Bonjour à tous,
Nous revenons de trois semaines passées au Costa-Rica, entre le 15 novembre et le 4 décembre, et nous vous proposons quelques astuces à travers nos retours d’expérience sur ce magnifique pays, billet qui ne prétend pas l’exhaustivité.
Bon à savoir
• Coût
De façon générale, le Costa-Rica n’est pas un pays bon marché et se compare sans problème à un pays européen. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la Suisse d’Amérique centrale !
Les prix des hôtels nous ont semblé raisonnables en-dehors de San José et des coins huppés de la Côte Pacifique, avec des prix entre 30 et 50 $ pour une double agréable, de même pour les restaurants locaux, appelés sodas, où le plat du jour (le casado) nous était facturé 6 – 8 $. En revanche, la facture était beaucoup plus salée à San José et dans les coins touristiques (voir ci-après), avec des doubles à 70 - 80 $ et des repas (certes bons et copieux) à 30$ pour deux personnes.
Cependant, ce sont les activités touristiques qui nous ont semblé réellement chères : marche de nuit à 30-40 $, rafting à 80 € minimum, accrobranche à 50$, etc.
Nous avons trouvé assez peu d’activités « gratuites », à part quelques rares randonnées et les baignades en mer.
• Argent
La monnaie officielle est le colon (des colones) mais la plupart des activités touristiques se paient en dollars. Si vous n’avez pas de dollars, la conversion est faite à un taux à peu près aléatoire, 1 $ valant alors entre 500 et 540 colones selon le taux appliqué par le commerçant (sans lien direct avec le taux du jour).
La plupart des commerçants chez qui nous nous sommes rendus, y compris de petits restaurants en bord de route, acceptent la carte bancaire, mais nous n’avons pas vérifiés les frais bancaires appliqués ! Nous avons vu beaucoup de distributeurs dans les grandes villes, de type Cartago, San José, Heredia, mais beaucoup moins dans les zones rurales. De plus, tous les distributeurs n’ont pas fonctionné : nous avons eu peu de succès avec ceux de la BCR (Banca de Costa-Rica), pourtant très fréquents, et absolument aucun retrait n’a été possible pour nous à la Banca Popular, malgré une Visa et deux MasterCard Gold.
• Transport en commun
Le réseau de bus semble performant, avec des prix compétitifs et des départs à l’heure, pour ce qu’on a pu voir (trajet San José-Tortuguero et discussions avec d’autres touristes). Il est bien sûr nécessaire de se renseigner sur les lieux de départ et les horaires. A noter l’application pour smartphone « Yo Viajo » qui donne les horaires de la plupart (tous ?) des trajets en bus. Nous n’avons cependant pas eu à l’utiliser. En revanche, l’accès aux parcs, cascades et autres activités est souvent impossible en bus et doit être fait en taxi, plutôt cher. Par exemple, à La Fortuna, un couple en bus avait réservé un taxi à 25 $ aller-retour pour aller faire une marche de nuit pourtant non loin de la ville. Nuance importante : de nombreux organisateurs d’activités viennent chercher les clients directement à l’hôtel. Un voyage en bus semble donc envisageable pour se déplacer de ville en ville en pratiquant les activités proposées par les hôtels et agences locales.
• Voiture
La voiture nous a semblé le moyen le plus simple de se déplacer et nous a apporté une vraie liberté pour se rendre dans les lodges les plus éloignés ou au plus près des sites intéressants. La circulation a été très difficile à San José et dans les grandes villes de la vallée centrale. Nous avons loué un petit 4x4 (Suzuki Jimny) qui a été rentabilisé dès le premier voyage (San José – La Fortuna) : un pont s’étant écroulé sur notre route, nous avons dû rejoindre une route alternative en coupant par des pistes en mauvais état. Faute de 4x4 nous aurions dû rebrousser chemin, ce qui n’aurait peut-être pas été beaucoup plus long, mais beaucoup moins sympathique au vu des paysages traversés !
De plus, de nombreux sites intéressants sont accessibles par des pistes en plus ou moins bon état : si les pistes du Monteverde nous ont paru bien praticables, la piste entre la Fortuna et El Castillo (qui longe le Volcan Arenal) était vraiment en très mauvais état. Enfin, le 4x4 nous a rassuré sous la pluie et par sa résistance aux mauvais chemins et semble, de ce fait, à recommander.
A noter toutefois que la Vallée Centrale a un bon réseau routier et que de nombreux locaux y roulent en véhicule classique, à la différence de la péninsule de Nicoya où la plupart des automobilistes ont un 4x4.
• Navigation
Une carte nous a été fournie avec le 4x4 de location et s’est révélée plutôt utile malgré son échelle assez grande. J’avais aussi pris soin de télécharger les cartes hors-lignes des applications « All-In-One Maps » (sous Android) « Here Maps » et « Google Maps ». Dans un pays où il n’y a pas de numéros dans les rues, « Google Maps » s’est révélé extrêmement efficace, puisqu’il connaissait la plupart des lieux où nous nous sommes rendus sans aucune connexion Internet ! De plus, quand le lieu visé lui était inconnu, une rapide connexion à un réseau wifi a souvent permis à cette application de le localiser. Son seul défaut a été de confondre les routes privées et les chemins à travers champs avec des routes praticables. Défaut partagé par « Here Maps » qui nous a été peu utile du fait de son ignorance des destinations touristiques. Enfin, « All in One Maps », que j’avais installé dans une optique de randonnée, nous a été peu utile (voir partie randonnée).
• Internet et téléphonie
Nous avons pris une carte SIM à 2 $ dans un kiosque de l’opérateur Movistar afin de pouvoir appeler les hôtels et réserver des activités. Celle-ci nous a été très utile, même si nous n’étions pas en haute saison, et les 2 $ de communications ont duré environ deux semaines. L’activation de la carte a en revanche été un peu difficile puisque le serveur vocal anglophone ne fonctionnait pas : l’employé d’un hôtel a heureusement pu s’en occuper. A noter que Movistar n’avait pas de réseau à Tortuguero, où seul le concurrent Kolbi semblait présent.
Au niveau du wifi, nous avons eu des accès souvent convenables dans la plupart des hôtels et restaurants un peu touristiques où nous nous sommes rendus.
• Randonnée
Amateur de randonnée, j’avoue avoir été un peu surpris de la configuration du Costa Rica : ça ne ressemble pas du tout aux Alpes avec ses nombreux sentiers bien balisés ! Tout ce que nous avons trouvé ont été des chemins balisés assez courts (2 – 3 h) et d’accès payants, comme aux volcans Poas et Arenal. Une randonnée gratuite est indiquée dans le Lonely Planet à Monteverde (non réalisée faute de temps) et l’hôtel Montana Linda à Orosi proposait des topos assez détaillés mais sans carte ou avec une carte faite à la main. Le Parc du Corcovado est indiqué par le Lonely comme propice à cette activité mais nous n’avons pas fait le sud du pays.
• Vélo
Cette activité semble assez populaire au Costa Rica compte tenu du nombre de locaux bien équipés croisés sur des VTT ou des vélos de route. En revanche, les infrastructures semblent assez inexistantes et croiser des cyclistes sur l’Interamericana nous a fait un peu froid dans le dos.
• Langues
Nous n’avons pas rencontré de locuteur réellement francophone et la plupart des personnes travaillant dans le tourisme ont un très bon niveau d’anglais. Des bases en espagnol seront bien sûr nécessaires pour les zones un peu moins touristiques ou pour sortir des sentiers battus.
Pour cela, nous avons acheté le très bon guide de conversation espagnol latino-américain du Lonely Planet, précieux pour la nourriture notamment. De plus, j’avais fait un mois d’espagnol en ligne avec Babbel. Ces petites notions ont été bien utiles et nos efforts appréciés par les locaux.
Enfin, l’allemand a servi de façon surprenante, notamment pour discuter abondement avec les Suisses alémaniques et Allemands installés là-bas.
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Lieux visités
Notre programme visait à diversifier les activités et à minimiser les journées de voiture, ce qui nous a limités au nord du pays. Nous avons donc passé 4 nuits à Tortuguero, 1 nuit de transition à San José afin de récupérer le 4x4, 3 nuits à La Fortuna (Arenal), 2 nuits à Monteverde, 3 nuits à Nosara (péninsule de Nicoya), 1 nuit sur le Volcan Poas, 1 nuit à Orosi (vallée centrale), 2 nuits à Turrialba et bien sûr la première et la dernière nuit à San José.
• Tortuguero
Situé sur la côte caraïbe (à l’est, donc), il s’agit du site le plus connu pour observer des tortues. La desserte par le bus est bien organisée avec des guides qui prennent en charge les touristes à Cariari, à la descente du bus venant de San José. Il est alors nécessaire de prendre un deuxième bus pour aller à un terminal où on prend alors un bateau pour Tortuguero. Les automobilistes doivent laisser leur voiture au parking payant.
Nous étions à l’hôtel Miss Junie dont les chambres en bois et le jardin étaient très agréables. La douche n’était en revanche pas hyper chaude et l’éclairage un peu faible mais rien de bien grave (il a fait très chaud). Le guide attaché à l’hôtel, Cloyd, est sans doute l’un des tout meilleurs guides que j’ai pu rencontrer : il connait un nombre de détails sur la jungle et les animaux assez incroyable et est passionné par son métier. Nous avons fait avec lui la promenade en jungle et la promenade en bateau (45 $ par personne et par sortie, en ajoutant 15 $ par personne d’entrée au parc).
Même si ce n’était plus la saison de la ponte en novembre, il a réussi à trouver une énorme tortue venue pondre sur la belle plage de Tortuguero.
Cette plage reste assez déserte du fait de dangereux courants d’arrachement qui y règne, mais il est néanmoins possible d’y faire du surf avec André, pour 5 $ de l’heure. Les vagues sont assez violentes et j’ai eu du mal en tant que débutant, un surfeur déjà intermédiaire en profitera sans doute mieux que moi.
Nous avons également loué un kayak à 30 $ la demi-journée chez Rahfa, non loin de l’entrée du parc. Enfin, le village a de nombreux restaurants de qualité et de l’artisanat tout à fait intéressant. Mao taillait des tortues dans des coques de noix en pleine rue avec pour seul outil une vieille lame de scie, alors que Carmen et sa famille faisaient de beaux bijoux et des abat-jours avec des produits de la jungle.
Nous y avons passé 4 nuits afin de nous détendre et de nous acclimater, mais deux nuits doivent suffire pour profiter du lieu.
• La Fortuna – volcan Arenal
Sans doute la zone qui nous a le moins plu : la ville est sans charme malgré la belle église et elle reste confinée dans son rôle de base de départ pour toute sorte d’activités facturées au prix fort (quad, cheval, accrobranche, canyoning). Compter au moins 50 $ par personne pour profiter d’une activité. De façon générale, cette zone nous a semblé plutôt chère. De plus, la météo a été assez difficile fin novembre avec beaucoup de pluie, ce qui a perturbé notre programme randonnée.
La randonnée dans le parc national (10 $ l’entrée) était quand même sympathique pour la jungle et le paysage volcanique. Nous avons également visité le Butterfly Conservatory qui vaut le détour pour la qualité des explications et la beauté des papillons et grenouilles qu’il héberge. Il se trouve dans le village d’El Castillo au bout d’une piste en très mauvais état qui dessert aussi le parc national.
Autre activité, la grotte de Venado demande 40 minutes de voiture mais elle nous a enchantés par ses chauves-souris et par le fait que la visite tenait plus de la spéléo que de la balade tranquille (le guide sait l’adapter aux envies de chacun). Nous n’avons pas profité des coûteuses sources chaudes (au moins 40 $ l’entrée) mais nous avons fait la marche de nuit à l’Ecocentro Danaus (37 $ par personne) qui nous a beaucoup plu malgré des lampes torches un peu faibles. La jolie cascade (catarata de la Fortuna, 12 $ l’entrée) était sympathique et permettait de se baigner.
Nous étions logés au festif Arenal Backpacker Resort où nous avons apprécié la piscine et la qualité de la restauration.
Le très beau lac Arenal nous a semblé plus tranquille et proposait des activités nautiques dont nous n’avons pas pu profiter.
• Santa Elena – zone de Monteverde
Aussi touristique que La Fortuna, Santa Elena nous a séduits par son aspect de petite ville de montagne. Les activités proposées étaient semblables à celle de La Fortuna, quoiqu’un peu moins chères, et l’impressionnant Tree House Restaurant vaut le détour à lui tout seul.
Nous avons fait la très touristique visite des plantations de café, chocolat et canne à sucre de Dom Juan. Le guide était sympathique mais peu compétent sur les aspects un peu techniques de ces agricultures. La visite proposait en revanche dégustation et activités ludiques autour de ces produits agricoles. Elle permet quand même de découvrir comment ces produits de consommations courantes sont fabriqués.
Nous avons passé une nuit dans la très chaleureuse Pension Santa Elena et une nuit dans l’Ecolodge San Luis, ce dernier étant un vrai paradis pour ceux qui veulent découvrir la faune et la flore tropicale.
Il s’agit en fait d’un campus de l’Université américaine de Géorgie, qui accueille donc des étudiants, des stagiaires et des professeurs. Des bungalows tout à fait confortables sont prévus pour accueillir les touristes. Nous avions accès, pour 65 $ par personne et par jour, à un catalogue d’activités impressionnant, incluant conférences sur les insectes et sur la forêt tropicale, visite de la ferme biologique, du jardin botanique, de la jungle environnante, etc. ; le tarif comprend aussi le bungalow et trois repas par jour. Les activités étaient toutes animées par de très sympathiques étudiants anglo-saxons, qui étaient extrêmement compétents et partageaient facilement leur passion pour ce milieu particulier. Ce fut donc un séjour extrêmement sympathique et instructif.
Nous avons regretté de ne passer que deux nuits dans cette zone, une nuit de plus en ville ainsi qu’une à l’écolodge ne nous auraient pas semblé superflues !
A Canas, entre le Monteverde et la péninsule de Nicoya, le refuge Las Pumas accueille de nombreux animaux sauvages récupérés illégalement par des particuliers ou souffrants de handicaps. Il permet de contempler jaguars, puma, singes et oiseaux de très près. Il nous semble incontournable pour les amoureux des animaux.
• Nosara – péninsule de Nicoya
Cet ensemble d’hôtels, de restaurants et de magasins perdu dans la jungle à proximité de plusieurs plages paradisiaques ne forme pas vraiment une ville mais nous a séduits par son exotisme et son climat idéal. Très fréquenté par les Américains, ce lieu est idéal pour la baignade (sur la plage peu fréquentée de Playa Pelada), pour le surf (sur la plage plus courue de Playa Guiones) et pour le yoga. Un cocktail idéal pour des vacances ressourçantes !
Nous avons logé à l’horrible Nosara Beach Hostel, à éviter à moins d’apprécier les insectes rampants et d’être très tolérant concernant la saleté, puis au paradisiaque Rancho Suizo, à conseiller pour sa grande piscine, son jacuzzi et l’accès direct à Playa Pelada. Attention à ne pas confier ses clés de voiture à un magasin de surf, un couple rencontré sur place a « perdu » un sac de voyage de cette façon.
Le superbe Nosara Yoga Institute a été le cadre de mon initiation au yoga, tendance New Age, et quelle expérience !
Enfin, nous avons rencontré quelques soucis de liquidité : le seul distributeur de Nosara ne fonctionnant pas avec nos cartes bancaires et celui de la station-service ne fonctionnant qu’avec notre carte Visa. Le montant autorisé à être retiré tourne autour de 50 000 colones par jour (pour éviter que les touristes ne pille le distributeur).
Attention aux grandes pistes de la péninsule de Nicoya qui invitent à accélérer mais se révèlent glissantes : nous avons failli avoir un accident en doublant des touristes peu pressés et nous avons vu un pick-up de locaux renversé dans un fossé un peu plus loin. Quatre roues motrices et vitesse raisonnable permettent sans doute de rouler en toute sécurité.
• Orosi et Turrialba – Vallée centrale
Cette région est beaucoup moins chère et beaucoup moins touristique que les autres régions que nous avons visitées. Elle permet de faire des randonnées, du vélo et de découvrir les parcs aux alentours. C’est aussi le lieu le plus recommandé pour le rafting.
Pour notre part, nous nous sommes reposés aux sources chaudes d’Orosi, conviviales bien que tenant plus de la piscine municipale que de l’établissement thermal (le prix est donc bien réduit), et nous avons visité l’intéressant atelier d’artistes Casa del Sonador, sur la route entre Orosi et Turrialba.
A Orosi, La Panderia Suiza loue des vélos en bon état, en plus de proposer différentes douceurs européennes. Nous avons logé dans la sympathique Guest House du Montana Linda où les touristes de passage s’occupent du chat de l’auberge.
A Turrialba, nous étions dans le tout neuf et très agréable Hostel Casa de Lys. Nous avons visité le site archéologique de Guayabo, de petite taille, mais qui constitue un rare témoignage de l’époque précolombienne. Nous n’avons pas pris de guide et n’en avons pas ressenti le besoin : les panneaux sont assez détaillés et les connaissances sur ce site sont de toute façon limitées. La visite avec un guide ne semblait pas durer plus de 30 minutes. Le même jour, l’hôtel nous a organisé une location de vélos et nous avons pu profiter du magnifique site du Catie, un important centre de recherche sur l’agriculture tropicale, comprenant entre autres le plus grand conservatoire des cacaotiers du monde.
• San José – la capitale
Passage obligé pour prendre l’avion, San José nous est apparu comme une métropole d’Amérique latine, bruyante, polluée et chère. Pour autant, elle recèle quelques trésors comme de magnifiques bâtiments, de beaux musées et des parcs agréables. Nous avons visité le trop court Museo Nacional de Costa Rica et le marché couvert. Le quartier au nord du musée est très sympathique, vers le Parque Espana et la casa Amarilla. A proximité de celle-ci se trouve un magasin très tendance d’artistes revendant des créations costaricaines originales. Nous avons passé une demi-journée à la capitale, en plus des inévitables transits, et on aurait pu s’occuper sans problème un jour de plus.
Nous avons surtout séjourné dans l’agréable Hôtel Aranjuez au service impeccable et au petit déjeuner mémorable et gargantuesque.