes souvenirs d’enfance. Sur la cuillère de métal que nous gardons figurent les inscriptions de Kirkenes, Bergen, du Cap Nord et du cercle arctique. Joli petit souvenir.

Ne vous étonnez pas si vous entendez parler du « BKB ». Cette abréviation, prisée des initiés, en particulier anglo-saxons, signifie simplement Bergen-Kirkenes-Bergen, soit le voyage entier de l’express côtier.

Nous avons salué de quelques coups de sirène le Havila Polaris croisé ce matin. La compagnie Havila suit la même route maritime que la compagnie Hurtigruten et en est la concurrente. La différence ? D’après les avis récupérés ici et là, Havila, créée en 2017, est davantage dans l’esprit croisière et privilégie le confort de ses passagers, Hurtigruten est plus marquée par son histoire de navire de fret, peut-être plus authentique aussi.

Arrêts courts à Nesna…

… puis à Sandnessjøen. Rapide tour par l’église tout en bois. Je n’ai pas pu y entrer, l’office du dimanche était en cours. Tiens, c’est vrai, on est dimanche : avec le voyage, on perd la notion de semaine et de week-end.

Je me suis, cependant, bien éloigné et je dois courir jusqu’au navire pour ne pas rater l’embarquement.

À l’heure du repas, le Vesterålen côtoie « Les sept sœurs » (sju søstre, je me mets au norvégien). Ce massif montagneux, sur l’île d’Alsten, comprend sept sommets, formés par les glaciers et d’une hauteur de 8 à 900 m. Dans la plus pure tradition du pays, ce massif donne lieu à une série de légendes et contes.

« Rien, pas une boîte, pas un troquet, pas une mobylette… Rien!.. Vraiment la zone tu vois… » J’ai pensé au sketch Le Blouson noir de Coluche en traversant Brønnøysund (même si je force un peu le trait). Cinq mille habitants et pas un chat dehors. Il pleut sans discontinuer et nous sommes dimanche.

Pas de chance, dans toutes les villes du Sud où nous nous sommes arrêtés pendant plusieurs heures, soit c’était la grande trêve de Pâques soit c’était le week-end. Bon, sinon quelques belles maisons, dont l’ancienne école publique (premier cliché ci-dessous), une église en pierre et, tout autour, un archipel d’îles et des sommets montagneux.

Un panneau indique que nous sommes à égale distance (840 km) du Cap Nord, point le plus au nord de la Norvège, et de Lindesnes, son point le plus au sud, bien au-delà de Bergen.

Pour cette avant-dernière soirée - la dernière pour une partie des Allemands qui nous quittent demain matin tôt à Trondheim - nous avons eu droit à un repas spécial, avec un apéritif (prosecco) et, surtout, les salutations de l’équipage, du capitaine de bord, de ses adjoints et de tous les serveurs. Plutôt sympa, je trouve. Ils voudraient nous donner des envies de revenir qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

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Bonjour, C’est sûr que c’est calme le week-end; Mais guère animé la semaine!!

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Bonjour à vous
Que de belles photos ! Merci pour vos commentaires toujours très pertinents
Suite à nos échanges j’ai pris l’excursion chiens de traîneaux à la frontière russe ( franchement pas donnée !). Vous voilà prescripteur d’excursion!. Donc une nouvelle question …à ce sujet. Est-ce que l’excursion chien de traîneau vous a semblé très sportive ? Je suis un peu handicapée car je viens de me casser le poignet. Quand je serai sur le bateau je serai en phase de rééducation je ne voudrais pas être en difficulté…qu’en pensez vous? Merci pour votre réponse, et très bonne fin de voyage

Bonjour,
C’est vrai que l’excursion en chiens de traîneaux est assez chère (mais sinon, il n’y a rien à faire pendant l’arrêt à Kirkenes). Je l’ai faite avec un soleil et un ciel bleu magnifique et cela magnifie tout. Non, ce n’est pas sportif (le traîneau penche à peine). Simplement vous avez vraiment intérêt à vous couvrir. La balade ne dure que vingt minutes mais le vent est cinglant et particulièrement froid. Après, visite des chiens, des rennes, du Snow hotel et petit boisson réconfortante aux fruits des bois.

8 avril - Jour 11 - Trondheim et Kristiansund

Le Vesterålen accoste à Trondheim à 6h30 et pour trois heures. Cela vaut-il vraiment de se lever dès l’aube pour une cité déjà visitée à l’aller ? La réponse est oui.

On avait quitté une ville morte le dimanche de Pâques, on retrouve une ville vivante. Et sans la pluie. Les Norvégiennes et Norvégiens marchent d’un pas décidé pour se rendre à l’école ou au travail, les rues sont remplies de voiture, les cafés et les fast-foods sont ouverts. Pas encore les boutiques qui ne lèveront le rideau qu’à 9 ou 10h. Ce n’est plus la même ville.

Une semaine plus tard, je reviens sur mes pas, sauf que je parcours la cité en sens inverse, ce qui change toutes les perspectives.

Curieux ce Trondheim qui vit en grande partie grâce à son port et dont le centre ville en est coupé par les lignes de chemin de fer.

Beaucoup d’Allemands ont quitté le navire pour prendre un avion direct à partir de Trondheim. Les grands salons du Vesterålen sont en partie vides, tout comme le restaurant. Nous sommes plus que 72 passagers pour une cinquantaine de membres d’équipage. Si cela continue (mais ça ne va pas continuer) le Vesterålen va se transformer en vaisseau fantôme.

Les fjords ont désormais perdu une bonne partie de leur neige. Nous nous sommes habitués à ce décor quotidien, pourtant hors du commun.

Après le repas, démonstration de découpage d’un saumon par un cuisinier expert du navire. Impressionnant. Nous sommes quelques-uns à bien vouloir tenir la bête en main. Puis dégustation du poisson avec une sauce soja/citron et une pointe d’ail. Très fin (le goût).

Il fait chaud et agréable quand nous débarquons, vers 16h30, à Kristiansund. Ville de 25 000 habitants qu’il convient de ne pas confondre avec Kristiansand, autre ville côtière, tout au sud de la Norvège et riche, cette fois, de 93 000 habitants. J’imagine que les postiers norvégiens s’arrachent régulièrement les cheveux.

Sinon, Kristiansund, qui offre la particularité d’être répartie sur cinq îles, un peu comme les quatorze îles de Stockholm, est la plus belle cité rencontrée ces derniers jours, hors Trondheim. On y resterait volontiers plus longtemps.

À travers les nombreux ports que nous visitons (32 si on compte les arrêts de nuit), on se rend compte combien la Norvège est tournée vers la mer. Combien l’industrie de la pêche reste essentielle. D’ailleurs, les Norvégiens ont détourné la devise américaine In God We Trust (en Dieu, nous croyons) en In Cod We Trust (en la morue, nous croyons). Ce n’est pas cette redoutable pêcheuse de morue qui dira le contraire !

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Bonjour et merci pour les commentaires et ces photos toujours magnifiques!

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8 avril - Jour 11 - En mer et Molde

Pour la dernière soirée à bord, la conjonction du soleil, des nuages et des sommets enneigés nous offre un décor de toute beauté.

Dernier arrêt, après 21h, par Molde, que j’avais trouvée très animée à l’aller. Nous étions samedi soir et les Norvégiens étaient de sortie. Je pensais être déçu. Eh bien non, j’ai croisé des habitants dans les rues, de la musique sortait de plusieurs bars et les vitrines éclairées de magasin étaient nombreuses dans la rue principale. J’ai été à nouveau fasciné par ces costumes traditionnels qui ressemblent quelque peu à ceux de mise en Allemagne.

Demain, nous arrivons à Bergen, terme du voyage !

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Bonjour , ces vêtements traditionnels sont appelés bunad( c’est écrit sur la photo)Ils sont caractérisqtiques de chaque ville , vallée…; ils sont portés pour la fête nationale ,pour les mariages;;;; Merci , que de belles photos!

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Merci pour la précision, lecteur fidèle !

Bergen , très belle ville aussi!

@igrekes

Dommage que le voyage se termine , je vous aurais bien suivi plus longtemps !

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Bonjour, pareil!!!

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Je vais vous épargner le récit de mon retour en France, forcément bien plus terne. Je ferai sans doute un petit additif sur Bergen où je reste une journée avant de reprendre l’avion.

Bonjour
Encore merci pour ce récit très agréable et particulièrement opportun pour moi qui vous suit dans quelques semaines pour une croisière semblable. Au-delà des questions auxquelles vous avez bien voulu répondre, des magnifiques photos j’ai pu recueillir toutes sortes d’informations qui me serviront . Merci à vous. Et bon retour

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Bonjour, j’ai été ravi de vous lire. La Norvège est mon pays de cœur et bien que connaissant très bien le “sud” du pays (jusqu’à Trondheim), faire la côte en croisière me tente beaucoup pour l’hiver. Cet été je monte en voiture/bivouac au cap nord via la Suède et redescendrai par la côte norvégienne jusqu’à mon pieds à terre à Bergen (J’ai déjà habité la haut). Votre périple m’a fait rêver et j’ai hâte de retourner dans la Scandinavie que j’affectionne tant!

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9 avril - Jour 12 - Bergen

Brouillard, brume, pluie… C’est comme si le temps avait décidé pour nous, avant nous, que le voyage s’achevait. On distingue à peine le joli phare-maison de Stabben dépassé peu avant 9h.

Nos bagages sont bouclés et doivent être devant la cabine avant 10h. La salle à manger du petit-déjeuner apparaît curieusement vide.

Derniers regards sur les monts des fjords. Spectacle constamment renouvelé. Comment peut-on s’en lasser ? Je m’étonne comme au premier jour de ces maisons isolées, au milieu de nulle part, de ces frêles esquifs que notre navire chahute probablement.

Plus on approche de Bergen, plus le littoral se peuple. Le Vesterålen poursuit son chemin à travers un chapelet d’îles, découpées comme de la dentelle.

Déjà la nostalgie nous gagne. Le voyage de l’express côtier était magnifique. Reviendrons-nous un jour ?

Je quitte mes compagnons de voyage pour rester une journée de plus à Bergen. Après les villages du cercle arctique, retrouver une cité animée de 278 000 habitants, c’est un peu comme si je débarquais de la planète Mars.

Voir une ville d’en haut, c’est toujours un bon début. Je prends donc le Fløibanen, le funiculaire qui me transporte en sept minutes jusqu’au mont Fløyen (320 m). Coût (si ça peut servir) : 90 nok, soit 8 euros.

Même avec un brouillard de pluie, voir Bergen d’en haut reste joli. On mesure bien comment la ville s’est bâtie autour de son port, le deuxième du pays, et comment elle s’est étendue ensuite sur les pentes du fjord.

Je décide de redescendre à pied par un sentier qui passe à travers la forêt. Je croise quantité de sportifs norvégiens qui font la montée en courant ou à vélo. Pas facile. Le chemin passe, sur la fin, par de jolies ruelles pavées.

J’arrive au quartier de Bryggen, celui qu’on voit sur toutes les cartes postales de Bergen, celui qui vaut à la ville d’être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

À l’origine, il s’agissait d’entrepôts et d’habitations des marchands de la Hanse, installés près des quais. Comme le quartier a brûlé plusieurs fois, ce sont des reconstitutions que l’on découvre aujourd’hui.

Avec des commerces d’artisanat, de souvenirs ou des restaurants à chaque pas-de-porte. Tout cela me paraît manquer d’un brin d’authenticité. D’ailleurs, autour de ce mini-quartier, les boutiques de souvenirs pullulent.

Un peu plus loin, vers le centre, les immeubles de style abondent.

Un port comme Bergen se devait aussi de rendre hommage aux marins de toutes les époques (ci-dessous).

Vers 17 h, les premiers commerces ferment, les bars prennent le relais. Bergen ralentit son rythme. Il est temps de rentrer se sécher. Il est temps de rentrer tout court. Mon voyage de l’express côtier se termine ici.

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Que ce fût un beau voyage!

100 % d’accord avec vous. Merci de m’avoir suivi.

@igrekes

Moi aussi je vous aurais bien suivi plus longtemps !
Merci pour ce beau voyage !

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Merci @igrekes !

Quel plaisir de revoir des coins visités en été et surtout d’en découvrir d’autres à travers ce très beau carnet :blush:.
Est-ce que les escales vous ont semblé assez longues pour visiter tranquillement ?

Merci pour ce compte-rendu détaillé, ça m’a bien intéressé ! Vous n’avez pas choisi la saison la plus agréable en tout cas !

Je suis allé 7 fois en Norvège, il y a bien longtemps, j’y ai circulé en hurtigruten bien sûr, mais aussi en train, en avion, en stop, en voiture, à pied, à cyclomoteur (France – Meråker, au-dessus de Trondheim, via l’Allemagne et le Danemark, 5300 km en tout, et UN seul jour sans flotte du tout!) - et même en mini-vélo, prêté par mes patrons norvégiens la fois où j’ai bossé dans le Trøndelag (j’ai travaillé à 3 reprises en Norvège, dans des fermes et une conserverie).

C’était il y a si longtemps que j’hésite à le dire : 1972, donc il y aura bientôt 52 ans, pour la première fois (Interrail). Puis 74, 75, 77, 79, 87 et la dernière fois : 2001, en voiture avec ma femme.

J’ai pris le hurtigruten en 74, de Bergen à Harstad, avant de gagner « ma » ferme à Borkenes, dans les Vesterålen ; puis je l’ai repris l’année suivante de Tromsø à Hasvik, sur l’île de Sørøya, et, pour repartir, de Øksfjord à Hammerfest. En 1974, j’ai payé… 432 couronnes de Bergen à Harstad (avec une place en cabine, mais sans hublot), soit l’équivalent, si je ne me goure pas, de 300 euros d’aujourd’hui environ, inflation prise en compte. J’ai voyagé alors sur le Nordnorge, vendu et démantelé depuis lors…

Mes souvenirs ne sont donc pas de la première fraîcheur et intéresseraient peu ceux qui souhaiteraient se rendre en Norvège aujourd’hui. En deux mots tout de même : paysages fabuleux (surtout dans les Lofoten et le Vestland – et le soleil de minuit en été), mais (outre le climat, franchement pluvieux en général), pays très cher, surtout depuis qu’ils ont trouvé du pétrole, et les gens sont parfois assez méprisants vis-à-vis des étrangers (surtout les jeunes, parfois franchement pénibles). Très branchés sur l’alcool (vendu exclusivement et à prix d’or dans les magasins du Vinmonopol – si vous voulez faire plaisir à un Norvégien, apportez-lui une bouteille achetée en duty free…) A l’époque, les routes étaient par endroits assez folklo (non asphaltées), mais ça a dû bien changer. Méfiez-vous des routes et des tunnels à péage, ainsi que… des centres ville ! Ils ont beau être riches (les plus riches d’Europe désormais, devant les Suisses), ils ont bien l’intention d’exploiter le touriste jusqu’à l’os, ce qui est bien regrettable… Et je ne pense pas qu’il soit facile d’y bosser aujourd’hui, en tout cas, en 75, ils m’ont taxé de 30% sur mon salaire, parce que je n’étais pas Scandinave… (après avoir failli me renvoyer chez moi !)

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P.S. A propos de littérature concernant la Norvège, je ne peux que recommander, même si c’est carrément ancien, “Voyage vers le nord”, du Tchèque Karel Čapek(traduit en français). Ça date de juste avant la guerre, mais c’est génial, et carrément euphorisant, surtout que le bouquin est agrémenté de petits dessins à la plume de l’auteur. Il a longé toute la côte norvégienne en bateau jusqu’au Cap Nord, avant de rentrer par la Suède. Une époque bien révolue, mais un vrai plaisir à lire !

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@alix06
Merci pour votre retour. Tranquillement, je ne dirais pas ça, sauf pour l’escale d’Ålesund qui durait dix heures. Et pour certains villages-rue où vingt minutes pouvaient suffire. Sinon, on a toujours l’œil sur la montre pour ne pas rater l’embarquement. Dix minutes avant le départ, un coup de sirène nous rappelle à l’ordre. Cela dit, en ayant choisi ce que je voulais visiter par avance, j’ai réussi à faire ce que je voulais. Et puis, le principal finalement, ce ne sont pas les escales mais bien ces paysages de fjord que l’on côtoie sur le bateau tout au long de la journée.

@jeroboam-ier
Très intéressants vos souvenirs et vos impressions de Norvège qui complètent ce récit de voyage. Même si vous n’avez pas gardé, semble-t-il, que de bonnes impressions de la Norvège et des Norvégiens. Merci aussi pour la recommandation de lecture. Quand on revient d’un tel voyage, on a forcément envie de le poursuivre par des lectures telles que celle-là !

Bonjour et merci encore! je vais tout relire et admirer encore et encore ces sublimes paysages; faire ce trajet en avril , voir des aurores et du ciel bleu… Quelle chance! Je vous aurai bien suivi, au sens propre!!!

@semlor
Je crois, réellement, que nous avons eu beaucoup de chance avec du soleil et du ciel bleu tout le temps que nous avons passé au-delà du cercle arctique. Il paraît cependant que ce climat-là est assez courant dans le nord de la Norvège au début d’avril.

Il ne faut pas exagérer, j’ai aussi rencontré des Norvégien(ne)s :wink: sympas, mais c’est vrai qu’il vaut mieux ne pas partir avec une vision trop idéaliste du pays : les paysages sont une chose, les gens en sont une autre, et les Norvégiens d’avant le pétrole n’avaient sans doute pas grand-chose à voir avec les Norvégiens d’aujourd’hui… (J’ai circulé dans le pays en Ford Fiesta, qui était certainement le plus petit modèle de voiture qu’on ait pu voir alors dans le pays, je pense qu’ils ne savaient même pas que ça existait ; et sans compter la mobylette, une Peugeot 104). Mais en Norvège, il suffit parfois de s’écarter un peu des coins archi-connus pour retrouver un pays relativement authentique… et ne plus voir un étranger pendant six semaines ! En revanche, à Oslo, à Bergen, à Narvik et probablement au Cap Nord (j’ai finalement renoncé à aller m’y faire essorer, même si j’ai passé plusieurs semaines à 150 km de là seulement), ça déferle… Les Norvégiens auraient sans doute tort de se priver de cette manne. Et avec leur budget excédentaire, leurs bonnes pratiques etc, ils nous considèrent un peu de haut – ah ! si seulement nous aussi on avait du gaz et du pétrole ! (quoique… on arriverait probablement quand même à être en déficit !)

Mais le hurtigruten, qui est certainement encore moins donné qu’à l’époque, n’est en effet pas une mauvaise idée pour découvrir la côte ; non plus que de partir hors saison — et tant pis pour le soleil de minuit, avec un peu de chance on aura même droit aux aurores boréales ! Juillet-août, c’est parfois l’horreur (enfin, fin août, pour eux, tout est fini, les Turistinformasjon, les A.J. etc. sont fermées, l’école a recommencé, la nuit arrive). En fait, c’est le tourisme qui détruit tout, en Norvège comme ailleurs (c’est peut-être même pire en Islande). Et des arguments touristiques, ils en ont…

A noter aussi que si vous faites l’effort d’apprendre un peu de norvégien « bokmål », ils seront ravis… mais vous risquez ne ne pratiquement rien comprendre dans d’autres régions qu’Oslo, car chaque région a son dialecte, généralement fort peu compréhensible !

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Un grand merci pour ce carnet de voyage, vos photos et vos commentaires pertinents et instructifs. Ce voyage fait partie de ma liste, c’est une première approche !
Bonne continuation
Laurence

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Conseils de lecture

Je complète ce carnet de voyage par quelques conseils de lecture, glanés ici et là.
Sur le voyage de l’Express côtier de Norvège, je n’ai trouvé que deux livres :

  • Un roman policier : Le Passager du Polarlys (1932) de Georges Simenon. L’Express côtier des années 1930, très différent de celui d’aujourd’hui.
  • Un récit de voyage : Au nord du monde - À bord de l’Express côtier norvégien (2005) de Claude Villers.

D’autres romans, souvent plus anciens et écrits par des Norvégiens mais aussi par un Américain, un Allemand et un Français, décrivent la Norvège du bout du monde, au-delà du cercle polaire :

  • Knut Hamsun (Prix Nobel) : Pan (1894), Benoni (1908) et Rosa (1908). L’action se passe dans le Sirilund, région fictive qui correspond à Bodø.
  • John Steinbeck (Prix Nobel) : Lune noire (1942). La Résistance dans une petite ville du nord de la Norvège occupée par l’armée Allemande.
  • Karen Blixen : Le festin de Babette et autres contes (1958). Pour l’une des cinq nouvelles, Le dîner de Babette, qui se déroule à Berlevåg.
  • Anna Ragde : Un jour glacé en enfer (1999). Un roman, quelque peu érotique, sur le dur monde des mushers, les meneurs de chiens de traîneau. Ajoutons-y, d’Anna Ragde, très grande écrivaine norvégienne, Zona frigida (1995), une expédition dans le Svalbard, en mer du Groenland.
  • Peter Stamm : Paysages aléatoires (2002). La vie de Kathrine dans un petit village du nord de la Norvège.

  • Herbjørg Wassmo : Cent ans (2009). La vie de plusieurs générations de femmes dans le nord de la Norvège.
  • Olivier Truc : Le dernier Lapon (2012) et Le détroit du Loup (2014). Enquêtes en pays Sami et à Hammerfest.

Enfin, une dernière trilogie pour la route, pour le début et la fin de route plutôt puisque l’action de ces romans se passe dans la région de Bergen

  • Amalie Skram : Les gens de Hellemyr (1887).

Bonnes lectures !

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Bonjour , et merci beaucoup
Je vais complèter ma lecture car il m’en manque quelques uns. J’ai lu les deux d’Olivier Truc , on a des récits sur Le nord actuel , qui a beaucoup changé depuis l’arrivée du gaz…

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Merci beaucoup pour votre récit. Nous faisons la croisière ma fille et moi même en juin sur le Kong Harold.
Nous nous réjouissons déjà de ce voyage et penserons à vous lors de nos excursions que nous pensons faire aussi par nous mêmes. Bravo à vous et merci.

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Un grand merci pour ce joli récit Igrekes et vos belles photos. Quel sera votre prochaine destination ?

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Merci à vous pour votre retour. La prochaine destination ? Je ne sais pas encore mais l’Express côtier m’a donné l’envie d’aller explorer un jour le Svalbard, bien plus sauvage encore et bien plus froid.

Bonjour , Du même avis mais le budget est encore plus élevé…

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Je suis allé au Spitzberg lors d’un trek kayak il y a une très grosse quinzaine d’années, c’est un endroit unique :
pour la faune, entre autres l’incroyable diversité des oiseaux ; pour les trois mammifères terrestres qui arpentent l’archipel (renard, renne du Svalbard et Ursus antarticus) sans parler des mammifères marins.
Et l’atmosphère de Longyearbyenn, au nord du monde,est à part.

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Vous me donnez envie mais comme l’écrit @marireb c’est un budget encore plus élevé !

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