Traditions et coutumes Tadjikistan
L’ismaélisme
C’est l’une des particularités du Tadjikistan que d’avoir conservé une forte proportion d’ismaéliens au cœur de sa population musulmane. Les musulmans tadjiks sont majoritairement sunnites mais 5 % d’entre eux, chiites, se déclarent sous l’autorité de l’Aga Khan IV, 49e imam, et vivent principalement dans le Haut Badakhchan.
L’isolement de cette région est certainement la raison première de la longévité de cette communauté qui continue à dépendre largement des dons de l’Aga Khan, qui réside à Paris mais poursuit la politique d’aide aux communautés ismaéliennes initiée par ses aïeux.
La place des femmes
Nulle part ailleurs en Asie centrale la situation n’est aussi difficile que pour les femmes du Tadjikistan. Principal problème : elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes. La guerre civile a laissé près de 50 000 veuves, et la pauvreté a poussé de nombreux pères, maris et fils vers la Russie pour trouver du travail. De sorte que, aujourd’hui, le Tadjikistan compte quatre femmes pour un homme.
La polygamie, officiellement interdite pendant la période soviétique est donc revenue en force depuis l’indépendance. Les femmes sont d’autant plus vulnérables que, si elles refusent de se marier, elles se retrouvent seules, en état de précarité et en devant affronter le plus souvent des conditions de vie en montagne extrêmement difficiles.
Habitat : des maisons très symboliques
Dans les villages du Pamir, les maisons traditionnelles, ou chid, se composent d’une petite cour carrée et le toit de bois est soutenu par cinq piliers.
Le toit est percé d’une ouverture qui, comme dans les yourtes, permet d’éclairer et aérer la maison. Sur trois côtés de la pièce, ceux où ne se trouve pas la porte d’entrée, de larges bancs de bois permettent de s’asseoir, manger et disposer des matelas pour dormir. Chez les ismaéliens, les cinq poutres symbolisent le prophète, son gendre Ali, sa femme Fatima et les deux jumeaux Hassan et Hussein. Il y a ensuite autant de poutres secondaires qu’il y a eu d’imams dans l’histoire, ce qui permet de dater aisément les maisons bâties dans ce style traditionnel.
De nombreux autres symboles liés au chamanisme ou au zoroastrisme peuvent également être décryptés dans les dispositions et les motifs décoratifs.