Le Kirghizistan est un pays fascinant… On aime se dire entre nous qu’il s’agit de la Mongolie qui aurait fauté avec les Alpes Autrichiennes… Rajoutez un doigt d’Ex-URSS et saupoudrez légèrement d’empire Ottoman… Voilà : bienvenue au Kirghizistan !
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Jour 1 : Bichkek, la Capitale.
Après une nuit très courte en avion, nous sommes recueillis par Akay, notre partenaire local qui nous guidera durant toute la durée de l’aventure. A peine les sacs déposés dans la petite auberge réservée par notre guide, nous voilà en train de sillonner le Osh Bazar, le 2<sup>ème</sup> plus grand du pays. On y trouve vraiment de tout, et les locaux le préfère au supermarché : « plus typique, de meilleure qualité, et… on peut négocier ! » nous dit Akay avec des yeux brillants de malice. Attention toutefois aux pickpockets, il s’agit d’un vrai sport dans les bazars… il n’aura pas fallu de 5 minutes pour qu’il y ai une première tentative discrète sur deux d’entre nous.
Bichkek est un centre économique où vous trouverez plus ou moins tout ce dont vous pourriez avoir besoin, mais nous vous conseillons de vite sortir explorer les zones moins peuplées, ce que nous faisons directement après la première nuit dans la capitale.
Direction donc le Lac d’Issyk-Kul au Nord-Est du pays. Nous y passons 3 jours, à découvrir les curiosités locales comme les pétroglyphes de Cholpon Ata (qui soit dit en passant, nous sont présentés comme datant du 8<sup>ème</sup> siècle après J.-C., et sur quoi nous resterons un poil sceptique après la visite), les sources chaudes et soufrées de Altyn Araxhan, ainsi que les Collines des 7 Taureaux et la Cascade Barskoon, dans la Valée du même nom. Ne ratez vraiment pas ces deux derniers point d’intérêts, ils valent vraiment le détour. On passe tout à coup d’un paysage lacustre à des panoramas qui ressembleraient au Grand Caynon, puis aux Alpes… La République Kirghize est également joliment nommée “le Pays de Montagnes Célestes ” par ses habitants.
Vous croiserez tout au long de votre chemin des choses qui pourront vous paraître inhabituelles ou très contrastées, mais ne vous en étonné pas, c’est normal avec l’histoire si riche et si particulière qu’ils ont eu.
Il est ainsi normal de croiser à là suite sur votre route un tracteur rouillé, suivi d’un 4x4 russe d’un autre âge, d’une Lada dans sa 5<sup>ème</sup> vie, de cavaliers traditionnels kirghizes sur leur magnifiques monture puis enfin… d’un Range Rover flambant neuf ! C’est tout a fait courant ici…
Nous sommes vites accueillis un peu partout avec beaucoup de gentillesse, du bon chaï chaud (leur version du thé indien, un thé noir fait en deux infusions et servit un peu partout) et quelques verres de vodkas. Quand l’occasion s’y prête, nous avons carrément le droit à du cognac kirghize – s’il vous plait… ils en raffolent !
Il n’y pas énormément d’ « attractions touristiques » au sens propre du terme dans le pays. Mais sa beauté, son relief, ses lacs, et la gentillesse de ses habitants en font une expérience vraiment à part. On passe donc pas mal de temps les yeux grands ouverts, à observer tout ce qu’on croise depuis nos 4x4s ou lors de nos ballades.
Nous passons les 6èmes et 7èmes jours autour du Lac de Sonk-khul, un très beau lac d’altitude, assez prisé en été, car il y fait beau et chaud la journée (jusqu’à 35°C) et l’eau y atteint même 20-25°C, très agréable pour la baignade. Nous sommes en plein mois d’Octobre, donc un peu tard dans la saison pour ce type de joutes estivales. Nous dormons dans des yourtes, la spécialité hôtelière du lac (les rives en sont bien remplies en été justement). C’est une première pour chacun de nous, et une sacrée expérience : tout d’abord, parce qu’on nous dit qu’il ne faut pas en sortir la nuit, même pour aller aux toilettes (qui en elles-mêmes sont une expérience… imaginez à 20 mètres du campement un trou profond de 2mètres déjà quelque peu visité durant la saison et bordé de 3 murs en tôle au milieu de nul part… un concept parfaitement écologique me direz-vous, car on rebouche en fin de saison, et c’est Mère Nature qui est contente, mais une expérience dont on se souviendra…). Nous disions interdit d’y aller la nuit pour une bonne raison : à cause des loups, oui vous avez bien lu. Donc si vous avez un besoin vraiment pressant au milieu de la nuit, mieux vaut juste faire un rapide besoin a coté de la yourte, et si possible avec un copain qui éclaire…
Une expérience car une nuit froide ce soir là, très froide… malgré le poil installé et remplit généreusement par nos hôtes de braises et de charbon au moment du coucher vers 21h… Froide à tel point que nous nous réveillons à 03:30 pour tenter de faire quelque chose… le brasier quasiment éteint nous décidons de braver l’interdit et de partir chercher de la bouse de vache séchée à côté de la tente/cuisine principale… Après une bonne 30aine de minutes à souffler dessus et à asperger de la vodka bas de gamme donc inflammable en nous relayant à 3, nous avons gagnés quelques heures de sommeil en plus… jusqu’au levé du jour, où un spectacle assez magique de lever de soleil et de reflets sur le lac s’offre à nous.
C’est une famille qui tient ce petit camp de Yourtes. Nous sommes leurs derniers clients de la saison. Ils nous reçoivent avec beaucoup de gentillesse, et un de leur fils s’avère être un vrai cordon bleu « façon kirghize ». Hormis les bons repas, nous les questionnons un peu sur leur mode de vie, grâce aux traductions de notre guide, et sentons que nous avons en face de nous une famille véritablement heureuse de travailler avec le tourisme.
On ressent également que le Kirghizstan est pays jeune, dont l’indépendance date de 1991, et qu’il fut dominé pendant des siècles par plusieurs empires. Le dernier en date qui a beaucoup marqué, est l’Union Soviétique.
La plupart des traditions identitaires des pays du Bloc ont été à l’époque effacées ou interdites par la machine communiste. C’est très intéressant de voir à quel point les populations renouent désormais – non sans une certaine ferveur et fierté – avec les traditions de leurs ancêtres.
Nous roulons toute la journée du 8<sup>ème</sup> jour, et passons par d’impressionnantes mines de charbon. Les gisements sont à ciel ouvert, on observe ainsi le balai de camions chargés sur la route, et le petits lacs environnants aux couleurs… peu naturelles !
Nous avons la chance inouïe grâce à notre guide de faire connaissance avec un chasseur à l’aigle. Rendez-vous pris au milieu de nul part, où il arrive avec 2 aigles dans une vieille Lada. Ainsi, notre rencontre avec Dalgar, le chasseur à l’aigle et son fils, nous confirme bien ce sentiment que nous avons depuis notre arrivée.
A l’écoute de ses propos traduits par notre guide, on comprend vraiment à quel point l’URSS les avait vidés de leurs traditions : dès lors, les jeunes reprennent le flambeau de cette coutume avec fierté, même si l’activité n’est pas rentable en soit. C’est un moment vraiment magique que nous vivons avec ce chasseur et ses 2 Aigles. Nous faisons connaissance avec ses deux femelles de 12 ans et de 5 mois, et avons la chance d’assister à une chasse au lapin…
Pour notre 9<sup>ème </sup>et dernier jour, notre guide nous fait une surprise de taille : une superbe ballade à cheval de 5h en plein cœur de la Vallée Rouge. Nous y passons la nuit, et l’idée de galoper dans ces immenses espaces nous réjouit comme des enfants. L’expérience du lendemain vaut toutes nos espérances. Après à peine 10 minutes passées à faire connaissance avec nos montures, nous voilà déjà au galop sur une crête… Ce sont des chevaux d’origine mongole, assez petits mais trapus et très costauds… on sent qu’ils sont vraiment adaptés à ces terrains, et nous passons une après-midi délicieuse à découvrir les paysages autrement à leurs côtés.
Après ces belles émotions, nous passons notre dernière nuit dans ce même petit village de passage en plein milieu de la Vallée Rouge.
Jour 10 : retour à Bichkek, belles mais dangereuses routes pour rejoindre la capitale. Nous passons un des cols d’altitude les plus hauts du pays, et la traversée de son tunnel à une voie mais à double sens et une expérience plutôt épique… Nous croisons à nouveau des superbes troupeaux de chevaux, qui redescendent ensemble de la montage - parfois à plus d’une cinquantaine – en prévision de l’arrivée de l’hiver. Quel spectacle inoubliable de les voir s’affairer au milieu des camions sur ses routes sinueuses.
Après une courte sieste de deux heures, il est temps de filer à l’aéroport et de dire au revoir à notre guide Akay, qui sera vraiment devenu un des nôtres durant ces 10 jours hors du temps. Promesse est faite, nous reviendrons bientôt, et cette fois pourquoi pas pour une traversée des monts à cheval…
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Article écrit par Victor Mathys, lors de l’expédition The Trip organisée par le site de road-trips en ligne Planet Ride.