Carnet de voyage Colombie
Du 25 août au 24 septembre 2018
Presque à chaque fois que nous annonçons la destination de notre futur voyage, autour de nous la même question : pourquoi ce pays ?
Alors pourquoi la Colombie ?
C’est sûrement parce qu’ils ont vécu des moments difficiles et que le pays est resté longtemps replié sur lui-même, qu’aujourd’hui, le peuple colombien est plus qu’enthousiaste à recevoir chez lui des voyageurs.
Les colombiens sont souriants, chaleureux, curieux et plutôt bienveillants avec les étrangers. Ils se font souvent un plaisir d’aider, de renseigner, ou tout simplement de partager un moment d’échange afin d’en savoir plus sur nous ou nous transmettre un peu de leur culture.
Notre itinéraire :
Jour 1 : Toulouse / Paris CdG / Bogota : arrivée en fin de journée
Jours 2 à 6 : Bogota / Carthagène des Indes / Rincon del Mar
Jours 6 à 8 : Carthagène des Indes
Jours 8 à 10 : Medellin
Jours 10 à 13 : Jardin
Jours 13 à 15 : Medellin et Santa Fé de Antioquia
Jours 15 à 19 : Popayan, marché de Silvia et Timbio
Jours 19 à 23 : San Agustin
Jours 23 à 26 : Tierradentro
Jours 26 à 29 : Bogota
Jour 30 : Bogota / Paris CdG / Toulouse
Jours 1 à 6 : Bogota / Rincon del Mar
Et voilà c’est parti ! J’y prends goût à rédiger mes carnets de voyage et à les partager (après ceux du Myanmar, Nicaragua, Andalousie).
Pour notre arrivée à Bogota en fin de journée, j’avais réservé une chambre dans un petit appart/hôtel proche de l’aéroport avec navette gratuite incluse. Sauf qu’en sortant de l’aéroport, personne… Et pas moyen de joindre les propriétaires…
Et là, surprise, première expérience sur l’accueil et la gentillesse des colombiens qui ne se démentira pas de tout notre voyage. Un monsieur qui attendait des voyageurs s’est approché de nous, nous a demandé qui nous attendions et spontanément a pris son téléphone, réussi à joindre le propriétaire et convenu pour nous du lieu où nous pourrions être récupérés pour rejoindre notre logement. Le tout avec un grand sourire et la satisfaction de nous avoir aidés.
Puis le propriétaire et sa fille sont arrivés, tout en excuses une bonne trentaine de minutes plus tard.
Après une bonne nuit de sommeil, le lendemain matin, c’est le propriétaire et son épouse qui nous ont reconduits à l’aéroport (vol pour Carthagène). Cette dame, en descendant de la voiture, nous a embrassé, comme si nous étions de sa famille ou des amis de longue date, et souhaité un très bon séjour dans son beau pays.
C’est comme cela que notre voyage a commencé !
Aéroport de Carthagène : après avoir essayé de prendre le metrocar pour rejoindre la gare routière, nous nous sommes repliés sur les taxis jaunes. Réservation via le guichet de l’aéroport. Du coup pas de souci sur le prix de la course, il est indiqué sur le ticket de « réservation », soit 26500 COP.
Déjeuner dans la gare routière avant de prendre le bus pour San Onofre.
A San Onofre, nos bagages ont quasiment été « kidnappés » par un colombien qui nous a quasi imposé le choix de son véhicule pour rejoindre Rincon del Mar. Je m’étais renseigné sur le prix de la course et bien m’en avait pris car ici, il faut négocier ferme et ne pas lâcher. Au final, j’ai bien payé le prix normal (30 000 COP) et non 40 000 comme il me demandait au départ.
Environ 30 à 45 minutes plus tard, et notre première expérience de piste carrossable colombienne, nous sommes arrivés à Rincon et avons été déposés devant l’auberge de Rincon del Frances. Accueil chaleureux, formalités remplies et installation dans l’annexe encore en travaux. L’aménagement, notamment de la cuisine sera nécessaire avant la pleine saison, mais globalement nous avons disposé de tout ce qu’il nous fallait. Dommage que pour accéder à une connexion wifi il faille aller dans le bâtiment principal de l’auberge mais cela ne nous a pas gâché le séjour, et pris que quelques minutes en longeant la plage ! Et sitôt installé, sitôt dans l’eau ! Première baignade en eau chaude !
Rincon del Mar : on peut y faire plein d’activités (plongée, pêche, visite des îles, balade à cheval, …). Eh bien nous, nous n’avons quasi rien fait ! Repos, baignade, lecture dans chaise longue ou hamac, promenade sur la plage, le tout entrecoupé de siestes. Il faut dire que notre été avait été très chargé et qu’il fallait recharger les batteries avant de se lancer dans le périple (et bien profiter de la suite). C’est probablement dommage mais le coin est idéal pour ça : ne rien faire et récupérer ! Regarder partir (et/ou revenir) les pêcheurs dans leurs petites barques, regarder jouer les enfants sur la plage, discuter avec d’autres touristes, profiter des couchers de soleil.
Nous avons testé deux restaurants sur la plage dont le pizzaiolo basque repérable au drapeau basque peint sur une marche de son local. On dira qu’il débutait et que nous y avons mangé par solidarité (mon épouse est née à Bayonne), car ses pizzas ne resteront pas gravées dans nos mémoires… le cadre oui ! Tables sur la plage quasi les pieds dans l’eau. En revanche les plats de poisson au restau juste à côté sont savoureux. Pour le midi nous nous sommes préparés de belles et excellentes salades composées avec les tomates et avocats achetés soit à la petite épicerie du village, soit aux marchands ambulants sur la plage !
Notre étape à Rincon del Mar a bien rempli son objectif : récupération. Nous aurions pu y rester deux ou trois jours de plus sans problème mais la suite de notre périple nous attendait ! Et si j’étais écrivain, je pense que ce serait un endroit sympa pour y écrire mon nouveau bouquin… Mais ce n’est pas le cas, alors….
Jours 6 à 9 : Carthagène des Indes
Nous sommes partis de Rincon del Mar le matin vers 9h15 dans une magnifique Renault 9 rehaussée de l’arrière. A l’arrivée à San Onofre, nouvelle discussion sur le prix de la course car après l’orage de la veille au soir, la piste était en assez mauvais état et le chauffeur souhaitait être plus payé. Malgré ma fermeté, il nous a quand même aidés à décharger nos valises et à retenir le bus sur le départ (vers 10h00).
Environ deux heures plus tard nous sommes arrivés à la gare routière de Carthagène. Recherche du guichet de réservation des taxis (toujours pour éviter une mauvaise surprise sur le prix) et nous voilà en direction de notre hôtel dans le quartier de Getsemani. Notre chauffeur de taxi a un peu galéré pour nous déposer devant sa porte, calle del carretero à deux pas de la plaza de la Trinidad. Mais bon nous avons quand même fini par arriver et déposer nos bagages. Trop tôt pour procéder à l’enregistrement, l’employée nous conseille des restaurants à proximité, le gestionnaire étant absent. Notre choix, un peu dû au hasard deviendra notre cantine, à la grande satisfaction du propriétaire : El Buffet de la plazza (au tout début de la calle del Guerrero en partant de la place).
Aparté : pour les repas du soir, nous prendrons l’habitude d’acheter des brochettes au marchand à l’angle de la rue (quasi face au restaurant) et de les manger (accompagnées de fruits et/ou de yaourt achetés dans une épicerie un peu plus loin dans la rue) sur la terrasse de notre hôtel. De cette jolie terrasse nous avions une vue sur le Castillo San Felipe et pouvions entendre toute l’ambiance musicale aux alentours.
Je rembobine ! Donc, ce premier midi, une fois restaurés (menu du jour à 7000 COP : soupe (à la grande surprise de mon épouse, j’ai mangé des soupes (chaudes) le midi par 35 ou 40° alors qu’à la maison ce n’est pour moi qu’un plat d’hiver…), bandera (plusieurs choix, tous très bons dont en particulier celui composé de viande hachée) et limonade maison), nous sommes revenus à notre hôtel situé à environ 100m du restaurant. Après avoir dégusté le café offert par la maison et s’être un peu rafraîchis, nous sommes partis à la découverte du centre historique.
Il est possible de se balader dans cette ville la tête en permanence en l’air en appréciant les beaux balcons de bois et l’architecture coloniale. Mais les sollicitations permanentes nous ont un peu gâché le plaisir : les vendeurs ambulants sont omniprésents (boissons, glaces, fruits, chapeaux, bracelets, lunettes de soleil, photos, …). Le changement est brutal entre le coin paisible et sans bruit (Rincon) d’où nous arrivions et l’animation de Carthagène.
Très vite nous nous sommes réfugiés dans les musées (de l’or, d’art moderne) à la recherche de fraîcheur et de calme. Ces deux musées sont à voir. Le musée de l’or est petit. La scénographie est moderne. Les pièces exposées sont belles. Et il est gratuit.
Le musée d’art moderne n’est pas grand (notez la différence !). Il est intéressant mais pas incontournable.
Devant le musée, de nombreuses ‘statues’ en fer de l’artiste Carmona : du barbier au pirate en passant par la partie de cartes. Nous en verrons également d’autres dans une rue à côté de notre hôtel représentant des scènes plus amusantes : homme et chien urinant contre un lampadaire, chien arrachant le fond de culote d’un gamin, guitariste avec un oiseau posé sur la tête de sa guitare, ….
Nous avons beaucoup marché dans les jolies rues cette belle vieille ville, mais aussi sur ses remparts en fin d’après-midi. Nous y avons profité de beaux couchers de soleil sur la mer des Caraïbes, de la brise rafraichissante en fin de journée, et vu des centaines de cerfs-volants pilotés par des petits et grands depuis les douves des fortifications. Les remparts sont également le lieu de rendez-vous des jeunes amoureux qui viennent flirter sur ou au pied des vieux canons ou dans les petites ouvertures. Jolis moments bien romantiques !
Le soir, n’hésitez pas à vous installer devant la porte de l’horloge pour assister au spectacle des danseurs folkloriques. C’est sympa à voir.
Le samedi après-midi, 2eme jour de nos balades dans le centre, nous avons pu également assister à l’arrivée d’un mariage devant la cathédrale. J’avais lu que les colombiennes assument complètement leurs formes (souvent tout en rondeurs…). Et n’hésitent pas à s’habiller très ‘moulant’. Eh bien je le confirme ! Certaines portent des robes longues scintillantes et très moulantes, d’autres des robes tout aussi longues dont le bas est quasi transparent jusqu’au bas des fesses et le haut tout aussi moulant avec des décolletés …. Montée de chaleur !
Côté mec, ce sont plutôt des costumes assez classiques façon smokings beiges. Pour l’époux, c’est surprenant, son pantalon est plutôt court et il ne porte pas de chaussette. Autre surprise quand nous avons vu arriver celle qui devait être sa mère, avec un petit chien arborant un nœud papillon et surtout lorsque nous avons vu que le futur époux rentrait dans la cathédrale, donnant le bras à sa mère (classique !) et portant le petit chien dans l’autre (moins classique !).
Pause fraîcheur chaque après-midi : direction la Geleteria Paradisio où nous dégusterons de bonnes glaces dans un décor de bonbonnière. C’est un peu cher mais bon, on est en vacances tout de même ! Et je ne peux que conseiller leur glace au caramel….
Je ne peux pas passer sous silence la visite du castillo de San Felipe de Barajas. Il est situé au sommet de la colline San Lazaro (et à moins de 30mn à pied de notre hôtel). Un conseil : n’y allez pas sans une bonne provision d’eau, il fait chaud sur le site (nous, nous les avons achetées dans une supérette située juste à côté du château).
En complément du ticket d’entrée (un peu cher : 25000 COP/pers.)), nous avons également pris l’audio guide (un peu cher aussi (18000/pers.)), et surtout le temps de visiter la citadelle (au rythme des commentaires et des étapes proposées par l’audio guide (en français)). Nous y apprendrons son histoire, mais aussi une partie de celle de la ville, les deux étant étroitement liées. En effet, situé aux portes de la cité coloniales, il s’agit d’un des plus formidables bastions jamais construit par l’armée espagnole. Son but était de protéger la ville des agresseurs arrivant par la mer ou par les terres. Lors de l’époque coloniale, les tentatives d’assaut furent nombreuses, mais sans succès, sauf celle des français qui se livrèrent alors au pillage de la ville et constituèrent le plus grand butin jamais réalisé. Cette prise, due en grande partie à la négligence des espagnols et par le fait qu’ils n’avaient pas pris au sérieux leurs préparatifs rapportés par des espions, a servi de leçon et quelques années plus tard, les anglais payèrent très cher leur tentative d’assaut et durent se retirer bredouilles. Bien que ce soit une armada qui se soit présentée (7 attaquants britanniques pour 1 défenseur), cette fois-ci tout était prêt. Les défenses extérieures ont permis de retenir les assaillants pendant 11 jours et de commencer à les affaiblir voire décimer par les maladies. La région étant marécageuse et infestée de moustiques, la fièvre jaune, la malaria et le paludisme (maladie importée avec la traite des esclaves) ont fortement réduit le nombre d’assaillants. Malgré ces difficultés, une fois forcé le barrage extérieur, l’amiral anglais (en toute modestie et sans aucun doute par excès d’optimisme) a alors fait transmettre un message à Londres pour annoncer la prise de Carthagène et qu’une nouvelle monnaie commémorative pouvait être frappée…Quelques semaines plus tard, les espagnols étaient triomphants et les anglais, laminés, obligés de se retirer.
Sur le site, ne pas rater le petit film dans la jolie petite salle au bout du castillo.
Dernière information sur la ville : c’est de Carthagène qu’est parti le mouvement d’indépendance colombien contre les espagnols. La ville a été libérée et les espagnols l’ont assiégée. Toute la population est restée solidaire face à ce siège, des plus pauvres au plus riches. Au bout de quelques mois, 300 personnes mourraient de faim tous les jours. Mais le 11 novembre 1868 l’indépendance était déclarée. Les autres villes colombiennes ont suivi le mouvement bien plus tard car elles voulaient voir comment le royaume espagnol allait réagir.
Quelques infos sur les monuments de la vieille ville que nous avons visité :
· L’Horloge Puerto del Reloj
L’Horloge constitue l’entrée principale dans la ville fortifiée, et est ainsi un des lieux emblématiques de Carthagène. Après avoir passé cette entrée, accès à la Plaza de los Coches.
· Les Remparts
Durant la période coloniale, la Couronne Espagnole a investi de fortes sommes d’argent dans la construction de remparts afin de protéger l’une des villes les plus riches. Aujourd’hui ces murs représentent au mieux l’architecture militaire alors utilisée.
· Plaza Bolivar
Anciennement appelée Plaza de la Inquisicion, c’est aujourd’hui l’un des parcs les plus vivants de Carthagène. On peut s’y reposer à l’ombre des arbres lorsqu’il fait trop chaud, ou apprécier le chant matinal des oiseaux exotiques.
· La cathédrale : située tout près du parc de Bolivar et de la place de la Proclamation.
Elle est majestueuse et d’une beauté saisissante. Sa construction a commencé en 1575, mais en 1586, lorsqu’il restait seulement la tour à édifier, le pirate Francis Drake l’a détruite partiellement. La reprise de la construction fut effectuée entre 1598 et 1612 avec l’ajout de la coupole de style florentin tout en haut et de marbre sur la façade principale.
· « Las bóvedas », une série de magasins typiques de vente d’artisanat local.
· Le temple de Santo Domingo (Saint Dominique) : c’est la plus vieille construction conservée de Cartagena (1550-1560). À l’intérieur une Vierge ornée d’une couronne en or et en émeraude et un Santo Cristo de la Expiración de grande taille. Une des places les plus animées de la ville se trouve en face de l’église (place de Santo Domingo) où l’on peut admirer la sculpture « Gertrudis » de l’artiste Fernando Botero.
Musée d’art moderne : le prolongement de l’édifice de la mairie nous amène sur la l’église de San Pedro Claver où est situé le musée des arts modernes. L’exposition des œuvres s’étend jusqu’au dehors de façon permanente (créations en fer l’artiste Carmona).
Musée de l’or Zenú : situé de l’autre côté du parc de Bolivar tout près de la Cathédrale. De construction coloniale il ressemble à un petit manoir. Il présente des bijoux en or et pierres précieuses de la région et représente très bien la culture Sinú, (indiens présents dans les États de Córdoba, Sucre, Bolivar et Antioquía).
Palais de l’inquisition et musée d’histoire : situé autour du parc de Bolivar, de style baroque et balcons en bois d’une grande splendeur. Cette importante construction fut terminée en 1776.
Jours 9 à 11 : Medellin
Deuxième ville du pays, Medellín est la grande rivale de Bogotá dans bien des domaines. Elle est aussi connue pour avoir été la ville la plus dangereuse au monde et la capitale de la cocaïne dans les années 80 avec Pablo Escobar.
La ville est aujourd’hui, moderne, propre et assez sûre (à condition de ne pas faire n’importe quoi !) et elle n’a rien à envier à d’autres grandes métropoles du monde. Elle est située dans une belle vallée et dispose d’un climat si clément, qu’on la surnomme la ville du printemps éternel.
Bon nous sommes partis de notre hôtel carthaginois en taxi vers 9h00 et, petite arnaque du chauffeur, à l’arrivée il a ‘oublié’ de me rendre la monnaie (tout au moins il a fait semblant d’aller chercher le complément) et est parti à peine sorties les valises du coffre et déposées sur le trottoir.
A notre arrivée à Medellin vers 11h, nous prenons un autre taxi (mais que l’aéroport est loin de la ville !) pour rejoindre notre hôtel dans la Candelaria. A l’arrivée il propose de venir nous chercher pour notre départ et promet une remise de 15% sur la course du retour.
L’enregistrement fait, le réceptionniste nous prodigue quelques conseils de visites et nous indique le chemin pour accéder au métro. Car notre première visite à Medellin sera pour le musée d’Antioquia (pour Botero) et juste en face le parc Botero. Botero est non seulement l’artiste le plus célèbre de Colombie, mais c’était un homme d’une grande générosité, puisque tant à Bogota qu’à Medellín il y a des musées qui abritent une partie de ses œuvres et de sa collection personnelle, cédées par l’artiste au pays. Concrètement, en 2000, le Musée d’Antioquia a reçu une donation de 114 peintures (à l’huile, aquarelles et dessins) et 21 œuvres d’artistes internationaux de sa collection personnelle. Enfin, 23 sculptures composent aujourd’hui la Place Botero.
En fin de journée, de retour à notre guesthouse et nous préparons le programme du lendemain : matinée dans le parc botanique et pour l’après-midi le free walk tour Comuna 13.
Comme prévu donc le lendemain matin, nous partons à pied pour le parc botanique. Et comme de bien entendu, je nous embarque à l’opposé… nous finirons donc par prendre le métro. Malheureusement, arrivés sur place, nous trouverons les portes fermées car le site est en train d’être aménagé pour le prochain salon du livre et de la culture. Et bien sûr, tous les sites tout autour sont également fermés. Du coup, nous longeons le parc et prenons la direction du musée Cementario San Pedro. Tous les piliers du métro sont décorés de belles fresques. Plus loin, c’est le coin des laveurs de voiture le long des trottoirs.
Le cimetière, assez rapidement visité, nous repartons en direction du centre-ville et déjeunons tout près du parc Bolivar après avoir longé la rue Junin. Petite pause dans le parc, face à la cathédrale Métropolitana, avant de reprendre le métro et rejoindre notre point de rendez-vous à la station San Jorge. Là mon épouse choisit de partir avec le groupe dont la visite guidée se fera en anglais… Il va falloir que je m’accroche car mon anglais n’est pas au top et un peu rouillé !
Pendant que notre groupe se constitue (un second partira derrière nous pour une visite en espagnol), j’observe une patrouille de 6 ou 7 militaires qui prend position au pied de la colline.
Le ciel est menaçant et très vite après notre départ, l’orage gronde et les premières gouttes tombent. Ces gouttent se transforment rapidement en très gros orage et nous nous réfugions, après négociation de notre guide, dans l’amphithéâtre de la maison de la justice de quartier. Bien à l’abri, elle nous raconte l’histoire de la Comuna 13, de la période où Pablo Escobar y régnait en maître et de l’après. Des règlements de compte à sa mort, de la descente des militaires sur ordre du gouvernement pour pacifier le quartier (descente brutale car du sol et d’hélicoptères ils ont tiré sur tout ce qui bougeait mais aussi arrêtés tous les caïds), de la construction des escalators publics (financement chinois) qui ont permis de désenclaver ce quartier, mais aussi du street art et du développement du tourisme, source d’espoir pour les habitants. Elle nous a aussi demandé de ne rien donner aux enfants car les gains trop faciles n’incitent pas à aller à l’école, à travailler et entraînent inexorablement vers l’argent ‘facile’ et les trafics. Elle nous a parlé de toutes ces mères qui ont défilé dans le quartier pour réclamer la paix. Elle nous a également fait partager son espoir de paix et de développement pour son barrio grâce à l’art (street art, musique et danse), au tourisme et aux activités qu’il génère (petites boutiques d’art, cafés, glaciers…). Nous aurons droit à quelques minutes de danse quasi à mi-parcours par des jeunes assez doués. Elle nous dira aussi que malheureusement les trafics reprennent et que rien n’est définitivement acquis.
Anecdote : de retour en France, nous avons regardé une émission télé sur la Colombie (Echappées belles). A l’étape Medellin, une partie du reportage a été tournée dans la Comuna 13 et dans les escalators nous avons vu passer notre guide reconnaissable à son bob et tee-shirt bleus.
A la fin de la visite, après avoir admiré les peintures, suivi les explications de leur symbolique et profité de la vue panoramique, elle nous donne ses derniers conseils. Aucun souci ou problème de sécurité pour descendre de la colline. Prenez les escalators. En bas, près de la fresque aux éléphants, prenez-le bus qui vous déposera à la station de métro. N’essayez pas de descendre à pied, ce n’est pas la peine de prendre de risques inutiles.
Eh bien vous savez quoi ? On a suivi ses conseils avec tous les « petits » jeunes du groupe (car j’ai oublié de le dire mais nous étions, et de loin, les deux anciens de ce petit groupe sympathique constitué de plusieurs nationalités).
Retour en métro à notre guesthouse vers 19h30 après cette journée bien remplie. Nous mangerons (comme tous les soirs lors de notre étape à Medellin) au restaurant de la guesthouse.
Il nous reste à boucler nos valises car demain nous partons pour Jardin.
Jours 11 à 14 : Jardin
D’après mes renseignements pris lors de ma préparation du voyage, nous devons pouvoir prendre un bus entre 9h15 et 9h30 et le trajet doit durer entre 3 et 4 heures.
Nous rejoignons la gare routière sud en taxi. Aucun souci pour trouver le guichet et après avoir passé le contrôle de sécurité pour accéder aux quais, notre bus part à l’heure un peu avant 9h30.
Le nom de El Jardín convient parfaitement à cette municipalité située dans le département d’Antioquia, à 134 kilomètres de Medellín. Fondé le 23 mai 1863, ce qui attire de prime abord l’attention dans ce village, c’est son parc principal, El Libertador, agrémenté de petits jardins En son centre il y a une fontaine entourée de huit petits jardins, disposés comme des pétales, où les roses sont abondantes. On y a aussi planté des gaïacs et des fromagers, pour ne mentionner qu’eux. Ce site, qui a été déclaré Monument National en 1985, est l’endroit où les habitants de ce village aiment à se retrouver.
A peine descendus du bus, nous prenons contact avec la jeune fille qui tient le bureau de tourisme (au pied de la ‘gare routière’), plaisantons avec elle, notamment sur la météo (l’orage menace et elle nous vend le soleil) puis prenons un taxi pour rejoindre notre joli hôtel un peu à l’extérieur.
Réception chaleureuse. Si on arrive à peu près à comprendre la propriétaire, c’est beaucoup plus compliqué avec son mari. Nous leur donnons notre linge à laver et partons à pied au village pour le déjeuner. Puis on s’installe sur la place du village et prenons notre premier café, histoire de bien s’imprégner de l’ambiance et du rythme de la localité. Nous déambulons ensuite dans les rues, admirons les façades, portes, et balcons. Nous repérons quelques commerces (en prévision du pique-nique du soir), visitons l’église et rentrons assez tôt à l’hôtel.
Après une bonne nuit de repos, une bonne douche chaude et un petit déjeuner consistant (café à volonté, fruits, omelette fromage/jambon, galette de maïs et petite viennoiserie), nous traversons le magnifique jardin de l’hôtel et prenons la direction de la Garucha, le téléphérique local. Cette cabine en bois ressemble plutôt à une caisse suspendue. La montée est rapide et on paye à l’arrivée. De là-haut nous avons une belle vue sur Jardin. Nous redescendons vers le village dans un cadre très champêtre. Juste avant le pont jaune, une petite réplique de ce même pont avec une vierge en son milieu. Et juste après le pont, un chemin descend vers la réserve (Parque natural Jardin de Rocas) où nous irons voir d’étonnants (et très bruyants) oiseaux au plumage orange/rouge avec une sorte de crête sur la tête, les rocas.
De retour au village on s’installe à la terrasse d’un café et entamons une discussion avec une dame assez âgée qui brodait en compagnie de deux copines. Questions habituelles : vous venez d’où, étiez-vous déjà venus en Colombie ou dans un autre pays d’Amérique du Sud, pourquoi la Colombie, combien de temps, est ce que la Colombie vous plaît et les colombiens, où étiez-vous avant de venir à Jardin et après où allez-vous…. Et enfin, vous savez ici, c’est très tranquille, il ne se passe jamais rien !
Pendant toute la discussion, une de ses amies répétait en permanence : mais arrête, ils ne comprennent rien à ce que tu leur dis…
Et nous nous étions bien là, assis sur ces petites chaises, derrière cette petite table, dos au mur, à discuter avec cette vieille dame, à regarder passer les gens et siroter ce bon petit café servi dans d’adorables petites tasses en porcelaine.
Elle est très belle cette place, cernée de cafés tous plus colorés les uns que les autres, avec tous ces gens qui circulent à vélo, en tuck tuck, à cheval, en voiture ou à pied tout simplement. Avec ces enfants qui jouent autour du bassin central, ces pigeons et tout ce monde qui s’installe sur les bancs pour discuter, et regarder passer le temps…
Nous arrivons quand même à décoller et par hasard prenons la calle 10. Tout au bout, nous découvrons un endroit où des oiseaux de toutes les couleurs (bleus, verts, rouges, noirs, marrons) viennent boire et picorer des fruits bien mûrs.
Puis avant que la pluie menaçante ne nous tombe dessus (ici nous aurons une belle averse tous les jours vers 13h), nous nous réfugions dans un restaurant proche de la place. Le hasard fait encore bien les choses car nous nous régalons.
Justine a un petit coup de fatigue et nous décidons de rentrer à l’hôtel pour qu’elle puisse se reposer un peu. Nous prenons même un tuck-tuck pour rentrer.
Sur place nous réservons pour le lendemain la visite d’une finca de café. Le propriétaire, que nous avons toujours autant de mal à comprendre m’indique ensuite le chemin à suivre pour aller voir une cascade située à une quarantaine de minutes à pied de l’hôtel.
Je laisse donc Justine se reposer et part me promener avec ce que j’avais pu ou cru comprendre de ses explications. J’ai dû louper quelque chose car je n’ai jamais trouvé la cascade…. En revanche au bout du chemin (mais après plus d’une heure de marche) je suis arrivé au Cristo Rei qui domine le village. Du coup je peux profiter d’une très belle vue sur les montagnes tout autour, sur le village et la belle place pavée en son milieu.
De retour à l’hôtel, nous repartons pour faire quelques courses pour le pique-nique du soir. Avant de rentrer à l’hôtel nous faisons une pause à la terrasse d’un des bars de la place. Nous souhaitions boire une sorte de limonade locale et finissons par commander une boisson soit disant à la pomme vraiment pas bonne…. Raté pour la boisson mais ce n’est pas grave, nous profitons de ces doux moments sur la place de Jardin.
Soirée très sage passée entre une partie de carte (rami) et à regarder un jeu télévisé (c’est certain en France nous aurions changé de chaîne….).
Le lendemain nous avons rendez-vous à 9h00 pour la visite de la Finca. Départ dans un minibus relativement déglingué et après une vingtaine de minutes de route le chauffeur nous dépose en bas d’une petite côte que son véhicule est incapable de gravir. La finca ( La Florida) est juste au bout de ce chemin. Le propriétaire nous y attend. Et là commence une matinée mémorable, riche en échanges, rires et découvertes.
Ce propriétaire est étonnant, passionné et passionnant. Son café, dégusté sur place, fait partie des meilleurs que je n’ai jamais bu ! Sa préparation est tout un rituel qui nous rappelle la préparation du thé au Maroc. Ici il ne faut surtout pas parler café instantané ou capsules… Ses explications sont claires et précises. Des voisins, à cheval, viennent le voir et partagent avec nous une tasse de café. Nous discutons tous ensemble de beaucoup de choses. Le propriétaire a réalisé des missions pour l’ONU en Egypte et Israël. Son voisin a un de ses fils qui poursuit ses études à Montpellier. Nous les étonnons, alors qu’ils nous parlent équitation, quand nous leur disons, et montrons (photos à l’appui sur ma tablette) que nous sommes montés sur des éléphants avec des bûcherons dans la jungle birmane. Justine les dégoûte quand elle leur montre une photo où je suis en train de croquer un grillon grillé. Non, ce n’est pas pour eux car ici rien ne vaut un beau morceau de viande !
Au cours de la visite, le propriétaire nous explique tout sur la culture du café, la taille des caféiers à 4 ans (à environ 40 à 60 cm du sol) et l’arrachage entre 8 et 10 ans, les cueillettes plusieurs fois par an. Bien sûr ici le café est le meilleur de Colombie grâce au merveilleux climat autour de Jardin et à l’altitude parfaite pour le cultiver…
Il nous équipe (paniers d’osier attachés à notre taille, chapeau) et nous fait cueillir quelques grains. Puis nous les passons dans l’antique machine manuelle à égrainer. Ensuite, il nous explique tout le processus d’extraction, séchage (petite démonstration), et torréfaction. Tout cela vient compléter ce que nous avions appris au Nicaragua.
Nous en moudrons un peu et finirons pat en acheter beaucoup…
Il nous montre aussi tout ce qu’il cultive dans sa finca et s’arrête pour nous montrer un avocat grand comme…deux ou trois grosses mangues. Il nous fait voir, au loin, des nids suspendus immenses, mais aussi de magnifiques oiseaux.
Vers la fin de la visite, sa maman nous a offert un joli et délicieux morceau de gâteau maison accompagné d’une sorte de savoureux milk shake.
Et au moment de partir, il nous fera cadeau à chacun d’un vieux billet porte-bonheur de 1 COP.
Quelle belle matinée !
Le retour au village se fait en tuck-tuck car a priori le minibus est tombé en panne. Nous nous faisons déposer sur la place et partons réserver nos places pour le bus du lendemain à 14h15. Puis nouvelle balade dans les rues du village, où nous faisons le tour de quelques boutiques (Justine est à la recherche de magnets et de souvenirs). Comme tous les jours la pluie menace et nous rentrons à l’hôtel en attendant 16h00 car nous voulons visiter le parc naturel pour y voir ces drôles d’oiseaux, les rocas.
En fin d’après-midi, nous partons pour cette réserve. Nous pensions y voir plein d’espèces d’oiseaux mais en fait il n’y a que des rocas (une bonne douzaine). Ils sont vraiment étonnants mais cette ‘réserve’ est décevante car pas elle n’est ni grande, ni bien entretenue. Bon nous aurons quand même pu voir et entendre ces drôles d’oiseaux.
Au retour nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant donnant sur la place. Mauvaise pioche, pas terrible et un peu cher. Sur le chemin de l’hôtel, je suis attiré par les cris et encouragements que nous entendons dans les tribunes du stade. Je convaincs Justine et nous allons nous installer au milieu des villageois. Le match n’a pas beaucoup d’intérêt. Ce sont les commentaires dans les tribunes qui nous amusent. Un supporter d’une des deux équipes vient nous voir, intrigué par notre présence. On échange quelques mots et il repart faire son travail de supporter…. Deux gamins à côté de nous sont tout excités et crient, commentent…. Trop marrants ! Justine finit par se lasser et nous repartons.
Au portail de l’hôtel nous sommes attendus par le propriétaire équipé d’une torche qui tient absolument à nous faire voir un roca qui niche dans son jardin. Trop gentil !
Jours 14 à 16 : Medellin / Santa Fé de Antioquia
Dernière matinée à Jardin : petit déjeuner, règlement du séjour et réservation d’une moto taxi pour 11h qui n’arrivera jamais. Du coup le propriétaire a demandé à son fils de nous conduire au village. Nous allons déposer nos valises au comptoir du transporteur et finalement ils nous proposent de partir plus tôt. Nous changeons nos billets, faisons un dernier tour sur la place et nous voilà repartis pour Medellin.
Au départ j’avais prévu que nous irions passer la journée à Guatape. Et finalement, nous irons à Santa Fé (moins de bus à faire dans la journée).
Nous retournons à la même guesthouse et nous aurons même droit à la même chambre.
Pour notre quinzième jour de voyage, nous nous levons relativement tôt pour prendre un bus vers 8h45. Métro jusqu’à la gare routière et guichet N°19 pour aller à Santa Fé (N° 09 pour Guatape).
Arrivés à Santa Fé environ 2 heures plus tard, nous sommes accueillis sur la place du village par un défilé militaire. Bon, ce n’est pas tout à fait notre truc, aussi nous contournons la place et nous baladons dans les jolies petites rues. Nous sommes moyennement emballés par ce village. Il est joli. La place, une fois les militaires partis est belle avec sa jolie fontaine face à l’église.
Nous avons pris un tuck-tuck pour aller voir le pont de l’occident. Ce pont suspendu en bois est sympa. Le chauffeur du tuck-tuck s’arrête un peu avant le pont pour nous prendre en photo puis nous dépose entre les deux premières tours en nous disant qu’il nous attendra de l’autre côté. Là il est possible de monter derrière les deux tours pour accéder à un promontoire / belvédère qui permet de dominer l’œuvre d’art. La vue est sympa.
Ce pont suspendu est composé d’une voie de circulation centrale et de deux accès piétonniers de chaque côté.
Comme prévu nous sommes attendus (il faut bien car nous n’avons encore rien payé) de l’autre côté et nous retraversons le pont en tuck tuck cette fois. Retour au village. Le chauffeur nous dépose devant le musée municipal (entrée gratuite) et nous le libérons (en payant la somme convenue au départ). J’avais essayé de négocier au même prix, en vain, un prolongement de notre balade vers une cascade toute proche. Tant pis.
Déjeuner dans un petit restau sur la place, et café un peu plus loin. Là, je me fais interroger par deux jeunes étudiants qui font une enquête auprès des touristes. On s’amuse bien car ils me posent des questions soit que je ne comprends pas, soit pour lesquelles il m’est difficile de répondre du style : sur quelle échelle de revenus vous situez vous de 1 à 7 ? A quoi correspond l’échelle ? Pas de réponse ? En COP, en Dollars ou en Euros ? Ben en COP ! D’autres questions portent sur la ville, sur ce que nous avons visité, etc.
Un peu plus tard nous finissons de faire le tour du village, admirons des scelles de tout prix dans une boutique. Puis nous nous dirigeons vers la gare routière où nous prendrons un minibus qui démarre. Le retour sera plus cher mais plus rapide (1h30).
Et comme nous sommes rentrés plus tôt que prévu à Medellin, on en profite pour faire un tour dans le jardin botanique. La fête du livre et de la culture y bat son plein. Beaucoup de monde. Beaucoup de familles. Beaucoup de stands pour les enfants avec de nombreuses activités : théâtre, contes, travaux manuels de découpage, pliage, collage,… Mais aussi beaucoup de stands de nourriture, boissons, café (bien sûr !), glaces, … Comme quoi la nourriture et la gourmandise sont des valeurs universelles !
En fin de journée nous rentrons à l’hôtel à 2 stations de métro du jardin botanique. J’y fais réserver le taxi pour le lendemain matin à 7h00 (le même qu’à l’aller, on va voir si on a bien droit aux 15% de remise !) car on envisage de prendre le petit déjeuner à l’aéroport.
Jours 16 à 20 : Popayan
Les meilleurs architectes et artisans de l’époque coloniale sont intervenus à Popayán, qui est, avec Carthagène des Indes, l’une des villes les plus importantes de Colombie pour son architecture.
Depuis la période espagnole, de nombreuses communautés religieuses telles que les jésuites, les dominicains, les franciscains, les carmélites et les Augustins ont fait bâtir à Popayán leurs églises ou temples devenus des édifices historiques.
Le mot Popayán provient des dialectes indigènes américains. Il existe plusieurs théories quant à son étymologie. La première affirme que Popayán viendrait de Po (deux), Pa (paille), et Yan (rivière), soit « deux villages aux toits de paille près de la rivière ». Une autre théorie dit que le mot Popayán vient du nom du chef des indigènes Payán, qui aurait vécu sur la Colline des trois Croix. Une troisième théorie, émise par l’historien Arcecio Aragón, attribue l’origine du mot Popayán au langage Quechua : pampa (vallée) et yan (rivière). Cela formerait « le chemin de la rivière » (allusion à la rivière Cauca).
Lorsque nous descendons de notre chambre à la réception, vers 6h50, le taxi est déjà là. Du coup nous partons plus tôt que prévu. En ce dimanche matin, nous sommes surpris, sur la route de l’aéroport, toute en montée, par le nombre de cyclistes. Un voie leur est complétement réservée avec de-ci de-là des toiles de tente aménagées en atelier de réparation ou stand de ravitaillement. A chaque intersection, des volontaires assurent la sécurité des cyclistes. Le vélo est sans conteste un des sports les plus populaires en Colombie !
Arrivés à l’aéroport, pas de mauvaise surprise et sans que je n’ai rien à demander le chauffeur de taxi nous applique bien la ristourne promise.
Finalement nous n’aurons pas le temps de prendre notre petit déjeuner, car comme nous sommes arrivés assez tôt, la personne au comptoir d’enregistrement nous enregistre, sans rien nous demander, sur un vol qui part plus tôt. Notre escale à Bogota va donc être plus longue car il n’y a ensuite qu’un vol pour Popayan à 12h30.
Sur le trajet le chauffeur de taxi a un peu discuté avec nous. Qu’avez-vous visité à Medellin et dans la région. Ah, vous n’êtes pas allés à Guatape ! La prochaine fois ! La route n’est pas bonne pour y aller, elle est bien meilleure pour aller à Santa Fé. Vous allez à Popayan ? Vous allez avoir froid dans le sud en cette saison…
Tous les vols sont à l’heure et on atterrit comme prévu dans le petit aéroport de Popayan vers 14h00. Nous rejoignons notre hôtel en taxi. Formalités d’enregistrement habituelles, installation rapide dans la chambre et direction un petit restaurant conseillé par le propriétaire car nous commençons à avoir faim (car au final nous n’avons pas pris de petit-déjeuner.
Nous gagnons ensuite le centre de Popayan et surprise ! C’est le dernier jour de la fête de la gastronomie ! Il y a des stands de nourriture tout autour de la grande place sous d’immenses chapiteaux. Dans un coin de la place des musiciens et une chanteuse. Nous venons de rater des groupes folkloriques qui se prennent en photo sous les arbres au milieu de la place. Dommage que nous ayons ‘déjà’ mangé, il y a des spécialités locales qui semblent bizarres et que j’aurai bien goûtées.
Le bruit et les odeurs indisposent un peu Justine. On s’arrête à l’office du tourisme pour prendre quelques informations sur la ville et on découvre la possibilité d’y faire un free walk tour. Du coup on s’inscrit pour le lendemain matin à 10h.
Nous nous promenons ensuite tranquillement dans la vieille ville et rentrons à notre hôtel. J’avais repéré une bonne adresse de restaurant lors de ma préparation de cette étape. Et nous y allons pour le repas du soir. Super cadre. Service parfait. Repas excellent mais un peu au-delà de notre budget. Tant pis, pour une fois ! Mais c’est tellement copieux que nous ne prendrons pas de dessert ! La réputation de ce restaurant (La Cosecha Parilla) est méritée même si c’est un peu cher et la salle bruyante (il faut dire qu’elle était bien pleine avec notamment un groupe d’allemands d’une vingtaine de personnes pas discret du tout !).
Premier matin à Popayan. En attendant notre rendez-vous de 10h00, j’avais décidé d’aller changer un peu d’argent. Mais ici une seule banque fait du change, et uniquement des dollars. Nous finissons par trouver le discret bureau de change de la Western Union et j’y change quelques euros. Le taux est quasi identique à celui de l’aéroport de Bogota lors de notre arrivée, donc pas terrible. Tant pis ! La prochaine fois, je retirerai de l’argent à un distributeur !
A 10h nous sommes à notre rendez-vous. Nous avons la chance de pouvoir faire la visite avec une jeune étudiante en français. Elle est adorable. Son français est bon et quand elle hésite, elle nous demande confirmation ou le mot en espagnol. Elle aimerait bien venir terminer l’année prochaine ses études en France mais le coût de la vie la bloque. En fin de matinée, au moment de nous séparer, nous lui laisserons mon adresse mail au cas où le hasard la conduirait vers Toulouse, en lui promettant, si cela lui convient, de l’héberger le temps qu’elle se trouve un logement ou tout au moins pour l’accueillir à son arrivée. Elle semble émue et ravie de notre proposition.
La visite guidée sera très intéressante. Nous visiterons avec elle quelques bâtiments publics, pourrons entrer dans différentes universités (dont la sienne), car ici les universités sont dans le centre-ville et occupent d’anciens édifices coloniaux. Elle nous parlera de la colonisation, de l’esclavagisme (très fort ici), du quasi génocide des « nativos », du racisme qui persiste encore ici des descendants des colons envers les descendants des esclaves ou des indiens natifs. Elle nous évoquera aussi le bonheur de tous de la paix retrouvée dans la région et dans le pays et l’espoir que cela suscite. Elle nous racontera avec beaucoup d’amour et de fierté l’histoire de sa ville blanche, la Jérusalem des Andes. Elle nous expliquera la crise du catholicisme qui s’est accrue ici après le dernier tremblement de terre survenu pendant une messe de la semaine sainte. Ce jour-là la cathédrale était pleine. Et son dôme s’est effondré sur les fidèles faisant 43 morts. Ici les gens n’ont pas compris pourquoi cela était arrivé à ce moment-là et pourquoi Dieu les avait abandonné et même puni de la plus terrible des façons.
Face à cette crise le pape Jean-Paul II est venu à Popayan, y a même fait un cadeau (un énième morceau de la croix du Christ comme nous a dit cette jeune étudiante assez ironique). Rien n’y a fait et le catholicisme est toujours en perte de vitesse au profit des prédicateurs et du protestantisme.
Popayan est également célèbre pour ses processions lors de la semaine sainte, tout comme celles de Timbio, petit village juste à côté. Elles sont, a pirori, tout aussi réputées que celles de Séville. Nous avons visité le musée des arts religieux. Lors de cette visite notre jeune guide nous a expliqué les différences entre les processions andalouses et celles d’ici. Chaque châsse est portée à Séville par environ 50 personnes qui peuvent se remplacer tout au long de la procession. Ici ce ne sont que 8 porteurs et les remplacements ne sont pas possibles. C’est un honneur d’être porteur et ce droit est héréditaire. Un porteur ne peut l’être « que » pendant 32 ans. C’est vers l’âge environ de 50 ans qu’il doit céder sa place à son fils ou à la personne qu’il proposera pour le remplacer. Pour obtenir une place sans être un descendant ou membre de la famille, il faut rendre beaucoup, beaucoup de services. Notre guide nous dira que pour elle cela ressemble quasi à une relation de maître à esclave….
Elle nous parlera aussi du Morro de Tulcan et de la statue qui domine la ville. Drôle d’histoire !
Cette ‘colline’ est en fait une sorte de pyramide mais que les espagnols n’ont jamais voulu « fouiller ». C’est sans doute un tombeau d’un chef indien. A son sommet, initialement, c’est la statue du chef indien qui avait été installé. Celle du colon espagnol fondateur de Popayan était quant à elle installée dans la cathédrale. Mais les descendants des colons espagnols ne supportaient pas qu’un indien puisse dominer un colon. Aussi, une expédition un jour a été montée pour enlever la statue du chef indien qui à ce jour n’a jamais été retrouvée. Et pour combler la place libérée au sommet de cette pyramide pré colombienne, les notables de la ville ont proposé de déplacer la statue équestre du colon fondateur… Notre jeune étudiante était très émue lorsqu’elle nous a raconté cette histoire contemporaine (car cela ne s’est pas passée il y a 100 ans ou plus…). Elle nous a quand même conseillé de monter au sommet en fin de journée pour y admirer un coucher de soleil sur la ville, ce que nous ferons le soir même.
Popayan est également une ville qui a « donné » plusieurs présidents à la Colombie. Plusieurs rues portent leur nom et plusieurs musées/maisons natales peuvent se visiter.
Cette visite guidée aura duré plus de deux heures que nous n’avons pas vu passer. L’après-midi nous poursuivrons l’exploration de la ville (et de ses boutiques…) et en soirée, après le coucher de soleil (nous en avons vu des plus beaux en toute honnêteté) admiré du haut du Morro de Tulcan en compagnie de touristes et de colombiens (cet endroit semble être également un lieu de rendez-vous pour les jeunes amoureux romantiques) nous flânerons autour de la place où les chapiteaux de la fête de la gastronomie sont quasiment tous déjà démontés.
J’allais oublier, en milieu d’après-midi, notre pause goûter chez Mora Castilla. Nous y dégusterons de très bonnes glaces (adresse conseillée par notre jeune guide). Bonne adresse ! Et juste à côté une ‘biscuiterie ‘ traditionnelle, elle aussi réputée. J’y ai acheté une boîte de biscuits… j’ai connu mieux… je n’ai pas dû choisir les meilleurs !
Le lendemain matin, c’est mardi : jour du marché à Silvia.
Nous rejoignons la gare routière en taxi et réservons nos places dans le prochain minibus. Ici l’heure de départ est approximative, il faut que le minibus soit plein… Vite rempli quand même à la fois de touristes (dont un français bavard croisé la veille sur la pyramide) et de colombiens.
Le trajet est assez rapide, environ 1h30 (pour la trentaine de kilomètres à parcourir), et une fois sur place, le dépaysement est très fort. L’émotion aussi. Les indiens sont majoritairement en tenue traditionnelle. Les hommes et les femmes portent une sorte de jupe en laine bleue, un poncho bleu également avec un liseré rouge pour les femmes et de couleur plus sombre pour les hommes, et sont coiffés soit d’un chapeau noir (qui me fait penser de loin aux chapeaux melon), soit, pour les femmes uniquement, d’un chapeau de paille assez plat en forme de galette. Les hommes portent également une écharpe où le rouge est bien présent, en mémoire de leurs anciens (rouge sang) exterminés par les colons espagnols. Dans leur tenue traditionnelle, la couleur bleue est toujours présente car elle symbolise l’eau (les indiens Guambianos étant les « enfants de l’eau »).
Le marché par lui-même est magnifique. Nous y verrons de nombreuses espèces de pommes de terre, des fruits en veux-tu en voilà, des ‘pains’ de panela. Le coin des bouchers est remarquable avec cette tête d’agneau posée sur une table. Le coin des pâtissiers / boulangers est tentant. Plus loin ce sont des vêtements (nous y achèterons un chaud poncho). A l’extérieur ce sont de l’outillage, des chaussures, des chapeaux, des selles qui sont à vendre. Et un peu plus loin des télés et des motos….
Cette matinée au marché passera trop vite ! Quel plaisir de se promener dans ses allées, de regarder les indiens faire leurs achats en essayant de ne pas trop les déranger. Le propriétaire de l’hôtel nous avait demandé de respecter leur croyance : pas de photo sans demander l’autorisation aux personnes car les indiens Guambianos croient qu’en prenant une photo d’eux, on leur enlève leur âme.
Nous sommes rentrés en début d’après-midi à Popayan. La circulation dans la ville est infernale et gâche le plaisir de se promener dans les rues. Aussi nous nous réfugions après déjeuner à côté de l’office du tourisme dans un « Juan Valdez », sorte de Starbuck local. L’avantage, c’est que l’on peut s’installer dans un patio au calme. L’inconvénient est que c’est assez cher et que le café n’est vraiment pas à notre goût….
Nous terminerons la journée en faisant quelques courses pour notre repas du soir et en achetant de bons petits pains chez un boulanger repéré la veille, et que nous avions étonné par nos achats et commentaires gourmands.
Après une nouvelle bonne nuit de repos (l’hôtel est très calme), nous repartons tranquillement pour la gare routière. Aujourd’hui nous allons à Timbio à environ 15 km de Popayan à la rencontre des femmes qui travaillent et gèrent une coopérative de soie, Colteseda.
L’histoire de cette coopérative est étonnante. Des investisseurs coréens ont tenté d’implanter à Timbio un élevage de vers à soie ayant découvert qu’ils appréciaient beaucoup les feuilles d’une plante locale. Au bout de quelques années, ils se sont retirés (pas assez de rendement). En partant ils ont laissé les vers, quelques cocons et un peu de savoir–faire entre les mains de quelques femmes du village. Celles-ci ont alors décidé de relever le défi, se sont organisées en coopérative et ont tout appris : l’élevage des vers, le dévidage des cocons, le filage de la matière brute, le lavage du fil, sa teinture, son tissage. Les foulards, chemises et autres tissus de Colteseda, aujourd’hui, se vendent bien. Ce petit groupe de femmes de la classe populaire d’un village perdu colombien a même atteint une certaine reconnaissance au niveau international.
Alors ayant appris cette histoire, comment ne pas aller à leur rencontre !
Arrivés dans le village, nous nous faisons déposer par le chauffeur du minibus sur la place centrale. Là nous entrons dans plusieurs commerces pour demander la direction de la fabrique de soie. Et nous finissons par trouver leur boutique atelier de l’autre côté de la Panamerica (pour info quasi en face de la station-service d’où repartent les bus pour Popayan).
A l’entrée, une armoire aux portes vitrées dans laquelle est stockée une partie de leur production. Un bureau sert de comptoir. Et juste derrière deux métiers à tisser.
A peine entrés, deux dames se mettent en quatre pour nous présenter leur production nous questionnent. Comment les avons-nous connues, d’où venons-nous, etc etc.
Quand je leur montre mon guide de voyage personnel avec une photo de l’étole exposée sur leur présentoir, je vous laisse imaginer leur surprise et leur fierté. Et quand je leur dis que je leur ai écrit plusieurs fois sans obtenir de réponse, que nous sommes venus sans savoir si nous pourrions les rencontrer, elles se sont excusées et m’ont dit que les ordinateurs, ce n’était pas leur truc. Leur truc à elle c’est le dur travail manuel : cultiver les plantes, élever les vers, filer, teinter, tisser….
Et lorsque je leur demande s’il serait possible visiter leur finca où elles élèvent les vers à soie… Elles sont surprises. Commencent par nous dire qu’il n’y a rien à voir, que ce n’est pas le bon moment car il n’y a plus de cocon, les vers, en cette période sont juste en train de manger les feuilles. Qu’à cela ne tienne ! J’insiste ! Et elles finissent par accepter.
Comme nous n’avons pas de voiture, un coup de fil et elles réservent un taxi. Avant cela nous procédons à quelques achats, ce qui ne manque pas de les enchanter (il faut dire que Justine se lâche un peu ! et c’est l’endroit idéal pour acheter des cadeaux originaux de Colombie pour notre famille et quelques amis !).
Nos achats mis de côté, nous partons avec deux femmes qui nous racontent plein de choses. La finca est à moins de 10 mn du village. Un bout de terre où cette plante est cultivée par ces femmes courageuses. Une cabane en bois où les vers sont élevés. Elles nous parlent de leur projet d’extension (construction d’une deuxième cabane), de leur fierté d’être propriétaire de cette finca, mais aussi de celle de vivre et d’avoir fait vivre leur famille grâce à leur travail depuis trente ans, d’avoir pu envoyer leurs enfants à l’université. Leur fierté aussi d’avoir pu surmonter et traverser de nombreuses épreuves dont celles liées à la difficile récente histoire du pays avec les FARC installées autour du village.
Puis nous rentrons à la boutique avec le même taxi qui nous avait attendus devant la ferme. Nous réglons la course. Elles nous offrent quelques cocons. Derniers échanges. Beaucoup d’émotion dans leurs propos et dans leur posture. Nous finissons par les laisser à leur travail (une dame n’aura jamais quitté son métier à tisser pendant toute notre visite), nous aussi très heureux d’avoir pu les rencontrer.
De retour à Popayan, après déjeuner, nous décidons de monter au monastère de Belen. A peine arrivée devant la chapelle, la pluie se met à tomber. Nous nous réfugions sous un abri alors que l’orage grossi. C’est le déluge. Nous resterons presque une heure sous cet abri de fortune.
Retour à l’hôtel puis repas du soir dans une sorte de fast food où tout est fait maison. Les plats sont très copieux et heureusement nous avons commandé un petit format.
Dernière soirée à Popayan avant le départ demain pour San Agustin.
Jours 20 à 24 : San Agustin
Cette étape est prévue pour visiter les richesses naturelles et historiques de San Agustin et de sa région.
Le village de San Agustin, connu pour son parc archéologique inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995, est l’une des zones archéologiques les plus importantes en Colombie.
Nous partons de Popayan en début de matinée (vers 8h20). Une piste caillouteuse a très vite succédé à la route goudronnée. Et la piste caillouteuse est rapidement devenue une piste très boueuse, résultat sans aucun doute du gros orage de la veille au soir.
Très vite nous sommes bloqués, la circulation étant arrêtée dans les deux sens. La file de véhicules devant nous semble très longue. Dans notre minibus, tout le monde attend patiemment. Nous sortons avec les autres passagers pour nous dégourdir les jambes pendant que le chauffeur est parti se renseigner. Un jeune couple à côté de nous voyage avec un chiot installé dans un carton. Ils finissent par le sortir pour que lui aussi se dégourdisse les pattes. Et environ deux heures plus tard, la circulation commence à reprendre dans l’autre sens pour commencer. C’est alors un défilé de camions, semi-remorques, voitures, motos et même vélos ainsi qu’une succession de camions transportant des bovins. Des passagers de notre minibus nous souffleront que tous ces animaux sont conduits à l’abattoir.
Finalement nous allons pouvoir repartir. Nous comprendrons que nous sommes restés bloqués sur cette piste parce que deux semi-remorques n’arrivaient pas à se croiser sur cette piste en très mauvais état. C’est pourtant l’axe de communication principal reliant Popayan au sud du pays. A peine avons-nous repris la route qu’une passagère demande gentiment au chauffeur, compte-tenu de l’heure, s’il ne serait pas possible de s’arrêter quelque part pour déjeuner.
Nous franchissons le col et pouvons voir le paramo (plaine de haute montagne) et sa végétation atypique. Nous nous arrêtons dans le ‘routier’ du coin et chacun se restaure. Une bonne soupe chaude fait du bien !
8h30 après notre départ de Popayan, le chauffeur nous dépose enfin au croisement entre San Agustin et Pitalito. Il ne nous reste plus que quelques kilomètres à parcourir. Une voiture nous attend avec un guide local à son bord. Nous rejoignons le village et sommes déposés devant le bureau du guide qui nous ‘vend’ les activités que j’avais prévu de faire ici : sortie à cheval le lendemain matin pour aller visiter les sites autour du village (El Tablon, La Chaquira, La Pelota, El Purutal) et pour le surlendemain un circuit en voiture aux alentours de San Agustin pour voir des sites naturels comme l’estrecho del Magdalena, des cascades et les parcs archéologiques autour du village d’Isnos.
Nous rejoignons ensuite notre hôtel à l’extérieur du village avec le chauffeur qui nous attendait à l’arrêt de bus et qui nous fera visiter la région sur le circuit d’une soixantaine de kilomètres.
Nous remplissons les formalités d’enregistrement habituelles, et nous installons dans notre chambre. Puis nous donnons notre linge à laver et commandons le repas du soir et notre petit déjeuner. Nous sommes les seuls clients.
Le repas sera délicieux mais nous aurons froid car il n’y a pas de salle de restaurant, juste un espace couvert ouvert. Et ici les soirées sont fraîches !
Nous espérons une bonne nuit de repos qui sera perturbée au milieu de la nuit par des grosses averses mais surtout par une alarme de voiture que les propriétaires mettront beaucoup de temps à stopper.
Première matinée à San Agustin : à l’heure prévue, nous sommes attendus par un guide avec ses chevaux attachés près du portail de l’hôtel. Nous voilà partis pour une belle matinée et 4h30 environ d’équitation au rythme endiablé… du pas….
Premier arrêt, non prévu au programme, pour assister à la préparation des pains de panela. Je goutte au sirop de cannes à sucre fraîchement pressées. Dans les bacs chauffés, deux hommes remuent en permanence le jus de canne bouillonnant. Le guide nous explique qu’ils doivent remuer ce jus sans arrêt pendant 48 heures à l’aide de grandes ‘louches’ en bois. Lorsque le sirop est prêt, il est alors versé dans un autre bac puis le sucre est moulé, ce qui donnera enfin les sortes de pains de sucre une fois la panela refroidie.
Nous poursuivons ensuite notre tranquille balade équestre au milieu de beaux paysages, de plantations de café, et en observant de beaux oiseaux. Au site del Tablon succèdera celui de la Chaquira. En approchant de ce site, notre guide nous dira qu’ici nous atteindrons le Paradis. Pour lui en effet, à cet endroit, on peut ‘sentir’ un équilibre parfait entre la terre, l’air et l’eau (on peut voir des cascades juste en face). Et la Chaquira, gravée dans la roche fait face à la vallée. C’est vrai, cet endroit est très agréable et je m’y trouve très bien.
Nous rejoignons ensuite nos montures pour aller voir sur les sites de La Pelota et del Purutal les statues précolombiennes ayant conservé leurs couleurs d’origine. C’est superbe !
Il est alors temps de redescendre vers le village pour aller déjeuner après cette magnifique matinée.
Notre guide nous indique un bon restaurant à proximité (el Fogon). Une fois notre repas pris, nous partons visiter le village. Cette visite nous conduit par hasard devant une étonnante sculpture (le Christ aux dents cassées) située devant une basilique en cours de restauration. Puis nous traversons le marché couvert où tout est presque fermé et cherchons notre chemin pour retourner à l’hôtel. On demande, redemande pour finir par se trouver sur la bonne route. Nous ratons finalement le chemin le plus court et prenons la route du parc archéologique sous le soleil. Nous finissons par nous arrêter dans un troquet au bord de la route pour y boire un café (qualité moyenne mais prix assez élevé !). Nous y demandons le chemin de l’hôtel. Après cette dernière indication, nous reprenons notre marche et comprenons que nous avons dû faire un détour de plusieurs kilomètres. Mais tout est bien qui finit bien. Nous retrouvons notre hôtel. Nous entamons des discussions avec la réceptionniste (notamment je cherche à savoir comment nous allons pouvoir rejoindre Tierradentro en transports en commun, le transport privé proposé me paraissant trop cher). Nous nous faisons offrir un café que nous dégustons sur la terrasse devant notre chambre. Il est excellent. Nous commandons également le repas du soir. Et nous serons même servis à la table devant notre chambre ! Comme la veille j’ai commandé une truite. Et comme la veille, je me régale !
Deuxième jour à San Agustin : aujourd’hui c’est le circuit en voiture. N’ayant pas choisi l’option de la visite privée, nous passerons la journée avec une jeune étudiante anglaise et une famille colombienne (un couple et leur bébé accompagnés des grands-parents maternels). La famille colombienne nous expliquera un peu plus tard dans la journée que les colombiens ne voyagent quasi qu’en famille ! Et que la jeune anglaise soit toute seule dépasse largement leur entendement !
La journée nous permettra de visiter quelques beaux sites naturels mais aussi de très beaux parcs archéologiques dont ceux de Alto de los idolos et alto de las Piedras.
Ces parcs archéologiques sont très bien entretenus. L’herbe y est tellement rase qu’on se croirait presque sur un parcours de golf.
Un peu avant d’atteindre le village d’Isnos, nous avons trouvé des personnes (hommes et femmes) en train de nettoyer les bas-côtés de la piste. Au sommet de la côte, juste à l’entrée du village, une dame a arrêté notre voiture en tendant une corde en travers du passage. Péage ! Le chauffeur a été mis à contribution. L’argent récolté permettra ainsi de rémunérer les personnes que nous avons vues en montant au village.
Avec la famille colombienne, nous avons échangé sur la conduite en Colombie. Je leur ai demandé s’il y avait un équivalent à nos auto-écoles et à notre permis de conduire. Aussi surprenant que cela puisse paraître, compte-tenu du non-respect systématique du code de la route, eh bien oui ! Sauf que, le sourire au coin des lèvres, le ‘grand-père’ (qui devait approximativement avoir mon âge) m’a répondu que sitôt obtenu (le permis) les colombiens s’empressent de tout oublier… je leur ai alors parlé de notre permis à point et des contrôles (vitesse, état véhicule, alcoolémie, …) qui pouvaient générer des pertes de point voire de perdre complètement son permis. Il a trouvé l’idée intéressante mais non applicable en Colombie…
A l’entrée de San Agustin en fin de journée, nous sommes arrêtés par des militaires. Ce mini barrage est mis en place pour que des volontaires d’une association puissent collecter des fonds pour les enfants victimes de mines anti personnel.
Enfin le chauffeur nous dépose vers 18h30 à notre hôtel.
Ce fut une très belle journée. Ma crainte, au moment de la réservation, de se faire un peu ‘avoir’ était infondée car, tant la balade à cheval que cette excursion autour de San Agustin ont été très intéressantes et conformes à nos attentes.
La nuit (week-end) sera un peu agitée. L’hôtel s’est rempli de familles colombiennes. Mais ce sont, aux alentours de l’hôtel, la musique, les claquements de portière et discussions qui nous empêcheront de nous endormir rapidement.
Le lendemain (dimanche), dernier jour ici, nous avons prévu de visiter le parc archéologique. Il se situe à proximité de l’hôtel et nous nous y rendons à pied.
Le Parc Archéologique de San Agustin (500 km2) est un lieu hors du commun avec ces centaines de statues dressées, appelées Chinas, la plus impressionnante dépassant les 6 mètres de haut. La visite s’articule autour des principaux sites :
« Las Mesitas », esplanades artificielles abritant des cryptes, figurines et dolmens funéraires ;
le « Bosque de la Estatuas » peuplé de statues représentant pour la plupart des figures masculines anthropomorphes, avec parfois des traits félins ;
le « Fuente de Lavapatas », monument religieux gravé dans le lit d’une rivière est considéré comme un site sacré réservé à des cérémonies religieuses.
El « Alto de Lavapatas » : site le plus ancien de San Agustin (3300 av JC), gardé par d’impressionnantes statues (faisant référence au Double Moi), avec une vue unique sur toute la vallée ainsi que sur les différents sites archéologiques.
Peu de monde sur le site où nous croiserons la famille colombienne de la veille. L’endroit est magnifique, voire magique. Le musée à l’entrée est intéressant. Puis on se promène, en passant par des allées dallées au milieu d’une belle végétation, sur de beaux espaces. Les statues sont souvent très belles avec une mention spéciale pour celle représentant la fécondité et le savoir (oiseau avec dans son bec un serpent) ou celle en forme d’épi de maïs avec des dents de jaguar.
La fontaine de Lavapatas est splendide. Ne pas rater la grenouille qui monte la garde juste avant d’arriver sur le site. Et sur place, sur le très beau pont en bambous (on se croirait presque en Asie), restez tranquillement à observer le site pour y découvrir les différentes gravures.
Au moment de partir nous nous sommes aperçus que nous avons raté le bosquet de las estatuas. Cela aurait été dommage tant nous avons apprécié cette promenade au milieu de végétation.
Nous sommes restés entre 5 et 6 heures dans le parc sans jamais trouver le temps long. Il faut dire que nous aimons prendre notre temps et parfois revenir voir certaines statues qui nous ont particulièrement plu.
De retour à l’hôtel nous y dégusterons un bon café (offert par l’hôtel) et nous reposerons en prévision d’une longue journée de transport pour le lendemain.
Jours 24 à 27 : San Andres de Pisimbala (Tierradentro)
Le nom de Tierradentro, qui signifie en espagnol “à l’intérieur des terres”, évoque ce territoire niché au fond d’une vallée isolée située dans les profondeurs de la cordillère des Andes. Dans cette région au paysage exceptionnel de montagnes culminant à plus de 4000 mètres d’altitude, ont évolué des peuples depuis environ 3000 ans.
Tierradentro est un site archéologique unique, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1995, comprenant des objets mobiliers, des pièces de céramique, des outils en pierre, des sculptures monumentales et les nombreux et extraordinaires hypogées, des cavités souterraines creusées dans le sol volcanique pour y abriter un tombeau. Certaines chambres mortuaires peuvent atteindre 12 m de large.
En ce qui concerne la civilisation de Tierradentro, aucune trace d’écriture n’a été retrouvée ni dans les tombes, ni dans les sites environnants. Avant l’arrivée des Espagnols, cette zone était peuplée de près d’une dizaine de cultures indigènes mais les uniques survivants au massacre des Espagnols sont les indigènes Paez. Ils assurent ne pas être les auteurs de ces magnifiques vestiges. Dans tous les cas, les tombes sont datées d’entre le 1er et le 9ème siècle après JC. C’est donc une civilisation mystérieuse, dont on connaît très peu de choses. Qui étaient-ils ? Pourquoi ont-ils disparu ? Ce sont ces questions que n’a pas manqué de nous répéter Leonardo lors de son accueil dans son auberge.
C’est une longue journée de transport avec plusieurs changements qui nous attend au départ de notre hôtel de San Agustin pour rejoindre San Andres de Pisimbila via Pitalito et La Plata. Le plus long sera l’attente de la camioneta à la Plata (environ 3 heures). Nous finirons par arriver à San Andres après 9 heures de trajet et d’attentes. La piste entre La Plata et San Andres est par endroit en très mauvais état. Aucun pont n’est terminé, ce qui fait que nous empruntons des voies de contournement qui descendent vers les rivières. Nous ne le savons pas encore, mais le retour nous paraîtra long, très long et notre connaissance de l’état de la piste nous le fera redouter…
L’arrêt de la camioneta à San Andres est à deux pas de notre auberge. Nous y sommes accueillis chaleureusement par Maria et Leonardo. J’ai réservé à cet endroit pour l’accueil, la réputation du restaurant (domaine de Maria) et pour le confort simple des chambres. Tout bon sur toute la ligne avec en complément l’extrême gentillesse de Maria et Leonardo que nous apprécierons particulièrement le lendemain.
Une fois installés, Leonardo nous a expliqué ce que nous pourrions visiter durant les deux jours pleins que nous avons prévu de passer ici. Nous en ‘salivons’ d’avance. Il nous parle bien sûr des sites du village, mais aussi des sortes de tunnels creusés dans une montagne en forme de pyramide par les colons espagnols sans que personne n’aient compris à quoi ils étaient destinés (car ne débouchant sur rien, n’étant pas terminés). Et il termine sa présentation par le ‘règlement intérieur’ de l’auberge. On mange tôt (vers 18h30, maximum 19h00). Ici la nuit tombe très vite, et il fait assez frais sur la terrasse du restaurant (et les moustiques deviennent en plus vite très envahissants). Mais surtout Maria prépare le repas pour ce créneau horaire. Alors…
Nous nous coucherons donc très tôt et serons d’attaque le lendemain matin pour aller visiter le site de Segovia. L’entrée du parc archéologique se situe à environ 1,5km de l’auberge. A l’entrée du parc nous devons patienter un peu car nous sommes les premiers touristes et il n’y a personne pour nous remette les passeports. Nous visitons ensuite le petit musée (très intéressant). Le jeune gardien nous accompagne dans toutes les salles et répond à nos questions. Une fille d’amis nous a demandé de tourner un film original pour souhaiter les 60 ans de sa mère. C’est décidé, c’est dans le musée que nous le ferons. Nous demandons l’autorisation au gardien. Etonné il nous dit oui du bout des lèvres, puis se prend au jeu et nous conseille. Car tant qu’à faire original nous avons décidé de parler en espagnol. Et il nous corrige sur les expressions, nous propose certaines tournures de phrase… un vrai travail d’équipe. Plusieurs prises seront nécessaires mais nous finissons par valider un mini film pour chacun de nous deux, caché derrière des mannequins en tenue traditionnelle.
Nous retrouverons ce jeune guide plus tard dans la matinée dans d’autres circonstances moins réjouissantes….
Puis nous attaquons la montée, sous un beau et chaud soleil, vers le site de Segovia. Arrivés sur place, nous sommes toujours les seuls touristes. Un gardien se précipite pour nous accueillir et nous ouvre la première tombe. Descente prudente car les marches sont très hautes et un peu glissantes. Deuxième tombe : les marches sont toutes aussi hautes mais se présentent en « pas japonais ». La descente est un peu plus facile. Troisième tombe : les marches sont positionnées le long de la paroi du puits, puits beaucoup plus large que pour la première, du coup il est plus difficile de se retenir aux parois. Je descends le premier avec beaucoup de précaution et une fois en bas, je suis émerveillé par les gravures et couleurs d’origine. Mais je n’ai pas le temps de beaucoup apprécier car j’entends un cri et le temps de me retourner je ne peux que voir Justine tomber lourdement sur la dernière marche… Elle a glissé sur la deuxième marche et est tombée directement en bas du puits, soit une chute d’environ 2 à 3 mètres. Frayeur, douleur ! Elle se relève doucement, un peu sonnée. Le gardien qui s’est précipité et moi l’aidons comme nous pouvons à remonter tant que le coup est chaud (et après avoir contrôlé rapidement son état général et constaté avec soulagement que sa tête n’avait pas cogné contre la paroi ou le sol). Une fois en haut, Justine demande à attendre, fait quelques pas, réalise son autodiagnostic et m’envoie visiter les autres tombes en attendant quelques minutes pour voir comment sa douleur évolue.
Pas vraiment la tête à ça, mais j’obéis. Je crois que toutes les tombes du site sont fantastiques. J’ai fait des photos mécaniquement sans rien vraiment regarder.
Entre temps, le gardien a appelé les secours et d’autres gardiens sont en train de monter avec une civière. Car pour la descente vers l’entrée du parc, Justine aura droit à des porteurs, la pauvre étant incapable de marcher.
La descente sera longue…. En bas (je vous passe sa petite frayeur quand il a fallu passer sur le petit pont à l’entrée duquel il est écrit « une personne à la fois »), la directrice du site nous attend. Elle fait installer Justine dans une chambre du site d’hébergement du parc, le temps que son époux vienne nous chercher avec leur voiture. Ils vont nous accompagner à l’hôpital d’urgence le plus proche.
La ½ heure de piste sera un calvaire, le moindre cahot lui provoquant de fortes douleurs.
En fait d’hôpital d’urgence, nous entrons dans une sorte de dispensaire : un comptoir d’accueil pour l’infirmière, 4 chaises dans un coin pour la salle d’attente, 3 lits dont deux occupés par des personnes perfusées, et un cabinet de consultation pour le médecin. L’équipement est sommaire : un pèse personne et un tensiomètre….
La directrice du parc nous accompagne et nous expliquons à l’infirmière et au médecin la raison de notre venue. Après quelques minutes d’explications et de tracasseries administratives (comment vont-ils bien pouvoir nous enregistrer, leurs documents administratifs ne sont pas prévus pour des touristes sans carte maladie colombienne…). Le médecin procède assez rapidement à une auscultation très sérieuse et professionnelle. Puis administre des piqûres qui devraient calmer la douleur en diagnostiquant : «vous vous en sortez bien, soyez rassurée, ce n’est qu’un coup. Vous allez avoir mal pendant 5 jours environ mais ensuite cela ira mieux ». Il garde toutefois Justine en observation (sans le dire) et nous resterons plusieurs heures dans la salle d’attente. Il voulait sans aucun doute s’assurer que Justine ne fasse pas de malaise, symptôme d’une hémorragie ou commotion pas facilement détectable.
Pendant cette longue attente nous aurons une longue discussion avec un monsieur accompagnant son épouse. Je suis très surpris car il est très au fait des affaires et situations politiques, économiques et sportives de la France et de l’Europe. Il me dira toute son inquiétude de la montée de l’extrême droite en France, cette vieille démocratie, nous demandera si notre président est de droite ou de gauche, nous parlera immigration et des problèmes que cela génère notamment en France et en Allemagne. Et fera le parallèle avec les événements au Venezuela. Il complétera son tour d’horizon par le Brexit. Et bien sûr nous parlerons sport : football, vélo et tour de France. Il nous demandera quel sport nous apprécions, et nous lui avouerons notre préférence pour le rugby et le stade toulousain….
Finalement, en fin d’après-midi, le médecin prescrit des médicaments que j’irai acheter à la droguerie à côté de l’hôpital. Je peux ensuite aller régler les soins et le personnel est embêté car leur système informatique est en panne et ils ne peuvent pas me délivrer de reçu. Ce n’est vraiment pas mon souci aussi nous convenons que si l’informatique est réparée le lendemain, ils n’auront qu’à téléphoner au parc archéologique où je passerai dans la journée.
Nous rentrons ensuite avec la directrice du parc qui nous fait déposer à notre auberge. Là elle raconte tout à Maria. Elle se précipite dans sa cuisine après avoir bien pris soin de Justine pour aller nous chercher une part de gâteau et un très bon jus de fruits maison.
Le soir, elle nous apportera une bassine d’eau chaude salée pour que je puisse passer une compresse humide sur les côtes et la hanche de Justine dont la couleur vire doucement du bleu au noir. L’effet apaisant sera provisoire mais réel.
Après une nuit difficile, le lever est compliqué. Il est urgent de prendre les médicaments prescrits par le médecin pour calmer la douleur. Le petit déjeuner pris, Justine insiste pour que je puisse aller voir les autres sites dans la montagne ne pouvant rien faire pour elle en restant à ses côtés et Maria apportant toute son attention sur elle.
Je pars donc pour une randonnée de 5 heures environ. Le point de départ est au ras de la terrasse du restaurant de l’auberge. Environ une demi-heure plus tard j’arrive sur le premier site. Un gardien attend les visiteurs. Je suis le premier de la journée, il est environ 9h30. Comme la veille, il m’ouvre les tombes et je m’émerveille face à la finesse des gravures et aux couleurs de certaines d’entre elles.
Puis je pars vers les tombes situées tout en haut de la montagne. Avant de me laisser partir, le gardien s’est assuré que j’avais prévu une provision d’eau suffisante. La montée, parfois difficile, est assez longue (entre 1h30 et 2 heures). Les paysages traversés sont très beaux. Et je ne croiserai personne tout au long de cette randonnée, sauf un cheval en travers d’un chemin. J’apercevrai au loin, à flanc de montagne, un paysan dans son champ de cannes à sucre et bananiers, remonter la pente un régime de bananes sur l’épaule. A un autre endroit c’est un chien qui m’accompagnera sur une dizaine de mètres. Et puis c’est tout….
Tout en haut, sur la crête la vue est splendide. Une petite brise s’est levée et il fait bon (après la chaleur de la montée). Je prends mon temps et récupère un peu. Je profite au maximum de ces beaux paysages tout en pensant en permanence à Justine qui malheureusement ne peut pas profiter de tout ça. Le site de tombe est à peine aménagé. Pas de gardien ici. Certaines tombes ne sont pas accessibles, les marches pour y descendre étant trop raides ou d’accès trop difficiles pour moi. Celles où je peux descendre ne contiennent rien de particulier sauf de gros insectes noirs accrochés aux voutes. Je ne les ai pas vus dans les premières tombes visitées mais ensuite, à chaque fois que j’y ai prêté attention, il y en avait… ce n’est pas mon truc et n’étant pas Indiana Jones, je suis du coup très prudent. Les dernières tombes sont couvertes et aménagées. L’intérieur est à voir : alternance croissants de lune rouge et noir, salamandres également rouges et noires que l’on peut distinguer. Leonardo m’avait parlé de cette tombe, unique dans sa décoration dans la région.
En sortant de cette tombe, je vois arriver par l’autre chemin d’accès (celui que je vais prendre pour la descente) un touriste, qui se met à hurler en me voyant. Je suis la première personne qu’il croise de la matinée. Nous commençons à échanger en anglais (c’est un anglais vivant à Miami qui traverse la Colombie en moto). Il s’aperçoit assez vite que cette langue est un peu compliquée pour moi (même si j’avais l’impression de plutôt bien m’en sortir…) et du coup il me propose de poursuivre notre conversation en espagnol. Il me parle de son voyage (6 mois). Nous comparons nos itinéraires et nous apercevons que nous sommes passés tous les deux à Silvia. Il me montre alors sur son téléphone un montage vidéo qu’il y a fait en moto et à pied avec sa GoPro. Le résultat est vraiment très sympa.
Au terme de ces échanges, il part à la visite des tombes du site. De mon côté j’attaque la descente. Le paysage de ce côté est tout aussi beau. La descente durera quasi autant que la montée. Je ferai une petite pause pique-nique (barres de céréales et oranges sauvages cueillies en chemin) avant d’atteindre l’entrée du parc archéologique, point de départ dans l’autre sens de cette belle randonnée.
Il faut être en assez bonne condition physique pour la faire car c’est long et par endroit c’est un peu difficile.
A l’entrée du parc je retrouve notre jeune gardien de la veille qui bien sûr me reconnaît et me demande immédiatement des nouvelles de Justine. Il me propose ensuite d’aller visiter le deuxième site que nous n’avions pas pu voir la veille, au-dessus de celui de Segovia. Mais là j’en ai plein les pattes et lui dit que c’est sûrement dommage mai que non, je vais rentrer à San Andrès voir mon épouse. En rentrant je fais tout de même un petit crochet (après avoir refusé une proposition d’un jeune motard de me remonter au village) pour aller voir le petit site des statues. Bon après avoir vu ceux de San Agustin, ici cela ne vaut pas le détour. Mais ça, on le sait après !
Je prends un autre chemin pour rentrer. Du coup je me trouve face à l’église en restauration. J’en fais le tour. La place est animée avec plein d’anciens qui discutent. Un peu plus loin c’est la sortie de l’école avec la camionnette de ramassage scolaire qui se remplit (dedans et dehors, certaines gamines s’installant sur les marches pieds).
A l’auberge, je retrouve Justine installée sur la terrasse du restaurant qui m’attend en bouquinant. Elle souhaite partir marcher un peu et du coup nous visitons le petit atelier artisanal de l’autre côté de la rue et partons faire le tour de l’église. Les vieux sont toujours là et nous saluent gaiement.
En rentrant je pars à la recherche de Maria pour lui offrir quelques sachets de pruneaux d’Agen pour la remercier de sa gentillesse. Le cadeau l’émeut. Sans savoir ce que c’est car elle ne connaît pas cette spécialité régionale.
Puis Leonardo rentre de sa journée de travail et nous nous mettons à papoter avec lui. Après avoir pris des nouvelles de Justine, il nous raconte son histoire, celle de Maria, celle de l’auberge et du restaurant. Il nous parle de la période des FARC installées tout autour du village dans la montagne, des fois où ils venaient manger chez lui. Mais aussi des affrontements avec l’armée quand elle se rapprochait du village.
Puis la nuit est tombée assez vite et comme d’habitude nous mangeons de bonne heure. Avant de regagner doucement notre chambre de l’autre côté de la rue.
Nouvelle nuit difficile. Peu de temps avant de prendre la camioneta, Maria appelle la société de transport pour savoir si nous pourrons (ou tout au moins Justine) s’installer dans la cabine. Impossible. La camioneta est pleine et au mieux nous aurons une place sur une banquette du plateau à l’arrière. Ou alors il faut attendre la suivante, celle de 11h00. Nous demandons alors s’il n’est pas possible de partir avec un chauffeur privé. Maria appelle. Et la voiture arrive assez rapidement.
Il nous faudra deux heures pour rejoindre la gare routière de La Plata. Le chauffeur fera très doucement pour éviter des cahots trop violents. Mais cela reste une piste en mauvais état… et donc ce sera un vrai calvaire pour Justine.
Pendant ce trajet nous apprendrons qu’aucun pont n’est terminé car l’entreprise de travaux publics qui a gagné le marché n’a pas eu assez d’argent pour les terminer, une partie s’étant évaporée… mais pas pour tout le monde… Il nous dira aussi que l’étant s’est engagé à goudronner la route entre San Agustin et San Andrès, mais sur 20 ans….
Arrivés à la gare routière, il nous aidera à porter nos bagages et nous conduira au guichet de bus pour Neiva. Là nous prendrons un billet avec la même compagnie jusqu’à Bogota.
Minibus jusqu’à Neiva puis bus tout confort pour les 300 derniers kilomètres. Justine appréciera moyennement le tout confort, non pas à cause du bus, ni des 6 heures de trajet, mais plutôt à cause de l’état des routes, notamment les derniers kilomètres dans Bogota.
Malheureusement à Bogota nous tomberons sur un chauffeur de taxi pas très dégourdi. Infoutu de trouver notre hôtel, il faudra que je le guide (merci Google Maps). Et infoutu de prendre correctement la bonne rue à sens unique, il nous déposera au croisement le plus proche à une vingtaine de mètres de l’hôtel.
Enfin arrivés, nous sommes accueillis chaleureusement et n’avons qu’une hâte c’est de nous installer dans notre chambre que j’avais fort heureusement réservée au rez-de-chaussée. Nous demandons de l’eau chaude pour nous faire une tisane et le réceptionniste de nuit s’empresse pour satisfaire notre demande.
Jours 27 à 30 : Bogota
Capitale politique, économique et culturelle de la Colombie, Santa Fé de Bogota, se situe à 2 625 mètres d’altitude en moyenne, au pied de la chaîne orientale de la Cordillère des Andes. C’est aujourd’hui une vaste métropole de près de 7 millions d’habitants, dotée d’un riche patrimoine culturel et historique.
La ville offre de nombreuses possibilités de sorties : quartiers historiques, musées, architecture, shopping (artisanat, centres commerciaux, marchés aux puces), restaurants, city-tours thématiques…
Compte-tenu des circonstances, il est évident que nous ne visiterons pas tout ce que j’avais prévu dans et autour de Bogota.
Après un très bon petit déjeuner, Justine n’est pas en forme pour entreprendre quoique ce soit. Nous décidons qu’elle restera au repos dans la chambre ou dans le patio intérieur pendant que je monterai au Monserrate.
Je fais réserver un taxi par la jeune réceptionniste. Déposé près du funiculaire, je m’aperçois que je n’ai pas de monnaie et uniquement des billets de 50 000 COP. Le chauffeur de taxi me propose de m’attendre et d’aller acheter mon billet de funiculaire puis de venir le payer. Belle confiance ! Je fais donc ce qu’il m’a dit. Il m‘attend très patiemment car il y avait beaucoup de monde devant moi pour acheter le ticket.
Une fois ma dette réglée, je rejoins la file d’attente puis monte dans le funiculaire. Lente montée au cours de laquelle on découvre progressivement une belle vue de la capitale.
En haut, il y a beaucoup de monde : de nombreux groupes scolaires et de tout aussi nombreux touristes. Cela me change de San Andrès ! Je ne peux manquer de faire un rapprochement entre ce site de pèlerinage et Notre Dame de la Garde à Marseille : une vue sur toute la ville et une basilique lieu de ferveur et croyance religieuse. La grande différence entre les deux est l’espace de boutiques ‘artisanales’ pour touristes ici à Bogota.
Je ferai la descente en téléphérique avec une vue plongeante sur la ville.
Une fois en bas je cherche un taxi et tombe sur un Uber. Je négocie le prix de la course et il me dépose près de la place centrale. Au moment de payer, il refuse mon billet de 50000 (oui je sais encore un !). C’est un faux ! Je ne sais pas où j’ai bien pu me le faire refiler… Probablement un commerçant qui a refusé mon billet (un bon) et qui m’a rendu, sans que je fasse attention, une fausse coupure à la place. Assez classique je crois comme arnaque !
Je fais le tour de la place, repère le musée Botero et rentre à l’hôtel. Justine m’y attend, un peu reposée. Nous partons déjeuner puis visiter le musée (entrée gratuite). Il est très beau (de très belles œuvres léguées par Botero à son pays tirées de sa collection privée). Mais Justine n’est pas en forme pour tout apprécier. Nous partons ensuite sur la place, puis attirés par de la musique nous longeons la rue du palais présidentiel. A un moment je ne fais pas attention. Je monte sur un trottoir et continue à avancer tout en lui parlant et à la fois intrigué par cette musique militaire. Sauf que Justine est restée bloquée devant le trottoir, car elle n’arrivait pas toute seule à y monter dessus…. Et quand je me suis aperçu qu’elle n’était plus à côté de moi, lorsque je me suis retourné, j’ai vu un militaire qui avait repoussé son fusil mitrailleur dans le dos et qui l’aidait à franchir l’obstacle. Je me suis vraiment senti bête et me suis excusé auprès de Justine et du militaire que nous avons beaucoup remercié (et lui souriait).
Au final nous verrons la fin de la relève de la garde présidentielle (a priori tous les jours vers 16h) et ferons le tour du palais. Nous visiterons une église en face du palais. L’intérieur est splendide.
Là Justine demande grâce et nous rentrons à l’hôtel.
Nous pique-niquerons dans le patio. Justine ne se sentait pas le courage de ressortir le soir.
Après une nuit de relatif repos, le lendemain matin nous partons à la recherche d’une pharmacie pour lui acheter une ceinture qui lui permettrait de serrer ses côtes. Mais il n’y a pas de pharmacie autour de l’hôtel. On demande ‘un cinturon por las costas’ sans succès auprès de plusieurs drogueries. A l’une d’entre elle, le droguiste finit par me dire que nous ne trouverons pas ça dans une droguerie mais plutôt dans une « farmatodo ». Il m’indique où trouver la plus proche. Je raccompagne alors Justine à l’hôtel. Grâce à ses indications, je trouve assez facilement. La pharmacienne m’oriente vers des ceintures abdominales en rayon. Puis je rentre à l’hôtel et repère au passage comment rejoindre le musée de l’or depuis l’hôtel par le chemin le plus court.
Justine m’attend. Elle refuse que je la conduise à l’hôpital de la ville et essaie de supporter la ceinture. Elle n’y arrivera pas car trop large, car si elle lui soulage un peu le mal aux côtes, en revanche cela lui procure une trop forte douleur au niveau des hanches. Dur !
La matinée est passée et nous partons déjeuner au même petit restaurant que la veille. Puis nus prenons la direction de ce merveilleux musée de l’or. C’est sans aucun doute un des plus beaux musées que nous ayons visité. Les poteries et les pièces en or sont splendides. La présentation de l’ensemble est moderne. Les explications sont claires. Nous y resterons plusieurs heures. Le final dans la salle des offrandes est exceptionnel !
A la sortie du musée, nous nous arrêtons à la terrasse d’un café. Juste à côté une guitariste joue quelques morceaux avec plus ou moins de talent et beaucoup de grimaces à chaque accord. Puis nous passons par une rue commerçante et animée où nous voyons passer une bande de jeunes percussionnistes suivie par une foule assez nombreuse qui les filme et/ou danse. Sympa. Plus loin nous voyons une enfilade de joueurs d’échecs.
Puis Justine commence à fatiguer et il est temps de rentrer. En passant devant une boulangerie proche de l’hôtel, elle souhaite s’acheter une petite « douceur ». A l’intérieur, nous voyons un étalage de viennoiseries. La jeune vendeuse nous propose un pan con chocolate. Alors là, ni une ni deux, je la reprends et lui dit qu’en France on dit « chocolatine’. Et la voilà en train d’essayer de dire « chocolatine » et moi de la reprendre et de l’aider dans de grands éclats de rire (elle finira par dire un acceptable ‘tchocolatiné’. Nous lui en achèterons une et quelques pâtisseries pour notre pique-nique du soir que nous prendrons dans le patio de l’hôtel, au calme et au repos (mais aussi au froid car les soirées et les nuits sont fraîches à Bogota).
Comme il est encore tôt, Justine souhaitant se reposer, je suis parti faire un tour dans le quartier pour voir les jolies rues de la Candelaria et notamment celles couvertes de fresques murales. Je pourrai ainsi découvrir, au hasard de ma balade, la fameuse place del Chorro de Quevedo et la petite rue pavé qui en descend. J’y verrai le non moins célèbre petit café El Gato Gris et un peu plus loin ces petites boutiques installées dans des conteneurs aux parois recouvertes de fresques. Tout ce quartier (comme beaucoup d’autres en fait dans Bogota) est couvert de fresques murales dont certaines sont de vraies bandes dessinées !
De retour à l’hôtel, je dis à Justine que le lendemain, avant de partir pour l’aéroport, il faudra que je l’amène voir cette très sympa place del Chorro de Quevedo et cette non moins étrange toute petite rue pavé qui en descend.
Le lendemain matin, pour notre dernier jour à Bogota, je convaincs Justine de m’accompagner au marché aux puces d’Usaquen. En fait de marché aux puces, il s’agit d’un très grand marché artisanal. Nous sommes séduits par la qualité, l’originalité et la beauté de nombreux stands. Et bien sûr nous craquerons encore un peu et ferons quelques achats.
Au retour, je demande au taxi de nous déposer à côté de la place del Chorro de Quevedo. Nous déjeunerons dans un restaurant à côté del Gato Gris puis descendrons cette fameuse rue pavé. Mais Justine n’a qu’une hâte : récupérer nos bagages et rejoindre l’aéroport pour que je tente de changer nos billets pour le vol de retour dans une classe plus confortable.
C’est ce que nous ferons. Nous y arriverons quasiment 8 heures avant notre vol. Mais comme notre compagnie aérienne ne dispose pas de comptoir permanent, il faudra attendre l’ouverture des enregistrements 3 heures avant le vol pour pouvoir changer nos billets.
En attendant, nous dégusterons de bonnes gaufres, poserons nos fesses sur plusieurs sièges des espaces d’attente du hall des départs. Nous aurons aussi droit à une colombienne très désagréable qui refusera de se déplacer d’un siège pour que je puisse m’asseoir à côté de Justine (elle restera même sourde aux reproches d’autres colombiens qui n’apprécieront pas son comportement).
Puis nous pourrons enfin nous enregistrer et nous installer confortablement pour les dernières heures dans le salon d’attente de la compagnie.
Au moment d’embarquer, Justine est appellée… Allons bon ! Que se passe-t-il encore ?! Son bagage a été tiré au sort et il faut se rendre dans la salle de fouille à l’autre bout de l’aéroport. Bien sûr je l’accompagne. Nous rejoignons une dizaine de passagers. Et nous attendons. Le temps passe et la porte devant laquelle tout le monde patiente reste toujours fermée. Finalement, un militaire (ou douanier) finit par appeler le premier passager à contrôler. De longues minutes plus tard, les contrôles s’enchaînent et quasiment à l’heure où nous aurions dû décoller, c’est le tour de Justine. Je ne peux pas l’accompagner au-delà de la porte d’entrée de la salle de contrôle. Nous avons beau leur expliquer qu’elle ne peut pas se baisser, qu’elle ne pourra pas ouvrir seule sa valise, rien n’y fait. Ils nous expliquent qu’eux l’aideront. Ouverture de la valise, vidage. Ouverture des paquets de souvenir. Tout y passe ! Au moment de tout remballer, Justine leur rappelle qu’elle ne peut pas les aider. Alors, tant bien que mal, ils remettent tout dedans et s’assoient dessus pour la fermer….
Pendant ce temps, j’attends de l’autre côté de la porte et note que l’heure de départ est passée. Un steward de la compagnie est venu aux nouvelles puis est reparti m’assurant que le vol nous attendra mais qu’il faudra se dépêcher pour revenir à la porte d’embarquement.
Une fois Justine sortie, nous rejoignons donc cette porte le plus vite possible mais Justine n’en peut plus et avance comme elle peut.
Nous embarquerons les derniers et le vol décollera avec près de 45 minutes de retard.
Retard qui sera comblé à notre arrivée à Roissy.
De retour à la maison, le lendemain Justine ira chez notre médecin et le surlendemain passera des radios (côtes et hanches). Diagnostic : 3 côtes cassées….
Aujourd’hui, tout cela ne sont que de douloureux souvenirs pour elle (même si la douleur est encore là selon les mouvements qu’elle doit faire).
Ce voyage restera quand même un très beau souvenir tant pour ce que nous avons pu visiter que pour toutes les rencontres que nous avons pu faire à chaque étape. A aucun moment nous n’avons regretté ce choix de destination. Nous ne pouvons qu’encourager tous ceux qui hésitent encore à aller visiter ce pays, à franchir le cap tant les colombiens veulent montrer que la réalité de leur pays n’est pas celle de sa réputation. Le pays est beau, sûr et les colombiens très accueillants. Et ils font tout ce qu’ils peuvent pour que notre séjour chez eux soit agréable et donne envie aux visiteurs de transmettre cette réalité autour d’eux.
Le plus gros risque de venir en Colombie, c’est de vouloir y rester (slogan du ministère colombien du tourisme)