Grenade, mix andalou
Le printemps est avare de soleil ? Pour qu’il soit au rendez-vous (presque) à coup sûr, cap sur les cieux plus cléments de l’Andalousie. Grenade, la plus orientale des villes espagnoles, dévoile des trésors d’art mudéjar mais aussi le faste baroque des catholiques. Avec, tout près, les montagnes de la Sierra Nevada et les plages de la Méditerranée. Le bon mix, sous le soleil ibérique.
Préparez votre voyage avec nos partenairesGrenade arabe
La cité andalouse, qui s’étend aux pieds des montagnes de la Sierra Nevada, a été tour à tour occupée par les Phéniciens, les Carthaginois, les Romains, les Wisigoths… Mais c’est la présence des Arabes, installés dès 711, qui aura modelé la physionomie de la ville. Huit siècles de domination Al-Andalus !
Grenade fut une des villes les plus puissantes de la région, comme en témoignent les fastueux palais nasrides de l’Alhambra. Ce joyau d’architecture ne laisse personne indifférent, pas même les grands de ce monde, comme Bill Clinton, qui vantait la beauté d’un lever de soleil sur ce "palais rouge".
Pour humer son atmosphère, il faut se perdre dans le dédale de l’Albaicin, médina de 3 000 ruelles (un vrai labyrinthe !), découvrir les carmens (villas avec patios) et les miradors face à l’Alhambra.
Aujourd’hui encore, le petit bazar de l’Alcaiceria tient le haut du pavé pour qui voudrait ramener des babouches ou boire un thé à la menthe.
Grenade chrétienne
L’Inquisition a aussi laissé son empreinte. Grenade est la dernière ville conquise par les rois catholiques. Pour asseoir leur victoire dans ce bastion maure, ils ont bâti encore et encore, converti ceux qui voulaient rester, et expulsé les autres en 1501.
La calle San Jeronimo s’ouvre sur des placettes typiques qui entourent la formidable cathédrale – la toute première d’architecture Renaissance en Espagne –, imaginée par Diego de Siloé en 1528 et achevée près de 200 ans plus tard, en 1704 !
À deux pas, la Chapelle des rois, édifiée pour accueillir les tombeaux royaux, aura vu le jour en une dizaine d’années seulement. Les noms de rues aussi rappellent la reprise de la ville, comme la place Isabel la Catolica ou la rue Reyes Catolicos.
Les incontournables
- L’Alhambra : sa silhouette ocre adossée aux contreforts de la Sierra Nevada domine la ville. Ce chef-d’œuvre de l’art islamique est un petit bijou. On admire les détails des mosaïques et des plafonds. On flâne avec plaisir dans ses patios, en particulier celui de la cour des Lions, qui a été rouverte après quelques années de rénovation. Attardez-vous dans le Generalife, le palais d'été des souverains, et profitez du panorama depuis l'Alcazaba (XIe-XIIIe siècles), qui surplombe la ville.
- La Cathédrale de l’incarnation, dont le cœur est actuellement en travaux, impressionne avec ses trois portes : Ecce Homo, saint Jérôme et celle du Pardon, qui arbore des bas-reliefs sur la foi et la justice. Les chapelles latérales contiennent de précieux retables et tableaux.
- L'Albaicin : vieux quartier de Grenade, qui a conservé son aspect de médina. Il s'élève depuis le Darro jusqu'en haut de la colline face à l'Alhambra. Superbe point de vue depuis le mirador de San Nicolas.
- La chapelle royale, annexe de la Cathédrale, qui fut édifiée pour abriter les dépouilles des rois.
- Le Realejo, l’ancien quartier juif de la Grenade musulmane.
- Le palais de la Madraza : le siège de l’école musulmane de la loi coranique, fondé par Yusuf I, aussi somptueux que l’Alhambra.
- Le Monastère de San Jeronimo : imaginé par Diego de Siloé, et terminé en 1547, il est doté d’impressionnantes voûtes. L’un des deux cloîtres fut la demeure de l’impératrice Isabelle, épouse de Charles Quint.
- La basilique de San Juan de Dios : érigée entre 1737 et 1759, avec un plan en croix latine, son intérieur est richement décoré (or, argent, retables et peintures).
- La chartreuse : construite en 1506, elle combine les styles gothique, renaissance et baroque. L’Église Sancta Sanctorum évoque à elle seule l’émergence du baroque andalou.
- Le parc des sciences : un complexe parfait pour une virée en famille, qui propose des expositions interactives sur le corps humain, et d’autres sections autour des animaux.
Entre mer et montagne
Quelle autre ville d’Andalousie peut s’enorgueillir d’être à une heure des pistes et à une heure de la plage ? À condition que les dieux de la météo soient avec vous, vous pourrez vous baigner et faire du ski dans la même journée !
Par temps clair, on aperçoit les montagnes enneigées de la Sierra Nevada, qui culminent à plus de 3 000 m, en arrière-plan de l’Alhambra. L’hiver, c’est une véritable station de ski avec une centaine de pistes. En été, c’est le paradis des randonneurs désireux d’échapper à la touffeur de la ville.
Les amateurs de farniente se dirigeront vers la Costa tropical, où les châteaux d’autrefois rappellent l’activité défensive de ces villes côtières.
Escale à Almunecar, ville fondée par les Phéniciens, dotée de jolies calanques, et à Salobreña, dont les jolies maisons blanches accrochées à la colline sont dominées par un château hispano-musulman juché sur un piton rocheux. En quittant ses ruelles médiévales, on découvre une longue plage de galets qui invite à la détente.
Fiche pratique
Pour préparer votre séjour, consulter notre guide en ligne Andalousie.
Comment y aller ?
Iberia assure une liaison via Madrid et Vueling via Barcelone.
Où dormir ?
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Où manger ?
- Sevilla, calle Oficios, 12. Une institution pour goûter au gaspacho andalou ou au jambon de Trevelez au son des chanteurs de flamenco (spectacle chaque jeudi).
- Casa Pasteles, plaza Larga 1. La plus vieille pâtisserie de la ville, fondée en 1928. Idéal pour goûter au Pio nono, un gâteau réalisé pour le pape Pie IX.
Liens utiles
Texte : Carine Keyvan
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