Bonjour, je viens de répondre à quelques questions en privé et je crois que ça mérite d’être posté ici pour les autres
Je ne peux pas assez vous le recommander. On arrive d’un mois au
moyen-orient (3 semaines turquie, 1 semaine liban), et les 5 jours avec
Suslu étaient les 5 meilleurs.
C’était vraiment une expérience magnifique. On a fait des siestes
un peu partout à côté de l’ânesse. On a aussi eu un super contact avec
les locaux. Les gens de Mustafapasa (ville de 1700 habitants, dont 700
étudiants universitaires) se sont bien marrés, et ça a permis un contact
extraordinaire. Si vous passez par là, dites bonjour à Ismail du Pasa
Hotel.
Ceci dit, il faut savoir que le voyage avec Suslu n’était pas plus
rapide ni moins forçant qu’un voyage sac au dos normal. Globalement
elle a été très gentille, mais c’était la première fois de sa vie
qu’elle travaillait. La première journée était la plus difficile, car
il a fallu plusieurs fois traverser de l’eau et les ânes n’aiment pas
ça. On a développé un truc où je traversais le ruisseau, lui donnait
beaucoup de corde et la laissait décider de l’endroti où elle souhaitait
passer, mais c’était toujours une aventure. La dernière journée a
aussi été plus difficile, car l’ânesse semblait en avoir un peu marre.
Elle n’a jamais trop aimé les descentes avec du poids sur son dos, mais
la dernière journée elle paniquait plus souvent et il fallait la
retenir. Aussi, c’est peut-être de l’anthropomorphisme, mais elle
soupirait tout le temps et c’était assez marrant.
On a croisé des troupeaux de vaches, de moutons, etc… Les
chiens turcs sont extrêmement gentils, même les chiens errants. La
seule exception: les Kangals, les chiens de berger. Ceux-là sont cons.
Faites comme leurs maîtres : lancez leur des roches.
Ne soyez pas pressés, gardez vous quelques journées en banque après
la rando au cas-où ça n’irait pas comme sur des roulettes. Par exemple,
nous avons dû rebrousser chemin la première journée car on a perdu trop
de temps à essayer de convaincre Suslu de prendre un chemin le long
d’une petite falaise (pour aller à Gomeda), donc on a manqué de temps et
rebroussé chemin.
On devait faire une boucle Ranch-Mustafasa-Cemil-Ayveli-Ranch, mais
on s’est rendu compte que la dernière journée serait trop longue, alors
on a simplement fait un aller retour
ranch-mustafapasa-cemil-mustapasa-ranch. Si vous avez une semaine il y a
sûrement moyen de faire une boucle.
Nico et Hélène nous ont prêté leur GPS pour le voyage, avec beaucoup
de points de référence. C’est quand même auto-guidé, parce qu’il n’y a
pas les lignes de contour. On sait donc que le point est à 1 km par
là, mais pas si c’est devant, au sommet ou derrière la montagne. On
s’est toujours rendus à bon port quand même. De plus, on vous a
sauvegardé les 2 premiers trajets dans la machine, donc juste à suivre
nos pas
Non, on ne parle pas le turc. On a apprit quelques mots durant nos
premières journées. On a été chanceux car nos hôtes à Uchisar (Shishik
de Kilim Pension) et Mustafapasha (Ismail de Pasha Hotel) parlaient
français et ont passé beaucoup de temps avec nous car notre projet les
enthousiasmait. Prenez quand même le temps d’apprendre la prononciation
des lettres en turc. Une fois qu’on les connait, on reconnait
plusieurs mots français : frambuaz (framboise), hoparlör
(haut-parleur), bisiklet (bicyclette) pansiyon (pension)
L’anglais en général, suffit, mais on a eu des
surprises. Par exemple, l’allemand est souvent mieux compris que
l’anglais. C’est parce que beaucoup de turcs sont partis dans les
années '70 travailler en Turquie et qu’ils reviennent chez eux pour leur
retraite. Dans les villages très reculés, comme Cemil (prononcé
Djémil), personne ne parlait anglais. Ma copine parle allemand, mais
on aurait toujours pu se débrouiller en mimant et en grognant et en
disant les quelques mots de turcs qu’on connait.
Aussi, à savoir: Suslu est vraiment une ânesse
naine, donc maximum 20 kg sur son dos. Nicolas prête une petite balance
pour gérer le tout. Globalement, ça signifie environ 10 kg pour vos
vêtements et équipement , le reste étant le poids des sacoches, eau et
nourriture.
Nico disait que ça ne valait pas la peine de camper
car il fait froid en octobre quand nous y sommes allé, mais il ne
gelait pas. La prochaine fois on apporterait peut-être notre équipement de
camping. C’est facile de camper n’importe où, et ça nous aurait permis
de séparer la longue journée Ayvali-Ferme en deux.