Bonjour,
Il y a 11 ans juste après mon bac j’ai décidé tout comme toi de partir une année à l’étranger.
Pour moi le choix était évident, c’était les Etats-Unis.
A l’époque on ne parlait pas beaucoup de l’Australie (on en parle beaucoup plus depuis 5 à 8 ans).
je ne peux donc pas comparer ces deux destinations mais je peux essayer de te raconter mon expérience en quelques lignes.
Je voulais vivre une année scolaire dans une High School avec tout ce que cela implique, les matchs de football américains, les groupes de cheerleaders, le bal de fin d’année, avoir un blouson avec les couleurs de l’école, voir une graduation avec le lancer de chapeaux.
En gros tout ce que l’école française ne fait pas.
je suis partie par l’intermédiaire de PIE (même genre que ESF). J’allais vivre dans une famille d’accueil pendant un an et intégrer une école américaine.
Nous n’avons pas la main mise sur la destination finale alors autant te dire qu’aux USA il y avait du choix et tu n’avais pas le choix de l’Etat. Je pouvais tomber soit dans une grande ville soit au plein milieu du nebraska en pleine campagne (attention je n’ai rien contre cet Etat).
C’est ta famille d’accueil qui doit choisir la personne qu’elle hébergera gratuitement pendant un an, c’est le hasard.
j’ai donc appris (qq heures avant mon bac d’anglais) que je partais dans le NEVADA et dans une grande ville dont je n’avais jamais entendu le nom.
Ma première pensée a été “l’état qui touche la californie”.
Pour moi c’était fantastique.
j’allais en plus avoir 1 frêre et 2 soeurs américaines aux alentours de mon âge (18 ans à l’époque).
Les Américains sont très accueillants, gentils, à l’écoute, généreux et c’est le même constat dès que j’y retourne. Tu n’auras pas de mal à te créer des amis.
j’ai d’ailleurs gardé contact avec ma famille d’accueil et de nombreux amis.
certains sont d’ailleurs venus me voir en France.
Le seul point négatif a été celui-ci
Ils sont impatients en ce qui concerne le langage.
Evidemment je ne vais pas généraliser mais j’ai remaqué à ce moment là que bcp d’entre eux ne faisaient pas l’effort d’essayer de me comprendre.
Quand je suis arrivée mon niveau d’anglais était déplorable (quasiment nul), cela a duré 3 mois avant que je puisse commencer à bien dissocier tous les mots d’une phrase et a commencer à parler réellement.
Quand certaines personnes voyaient que je ne comprenais pas, elles me faisaient un sourire et elles partaient.
Par exemple, Au bout d’un mois, nous sommes allés camper en pleine sierra nevada avec toute ma “famille” et les collègues de ma “mère” d’accueil (des profs).
L’un d’entre eux m’a posé une question, au bout de quelques minutes elle me dit “on parlera de nouveau quand ton niveau sera meilleur”… je suis restée sans voix et je crois que ça m’a bloquée pour la suite.
je pense qu’en France on est beaucoup plus pédagogue.
Quand je vois un anglais en France qui essaie de parler français je vais l’aider, je vais lui expliquer et lui faire répéter une prononciation exact (et je ne suis pas prof).
Je n’ai jamais trouvé cela aux Etats Unis.
On comprenait ce que je “voulais dire”. “I know what you mean” mais on ne m’a jamais reprise sur la prononciation ou le sens des mots dans une phrase. (ce que je regrette dorénavant même si au bout d’un an d’immersion tu finis par bien parler).
Tout cela pour te dire que tu dois oser parler, oser (c’est la seule manière d’apprendre et cela même si tu fais beaucoup de fautes).
Au début tu te retrouveras dans des situations délicates car tu ne comprendras pas tout.
Personnellement, un jour je suis partie une après midi avec des amis, mais je n’avais pas compris que nous allions faire de la randonnée en montagne. Je n’avais donc pas prévu de basket, seulement des tongs…
Les points positifs; il y en a beaucoup.
je n’ai vu que le meilleur de la vie américaine, j’étais dans une famille aisée, belle maison, nous avons voyagé à travers la californie.
j’ai fait partie de la troupe de théatre de l’école (un vrai théatre de 1000 places en plein milieu de l’école), nous avions des représentations à donner tous les soirs pendant 1 semaine et cela à 4 reprises.
Une année aux USA c’est aussi prendre le school bus le matin, aller au lycée pour 8 heures, avoir une pause de 20 minutes au bout d’1h30, voir tout le monde manger à ce moment là (euh, il est juste 9h30 du matin et tu manges des chips au formage?), retourner en cours pendant 1h30, puis de nouveau une pause de 20 minutes et avoir la surprise de voir de nouveau tout le monde manger, puis de nouveau un cours d’1h30. Il n’y avait pas de cantine.
j’ai eu la possibilité de choisir mes cours (comme tous les américains).
Je pouvais choisir la photographie, le cours de musique, de théatre, de chant, de cuisine, d’hisoire américaine, d’anglais, de sport, de biologie (en france on dissèque au lycée des grenouilles ou un coeur ou des huitres (oui j’ai eu droit à cela), aux USA en cours de biologie on dissèque des chats (là j’ai cru réver mais personne n’avait l’air choqué), des cours de yearbook (création du yearbook de l’année. Il s’agit du livre qui retrace tous les événements de l’année avec la photo de chaque lycéens, les photos prises pendant les matchs ou encore pendant les pièces de théatre…).
L’après midi c’était place aux loisirs (ce que le système scolaire français ne semble pas connaître).
On pouvait faire du sport (un sport par saison), je pouvais m’entrainer avant les cours et être sur le terrain à 7h00 du matin puis après les cours pendant 3 heures.
on pouvait faire du chant, de la musique, du théatre.
le week end c’était compétition.
L’école avait donc un énorme théatre, 4 terrains de baseball, des terrains de tennis, 2 terrains de football américains, des terrains de basket à l’extérieur et deux gymnases couverts.
j’avais mon casier avec toutes mes photos à l’intérieur (je remercie encore mon voisin de casier qui m’avait expliqué comment cela marcher pour l’ouvrir, c’est pas si facile qu’on le pense).
je revois les policiers faire du vélo en plein milieu du couloir de l’école pour vérifier qu’il n’y avait pas de désordre.
De même que la sirène rouge qui rettentie d’un seul coup et mon prof de science m’appelant pour me mettre à l’abri car il y a eu des coups de feu près de l’école.
Je revois mon prof de théatre me dire “on ne voit pas ça en France, n’est ce pas?”
Je ne veux pas te faire peur, je n’ai jamais eu peur! Mais tout cela était tellement différent de ce que je pouvais connaître.
J’ai eu l’occasion de coatcher une équipe de middle school en basket, de camper à la belle étoile, de faire du ski.
J’ai eu la chance de découvrir ce paysage tellement différent de ce que je connaissais, de voir qu’il fallait payer une belle facture d’eau pour avoir la chance d’avoir un gazon dans son jardin.
J’avais même oublié la pluie (10 minutes de pluie en une année).
et le bal de fin d’année avec ma robe rose à la Cendrillon, la limousine…
Une année magique, je me souviens de chaque instant de cette année même si 11 ans après j’ai l’impression qu’il s’agissait d’une autre vie.
Par contre je tiens à te prévenir que ton retour ne sera pas facile. Du jour au lendemain changement radical de vie, pour moi cela a été le début de la fac et je passais mes journées à la bibliothéque (j’ai mis 6 mois à m’en remettre (j’ai été très nostalgique même si on finit par reprendre ses habitudes).
Mais cela vaut le coup. c’est inoubliable!!!
dans la description que tu fais des deux pays, je vois qu’il y a un pays qui t’attire plus que l’autre.
Je pense que tu as déjà fais ton choix.
Il est évident que ton année ne sera pas la même en fonction du pays que tu vas choisir.
Mais ton année sera également différente si tu tombes en plein texas, ou dans le michigan, ou à Boston ou en plein Wyoming, de même si tu tombes dans une énorme ville en Australie (sydney ou Perth) ou dans une petite ville.
Ton année dépendra des personnes que tu vas rencontrer, de ta famille d’accueil.
Quoi qu’il en soit, vie là pleinement car tu t’en souviendras toute ta vie.