Culture et peuples Bornéo
Les peuples de Bornéo
70 % des citoyens malaisiens appartiennent à la catégorie officielle des bumiputera (« fils de la terre ») jouissant de privilèges socio-économiques. Il s’agit des Malais et, en Malaisie Occidentale, des ethnies autochtones. Mais pas des Chinois…
Le Sarawak
La population du Sarawak compte environ 23 % de Malais habitant les côtes, 28 % de Chinois de plusieurs diasporas habitant les centres urbains et 45 % d’autochtone appartenant à environ 25 ethnies distinctes, appelées globalement Dayaks. Contrairement à la Malaisie péninsulaire, il y a peu d’Indiens.
Agréable en ces temps de crispations, l’ambiance est plutôt au « vivre ensemble », encouragé par l’amour du territoire commun et une certaine défiance envers la Malaisie péninsulaire.
Les ethnies autochtones du Sarawak
Parmi les 25 groupes, les Iban (env 1 million) sont les plus nombreux, suivi par leurs cousins Bidayuh (200 000) puis les Orang Ulu (homme de l’amont »), terme regroupant une vingtaine de groupes (Kayan, Kenyah, Kelabit, Penan, etc.).
Les communautés chinoises du Sarawak
Économiquement et culturellement, elles sont incontournables. À Kuching, visiter l’intéressant Musée chinois.
Si les jeunes générations parlent dorénavant le mandarin, les langues de ces diasporas, encore vivaces, appartiennent aux familles min et cantonaises de Chine méridionale, très éloignées du « pékinois ». Les traditions respectives restent également fortes, centrées autour des temples et maisons claniques mais aussi de l’assiette…
Les peuples de Sabah
Sur les 40 ethnies de la province, dont 27 groupes sont considérées comme bumiputera, les autochtones Kadazan-Dusun sont les plus nombreux (environ 25 %) suivis des Chinois (enviton 30%, des Hakka principalement), des Bajau 15 % etc. Les « véritables » Malais ne seraient que 10 %
Estimée à 25 %, la proportion d’immigrants au Sarawak est bien plus importante qu’au Sarawak car l’immigration de musulmans indonésiens et philippins musulmans a été encouragée par le gouvernement fédéral pour contrebalancer chrétiens et bouddhistes,
La côte et les plaines sont majoritairement peuplées de Malais, Bajau, Chinois et immigrants. Les terres sont traditionnellement Kadazan -même si ceux-ci privilégient dorénavant les villes) et Dusun (plus attachés aux villages).
Arts et artisanat des peuples du Sarawak et de Sabah
Les arts et artisanats ethniques de Bornéo sont d’une fascinante richesse et diversité.
Au 1er rang peut-être, les tissages et tressages de fibres diverses (coton, soie, rotin, bambou, roseau, écorce d’arbres etc.) pratiqués depuis… 400 siècles, comme le prouve un fragment retrouvé dans la grotte de Niah.
Pour se faire une idée des matériaux et techniques régionales, visiter à Kuching le musée des Textiles et Costumes et la discrète fondation Tun Jugah : magnifiques Ikat Pua Kumbu des Iban, métiers à tisser, multicolores broderies de perle embellissant paniers, chapeaux et porte-bébés ou assemblées en parures à multiples rangs, brocards malais « kain songket » rehaussés de fils d’or, etc.
La sculpture sur bois n’est pas en reste. Ne pas manquer la salle des totems et effigies au 1er étage du musée du Sarawak. En peinture, le motif de l’arbre de vie, enchevêtrement de volutes sans fin atteint des sommets psychédéliques chez les Orang Ulu.
Sur le plan musical, le sapé, luth traditionnel au son riche et feutré est l’instrument ethnique le plus joué. À découvrir aussi, le curieux pratuokng fait d’une seule pièce de bambou, cordes-lamelles comprises - joué à la perfection par Drika Punud (Bidayuh Annah Rais Longhouse) qui en fabrique également pour le British Museum - et les flutes Penan, jouées avec le nez !
Autre art intimement ethnique, les tatouages dont certains motifs furent longtemps réservés aux élites, seules censées pouvoir dominer leur puissants pouvoirs, font leur retour sur le devant de la scène, même si la douloureuse aiguille de bambou est généralement remplacée par les machines modernes.
Objet de programmes de conservation, l’artisanat ethnique est dans l’air du temps au Sarawak. Pour en acheter : nombreuses galeries et échoppes de Kuching, Sarawak Craft Council, marché de Serikin (frontière indonésienne), magasins Heritage à Sibu et Miri, marchés de Bario, etc.
Sabah est bien moins dotée en la matière. À Kota Kinabalu, fouiller le marché de l’artisanat. Dans les marchés traditionnels « Tamu », essayer de dénicher textiles, petits bijoux ou objet en bambou, autre que simples babioles pour touristes.
Journaux et magazines
- The Borneo Post : grand quotidien régional anglophone de Bornéo.
- New Sarawak Tribune » : modeste concurrent relancé en 2010.
- Borneo Insider’s Guide : trimestriel gratuit sur la culture et le tourisme, couvrant le Sarawak, Sabah et Brunei.
- Kino (Kuching In&Out) : bimensuel gratuit, culture et style de vie du Sarawak.
- Voir aussi les médias en Malaisie.
Films et documentaires
- Le Spectre de la Tortue, Cousteau, 1989.
- Lord Jim, Richard Brooks, 1965.
- Laki Penan, sur Bruno Manser, 2007.
- Borneo, Martin et Osa Johnson, 1937.
- Les coupeurs de têtes de Bornéo (Bei der Kopfjagern in Borneo), Victor Von Plessen, 1935.
Livres
- Joseph Conrad : Lord Jim, Folie Almayer et nouvelles La Lagune, La Rescousse et Un paria des îles.
- Nigel Barley : Un Rajah blanc à Bornéo ; La vie de Sir James Brooke.
- Bob Reece : Les Rajahs blancs.
- Somerset Maugham : nouvelles Peur dans le sang, Avant la réception, Bris et débris, Vertu et Neil Mc. Adam.
- Redmond O’Hanlon : Au cœur de Bornéo.
- Agnes Newton Keith : Land Below the Wind (en anglais).