Bonjour à tous,
Le forum m’aidant bien aidé à préparer mes excursions en Slovaquie (et ailleurs), je rends la pareille avec un résumé de ma découverte du pays, de Bratislava à la frontière ukrainienne, lors d’un semestre Erasmus début 2016.
Quelques précisions. Dans les sites touristiques payants, il faut payer un supplément pour prendre des photos, parfois plus cher que le prix d’entrée. De plus, les visites guidées sont en anglais, très peu en français, très peu parlé. Le train et le bus sont assez pratiques, bon marché, même si la fréquence des passages n’est pas toujours au rendez-vous. Côté hôtellerie et restauration, on peut s’en tirer pour très bon compte : 20 à 30 € la chambre d’hôtel et un bon repas dans les 10-15 € en voyageant seul. Les adresses que je cite m’ont laissé de bons souvenirs.
Mon blog https://erasmusvoyage.travel.blog/ revient sur les sites décrits de façon plus détaillée :
VILLES
Bratislava : une capitale au centre-ville très réduit, qui se parcourt aisément à pied. A voir : la cathédrale Saint-Martin, les rigolotes statues disséminées dans les rues, la Maison-Blanche slovaque (palais présidentiel), le château de Bratislava (pas visité, il était fermé en janvier)… À l’écart du centre : l’église bleue Sainte-Elizabeth, le monument de l’Armée rouge. Le musée municipal, l’ancien hôtel-de-ville, est intéressant pour découvrir l’histoire de la ville et pour la salle de justice, au plafond très travaillé. Une journée est suffisante pour découvrir la capitale. Déjeuner dans un self-service végétarien, au Slovak pub, nuit à l’Hostel blues.
Levoca (photo) : ville médiévale classée à l’Unesco (2009). S’il n’y avait qu’une ville à voir en Slovaquie, ce serait Levoca. Quand on voit le palais Thurzo sur la place principale, avec sa façade pourpre, avec ses fenêtres peintes en ocre, avec la frise de créneaux de l’attique, on se croirait parti en Orient tant le décor excelle. A faire aussi : le tour des remparts de 2 km, voir le plus grand retable du monde (18,62 mètres), montée vers la basilique mineure de Marianska Hora (à l’écart du centre). Déjeuner dans un restaurant de la place principale.
Zdiar : pour ses rustiques bâtisses en bois. Nuit à l’auberge de jeunesse Ginger Monkey.
Kezmarok : Place principale allongée, aux maisons anciennes aux couleurs vives. Etonnant, le cimetière historique reste dans les mêmes tons. Autres points d’intérêts : la tour de l’horloge Renaissance, avec ses sgraffites ocre et son attique ; l’église évangélique, rose et imposante, du XIXe siècle ; le tank soviétique de la Seconde Guerre mondiale, exposé aux abords du château.
Bardejov : ville médiévale classée à l’Unesco (2000). La place principale est étendue comme une Plaza Mayor d’Espagne, bordée de grosses demeures médiévales et renaissance à toits pentus, écaillée de galets d’antan. Volumineuses, l’ancienne mairie et la cathédrale sont posées là au milieu, comme des grandes filles que leurs mamans auraient oublié. Les remparts du XIVe siècle ne sont pas massifs, péremptoires, arrogants de leur qualité de restauration comme à Carcassonne. Déjeuner au café restaurant (sic), rue Stocklova, 43. A voir aussi : les thermes, à l’écart de la ville, qui étaient au début du XIXe siècle, les plus courues de Hongrie (la Slovaquie en faisant alors partie) ; le musée en plein air (skanzen) qui regroupe des copies d’habitats populaires, qui varient suivant les régions de Slovaquie.
Kosice : la cathédrale Sainte-Elisabeth (XIVe) est un mastodonte gothique flamboyant de 1200m². La place Hlavna, cœur de ville, rassemble une colonne de Peste et des façades dans des nuances d’ocre, blanc crème, vert menthe, rose bonbon. Les demeures sont Renaissance, XVIIIe, XIXe, à l’image de l’hôtel Slavia et son décor Art Nouveau et du théâtre. En obliquant la tête vers une rue adjacente, on verra que les barres d’époque communiste ne sont jamais loin ! Déjeuner dans une auberge Karczma Mlyn place Hlavna, 82.
Presov : ressemble à Kosice, en plus petit. Cathédrale Saint-Nicolas, rue principale où passe le 49e parallèle de latitude nord, colline du calvaire, mine de sel de Solivar à 4 km où se trouve la plus grande roue en bois d’Europe centrale.
Roznava : ville à la plus grande place carrée médiévale de Slovaquie, aux demeures bourgeoises colorées. La tour de guet, Strazna Veza, sonne l’heure dans une boîte à musique d’enfant, dans quelque chose de plus doux qu’un carillon du nord de la France. 1.480 marches à monter pour arriver au sommet de la tour.
Banska Bystrica : La gare, autant que son corset de grisâtres blocs soviétiques et de terrains vagues, est laid. Comment soupçonner une place avec des airs d’Italie qui s’y cache ? Voici le chapelet de tours qui s’ouvrent à l’horizon : tour médiévale, tour de l’Horloge à peine penchée, tours jaunes de la minuscule cathédrale, clocher étiré de l’église Sainte-Marie, colonne en marbre noir de l’Armée rouge, colonne mariale grise. Déjeuner à Rak, sur la place principale. Dans les environs : Spania Dolina, à voir pour les 160 marches du vénérable escalier de bois du XVIe qui mène à l’église, à travers un passage couvert et un sentier sur les vestiges de l’activité minière de charbon.
Kremnica : Après le passage de deux portes du XVe siècle, seules rescapées du rempart érigé contre les Turcs, on arrive sur la grand ‘place, en devers. Elle est dominée par un château médiéval, avec une cathédrale (Sainte-Catherine) qui y pousse. Une colonne de peste, pleine de bourrelets sculptés, baroque, immense. Autour, c’est une exposition de maisons gothiques, avec notamment une fabrique de monnaies, en bas à droite, qui coule toujours des pièces. Déjeuner dans un restaurant de poissons (rare !). Nuit à Toliar.
Sklene Teplice : des thermes pas du tout tape à l’oeil, en pleine campagne. Le bain le plus célèbre de la cité : la grotte parenica, où l’eau sort à 42 degrés. Déjeuner à Centrum penzion.
Banska Stiavnica : à voir au coucher du soleil, en flânant au gré de l’envie pour découvrir sous tous les angles les deux châteaux, les clochers, la colonne de Peste saumon de la place principale. Les lacs artificiels de l’activité minière (jazero) ont des eaux turquoises ou émeraudes, comme tajch vodarenska, tajch Klinger (à 4 km, où on peut se baigner), tajch Pocuvadlianské (le plus grand). Le calvaire baroque, avec 3 églises et 22 chapelles, est l’un des plus grand de Slovaquie et, à l’époque, de l’Empire hongrois. La visite du musée des mines en plein air (Banské muzeum v prirode) est sympathique.
Komarno : pour sa place de l’Europe, aux airs fantasques, presque de parc d’attractions. La réunion sur un seul site de différentes architectures du Vieux Continent n’est pas si courante. Déjeuner à Hubert Varga.
Nitra : impression de ville dortoir à l’arrivée Passer le rideau de béton pour admirer le monumental palais de région, la splendeur de la place Pribina, le château.
Trnava : Son surnom de “Petite Rome slovaque”, en raison de ses treize clochers, n’est point usurpé. C’est là une des plus belles villes de Slovaquie, peut-être la plus belle avec Levoca. Trnava est une ville historique totale, représentative de toutes les caractéristiques des vieux centres du pays. Il y a la grande artère commerçante vivante (Hvalna), les églises austères (Saint-Nicolas) et chargées (Saint-Jean Baptiste), les ruelles bordées de maisons multicolores (Stefanicova), la place avec la colonne ouvragée (de la Trinité ici), les façades classiques et baroques des palais, les remparts.
Zilina : pour sa place du Marché, où 44 maisons à arcades gothiques sont disposées en plan carré. Déjeuner à Voyage Voyage, sur la place principale.
EGLISES et VILLAGE
Lutina : pour l’église Notre-Dame de l’Assomption. Construite au XXe siècle, elle est le premier lieu de pèlerinage gréco-catholique de Slovaquie. Tous les 15 août, 50 000 personnes font le déplacement jusqu’à Lutina.
Svaty Kriz : église en bois protestante (Dreveny Kostol) qui demeure une des plus grandes d’Europe centrale. Elle peut accueillir jusqu’à 6 000 fidèles !
Ulikske Krive : une des 39 églises en bois de la région de Presov. Appelées ici « tserkvas », elles reflètent le mélange des cultures byzantines et latines. Huit ont été classées à l’Unesco en 2008. Demander à la maison en face d’appeler le gardien pour ouvrir l’intérieur.
Hronsek (photo) : un temple protestant en bois et de style scandinave. Masse de bois qui n’a pas demandé un seul clou pour tenir, quand elle fut élevée au XVIe siècle. Pour qu’elle eût le droit d’être, elle ne devait avoir de clocher, selon une des règles fixées par les Habsbourg, hostiles à la Réforme.
Vlkolinek : patelin montagnard de poupées à l’Unesco depuis 1993. Ce n’est pas un village-musée, 17 habitants vivent encore à l’année dans six maisons en bois très colorées.
CHATEAUX
Château de Bojnice (photo) : élevant sa silhouette sur les hauts de la ville, on dirait qu’il est idéalement dessiné pour illustrer un livre de contes de fées. Un tiers des 250 pièces sont visibles en visite guidée (en anglais), équilibrées entre décors sobres et ruisselants. Dommage que les stands de souvenirs, les restaurants, les marchands de glace hyper touristiques cassent ce charme. Un zoo est attenant au château, un peu vide et triste.
Château de Cerveny Kamen : extérieur d’aspect mastoc, mais pièces rivalisant chacune de magnificence et de luxe. Grottes artificielles dans une pièce et immenses caves (parmi les plus grandes d’Europe) également remarquables. Visite en slovaque. Achat de vin dans une cave à Pezinok, village vigneron.
Cachtice : un château en ruines, connu pour avoir abrité la dame sanglante de Cachtice, qui aurait selon la légende tué des jeunes filles pour se baigner dans leur sang frais. L’ogresse des Carpates conservait ainsi son éternelle jeunesse. A voir aussi : le château de Beckov.
Zvolen : château du XVIe siècle, avec la plus grande (et la plus belle sans doute) galerie de peinture de Slovaquie.
Château-fort d’Oravsky Podzamok : nid d’aigle sur un piton rocheux qui domine de 112 mètres la vallée de l’Orava, intérieur assez dépouillé. Visite en slovaque uniquement (en anglais avec un peu de chance, si le guide accepte de la faire en plus).
Château de Spisske Pohradie : la plus grande forteresse médiévale d’Europe centrale. Sa taille : 4 hectares. On croirait un château cathare, avec ses pierres aussi sèches que l’herbe qui le touche, bien que le relief soit plus doux. Dans ce méli-mélo de pièces plus ou moins bien conservées, on s’imagine la gueule que le château, entier, aurait aujourd’hui s’il n’avait pas brûlé en 1780. Dans le village, Spisska Kapitula, la « maison du chapitre de Spis », qui est en fait une cathédrale. Comme le château, elle est aussi sur une butte et figure sur la liste de l’Unesco depuis 1993.
Château de Beltiar : il date du XVIIIe siècle, et comporte un bric-à-brac d’objets de la famille Andrassy, de noblesse hongroise et d’humeur voyageuse. La visite permet de découvrir la bibliothèque de 15 000 livres, les trophées de chasse, les faïences, les tables en marqueterie, les portraits de Sissi ou Napoléon, la momie égyptienne, le grizzli empaillé, l’armure de samouraï et… Ouf ! Il y aurait bien de quoi remplir plusieurs cavernes d’Ali Baba ! 16 salles de bains sont aussi aménagées dans la demeure, avec chacune sa teinte…
Château de Muran : une ruine à 900 mètres d’altitude qui rassemble le palais des Kohary et la tour d’habitation, où la splendeur du XIIIe siècle a laissé place au théâtre de la nature depuis un incendie en 1702. 1h45 de marche (6.5 kilomètres) de marche depuis le village de Muran. Nuit dans un hôtel du village.
MONTAGNES
Hautes Tatras (photo) : très chouette, des refuges hyper typiques, tout en bois, même si début mai, le massif est encore très enneigé, donc beaucoup de sentiers sont inaccessibles. Jour 1. De Stary Smokovec, montée au hameau de Hrebienok (1 263 mètres). Paysage de dévastation, cimetière d’arbres couchés à jamais, sur lequel émergent quelques grands échalas de pins sylvestre replantés. Puis sentier bordé de jolies cascades. 2 h 30 de marche. Nuit au chata Zamkovsheko, à 1 475 mètres. Jour 2. Montée au Slavkovsky nos, 2 273 mètres. Passage devant le veiné de glace pic de Lomnica. 6 heures de marche aller-retour. Nuit à Hrebienok, 1 255 mètres. Jour 3. De Hrebienok à Strbské Pleso, par la Magistrale des Tatras. Cet itinéraire n’était pas mon premier choix, car en l’empruntant, on ne fait qu’effleurer le cœur de ces montagnes. Mais la neige en a décidé autrement. Passages devant de sublimes lacs, Batisovské Pleso et lac de Popradské. Certaines portions de sentier étaient encore enneigées. 6 h 30 de marche. Nuit au refuge Pod Soliskom, à 1 810 mètres.
Basses Tatras : Montée au Chopok, K2 des Basses Tatras, à 2 000 et quelques mètres d’altitude. 3 heures de marche depuis Jasna. Nuit au refuge Kamenna.
Paradis slovaque : randonnée sportive, passages dans les canyons de Sucha Bela, Maly Kysel, Klastorska roklina, rivière Hornad. Enchevêtrement de passerelles de bois rudimentaires passant sur la rivière, d’échelles verdâtres glissantes, sans rambardes remontant sur plusieurs dizaines de mètres la falaise d’une cataracte… Déjeuner à Hostinec Raj, à Hrabusice.
Mala Fatra : les canyons sont, avec ceux du Paradis slovaque, les plus remarquables du pays. Dans les canyons de Dolné et Horné diery, les échelles sont moins rustres que dans le Paradis slovaque, et ont des garde-corps. Les passerelles sont moins archaïques et moins glissantes.
Hautes Fatra : Montée au mont Ploska, 1 532 mètres, un peu un chaume à la slovaque, au poil blond et vert, dégarni d’arbres, un peu comme on en trouverait dans les monts des Vosges.
Horna Orava : Montée au Babia Gora, 1 725 mètres, qui sépare Slovaquie et Pologne. Sommet granitique. Bateau sur le lac d’Orava (Oravska Priehrada) pour rejoindre l’île de Slanicky, l’une des seules du pays.
Petites carpates : montée au Vysoka, (“Haute” en français), point culminant des Petites Carpates, à 754 mètres d’altitude. Très bucolique et vert. 2 heures aller depuis Piesok.
Monts de Poloniny : visite de Cerveny Klastor, « monastère rouge ». Montée au rocher des Trois Couronnes (Trzy Korony en polonais), entre Slovaquie et Pologne. Balade en barque dans les gorges du Dunajec (paysages d’Ardèche) sur 10 km avec gondolier - la même balade existe aussi sur la rivière Vah, en passant au-dessus des châteaux de Stary (une ruine ruinée) et Strecno (une ruine restaurée). Dans le village d’Ulicske Krive, sentiment de bout d’Europe, à la frontière avec l’Ukraine (on peut y passer la nuit à l’hôtel Kremenec). Non loin, la forêt primaire de Stuzica, inscrite à l’Unesco en 2007. De Nova Sedlica (410 mètres), possibilité de monter en trois heures (et autant pour revenir) jusqu’aux 1221 mètres du sommet Kremenec, à cheval entre Slovaquie, Ukraine, Pologne.
Geyser d’Herlany : La colonne d’eau de ce petit village (thermal depuis le XVIIe siècle) n’est pas permanente. Elle a ses horaires d’éruption, toutes les 34-36 heures, depuis 1875, à consulter sur le site de la commune.
GROTTES
Grotte de Domica : magnifique : draperies de pierre ocre, ruisseau Styx diaphane, stalagmites en forme de pagode. Balade en barque à partir de mai. 10°C, 90 % d’humidité.
Grotte d’aragonite d’Ochtinska : seul trois exemplaires au monde de grottes d’aragonite, avec le Mexique et l’Argentine. On nous ménage avant de voir l’aragonite par une salle où s’étendent des parois de marbre blanc, brun et gris. Enfin, nous voyons les précieux cristaux dans la salle des étoiles.L’aragonite, si on ne le savait pas, ressemblerait volontiers à de la neige ou de la glace. Mais c’est bien un minéral (du carbonate de calcium) qui prend tantôt la forme de reins ou de cœur, tantôt de coton ou de coraux.
Grotte de glace de Demanovska : Une grotte de glace, d’accord, mais elle m’a déçue. Les cascades de glace promises par les cartes postales se résument à quelques ersatz de stalagmites rabougries, à quelques plaques de glace. Peut-être ne suis-je pas tombé à la bonne période pour voir ces concrétions de glace…