Traditions et coutumes Égypte
On ne voudrait pas attenter à la bonne santé de nos lecteurs (on tient à vous !), mais vous pouvez essayer au moins une fois la chicha (narghilé), cette grande pipe à eau que l'on fume pour quelques livres, entre hommes, dans les petits estaminets. Attention ! Les Égyptiens de moins de 18 ans n'y sont plus admis (campagne antitabac oblige !).
Avant de commencer, voici quelques conseils et observez vos voisins avant de vous lancer.
Tirez fort et régulièrement (il y a parfois des fuites !) pour faire ronronner l'eau bruyamment, au milieu d'épaisses volutes de fumée.
La chicha, très populaire en Égypte, n'a pas de vertus hallucinogènes puisqu'il s'agit de tabac. En revanche, des études scientifiques ont montré que la pipe à eau était plus nocive que la cigarette, du fait du mode de combustion (au charbon), qui se fait en outre à une température plus basse. Ce qui a pour effet d'accroître le taux de monoxyde de carbone. Un conseil : n'avalez pas la fumée. C'est d'ailleurs ce que font les pros.
Il existe plusieurs types de tabac.
Les cafés fournissent de petits embouts en plastique jetables qui s'emboîtent au bout du cordon.
En fumant votre chicha, prenez un thé bouillant, rêvez, jouez au trictrac (taoula) ou aux dominos claqués exprès, c'est un moment privilégié !
Fumer la chicha le soir est un excellent moyen d'avoir une vie sociale pour un grand nombre d'hommes égyptiens. Tandis que les femmes restent à la maison, eux se retrouvent autour d'un thé et d'une chicha pour commenter l'actualité ou traiter de petites affaires.
Religions et croyances
L'Égypte a connu presque toutes les religions. Aujourd'hui, les musulmans représentent 90 % de la population égyptienne, contre un peu plus de 9 % pour les coptes (chrétiens d'Égypte). On recense également des catholiques et quelques rares juifs. Tous cohabitent plus ou moins bien.
L'islam en Égypte
La société égyptienne connaît depuis plusieurs années un durcissement religieux. Le nombre de prêcheurs ne cesse d'augmenter, leurs programmes sur les télévisions arabes sont parmi les plus suivis. Le pourcentage de femmes voilées est en hausse, quand elles ne le sont pas intégralement, tout en noir et accompagnées d'hommes vêtus de blanc, portant la barbe, prônant un néo-islamisme issu des mouvements salafistes. Les élections législatives de fin 2011 ont démontré que cette mouvance islamiste était beaucoup plus importante qu'on ne l'imaginait.
La religion copte
Les coptes (chrétiens d'Égypte) représenteraient aujourd'hui à peine 5 % de la population (avec environ 4,3 millions d'adeptes).
Pas toujours facile de continuer à vivre sa religion minoritaire en terre musulmane.
Ainsi, pendant le ramadan, les coptes n'ont pas le droit d'acheter ni de boire de l'alcool en public. La discrimination, notamment au niveau professionnel, existe toujours : dans l'administration, l'armée, la diplomatie, une majorité de postes ne peuvent statutairement être pourvus par des coptes. Le lobbying religieux est très présent dans les entreprises égyptiennes, et certains patrons ne se cachent pas pour dire qu'ils n'emploient que des coptes ou que des musulmans.
En Égypte, la religion est inscrite sur la carte d'identité de tout citoyen. Mais la cohabitation se passe relativement bien avec les musulmans, même si la presse se fait de plus en plus l'écho de troubles à l'encontre de la petite communauté et que les intellectuels coptes se qualifient parfois de citoyens de seconde zone.
La montée de l’islamisme en Égypte entraîne une pression sociale forte, et le regard de certains Égyptiens musulmans sur des femmes se promenant tête nue à l’allure occidentale n’est pas tendre. En 2003, le président Moubarak avait fait un geste symbolique envers la communauté copte, en déclarant jours fériés le Noël et la Pâque orthodoxes.
Trop d’églises sont incendiées, les lieux de culte chrétiens devenant une des cibles de Daesh en Égypte. Petit à petit, les coptes du Nord-Sinaï quittent leur terre natale, traumatisés par les exactions du groupe État islamique dans la région. Beaucoup cherchent à émigrer vers le Canada, les États-Unis ou l’Australie.
Les autres religions
Souvenez-vous... L’histoire juive est marquée par l’Égypte : c’est sur les eaux du Nil que Moïse fut recueilli par la fille d’un pharaon et qu’il fut adopté. Pourtant, il découvre bien vite ses origines juives, décide de sauver son peuple et de retourner parmi les siens en les guidant vers la terre de Canaan. C’est le début d’un long et tortueux conflit inextinguible. Il reste peu de juifs aujourd’hui en Égypte (ils ont quasiment tous quitté le pays lors de la révolution).
Par ailleurs, on recense, sur le territoire égyptien, des communautés rattachées aux Églises arménienne, grecque orthodoxe, grecque catholique, maronite, copte catholique et, bien sûr, catholique (on en a sûrement oublié).
Savoir-vivre et coutumes
- Les Égyptiens adorent se saluer et se perdent dans des salamalecs à n’en plus finir. Côté salutations, mieux vaut savoir que les hommes s’embrassent entre eux, et ce sans aucune équivoque.
Mais il est impensable qu’un homme et une femme se fassent une bise en public. Et si une étrangère le fait le plus innocemment du monde, l’Égyptien risque de se sentir très gêné vis-à-vis des autres ou, pire, de s’imaginer que cette femme a des vues sur lui.
La situation se corse dans l’autre sens : routards, n’embrassez jamais une Égyptienne en guise de bonjour. Cela peut être ressenti comme une atteinte personnelle et une mise en cause de sa moralité. Si son mari est là, il risque de très mal le vivre.
- Les hommes se promènent parfois dans la rue en se donnant la main ou le bras. N’y voyez aucun sous-entendu, c’est juste une forme d’amitié.
- Évitez toute marque d’affection en public, vous choqueriez beaucoup et risqueriez de vous attirer des ennuis. Les amoureux égyptiens sont très prudents à ce sujet, car un baiser peut coûter cher si la police s’en mêle.
- Dans les administrations, les gares, le métro, les cinémas, vous verrez souvent deux files : d’un côté les hommes, de l’autre les femmes. Ne vous dressez pas contre cette pratique sexiste. La règle, c’est une femme, un homme, à chacun son tour. Mais si l’un d’eux essaie de resquiller (ce qui est plus que courant), vous avez tous les droits de le faire remarquer.
- Les Égyptiens sont très fiers de leur pays, alors évitez tout sujet de conversation qui vous amènerait à le critiquer. ... même si eux le font. Cela est valable pour tout sujet touchant à la politique, la situation actuelle du pays, la révolution de 2011. Les Égyptiens vivent un quotidien douloureux. Sans avoir toujours du recul dans leurs jugements, ils restent acteurs de ces mutations politiques.
Autre sujet très sensible : la religion. Musulmans et chrétiens sont très croyants et très pratiquants, même si au quotidien ils n’appliquent pas toujours les bons préceptes de leur religion. Que vous ne compreniez pas les choses, c’est un fait, et votre culture occidentale n’y est pas étrangère, mais que vous vous permettiez de critiquer, c’en est un autre, qui ne sera pas du tout accepté.
- On ne cesse de le répéter : ayez une tenue décente, vous êtes dans un pays musulman et conservateur. Évitez les shorts en ville, le torse nu sur les sites, les épaules dénudées et les minijupes. Bien entendu, les bikinis sont très mal vus sur les plages publiques, et le monokini est strictement interdit, même si les routardes russes ont lancé la mode sur la mer Rouge !
D’une manière générale, on conseille aux voyageuses de porter une alliance, même si elles sont célibataires.
- Lorsque vous prenez une photo ou souhaitez filmer, il y a parfois des situations et des lieux (quartiers populaires notamment) où il vaut mieux demander l’autorisation (on pense surtout aux femmes). Simple question de respect. Passer outre ne ferait que développer une agressivité envers les touristes, ce qui est parfaitement à l’opposé du caractère égyptien.
- Les gamins jettent parfois de petits cailloux, pas pour blesser mais pour attirer votre attention : utilisez khalass (« ça suffit ») ou, à d’autres occasions, balesh ed daousha (« cessez le vacarme »).
- Les jeunes filles peuvent paraître très aguicheuses avec leurs sourires, leurs clins d’œil... Pas d’équivoque, c’est un jeu de séduction qui ne dure que le temps d’un regard. D’ailleurs, lorsque vous les croisez, elles ne se retournent jamais. Les Égyptiens (surtout jeunes) sont très dragueurs, à vous de les ignorer...
- Lorsque vous complimentez quelqu’un sur un nouveau vêtement, un bijou, une voiture... on vous répondra immanquablement etfaddal(i), ce qui signifie « je t’en prie, prends-le ». C’est une pure politesse et, surtout, n’acceptez jamais. Dans le même style, lorsque vous achetez quelque chose et que le commerçant vous dit au moment de payer khalliik(i), c’est-à-dire « laisse », ne partez pas pour autant sans payer.
- Évitez les gallabeyyas et autres tenues locales. Les Égyptiens trouvent cela d’un ridicule sans égal, et cet accoutrement vous dévalorisera immédiatement à leurs yeux.
- Lorsque vous offrez un cadeau à un ou une Égyptien(ne), ne soyez pas surpris s’il n’est pas ouvert devant vous. C’est une marque de politesse.
- Autant les Égyptiens se saluent pendant des heures, autant ils sont d’une impolitesse choquante au volant de leur voiture et feindront de ne point vous voir alors que vous venez de gentiment les laisser passer !
Les derniers reportages sur le meilleur en Égypte
Réveillon du Nouvel An : 10 destinations au soleil
Visiter Le Caire : que voir ? que faire ?
L’Égypte, au fil du Nil
Le meilleur de l’Égypte
Infos pratiques Égypte
Bons plans voyage Égypte
Vous préparez un voyage en Égypte ?
Recevez gratuitement nos newsletters personnalisées pour préparer au mieux votre séjour
(3 e-mails avant le départ, 2 à votre retour)