Vivre et travailler en Suisse en tant qu'enseignant d'allemand

Forum Suisse

Bonjour à tous !
Je me présente, je m’appelle Bastien, j’ai 22 ans et je souhaiterais avoir quelques tuyaux pour vivre, m’intégrer et travailler Suisse en tant qu’enseignant d’allemand dans le second degré, et peut-être de russe.
Je suis jeune, je n’ai pas d’attache et l’avenir s’annonce plus que morose en France pour mon métier et ma matière en particulier.

Ma situation est la suivante. J’ai obtenu mon capes d’allemand l’année dernière et je suis en pleine année de stage à l’issu duquel je devrais être titularisé, mais je souhaite faire un détachement de 3 ans (années sabbatiques) pour tenter l’agrégation et pour tenter l’expérience suisse. Le détachement me donne une certaine sécurité en cas de pépin et de reprendre un poste en France. Pour le reste, je suis bien informé (comment faire reconnaître mon diplôme, chez qui postuler…) mais il y a quelques petites choses qui m’échappent : Si je me réfère à la grille des salaires du Valais (la seule que j’ai trouvée), mon salaire minimum brut mensuel devrait s’élever à environ 8000 francs si je devais travailler dans ce canton (en tant que titulaire d’un équivalent à un master académique avec formation pédagogique). Est-ce qu’un tel salaire permet un bon niveau de vie ? Par ailleurs, j’ai cru comprendre que la plupart des cantons de la Suisse Romande connaissent une très grosse pénurie de profs d’allemand, ce qui les pousse à baisser les qualifications exigées et font des formations à la hâte pour des gens qui n’ont qu’un bachelor, voire moins. Quelqu’un peut confirmer ?

Mes autres questions concernent l’intégration, la vie en général. Je suis de bonne volonté, prêt à m’impliquer dans la vie associative, j’ai énormément d’admiration pour beaucoup d’aspects de la société suisse, le système politique, auquel je m’intéresse beaucoup et que je connais bien, le cadre de vie magnifique, le respect des libertés individuelles, le civisme et la propreté des Suisses (ça change de Montpellier ou de Paris…). Mais est-ce qu’il est difficile de s’y faire une vie sociale ? Je n’ai aucun a priori, mais je lis beaucoup d’avis négatifs sur la question. Je serais curieux d’avoir le point de vue des Suisses ou des personnes concernées à ce sujet et de me faire une idée sur la manière dont je dois procéder.

Et enfin quelques tuyaux sur d’autres différences ? Le tri sélectif, la politique des sacs poubelles aussi stricte qu’en Allemagne, les taxes qu’on paye en plus en Suisse, celles qu’on paye en moins, les interdits, ce qui est mal vu etc… Bref, si vous pensez que ça vaut le coup!

Merci pour vos réponses !

Bonjour,

8000-- / par mois au départ…cela me paraît improbable, un 5000 me paraît plus logique et déja de bien vivre ( vous êtes jeune ).
Oublier le rêve des 8000-- mensuel au départ.

Trouver un employeur, ça ce n’est pas le plus facile…tentez votre chance au CO de Romont ( canton de Fribourg ).

Oui ! la vie est agréable en Suisse et ce n’est pas un soucis…il suffit de s’adapter aux " US et Coutume " Suisse… c’est différent tout simplement.

Laurent, résident en Suisse depuis 1996 ( + toutes la famille, du moins mes enfants ).

Marmaille,
Ce n’est pas probable, c’est certain.

Voir l’échelle des traitements pour Genève ( http://ge.ch/etatemployeur/media/etatemployeur/files/fichiers/documents/a_telecharger/echelle_des_traitements_annee_en_cours.pdf). Les enseignants secondaires sont en classe 20. Pour un débutant, sans aucune expérience, annuité 0, soit 8149.- brut ; 7563,05 net, cotisation caisse retraite non payée (compter - 6 %). En fin de carrière, 11.018 brut (10.234.- net). Pour le Valais, en devrait être plus ou moins dans ce cadre, ce qui correspond avec les renseignements que bastib a reçus.

Pour ceux qui seraient tentés de trouver cette rémunération élevée, j’aimerais simplement rappeler les titres exigés : un master dans la branche visée (ici l’allemand), c’est à dire cinq ans d’étude universitaires + 2 ans d’études pédagogiques. Donc, pas de vrais revenus avant 24-25 ans (en dehors de maigres remplacements).

Pour bastib, les enseignants en allemand sont effectivements très recherchés, il y a beaucoup d’heures dispensées et peu de candidats (c’est la même chose pour les math). Le bachelor n’est pas suffisant (sauf pour des remplacements), il faut impérativement un master et 2 ans d’études péda (je pense que cela correspond au capes français). Ce qu je dis est valable pour Genève, l’instruction est de la compétence cantonale en Suisse. Mais il n’y a aucune raison de penser que c’est très différent pour le Valais, peut-être même plus exigeant, puisqu’il s’agit d’un canton billingue (encore que la langue parlée en Haut-Valais a des rapports assez lointain avec l’allemand), en plus, passablement de valaisans ayant fait leurs études ailleurs veulent revenir vivre dans leur canton (et, même si je suis genevois, je les comprends), la pénurie est sans doute moins forte qu’à Genève.
Se faire une vie sociale ? Cela dépend entièrement de vous, si vous êtes ouverts, si vous ne pensez pas que la France est l’unique phare qui éclaire le monde entier, si vous comprenez que les Suisses romands, même s’ils parlent français, n’ont absolument pas le même mode de pensée et de vie qu’en France, alors vous n’aurez aucun problème d’intégration. De bons moyens, c’est les clubs de sports, les activités communales, etc. De toute façon, avec les Valaisans, c’est simple : Ou cela passe, ou cela casse, il n’y a pas de moyen terme, on sait tut de suite où l’on en est (et si vous aimez le fendant, cela va passer plus facilement).

Tri sélectif (encore que, tri et sélectif, c’est plutôt un pléonasme), sac poubelles, impératif !

L’essentiel de l’imposition est directe, avec une assez forte progressivité, difficile de vous en dire plus, l’essentiel de la fiscalité (les trois quarts) est cantonale et peut être très différente (le Valais est connu pour avoir une fiscalité assez douce, mais aussi, conséquence logique, des prestations sociales moins développées qu’à Genève par exemple).

La TVA est fédérale et est, hors produits alimentaires, à 8 %. Les impôts fédéraux directs sont aussi assez progressifs.
Pour vous donner une idée, avec un revenu assez confortable (de l’ordre de 180.000.- bruts), je paye, à Genève, pour un couple sans charge d’enfants mineurs, hors TVA, environ 40.000.- d’impôts directs communaux, cantonaux et fédéraux, soit environ 23 % d’impôts.

Pour les taxes et autres, cela est essentiellement cantonal et difficile de vous donner une idée, mais en général pas très élevé.

En revanche, l’assurance maladie est un poste important du budet, compter, pour des prestations de base, sans complémentaires, environ 400.-/600.- (de nouveau, c’est cantonal) par mois et par personne. Le tarif des complémentaires dépend de votre âge et du nombre d’années d’assurance, impossible d’articuler un chiffre. Mais les prestations de base (LAMAL) sont amplement suffisantes pour une personne jeune et en bonne santé (pour les personnes qui ont un problème de santé, les complémentaire rechignent à les accepter et font des réserves).

Voilà, En bref (si j’ose dire) l’avis d’un “vieux” Suisse. Je peux facilement répondre à des questions plus précises.

Bonsoir, merci pour votre réponse! Et désolé d’avoir mis tant de temps pour répondre, je suis peu connecté ces temps-ci car j’ai beaucoup de travail à la maison et que j’ai consacré mon week end au camping et aux activités en plein air dans le Luberon :slight_smile:

Votre lien m’est utile, j’essaie de trouver les grilles d’autres cantons. C’est vrai que pour un Français, une telle rénumération peut paraître énorme, mais rapporté au système de prélèvements, système de santé, coût de la vie etc, on est au même niveau que l’Allemange, les Pays-Bas ou la Suède, tout en sachant que les profs français sont parmi les moins bien payés de l’OCDE, juste après Israël et la Grèce… Donc au final, ça me paraît tout à fait logique.

“si vous ne pensez pas que la France est l’unique phare qui éclaire le monde entier, si vous comprenez que les Suisses romands, même s’ils parlent français, n’ont absolument pas le même mode de pensée et de vie qu’en France, alors vous n’aurez aucun problème d’intégration.”
Je suis pas du tout dans cette optique-là. J’ai pas mal voyagé, observé comment ça marche ailleurs. De ce que j’ai vu, la France est loin d’être un modèle dans pas mal de domaines, tout particulièrement si on la compare avec nos voisins hélvètes. Mais là je sors du cadre de la discussion. Et même, le rapport de force permanant, la manière que nous avons de donner des leçons à tout le monde, c’est le genre de choses qui me déplaît, d’autant que les Suisses sont discrets et que ce sont leurs résultats qui parlent pour eux… C’est ce qui fait que j’admire ce pays.

J’aime le vin blanc mais avoue être un grand amateur de bière allemande, blanche de Bavière en particulier. Peut-être la Suisse a-t-elle de bons brasseurs!

Bien à vous,

Bastib

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