Traditions et coutumes Turkménistan

Elle est sacrée et commune à tous les pays d’Asie centrale dont les sociétés sont héritières d’une culture nomade encore solidement ancrée. Au cours de votre voyage dans le pays vous serez fréquemment invités à partager un thé, un repas ou célébrer un mariage.

Les Turkmènes aiment le contact avec l’étranger, qui est pour eux la seule et unique occasion d’en apprendre un peu plus sur le monde extérieur dont ils sont irrémédiablement coupés. L’hôte étant considéré comme un présent de Dieu, vous serez traité avec la plus grande amabilité, et on n’hésitera pas à vous offrir tout ce qui est possible. Tâchez donc de garder en mémoire deux choses importantes : la majorité des Turkmènes vivent avec moins de 1,50 $ par jour. Ne refusez pas un cadeau, ce serait une offense, mais prévoyez de pouvoir offrir quelque chose en retour : un échantillon de parfum, un petit canif, des crayons pour les enfants… Tout ce qu’il est impossible d’obtenir dans le pays, et la liste est longue !

Second point à retenir : les Turkmènes qui vous inviteraient à dormir chez eux se placent hors la loi. Si au cours d’une fouille de policiers ces derniers viennent à trouver dans vos affaires une adresse ou une photo, vous placeriez votre famille d’accueil dans une situation dangereuse.

Pour les photos par exemple, ayez avec vous deux cartes mémoire, et cachez astucieusement celle sur laquelle vous stockerez les plus « compromettantes ». Si vous les prenez avec votre téléphone, envoyez-les par mail à une adresse de stockage et effacez-les de votre mémoire.

Comme partout en Asie centrale, la société est essentiellement axée autour de du patriarche, qui dicte les décisions et commande aux destinées de la famille en tenant compte de la loi musulmane écrite (la charia), des coutumes, mais aussi des réalités et conditions difficiles de la vie au Turkménistan.

L’Aksakal, figure emblématique du sage vieillard dispensant conseils et règles de vie est toujours présente, mais les oreilles ne sont plus si nombreuses à l’écouter. Beaucoup d’hommes encore en âge de travailler partent clandestinement en Russie ou au Kazakhstan chercher du travail et, hors d’Achgabat, vous verrez que bien souvent la femme reste seule à bord.

La condition de la femme au Turkménistan est parmi les plus difficiles d’Asie centrale. Par exemple, à Achgabat, la police a le droit d’arrêter où et quand elle veut les femmes seules ou accompagnées pour effectuer des analyses sanguines.

Le gouvernement de Berdimoukhamedov prétend ainsi assurer la moralité de sa société en luttant contre le trafic de drogue et la prostitution !

Que ce soit à travers l’ancien président Saparmurat Niyazov ou à travers son successeur, Gurbanguly Berdimoukhamedov, le culte de l’État est présent partout au Turkménistan.

Statues, portraits, citations rappellent partout aux Turkmènes tout ce qu’ils doivent au « turkmenbachi » (père des turkmènes, surnom de Niyazov) ou à l’ « Arkadag » (protecteur des turkmènes, surnom de Berdimoukhamedov).

La plus grande réalisation reste certainement la statue en bronze, recouverte de feuilles d’or, de Niyazov, qui suit avec son bras tendu le mouvement du soleil de manière à toujours lui faire face !

Il arrive au culte de l’État de basculer quelque peu. Ainsi, chaque année, Gurbanguly Berdimoukhamedov participe à la grande course de l’hippodrome d’Achgabat, tous les autres coursiers prenant grand soin de ne surtout pas galoper à moins de 10 mètres derrière lui, afin de démontrer ses qualités de cavalier.

Mais en 2013, le président chute de son destrier, et les concurrents ne purent faire autrement que le dépasser alors que l’hippodrome était envahi d’agents de sécurité. L’image ne put jamais fuiter au Turkménistan, où toutes les communications furent coupées pour l’occasion, et où les portables et appareils du public furent confisqués, afin de ne surtout pas laisser entacher l’image présidentielle !