J’ai toujours aimé visiter un pays en pratiquant une activité. Mieux connaître un pays et ses habitants en partageant des moments sympa avec eux permet, pour moi, d’aller plus loin dans la connaissance de leurs modes de vie, leurs coutumes, leurs croyances.
Ainsi, depuis quelques années, je pars pêcher à Madagascar avec les pêcheurs Vezo (Sud de Madagascar) ou Sakalava (Nord).
Je reviens d’un voyage de pêche à Morondava et Belo sur mer, effectué en Novembre dernier. Durée: 3 semaines
Que dire, si ce n’est que c’est toujours aussi chouette.
Descente d’avion à Tana (Antanarivo). Après les formalités d’usage dont l’obtention du visa court-séjour, transfert à l’hôtel.
Je commence à m’imprégner de l’ambiance mora-mora de Madagascar et de l’amabilité des Malgaches.
Et puis, comme je connais un peu les bonnes adresses près de l’hôtel de l’aéroport Ivato, je retrouve les bons plats malgaches épicés juste comme il faut dont le fameux mouton au curry (et oui, il n’y a pas que le zébu, boeuf à bosse de Madagascar et que les plats à base de poissons que je mangerai souvent sur la côte ).
Le lendemain, le voyage peut commencer. Décollage pour un vol Tsaradia d’ 1H30 pour Morondava.
Arrivée à Morondava. Je retrouve mon guide et mes copains piroguiers, toujours contents de me retrouver car on fait de bonnes parties de pêche ensemble, moi qui amène la technologie faite de leurres et eux qui amène leur expertise en navigation et en détection de spots de pêche.
Repos à l’hôtel. Préparation du matériel de pêche.
Le soir, on se retrouve tous au restaurant face à la mer pour peaufiner l’organisation de la session de pêche qui va durer plus de quinze jours.
Puis, je m’endors à l’hôtel en rêvant aux gros poissons et aux combats effectués sur la pirogue. Et oui, ici, pas de bateau monocoque type Open Deck super motorisé avec GPS et sondeur.
Ici, on pêche en pirogue traditionnelle, leur pirogue, avec un moteur d’appoint de 15 CV, sans GPS, ni sondeur. C’est la connaissance des piroguiers qui fera la différence.
J’aime bien ce retour aux sources, cette approche plus authentique du voyage avec la pêche au gros.
Outre la compétence des pêcheurs malgaches, la pirogue ne me fait pas peur car ce moyen pour se déplacer et pêcher est ancestral. Il a donc fait ses preuves au cours des siècles passés.
Et puis, il y a:
- ces parties de rigolade entre nous, au large (à 25-30 kms des côtes),
- ces casse-croutes souvent interrompus par LA grosse touche, alors que l’on a son sandwich à la main,
- ces fils de pêche qui s’emmêlent car une orphie de près de 1m50 a eu l’idée saugrenue de se débattre hors de l’eau en se secouant énergiquement de la tête à la queue.
Premier jour, départ matinal (ce sera aussi comme cela les jours suivants) de Morondava pour Ankevo situé 50 kms plus au Sud, mais en faisant un “petit crochet” par le large, histoire de prendre quelques poissons.
Ankevo est un campement tenu par des villageois avec cases au confort sommaire et propre, et repas délicieux faits par la cuisinière du campement ou les piroguiers (car ils ont aussi l’habitude de cuisiner quand ils partent plusieurs jours en mer).
Je reste 5 jours dans ce lieu de rêve où il n’y a pas le bruit de la ville, seuls les rires des enfants, les femmes qui pilent le riz et, bien sûr, les vagues et leurs bruits légers ou sourds, suivant les conditions de mer.
Rythme simple: lever à 4H du matin, départ à 5H, pêche jusqu’à 13H avant que les conditions de mer se durcissent, retour au campement, repas avec les Malgaches et réhydratation (pas nécessairement en eau: ha, la THB), sieste, vérification du matériel de pêche, repas du soir avec les Malgaches, quelquefois avec des langoustes comme plats cuisinés.
Puis, direction Belo sur mer où je vais retrouver, là, le grand confort d’un hôtel face à la mer. Après les quelques jours passés dans des conditions rustiques qui s’apparentaient aux conditions de vie de Malgaches dans la brousse, je retrouve cet hôtel tout confort où j’aime passer aussi mes vacances de pêche.
Le rythme de la journée est le même: pêche la grosse matinée. Puis, repos dans la chambre tout confort de cet hôtel au cadre idyllique, repas raffinés et délicieux, équipe hôtelière aux petits soins. Toutes les conditions sont requises pour bien se ressourcer après chaque sortie de pêche.
On peut même y faire du kayak à marée haute OU se prélasser sur un hamac, bercé par les alizés face à la mer.
Les actions de pêche et les combats au large:
Bref, un super coin pour le farniente et la pêche !
Et puis, il y a le village en lui-même situé à 300m de l’hôtel, village où l’on peut visiter le chantier naval de goélettes initié par les frères bretons Joachim, il y a plus d’un siècle, pour la petite histoire et perpétué par les Malgaches qui, avec des moyens rudimentaires et une ingéniosité, arrivent à construire des bateaux de plusieurs tonnes et de plus de 20m. Chapeau!
La saline, bien sûr, où l’on voit à marée haute, le ballet des boutres lourdement chargés de sel sillonnant la mangrove au fond faible, boutres qui acheminent le sel dans tout le pays, voire à l’export.
Plus au Nord, un village de pêcheurs qui me prépare un repas après ms’être baigné dans les eaux claires de l’étale et avoir vu plein de petits poissons multicolores qui ne tarderont pas à devenir grands lol
Le marché de Belo (à voir le matin) pour les fruits et légumes locaux (il ne faut pas s’attendre à la profusion de nos étales) et la viande qui arrive quand le vendeur est prêt à la vendre, en morceau de 10 kgs minimum pour la découpe finale.
Vous voyez, à Belo comme à Ankevo, il n’y a pas que la pêche. Et puis, les jours de grands vents où il est impossible de sortir en mer, j’en profite pour visiter les alentours, souvent en pirogue car c’est le moyen le plus pratique pour se déplacer sur la côte malgache. J’en profite aussi pour faire les réparations de mon matériel de pêche car il souffre beaucoup, entre l’eau salée et les combats quelquefois durs et longs.
Au bout de 10 jours de pêche intense à Belo, c’est déjà le jour du retour progressif en France: transfert en pirogue Belo - Morondava, puis en avion par le vol domestique Morondava - Tana et enfin le vol international Tana - Paris.
Que de bons souvenirs!
J’ai hâte d’y revenir pour retrouver mes copains Malgaches et vivre de nouvelles aventures de pêche en pirogue.
En avril 2024, sûrement.
Pour en savoir un peu plus sur mes voyages de pêche à Madagascar