Bonjour
Je voulais vous partager le merveilleux trek que j’ai fait dans le désert au Maroc en avril 2024. C’est une expérience unique, vraiment différente des autres voyages que j’ai pu faire car la déconnexion est complète et le coeur complétement chamboulée. Je suis revenue fatiguée mais complétement ressourcée !
Nous sommes parties entre copines et pour ce séjour la première étape était de partir avec un guide de confiance. Sur les recommandations de plusieurs voyageurs et trekkeurs, j’ai fait appel à Abdelhak Lahmidi, il tient l’agence locale et familiale Desert Foum Zguid (desertfoumzguid@gmail.com). J’avais repéré toutes les formules de trek qu’il propose sur son site www.desertfoumzguid.com mais il a adapté le programme en fonction de nos demandes spéciales. Nous le remercions toutes énormément pour cet excellent séjour.
Mais place maintenant au trek
Partir en avril dans le désert
Difficile de savoir quelle météo nous allions avoir car on entend souvent dire que dans le désert, tout change beaucoup. La période fut parfaite, mais il ne faut pas y aller plus tard que cela sinon vous aurez trop chaud. Nous avons eu environ 30° en journée et une journée à 36°. Le ressenti de la chaleur est différent de chez nous en France, l’air est beaucoup plus sec, le soleil tape sur la peau. Il n’en fallait donc pas plus !
La nuit il a fait doux, je dirais autour de 20°. Avec un bon sac de couchage on est bien !
Départ de Marrakech jusqu’au désert
Nous avons choisi de partir vers le désert du Parc National d’Iriki, là où il y a les fameuses dunes de Chegaga car on recherchait des lieux vraiment naturels et pas au milieu des touristes et des quads comme j’avais pu le connaitre il y a 10 ans à Merzouga.
Nous sommes allé par Foum Zguid car c’est aussi le chemin le plus court pour aller au désert depuis Marrakech.
En route donc vers Foum Zguid ! On passe par le col du Tizi N Tichka et ses magnifiques vues sur les montagnes de l’Atlas, entre le vert des parcelles cultivées et le rouge ocre de la terre dont sont faites les maisons. Il y a environ 6h de route jusqu’à Foum Zguid, c’est long mais le désert ça se mérite ! Nous marquons un arrêt dans un petit village pour acheter des dattes, des oranges et boire un bon thé à la menthe. On sent déjà l’ambiance très paisible du sud.
Au fil des kilomètres, les paysages évoluent. On croirait faire un tour du monde en quelques heures tant ils sont variés : du colorado américain à la savane africaine, en passant par des étendues dignes d’un décor de la planète Mars !
Après 4h30 de trajet, nous arrivons à Tazenakht, la ville du tapis berbère. On sent que le tourisme se fait plus rare et on peut être d’avantage en immersion dans la culture marocaine. Ca sent bon les grillades qui cuisent devant les petits cafés, aux côtés des tajines bouillonnants attendant d’être choisis.
Vient enfin la palmeraie du Zguid. Le décor de carte postale avec tous ces palmiers nichés dans le creux de la vallée. Puis Foum Zguid. C’est une petite ville pleine de charme où il fait bon vivre et où on ressent l’agitation et l’excitation des allers et retours vers le désert. On reconnait aisément à la couche de sable quels sont les véhicules qui y partent de ceux qui en reviennent.
On s’arrête là pour déjeuner puis s’équiper de nos chèches, accessoires indispensables contre le soleil, le vent et le sable. C’est amusant de s’enrouler de toutes ces belles couleurs.
En 4x4 vers les dunes
Ensuite c’est le grand départ en 4x4. On prend la piste en mode Paris Dakar, ça secoue, il faut bien s’accrocher même si notre chauffeur va doucement. 1h de piste caillouteuse et on marque une pause bien méritée sur un plateau de roches noires. En s’approchant de près, notre guide nous montre que se trouvent là des milliers de fossiles marins, datant de millions d’années, à l’époque où la mer recouvrait ces terres. C’est impressionnant de trouver des coquillages en plein désert.
Puis le sable remplace petit à petit les cailloux. On traverse de grandes plaines à la terre craquelée et un peu blanchie par le sel. Autrefois, on trouvait ici un lac, le lac d’Iriki, désormais asséché, depuis les années 1960 je crois, pour la construction d’un barrage vers Ouarzazate. Je trouve ça triste mais la population semble résiliente et a acceptée.
Puis enfin, on nous dit que “ça y est, on arrive”. Quelle excitation !
Les nuits dans les dunes
Nous arrivons sur notre premier lieu de campement. L’équipe composée de nomades natifs des alentours, a installé notre bivouac pour la nuit. C’est tout simple mais ça ressemble à un petit coin de paradis, préparé avec attention juste pour nous. Une grande tente blanche sert de cuisine, une seconde nous sert de salon avec un grand tapis et des matelas où nous serons accueillies pour un thé de bienvenue, accompagné de dattes, fruits secs et amandes. Le bonheur simple.
On admire le coucher de soleil sur les dunes. Les dromadaires qui nous accompagneront pendant notre périple sont installés tranquillement au milieu des tentes et des bagages.
Notre cuisinier s’active en cuisine pendant que le reste de l’équipe allume un feu pour le soir. Nous dinerons autour du feu, un délicieux tajine avec des légumes frais et du poulet. Le cadre est enchanteur. Nous passerons la soirée a discuter, accompagnées en musique au son des percussions. Pour dormir nous choisissons l’option à la belle étoile. Des petits tapis et notre sac de couchage, le chèche en guise d’oreiller, nous apporteront tout le confort nécessaire à cette première nuit dans le désert. La nuit est calme, l’air est tiède, on dormira incroyablement bien malgré le confort réduit au strict minimum, c’est surement une partie de ça qu’on appelle la magie du désert.
Le lendemain matin, le soleil se lève sur les dunes. Une petite toilette sommaire pour se rafraichir, un copieux petit déjeuner avec omelettes, pain frais et huile d’olive. Nous voilà prêtes pour notre première journée. L’équipe repli le campement, chacun sait ce qu’il a à faire. Les dromadaires attendent pour être chargés de nos bagages et du matériel de bivouac.
Début du trek dans les dunes
On commence à marcher vers 9h du matin. On sent que le soleil va bientôt s’amplifier. Notre guide Abdelhak nous montre les empreintes des animaux dans le sable. On avance au rythme des dromadaires pour 3h de marche. Le sol où nous avancons est stable, ce n’est pas uniquement du sable. Le guide sait nous faire passer par les endroits les moins difficiles pour ne pas se fatiguer trop vite sur du sable mou.
!
Pause déjeuner, à l’ombre d’un acacia géant. Le soleil est désormais plus agressif alors cette ombre est une bénédiction. Un arbre planté là au milieu du désert, on ne pouvait espérer mieux pour se reposer. L’équipe s’affaire à préparer le repas. Quel étonnement de les voir préparer le repas dans des conditions si sommaires. Et pourtant nous nous régalerons d’une délicieuse salade marocaine présentée avec beaucoup de soin. Il va falloir ensuite patienter que le chaleur diminue, c’est ça d’adopter le rythme du désert, c’est la nature qui décide de quand on peut marcher et de quand il faut savoir s’arrêter.
Vers 16h, on lève le camp pour reprendre la marche, un peu plus dans le sable cette fois ci. Nous arriverons jusqu’à des grandes dunes qu’on apercevait au loin. En fait, elles sont immenses. Notre campement pour la nuit sera installé à côtés de ces dunes. Quel bonheur de monter tout en haut pour admirer le coucher de soleil, entourés de dunes à perte de vue. L’air est chaud, nous sommes les seules dans cette partie de désert, pas un bruit pour contrarier ce moment de plénitude.
Nous marcherons encore pendant 3 jours durant. Dans des paysages toujours différents. Car malgré ce qu’on peut imaginer il y a 1001 paysages dans le désert. Parfois agrémentés de tamaris, d’acacias, des dunes plus ou moins petites. Et toujours cette immense sérénité. On se sent à la fois fort et plein d’énergie mais aussi vulnérables face à cette nature qui peut vite devenir hostile.
Lorsque nous n’avons pas d’arbres à l’horizon, l’équipe déploie les grandes tentes pour créer un petit cocon où il fait bon se reposer. Chaque nuit nous dormirons incroyablement bien. Chaque jour nous serons stupéfaites de la qualité des repas et ne regrettons absolument pas notre cuisine bien équipée en France où nous sommes loin de sortir de si bons plats ! L’ambiance festive des soirées autour du feu nous redonne l’énergie nécessaire pour le lendemain. La marche n’est plus une contrainte mais un véritable bien être et nous procure des temps de méditation personnelle.
La nuit en maison d’hôtes dans le désert
La fin du trek arrive. Toutes les bonnes choses ont une fin, on le sait bien avec les voyages.
Mais Abdelhak nous a prévu une transition en douceur vers le retour à la civilisation. Une dernière randonnée en traversant les plaines du lac asséché d’Iriki nous mènera jusqu’à sa maison d’hôtes.
L’émotion est bien présente, l’aventure se termine et nous découvrons ce lieu enchanteur. Une petite maison en pisé posée en pleine nature, toute simple en apparence. Lorsqu’on passe la porte on est tout de suite accueillies dans une grande famille. Partout des tapis et tissus de couleur, des coins ombragés, une bonne odeur d’encens. On se sent tout de suite bien et on apprécie de retrouver le confort d’une maison, ses murs protecteurs, un eu d’eau au robinet. Ca parait simple mais après quelques jours en pleine nature on apprécie toutes ces petites choses. C’est l’intérêt de tels voyages, se recentrer sur l’essentiel, nous n’avons pas besoin de tous ces objets du quotidien pour être heureux.
Pour cette soirée, Brahim notre hôte, nous a cuisiné un succulent couscous. Je crois que c’est l’un des meilleurs que j’ai gouté ! Fait avec les légumes du village. Dégusté sur la terrasse extérieure, dans un décor pareil c’est encore meilleur.
Le village des nomades
Le lendemain matin, Abdelhak nous fera visiter son village situé à côté de la maison d’hôtes. Tous ces habitants sont issus de la même tribu de nomades du désert. Beaucoup sont partis s’installer en ville pour travailler, les dernières familles cultivent les parcelles dans l’oasis pour vendre leurs légumes au marché. Notre guide nous explique l’importance de son travail pour permettre à ces familles de rester vivre ici au village grâce aux emplois que générent les séjours chez lui. La notion de tourisme équitable prend tout son sens.
Il nous présente l’agriculture dans l’oasis, le système d’irrigation, la variété et la qualité impressionnante des légumes qui poussent là. La culture de henné, la meilleure qualité de toute la région. Nous prenons vraiment conscience de la fragilité de cet équilibre dans une nature difficile à vivre, soumis aux sécheresses de plus en plus présente. Un moment riche en culture et en savoirs.
Le moment de partir est arrivé. La gorge nouée mais le cœur remplit de tout ce que nous avons vécu, les paysages magnifiques et aussi le partage avec les nomades qui ont une si belles philosophie de vie.
Retour à Marrakech, pas le choix ! Le contraste est grand. Heureusement, on continue à sentir l’accueil chaleureux des marocains partout où nous passerons.
Ce séjour dans le désert va laisser en nous une empreinte indélébile. Des sensations difficiles à décrire. Je crois qu’il vaut le vivre une fois dans sa vie pour le comprendre. Donc si jamais vous hésitez à partir en trek dans le désert, je vous dirai juste qu’il n’y a aucune raison d’hésiter, foncez !