Culture et arts Hongrie

- Attila : roi des Huns (434-453), venu d'Asie, il envahit les plaines de la Hongrie et se dirige vers l'Occident avant d'être battu près de Troyes. Même si son prénom est souvent porté aujourd'hui en Hongrie, Attila n'est pas du tout un Magyar (ceux-ci n'ont envahi le pays que 4 siècles après).

- Árpád (mort vers 907) : chef hongrois de la dynastie des Árpád qui règne sur la Hongrie de 904 à environ 1301.

- Le roi Mathias Ier Corvin (vers 1440-1490) : un corbeau tenant un anneau dans son bec, tel est son emblème. D'origine roturière, il est élu roi en 1458 et reste le plus aimé des souverains hongrois. Grand stratège, il gagne toutes les guerres, donnant une image forte de la Hongrie, et introduit la Renaissance dans son royaume (son épouse est italienne).

- Le roi Étienne : appelé aussi saint Étienne. En 1001, il est couronné roi de Hongrie. Une des grandes figures historiques du pays pour l'avoir christianisé. La cathédrale de Pest porte son nom.

- Imre Nagy (1896-1958) : 1er ministre hongrois de 1953 à 1955. Membre influent du parti communiste, il en est exclu par les staliniens, qui lui reprochent son libéralisme. Au moment de l'insurrection antisoviétique d'octobre 1956, on le rappelle au pouvoir. Arrêté en novembre, il est jugé, condamné à mort, puis exécuté en 1958. Son corps est jeté dans une fosse commune. Imre Nagy est le Hongrois emblématique du XXe siècle, symbolisant le combat pour l'émancipation et la liberté de la Hongrie. Il est réhabilité par la Cour suprême en 1989.

- Le comte István Széchenyi (1791-1860) : il figure sur le billet de 5 000 Ft. Un homme exceptionnel qui fait entrer la Hongrie dans le monde moderne. Parmi ses nombreuses réalisations, il construit le pont des Chaînes, 1er vrai pont sur le Danube, financé sur son immense fortune personnelle. Il met en place un nouveau système bancaire, écrit un livre sur le crédit et lance le sport hippique. Il trace la route du développement de la Hongrie. Effondré par le cours tragique des événements de 1848 et par l’échec de la révolution, il se retire à Döbling (Autriche), où il se suicide.

- Béla Bartók (1881-1945) : considéré comme un des grands musiciens avant-gardistes du XXe siècle. En s'inspirant de la tradition musicale et folklorique de la Hongrie, ce génie hors norme invente l'ethnomusicologie, un nouveau style musical où la modernité se nourrit de l'ethnologie. Chassé par la montée du nazisme, il s'exile aux États-Unis et meurt à New York.

- Franz (Ferenc) Liszt (1811-1886) : son nom signifie « farine » ! Mais rien à voir, donc, avec ses fameuses Rhapsodies hongroises (morceaux pour piano), hymne magnifique à son pays natal. Il débute à 12 ans par un concert à l'hôtel des Sept Princes Électeurs qui suscite l'admiration des Pestois. Il fait ensuite sa carrière à Vienne et voyage en Europe. À chacun de ses retours au pays, les foules l'acclament. On peut visiter son appartement-musée à Budapest, pas loin de l'académie de musique qu'il a dirigée pendant quelques années.

- Miklós Jancsó (1921-2014) : l’un des plus célèbres cinéastes hongrois contemporains, avec István Szabó. Il a réalisé plus de 30 films, dont Les Sans-Espoirs (1965), Vices privés, vertus publiques (1976) et Rhapsodie hongroise (1978). Dans les années 1940, il connaît les prisons soviétiques. Dans les années 1970, il est considéré comme le meilleur cinéaste d’Europe centrale. De 1970 à 1979, il vit en Italie, puis enseigne à Harvard de 1990 à 1992.

- István Szabó (né en 1938) : cinéaste hongrois internationalement connu, il obtient en 1981 l’oscar du meilleur film étranger avec Mephisto. Il devient le spécialiste des drames historiques à gros budget avec Sunshine (1999). Son film Colonel Redl (avec Klaus Maria Brandauer) explore le thème de l’idéal moral malmené par le carriérisme et la réussite. Adorable Julia, adapté d’une pièce de Somerset Maugham, est sorti en 2005. Il a été révélé que Szabó a collaboré (sous la contrainte) avec la police secrète hongroise après 1956.

- Imre Kertész (1929) : Prix Nobel de littérature en 2002. Son expérience des camps de concentration, dans sa jeunesse, l'a terriblement marqué et il en a tiré la substance de son œuvre. Journaliste antistalinien à Budapest, il est renvoyé du quotidien qui l'emploie en 1951. Il traduit alors des auteurs allemands et s'installe à Berlin, où il finit sa vie.

- Péter Esterházy (1950) : le plus anticonformiste des romanciers hongrois. Prof de maths puis footballeur, il est l'auteur d'une quinzaine de romans, d'un scénario et d'une pièce de théâtre.

- Péter Nádas (1942) : l’auteur hongrois le plus lu en France. Il s’est fait remarquer avec Le Livre des mémoires, un roman qui relate librement, 30 ans après les événements, les journées de l’insurrection d’octobre 1956 à Budapest.

- Magda Szabó (1917-2007) : auteur appréciée en Hongrie. Lire La Ballade d’Iza et La Porte, qui a obtenu le prix Femina étranger en 2003.