Hong Kong-Macao, Est-Ouest
En survolant Metropolis
Est-on à Metropolis ? Dans la ville tentaculaire de Blade Runner ? Près de deux millions de personnes (sur les 7 que compte le territoire) habitent à Central, dans le nord de l’île de Hong Kong, sur une étroite bande de terre, coincée entre le port (Victoria Harbour) et la montagne (Victoria Peak). Elles n’ont donc d’autre choix que de vivre et de travailler en hauteur. Le manque de place tire évidemment les loyers vers le haut. Dans le quartier, le moindre studio affiche un loyer de 10 000 HK$ (1 000 €) par mois. Hong Kong est un millefeuille urbain, dont les strates en disent long sur ceux qui le peuplent. Plus l’étage est élevé, plus on est riche.
Est-on dans un labyrinthe ? Les perspectives et l’échelle européennes ne sont plus de mise. À Hong Kong, on ne touche plus terre, littéralement. Les rues et les avenues sont dédoublées par des passerelles : on peut passer d’une tour de bureaux à l’autre sans mettre le pied sur un trottoir. Des kilomètres d’escaliers roulants permettent ainsi de survoler la ville. Du cœur du quartier des affaires, à Central Market, c’est même un « serpent mécanique » de 800 m (record mondial !) qui permet de gravir la colline de Victoria jusqu’aux gratte-ciels chics des Mid-Levels et au quartier branché de SoHo, en passant par-dessus rues et immeubles !
La densité de population est étourdissante. Les rues sont bondées à faire frémir et pourtant la foule, dense et compacte, s’y déplace en toute fluidité, comme si elle glissait en un mouvement perpétuel. De jour comme de nuit, il y a du monde partout, travaillant, achetant, mangeant, bavardant. La ruche hong-kongaise, affairée et infatigable, vibre en accord avec les pulsations frénétiques des rumeurs de la rue, au rythme de la cacophonie du trafic, des coups de klaxon lancés par les nuées de taxis rouges, du vrombissement des autobus à impériale et des voitures de luxe, du crissement des roues du tramway sur les rails et du métronome incessant du signal sonore des feux rouges.
Texte : Jean-Philippe Damiani
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