Road trip à Oman (1) : de Mascate à la côte orientale

Forum Oman

Depuis le hublot de l’Airbus A330, j’aperçois depuis quelques minutes les premiers paysages d’Oman, montagnes immenses et étendues rocheuses à perte de vue. Les maisonnettes couleur sable des faubourgs de Mascate se dessinent peu à peu sur le sol, en un immense quadrillage que semble taillé au cordeau. Je sens la chaleur du soleil qui tape déjà fort sur la vitre de l’avion. Hier soir j’étais à Paris, dans une ambiance de fin d’été et me voilà à Oman, prêt à affronter la chaleur de septembre. 35° minimum m’avait-on dit.

J’ai passé en vitesse les contrôles pour rejoindre Paloma, une espagnole installée à Mascate depuis un an, qui m’attend déjà à la sortie de l’aéroport. Elle me guidera pendant les premiers jours dans la capitale, avant que je prenne la route vers l’est. Je fume une cigarette, appuyé contre un pilonne en béton, au beau milieu du parvis des arrivées. Et je la vois, un petit bout de femme qui secoue timidement une pancarte portant mon nom. Nous voilà déjà parti à bord d’un immense 4x4 flambant neuf, comme il en circule beaucoup ici. Sihem est au volant, elle porte l’abbaya traditionnelle qui ne laisse apparaître que son visage, impeccablement maquillé et dissimulé derrières des lunettes de soleil haute couture. Le chic à l’omanaise certainement.

Nous avons rejoint le port de Mutrah pour aller visiter un marché au poisson, mais à cette heure-ci, avec le décalage et le manque de sommeil, les effluves marines et l’odeur des poissons frais me donnent la nausée. Nous marchons au-dessus d’un vieux quai en bois, face à la corniche de Mutrah, panorama incroyablement beau pour ceux qui connaissent cette partie de la ville. Vieux quartier de maisons blanchies à la chaux, flanquées en bas d’immenses montagnes acérées à la couleur orangée.

Une découverte de la capitale du sultanat en deux jours se fait forcément au pas de course, tant la ville est étendue, et tant elle a à proposer aux visiteurs. Entre l’immense mosquée du sultan Qabous, son souk, ou la Old Muscat comme on l’appelle ici, il y aura de quoi faire. Mais le véritable spectacle de la ville est ailleurs, c’est l’image de cette côte déchiquetée aux couleurs incroyables, que l’on peut apprécier depuis la mer, le temps d’une balade en bateau. Je n’avais pour tout dire jamais vu pareils paysages avant, et ils resteront à jamais graver dans ma mémoire.

Le lendemain, j’ai pris la route pour la petite ville de Qurayyat, dont on m’avait dit qu’elle ferait une escale parfaite pour pique-niquer. Mais en ce jour d’Aid al-Adha, la ville est quasiment déserte. Les omanais sont chez eux, en famille, ou bien partis vers les Emirats pour quelques jours de vacances. Je déambule dans les ruelles de la ville et tombe nez à nez avec un omanais, étonné de me croiser seul ici. Spontanément, il m’invite à entrer chez lui pour partager le mouton. J’ai déjà déjeuné, mais je ne peux refuser son hospitalité, surtout en ce jour de fête. Nous passerons plus d’une heure à converser avec sa famille avant que je ne reprenne la route pour Tiwi.

Je me rends au Wadi Shab, un canyon impressionnant comme il y en a beaucoup à Oman. C’est l’un des plus visités du pays, mais à cette heure matinale, nous ne sommes qu’une poignée de randonneurs à emprunter le sentier sinueux qui remonte jusqu’au fond du wadi. Je mettrai plus d’une heure et demi à remonter la rivière, au terme d’une randonnée difficile, surtout sur la seconde partie du trajet, celle que peu de monde emprunte. La chaleur est déjà écrasante, je plonge dans les eaux de la rivière, restant immergé de longues minutes pour tenter de me rafraîchir. Mes chaussures n’ont pas tenu le choc, je redescendrai sans semelles avec la légère angoisse de rester coincer ici.

J’ai poursuivi ma route toujours plus à l’est, en traversant Sour, certainement la plus belle ville de cette partie d’Oman. Au soleil couchant, sur la corniche, la ville m’apparaît semblable à une aquarelle, une mosaïque de couleurs pastels. La plage fait le plein d’adolescents s’affrontant dans d’interminables parties de football, pendant que les pères de famille tapent la discute en buvant le café. Il fait déjà nuit noire lorsque j’atteins enfin Ras al-Jinz, étape finale de mon parcours sur la côte orientale. J’ai rendez-vous avec les tortues vertes, au centre scientifique de la ville. Je me coucherais tôt, car je dois être sur le pont à 4 heures du matin pour aller assister, avec une quinzaine d’autres voyageurs, à la ponte des tortues marines. Nous progressons dans la nuit sur une immense plage accidentée, le sable a été remué en plusieurs endroits, formant d’immenses trous dans lesquels je n’arrête pas de tomber. Ils se sont formés après que les tortues est passées toutes la nuit à tenter d’enterrer leur œufs, au terme de longues heures de labeur. Sur terre, ces animaux arrivent tout juste à se déplacer, elles se trainent sur le sable en laissant derrière elles d’immenses traces qui me rappellent, je ne sais pourquoi, celles des chasses-neiges sur les routes de montagne. Le jour se lève enfin et je découvre alors la plage de Ras al-Jinz, l’une des plus belles que j’ai vues à Oman. Immense étendue de sable entouré de falaises orangées, semblables à celles de l’Arizona.
todo

(à suivre…)

Que de souvenirs…
Il me tarde la suite…
Valérie

C’est vrai que ce sont des souvenirs à part ! Un voyage qui m’a profondément marqué même ! Paysages et gens incroyables ! Je travaille sur la suite, c’est pour bientôt !

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