Histoire Valence

Valence a connu toutes les civilisations, qui y ont chacune laissé leur empreinte. À l’époque des Romains et de l’Ibérie, les terres de la région étaient données aux soldats de l’Empire pour leur retraite (un grand classique des Romains pour implanter durablement des colons sur leurs terres nouvellement conquises). La vie de la principale cité du Levant s’est nourrie des apports de tous ordres de son arrière-pays, quelle que soit l’époque considérée.

Le Cid Campeador

Parmi les événements significatifs qui ont marqué la vie de Valence depuis le Moyen Âge se situe évidemment l’épisode du Cid Campeador.

Plus récemment, Valence a été la capitale de l’Espagne républicaine en lutte armée contre l’Espagne fasciste de Franco. La ville accueillit le gouvernement républicain venu de Madrid pendant les années noires de la guerre civile (1936-1937).

Les lycéens français connaissent le personnage du Cid grâce à la célèbre tragédie de Corneille, ne retenant que l’histoire d’un amour juvénile, contrarié par les pères. En Espagne, c’est un mythe historique autour du dernier héros des temps gothiques.
Au XIe siècle, l’Espagne est coupée en 2. Grosso modo, le Sud à dominante musulmane et arabe, et le Nord de confession chrétienne et d’héritage wisigoth.

Sous l’impulsion des souverains et de la papauté, les chrétiens se lancent dans la conquête des territoires du sud de l’Espagne. Cette entreprise audacieuse va durer presque 4 siècles, du début du XIe jusqu’à la fin du XVe siècle.

Adoubé très jeune par l’infant Sanche, un petit noble de 23 ans du nom de Rodrigo Díaz de Vivar enlève Saragosse aux musulmans, et devient par ce haut fait d’armes l’un des grands princes territoriaux au service du roi de Castille. L’assassinat du roi Sanche et l’avènement de son frère, Alphonse VI, changent le cours de sa vie. Le nouveau souverain lui offre en reconnaissance sa nièce Jimena (la fameuse Chimène).

En 1081, suite à une rixe entre Rodrigo et un favori de la Cour, le roi le condamne à l’exil. Privé de tous ses biens, Rodrigo propose alors ses services au roi musulman de Saragosse, ville qu’il avait prise pour la chrétienté quelques années plus tôt !

C’est à cette période qu’il sera surnommé le Cid, nom qui provient probablement des mots sidi, signifiant « brave », ou caïd, le « chef ». Lorsque le roi musulman de Saragosse lui demande d’affronter directement les troupes d’Alphonse VI, le Cid refuse et demande pardon à Alphonse VI, qui le rétablit dans ses droits en le laissant libre de conquérir de nouvelles terres (mais pas les villes).

Levant 7 000 hommes, le Cid parvient à conquérir Valence en inondant la huerta. Il s’approprie une grande partie de l’est du pays, l’un des territoires les plus riches de la péninsule, et laisse la cité à son roi, comme promis. Finalement, après le soulèvement musulman et l’assassinat du roi de Valence, il s’empare de la ville pour son propre compte en 1094.

Le Cid victorieux tente de restaurer et de propager le catholicisme à Valence. L’un de ses 1ers actes est d’ériger la cathédrale sur la mosquée, tout en conservant une partie musulmane. En 1099, le Cid meurt, et son épouse Jimena préfère incendier la ville assiégée par les musulmans plutôt que de se rendre.