En Franche-Comté, au fil de la Loue
Une belle destination pour se mettre au vert... La Loue est une rivière qui naît dans le massif du Jura et va se jeter dans le Doubs, près de Dole. La route qui la longe sur une centaine de kilomètres vous invite à une passionnante traversée est-ouest de la Franche-Comté, de ses hauteurs à ses plaines. De quoi parcourir un bel ensemble de paysages bucoliques d’une grande variété. Ce n’est pas le peintre Courbet qui vous dirait le contraire.
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Suivre le cours de la Loue s’effectue en voiture de façon satisfaisante, mais il arrive que cette rivière parte se cacher dans la nature. Si vous en avez le temps et l’envie, il sera fréquemment judicieux de descendre de votre véhicule pour vous rapprocher d’elle. Les tableaux dont elle est le personnage principal sont la plupart du temps très gracieux.
Comme d’autres points de vue qu’offrent les terres qui l’entourent, ils sont à découvrir le long de sentiers balisés. Les topo guides de la Fédération française de randonnée vous les indiquent avec précision – notez que ses comités départementaux vous proposent des accompagnements.
En ce qui concerne le vélo, les routes ou pistes longeant la Loue ne présentent pas de difficultés majeures, hormis celles qui surplombent ses gorges.
Sachez aussi que des descentes de la Loue se font en canoë-kayak. Côté sport, vous pouvez également pratiquer l’escalade sur des via ferrata (à Ornans et Nans), ainsi que la spéléo. Enfin, la pêche est un loisir auquel vous pouvez vous adonner en plusieurs points de la rivière.
La source et les gorges de la Loue
La Loue prend son départ au sortir d’une caverne située au fond d’un cirque fermé, un site très impressionnant que l’on peut voir de haut sur la D67 (belvédères). Mais la source de la Loue est aussi accessible par des sentiers.
L’un, long de 500 m, part d’une parking situé à Ouhans, un autre remonte les gorges à partir de Mouthier-Haute-Pierre, soit à 6 km en aval. Une randonnée inoubliable !
Ornans, au pays de Courbet
Après les gorges, la Loue serpente entre des falaises et autres hauteurs. Son cours est ponctué d’une succession de bois, de petites villes et villages qui ont conservé des bâtiments anciennement industriels ou artisanaux tels que des forges.
De jolies ruelles anciennes, des églises et de belles demeures sont à voir à Mouthier-Haute-Pierre, Lods, Vuillafans ou Ornans, qui mérite obligatoirement un arrêt.
À Ornans, les maisons qui bordent la Loue sont très agréablement alignées, d’où une rituelle comparaison avec Venise… Si vous ne devez visiter qu’un seul site ici, c’est assurément le musée Courbet, qui est installé dans la maison natale du peintre et des locaux voisins.
Parmi les tableaux présentés figurent des œuvres peintes dans les environs par Gustave Courbet (1819-1877), notamment au bord de la Loue. Vous pouvez poursuivre votre « pèlerinage » jusqu’à sa ferme familiale, à Flagey, ou encore sur les Sentiers Courbet, parcours à travers les paysages appréciés par l’artiste.
Aux sources du Lison
Passé Cléron et son château médiéval, la Loue est renforcée par le Lison, une rivière dont on peut rapidement découvrir la source en poussant jusqu’à Nans-sous-Sainte-Anne. Comme celle de sa grande sœur, elle jaillit en cascade d’une grotte dans un paysage pictural.
Autre petit écart possible : se rendre à Montrond-le-Château où les deux boucles du sentier karstique du Grand Bois vous font reconnaître les gouffres, puits, dolines ou lapiaz des sols d’un site dont la star est la grotte Maëva, riche en concrétions.
Sur le même thème, il y a au nord d’Ornans, le gouffre de Poudrey, à Etalans. Il recèle une salle aux dimensions d’une cathédrale, tout comme la grotte Sarrazine, située près de la source du Lison.
À voir encore : la grotte d'Osselle au nord d’Arc-et-Senans. Elle a pour particularité d’être une nécropole où gisent les squelettes de deux milliers d’ours préhistoriques.
L’incroyable Saline royale d’Arc-et-Senans
Les méandres de la Loue s’étendent en douceur à travers des plaines à partir d’Arc-et-Senans. Dans cette commune se trouve un site des plus surprenants, la Saline royale. Cette vaste « usine » a été construite en un demi-cercle dessiné comme une œuvre d’art par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux. Elle a été conçue à la fin du 18e siècle pour extraire, par évaporation, le sel de la saumure puisée dans les sous-sols de Salins-les-Bains.
Ce travail nécessitait beaucoup de bois : il n’y en avait plus à Salins-les-Bains, alors qu’on en trouvait autour d’Arc-et-Senans. Ces deux sites distants d’une vingtaine de kilomètres font partie du projet touristique Terra Salina qui invite à suivre les routes du sel entre la Franche-Comté et la Suisse.
Des balades gourmandes
Tout au long de votre découverte de la vallée de la Loue, vous avez vu ici et là des vignobles. Des vins locaux sont en train d’être ressuscités.
Si vous avez assez vu d’eau, bifurquez en direction de Salins-les-Bains pour d’autres aventures, vers la route des Vins du Jura, au long de laquelle on vous fera déguster les sept AOC de la région : Crémant, Macvin, Côtes du Jura, Château-Chalon, l’Étoile, Arbois et Marc du Jura. C’est tentant, d’autant plus que ce parcours croise les Routes du Comté !
En fin de parcours, le Val d’Amour
Cheminant toujours au cœur de verts paysages de plaines nommés Val d’Amour, bordée au nord par la forêt de Chaux, la Loue va se jeter dans le Doubs, près de Dole.
Le lieu où s’effectue ce mariage est la Réserve naturelle de l’île du Girard, une zone humide 135 hectares riche en fourrés, bois, gravières ou prés où abondent quantités d’animaux sauvages, dont une belle collection d’oiseaux.
Fiche pratique
Pour préparer votre séjour, consultez notre fiche Franche-Comté
Ornans, vallées de la Loue et du Lison Tourisme
Comité départemental de la Randonnée pédestre du Doubs
Comité départemental de la Randonnée pédestre du Jura
Comment y aller ?
– La vallée de la Loue se trouve à l’intérieur d’un grand rectangle dont les angles sont Dijon (nord-ouest), Besançon (nord-est), Lons-le-Saunier (sud-ouest) et Pontarlier (sud-est).
– L’autoroute A36 passe par Besançon et Dole.
– En train : le TGV vous mène à Besançon ou à Dole et Mouchard. Le TER passe notamment par Arc-et-Senans.
– En bus : entre Mouchard et Salins-les-Bains ; de Besançon à Mouthier-Haute-Pierre, via Ornans.
– Les aéroports les plus proches sont ceux de Dole et de Dijon.
Un lieu insolite pour dormir
– La Saline royale d’Arc-et-Senans est un site patrimonial dont une partie des bâtiments a été transformée en hôtel 3 étoiles. Dans cet hébergement insolite sont proposées 31 chambres simples, doubles et triples.
Où manger ?
– L’Edgar : 10, rue Edgar Faure à Port-Lesney. Une plaisante cuisine, franche du collier, faisant la part belle aux produits locaux. Belle terrasse en cœur du village aux beaux jours, à deux pas de la Loue. 9 chambres et 1 appartement sont proposés dans la partie hôtel.
– Loue à la Bouche : 6, rue des Forges, 25290 Scey-Maisières. Tél:03-81-53-72-98. À 5 km à l’ouest d’Ornans. Ouv le midi mer-dim, le soir jeu-sam. Formule et menu déj en sem 20-25 € ; planches env 12-30 €. Changement de vie réussi pour Sophie : avec son frère, elle a relooké sa vieille grange pour en faire un néobistrot tip top. Mais on ne vient pas que pour le cadre, certes bucolique à souhait avec cette terrasse débordant dans la nature… Ce qui fidélise les gourmands, c’est la cuisine ! Le midi, la carte archi courte propose quelques plats de saison aux recettes d’ici et parfois d’ailleurs ; le soir, ce sont les planches dinatoires qui font le show. De quoi passer un bon moment, d’autant que l’accueil est aux petits oignons (il y a même les transats pour la sieste !).
Texte : Michel Doussot