Gergovie : week-end gaulois en Auvergne

Gergovie : une bataille, un musée

Au printemps de l’année 52 avant notre ère, l’Arverne Vercingétorix a rassemblé des forces gauloises opposées aux Romains au sommet du plateau de Gergovie (744 m). Étant du pays, il connaissait bien ce site urbanisé et très difficilement prenable par des ennemis. Les légions romaines de Jules César vont l’assiéger en vain, puis se retirer devant la résistance victorieuse des Gaulois.

Créé en 2019, le Musée archéologique de la Bataille de Gergovie, qui a rouvert ses portes après de longs mois de confinement, permet de comprendre comment cette bataille s’est déroulée, notamment grâce à une grande reproduction en relief du plateau et de ses environs où sont projetés les mouvements des troupes, lesquels sont expliqués par une voix off.

Le musée éclaire aussi sur l’histoire du site et sur celle du peuple arverne, grâce à des objets trouvés sur place et des dispositifs variés, tels que des maquettes ou des cartes...

Couvert de plaques de métal, le bâtiment construit au bord du plateau côtoie un monument élevé en 1900. La promenade dans leur environnement naturel offre des vues saisissantes sur les hauteurs et les plaines des alentours. On peut également y découvrir quelques vestiges de l’antique cité et de ses défenses.

Corent et Gondole, ex-cités gauloises

Gergovie se situait tout près de deux autres cités gauloises – les Romains qualifiaient d’« oppidum » ce type de localité.

Se trouvant aussi sur un plateau, le site de Corent donne essentiellement à voir les vestiges d’un théâtre et les traces d’un sanctuaire. Les emplacements d’autres édifices et espaces sont indiqués par de grands poteaux ornés de panneaux informatifs. Des visites guidées sont proposées sur ce lieu qui est en accès libre.

Le site de Gondole s’étend sur une propriété privée - c’est là que des archéologues ont découvert une mystérieuse tombe comprenant huit hommes et huit chevaux alignés. Des visites guidées sont régulièrement organisées par le musée pour découvrir et comprendre le site, notamment « l’Archéobus », une navette archéologique amenant les visiteurs sur les sites de Corent, Gondole et Gergovie.

On peut aussi  le visiter virtuellement, tel qu’on suppose qu’il était au temps des Gaulois, de même que les sites de Corent et du temple de Mercure, qui s’élève sur le puy de Dôme.

Le temple de Mercure

On fait un saut dans le temps en se rendant au sommet du Puy-de-Dôme, volcan inactif où l’on peut voir les ruines d’un temple qui fut principalement dédié à Mercure.

Datant du 2^e siècle, cet édifice gallo-romain était un sanctuaire fréquenté par des pèlerins qui empruntaient notamment la voie d'Agrippa, laquelle allait de Lyon à Saintes. Ce monument fait l’objet de travaux de restauration – un espace d’interprétation se trouve sur place.

Il est dominé par un haut pylône de TDF, lequel fait depuis les années 1950 partie de la silhouette du dit Puy-de-Dôme (1 465 m), point culminant de la chaîne des Puys qui, avec la faille de Limagne, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. On a des vues époustouflantes sur d’autres volcans depuis ce lieu labellisé Grand Site de France. Des balades nature y sont à faire, de même que des envolées en parapente et en deltaplane.

La montée en véhicule motorisé étant impossible, on y accède par le train à crémaillère Panoramique des Dômes (gare à Orcines, navettes depuis Clermont-Ferrand), ou à pied en suivant les chemins des Muletiers et des Chèvres. Sur ces trajets aussi, les vues sont splendides.

Clermont-Ferrand, version antique

À l’origine de Clermont-Ferrand, on trouve la cité d’Augustonemetum, créée par les Romains au 1^er siècle avant notre ère. La statue équestre de Vercingétorix, qui orne la grande place de Jaude, ne date pas de cette époque, mais du début du 20^e siècle ! Œuvre d’Auguste Bartholdi (Lion de Belfort, statue de la Liberté à New York...), elle illustre la volonté de la III^e République de faire du chef gaulois un héros national.

Le musée Bargoin recèle des pièces archéologiques issues de fouilles menées à et autour de Clermont-Ferrand, notamment dans les ruines du temple de Mercure. À quelques kilomètres à l’est de la ville, à Lezoux, on se rend au Musée départemental de la céramique, lequel s’intéresse particulièrement à la période gallo-romaine.

Clermont-Ferrand mérite bien entendu aussi une visite pour elle-même. Dans ses quartiers anciens, qui ne manquent pas de beaux bâtiments, s’élève l’emblématique cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, construite en pierre de Volvic. À voir également : la basilique romane Notre-Dame-du-Port, le Musée d’art Roger-Quilliot (MARQ)...