Bali n’a pas le sable blanc de Flores, ni les volcans et les temples de Java, Bali n’a pas non plus la faune de Sumatra ou de Komodo. Une question se pose alors : pourquoi les touristes s’y pressent-ils ? Parce que Bali à l’hindouisme et un charme irrésistible. Impossible de se tromper car chaque rond-point est orné de la gigantesque statue de tel ou tel dieu. Les professionnels du tourisme et de la nuit ne s’y sont pas trompés. Il est extrêmement aisé d’attirer les gens, peu importe leur âge, sur cette île paradisiaque où l’alcool coule à flot et où il est possible de se balader librement sur la plage en maillot de bain.
N’ayez donc aucune crainte ! Ici, c’est l’Indonésie, mais une autre Indonésie.
Bali c’est la liberté, c’est la joie de vivre, c’est le choix. A Bali, vous en avez pour tous les goûts et toutes les bourses. Il est à la fois possible de manger pour 1 euro un nasikumpur dans un warung, et une entrecôte et vin rouge à une centaine d’euros dans un grand restaurant. Vous pouvez aussi bien vous loger pour 5 euros la nuit dans un Guest House ou un hôtel, ou vivre dans un palace dont les prix comptent quatre chiffres. A Bali, vous pouvez être surfeur ou simplement lézarder sur les plages. Vous pouvez être clubbeur dans des boites de nuit qui n’ont rien à envier à celles d’Ibiza, ou vous pouvez être explorateur et partir à la conquête du cœur de l’île et de ses volcans.
Et même si Bali n’a pas le plus beau volcan ou les plus belles plages de sable fin comme ses voisines, elle a l’avantage de réunir toutes ses richesses au même endroit.
Pour comprendre notre voyage voici quelques petites informations géographiques sur Bali. Cette île forme un triangle, une pointe vers le Sud, l’autre partant loin à l’Ouest et la dernière s’élevant un peu au Nord-Est. A l’extrémité de la pointe Sud, les grands hôtels et Resort de style Four Season ou Hilton ainsi que les grandes plages de sable blanc (pas forcément naturel) où de nombreux transats sont entreposés. Longez la côte vers l’ouest et vous trouverez trois anciens villages aillant tellement grandit qu’ils en sont arrivés à se toucher. Kuta : temple de la fête et du tourisme de masse, ou les enseignes type McDonald’s et Starbucks s’enchainent comme les boites de nuits sur plusieurs étages, bruyantes et noires de monde. Kuta a perdu son charme d’il y a 10 ans. Continuez votre route et vous arriverez a Sémiyak, ville « bobo » bourgeoise ou se concentrent les belles boutiques, les clubs branchés, et les restaurants de luxe. Enfin Canggu dernière ville de cette métropole s’étendant sur plusieurs dizaines de kilomètres : ancien village de pêcheur transformé en village hippie pour surfeur, avec paillottes et ambiance très zen.
Dernière frontière avant un Bali moins touristique, continuez à l’Ouest et vous arriverez dans les parcs naturels. A la porte d’entrée de Java, remontez vers le Nord et vous trouverez des rizières à perte de vue jusqu’à arriver à Ubud, capitale culturelle et artisanale de Bali. Continuez votre route vers le Nord et vous arriverez dans les hauteurs, au volcan Batur, poussez encore et ce sera les plages plus sauvages du Nord de l’île. Partez à l’Est, et là, ce sera le volcan Agun qui s’imposera devant vous du haut de ses 3400m d’altitude. Toujours plus à l’est vous arriverez vers Panang Bay, paradis des plongeurs avec la célèbre épave du Liberty, paquebot visible entre 8 et 40m de profondeur. Enfin, revenez vers la pointe Sud et vous tomberez sur Den Passar, capitale de l’île : grosse métropole sans intérêt si ce n’est l’aéroport international.
Pour se déplacer le meilleur moyen reste le scooter : 50 000rp (3,50€) par jour, c’est le moyen de transport le plus courant à Bali.
Nous commençons notre voyage par Canggu, rendez-vous avec Newman, un balinais qui nous fait passer une journée typique avec sa famille (Bali lifestyle). Le matin, il nous emmène faire le marché. Celui-ci est typique et propose à la fois des étals de nourriture et tout le nécessaire pour les offrandes. Il faut savoir que les Balinais font au minimum 3 offrandes par jour (avec plusieurs dizaines de milliers de Dieux, le nombre d’offrandes est considérable pour tous les satisfaire !). Newman nous apprend ensuite à jouer du « Grantang » sorte de xylophone en bambou, à cuisiner de la nourriture balinaise, à planter du riz, faire du café balinais… Nous visitons une école et en apprenons plus sur les coutumes et les traditions de l’île.
Nous revenions d’une semaine de végétarisme en Inde, et notre ventre hurlait une seule chose : “VIANDE”. Nous partons donc dîner à Semyak au Métis, certainement le meilleur restaurant de toute l’Indonésie, c’est en tout cas le plus cher ! Pour bien manger, comptez une centaine d’euros par personne (on peut se faire plaisir une fois quand même !). Là, nous commandons leur célèbre “côte de bœuf” (mieux vaut la réserver par téléphone à l’avance pour être sure qu’ils y en ai). Vous ne savez pas quel gout à la viande avant de gouter la côte de bœuf du Métis : 1,8kg de viande, parfaitement fondante, je vous la conseille bleue !
Le lendemain, nous commençons par un bon petit-déjeuner… Français, chez Mr Spoon ! Un petit pain au chocolat en Indonésie, mais quelle idée !? Et bien sachez qu’ils sont meilleurs que dans la plupart des boulangeries françaises, et au même prix ! Mr. Spoon est dirigé par des français expatriés à Bali (chanceux !). L’après-midi sera dédiée au surf vers les plages de Old’s Man Beach et Eco Beach. Si vous commencez le surf, ces plages sont idéales : les vagues sont parfaites pour les débutants, la location des planches se fait pour 50 000 rp (3,50€) et si vous voulez un professeur, il vous en coutera 50 000 de plus pour 2h.
Puis direction les hauteurs ! Pour rejoindre Munduk, deux routes sont possibles : soit la plus directe (demandez à Google), soit par Tanaloth (et au passage vous pourrez voir ce temple bâti sur une excroissance rocheuse). La route entre Munduk et Canggu est somptueuse, vous serpenterez entre les rizières en terrasse, puis traverserez la jungle luxuriante avant de remonter petit à petit les collines et la vue sur tout Bali.
Munduk est une petite ville dominant un lac, ici, vous êtes sur l’arrête d’un cratère. L’intérêt de Munduk est que vous êtes proche du temple de « Gratang », surement l’endroit le plus touristique de l’île, avec ses 11 toits superposés. Ce dernier est d’ailleurs considéré comme le plus beau temple de Bali.
De là nous enchainons et remontons encore plus au nord, vers Luvina, cette région est particulièrement riche en chutes d’eau et cascades. Je vous conseille les chutes de « Gratang », étant un peu en retrait, elles sont nettement moins touristiques que la plupart des autres, et sont pourtant les plus belles de l’île. Mais attention ! Ça grimpe sec, j’ai commencé à compter les marches, et j’ai arrêté passé les 300…
Enfin nous arrivons près du volcan Batur. Là, vous n’aurez aucun mal pour vous loger car le volcan brasse énormément de touristes. Et il y en a encore une fois pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Par contre, la qualité de l’hôtellerie restera inférieure à ce que vous trouverez aux abords des plages. Demandez un guide à la réception de votre hôtel, et ce dernier viendra vous chercher le matin pour 150 000rp (10€), en comptant le « shuttle ».
Pas besoin d’être un grand sportif pour grimper le Mont Batur, mais par contre il faut être très matinal, car l’ascension se fait entre 3h et 4h du matin pour une ou deux heures de marche selon votre niveau. Le mieux étant d’arriver au sommet vers 5h pour profiter du lever de soleil. A ce moment-là s’étendra devant vous un parterre de nuages et un dégradé de couleurs rouge et orange. Si vous le désirez, il est possible de faire de la motocross sur le Mont pour 3 millions de rp (environ 200€) avec un shuttle vous y emmenant, peu importe votre localisation sur l’île. Encore une fois, demandez à votre hôtel de vous organiser cela !
Après ce réveil plus que matinal, nous faisons une petite sieste et repartonsvers le sud à Ubud. Deux choix possibles, si vous le désirez, vous pouvez foncer vers Ubud et vous y serez en une heure. Peu de choses d’intérêt sont à voir sur cette route, si ce n’est la multitude d’artisans qui vous vendrons de somptueuses pièces de déco ou d’ameublement, au tiers du prix de la boutique du centre-ville d’Ubud. Un autre choix peut être de continuer par le Nord toujours vers Luvina, puis de longer la côte vers l’Est avant de retourner vers les terres. Vous longerez des plages sauvages très différentes des plages du sud, et bien moins touristiques, ce trajet vous prendra environ 5h.
Nous arrivons à Ubud et découvrons notre hôtel : le Swasti Eco Cottages, splendide petit cottage, composé de plusieurs bungalows sur pilotis. Le restaurant 100% végétarien y est très bon et le cadre magnifique, de plus, vous ne serez qu’a quelques pas de la Monkey Forest. Le soir nous sortons au Lauthing Buda, un bar rock. Le pays est féru de live band dans les bars, loin d’être kitchs, ces groupes sont souvent très talentueux, et reprennent les plus grands tubes américains à la perfection, dans une folle ambiance festive. Parfois ils s’amusent même à complexifier un morceau en y ajoutant un solo.
Avant dernier jour de notre trop courte semaine à Bali, et nous commençons par aller rendre visite aux singes de la Monkey Forest : l’entrée est de 30 000rp (2€). Ici, c’est le paradis des singes ! Ces derniers passent leur journée à attendre que les touristes leur jettent des bananes, et font toutes sortes de singeries. Le parc est incroyable, même sans les singes il vaudrait le détour. Les sculptures et les temples se fondant avec la végétation donnent un charme considérable à l’endroit.
L’après-midi c’est détente dans la jolie ville d’Ubud où les temples sont légions et où les terrasses de riz se succèdent. Nous avons la chance d’arriver à Bali au meilleur moment de l’année, quand le riz est encore bas et qu’on peut percevoir les terrasses inondées.
Dernier jour, nous repartons à Canggu poser nos scooters, et direction l’aéroport de Den Pasar. Hélas nous ne sommes restés qu’une semaine à Bali, et pour bien profiter de cet endroit il faudrait y rester près de 3 semaines. A Bali le temps n’est pas le même, il faut savoir profiter, tout est plus calme, tout est plus lent. Ici les journées se font au doux rythme des vagues et du vent dans les cocotiers, la plupart des gens récupèrent de la frénésie de la nuit balinaise. Les cours de yoga sur les plages aident les touristes à se relaxer, pendant que les surfeurs cherchent la vague parfaite et que les locaux fleurissent les trottoirs de leurs offrandes.