Culture, arts et traditions Normandie
Littérature
Commençons par un incontournable de la littérature française : Madame Bovary est le livre de chevet sur la Normandie - quoique Flaubert parlât aussi du Calvados dans Bouvard et Pécuchet ou dans Un cœur simple. Son fils spirituel et compatriote, Guy de Maupassant, qui avait une maison à Étretat, décrivait son matériau humain avec des touches aussi subtiles qu'un paysage normand (en y ajoutant un trait de vitriol).
De nombreux passages d'À la recherche du temps perdu se déroulent en Normandie : Cambremer, Carquethuit, les marines d'Elstir et Cabourg - où Proust s'emprisonna au Grand Hôtel -, le Balbec mondain d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs.
La station balnéaire d'Étretat fut lancée par les romans d'Alphonse Karr, où se déroule également l'action de L'Aiguille creuse, le meilleur des Arsène Lupin (de Maurice Leblanc). La campagne de L'Aigle imbibe les romans de la comtesse de Ségur, et le Cotentin ceux de Barbey d'Aurevilly (L'Ensorcelée...), tandis qu'André Maurois décrit la bourgeoisie industrielle d'Elbeuf dans Bernard Quesnay. Raymond Queneau place Un rude hiver dans Le Havre du début du XXe siècle. Flaubert, Maupassant et Maurois ont revu (et corrigé) leur Normandie au charbon. Mais le plus méchant reste Octave Mirbeau : les Contes de la chaumière dépeignent le Perche comme un véritable enfer !
Philippe Delerm a mis à l'honneur « sa » Normandie à travers notamment La Première Gorgée de bière, célébrant la cueillette des mûres ou la fin de l'été normand.
Maxime Chattam nous fait frissonner au mythique, mais non moins énigmatique, Mont-Saint-Michel, avec Le Sang du temps. Et c'est à Jérôme Garcin, en cavalier émérite et meneur de troupe du « Masque et la Plume », de dresser un émouvant portrait du pays d'Auge équestre et sensuel dans La Chute de cheval et Théâtre intime.
Didier Decoin, quant à lui, dans Avec vue sur la mer, nous parle avec humour et tendresse de son refuge à La Roche, hameau du bout du monde, dans la péninsule de la Hague. Ce magnifique coin du Cotentin est aussi le cadre du roman Les Déferlantes de Claudie Gallay, œuvre sur laquelle souffle un fort vent plein de mystères.
Les « feignants » de la barbouille
En 1858, dans une boutique du Havre, un Honfleurais inconnu rencontre un adolescent qui dessine des caricatures de notables locaux. Il l'invite à venir peindre avec lui dans la nature. C'est ainsi qu'Eugène Boudin, le barbu au panama, participera à éveiller la vocation du futur maître de Giverny, Claude Monet - un Normand lui aussi.
Si une province a jamais eu le génie du pinceau, c'est bien la Normandie. Nicolas Poussin l'allégorique était des Andelys, mais peignit l'Italie. Théodore Géricault, le témoin tourmenté de l'Empire, naquit à Rouen mais partit pour Paris. Les commandes et la renommée l'attendaient là-bas - comme elles attendront plus tard Jean-François Millet, Raoul Dufy, Francis Léger et Marcel Duchamp, tous compatriotes de Boudin.
De 1830 à 1880, pourtant, ce fut au tour de la Normandie d'inspirer les artistes. À la fin du XVIIIe siècle, les terres d'inspiration classique (Italie, Flandre...) cèdent le pas au paysage romantique. Déjà en vogue chez les écrivains (Stendhal, George Sand, Baudelaire, Maupassant, Zola...), la Normandie devient un jardin de peintres, à la grande joie des paysans qui négocieront tout au prix fort pour ces « feignants ».
Aujourd'hui, le moindre musée normand a recueilli leurs traces. Les peintres Turner et Théodore Rousseau ouvrent le bal. Corot plante son chevalet devant la Seine. Courbet immortalise « le jardin de la mère Toutain », la logeuse de Honfleur chez qui Boudin reçoit ses confrères. C'est le 1er à peindre une série de toiles illustrant les vagues à Étretat. L'Anglais Whistler pose ses valises dans le coin et se fait piquer son modèle par son ami Courbet, qui peint « Jo, la belle Irlandaise ». Manet exerce son art à Cherbourg. Bazille et Sisley écument la côte. Renoir s'adonne au portrait près de Dieppe. Camille Pissarro s'installe près de Gisors. Seurat et Signac accourent. Quant à Monet, il connaîtra l'extase devant la cathédrale de Rouen avant de s'installer à Giverny. De son bassin aux nymphéas découlera un demi-siècle de peinture.
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